Fraternité Matin N° 17 648 - Du mercredi 25 octobre 2023
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Fraternité Matin N° 17 648 - Du mercredi 25 octobre 2023 , magazine presse

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Description

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Informations

Publié par
Date de parution 25 octobre 2023
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Mercredi 25 octobre 2023 / N° 17 648 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
Équité, genre et développement
Le Tchad sollicite l’expertise
Sénat Les organes constitués P. 8
de la Côte d’Ivoire P. 5 InterviewCandidature, stratégies, projets
Les révélations de Bictogo
sur sa victoire
à Yopougon Pp. 2-3-4 PHOTOS : HONORÉ BOSSON Lutte contre le cancer Les gestes qui protègent le seiPp. 12n-13
2
I nterview
Mercredi 25 octobre 2023
Candidature, stratégie, projets Les révélations de Bictogo sur sa victoire
Le président de l’Assemblée nationale et maire de Yopougon explique les péripéties de son arrivée dans cette commune. Nous avons tous vécu votre élection à la tête de Quel genre de risque ?Quel est votre attachement la commune de Yopougon.En tant que président deà Yopougon, quand on sait Quel est aujourd’hui votrel’Assemblée nationale, êtreque vos adversaires reven-sentiment après tout cecandidat et ne pas gagnerdiquent y avoir vécu. En parcours ?est un risque. Mais, je suisdehors de votre entreprise Je suis un homme heureux,l’un des lieutenants du Pré-depuis 7 ans, comment est surtout heureux pour les sident Alassane Ouattara,venue cette affection su-populations de Yopougon. depuis près de 30 ans. Jebite, en 30 secondes, pour C’est une victoire collective suis l’une des personnali-Yopougon ? que nous avons souhaitée tés qui comptent au seinL’affection n’est pas subite. ensemble. Elle repose es- du Rhdp. Personnellement,Quand je réponds au Pré-sentiellement sur le sens quej’ai mon honneur et ma di-sident, je suis dans la mission, j’ai donné à ma campagne, gnité qui font que je n’aimemais pas encore à Yopougon. à savoir la fraternité. Cette pas aller à un combat pourIl me dit : « Tu vas être le can-belle fraternité caractérise perdre. Donc, je me donnedidat à Yopougon ». notre pays, du fait de sa di-les moyens de toujours ga-versité ethnique, religieuse,gner après analyse.C’était une instruction ? régionale, etc. Et à Yopou- Dans ce cas de ïgure, j’ai De toutes les façons, tout ce gon, j’ai retrouvé cette capa- analysé en 30 secondes qui vient du Chef de l’État cité de l’Ivoirien à dépasser parce que le président m’a est une instruction. Je vou-les clivages ethniques pour désigné à 11h 45 et je lui ai drais quand même vous vivre ensemble. Cette har- répondu à 11h 45mn 30s. dire qu’avec lui, sur tous les monisation de personnes ve- sujets, nous avons une tri-nant de divers horizons, maisAviez-vous le choix d’ac-bune qui nous permet d’être qui, grâce au voisinage, ontcepter ou refuser ?interactifs. J’aurais donc pu développé la fraternité. Qui Vous savez l’avantage que réfuter et il m’aurait compris. est pour moi un élément fort nous avons avec le Pré- Mais comme j’ai toujours dans toutes mes entreprises.été son homme de mission.sident, c’est son caractère La dimension humaine adémocrate. Il nous permet de Ce faisant, il n’y a aucune toujours été au centre de pouvoir argumenter nos dé- que je ne puisse accomplir. toutes mes activités. Je suis cisions. La preuve, il y a des Car, depuis 30 ans, il a été un homme heureux, parce candidats qui ont été dési- ma boussole et le catalyseur que ma victoire est celle de gnés pour représenter le par-de toutes mes ambitions. Le Yopougon. Et c’est avec ti dans certaines communes Président m’a toujours té-Yopougon que nous allonsd’Abidjan. Néanmoins, ils ont moigné sa conïance. En re-transformer Yopougon. C’est argumenté qu’ils n’avaienttour, je me suis toujours loya-PHOTO : HONORÉ BOSSON le début d’une belle aventure pas la compétence, les lement engagé à ses côtés, entre un homme et une com-moyens et les atouts pour yd’une manière conséquente la haine, le regret. Je réi- cette voie de consolidation territoire, être candidat par-mune.et en permanence.arriver. C’est pour vous dire tère mon appel à mes deux de la fraternité. J’invite toutestout, puisque quand on a le que j’aurais pu réfuter que jeunes frères.les personnes qui ont unesens de la République, on ne Comme dans toute démo-je n’étais pas prêt et il auraitComment vous y êtes pris idée allant dans ce sens à sert pas une ethnie, une ré-cratie élégante et aprèstrouvé une autre personne.pour conquérir le cœur Comment allez-vousembarquer avec moi dans cegion ou une religion. Mais, on que le Conseil d’État aSelon moi, le plus importantdes populations de Yopou-y prendre quand on atrain du rassemblement, duse met au service du pays. vidé le contentieux électo-est de servir partout où jegon ? entendu un des candidatsrenforcement de la cohésionLe sens du patriotisme est ral, avez-vous un messageQuand le Président m’a dési-peux répondre aux attentes dire qu’il ne siègera pas aude pouvoir servir sa nationsociale dans cette commune à l’endroit de vos adver-des populations, car j’aime gné, la toute première chose conseil ?qui est la synthèse de la Côte sans distinction aucune. Se-saires ?c’estmon pays. Je suis un enfant que j’ai eu à faire, Qu’il siège ou pas, le plus d’Ivoire. lon moi, être candidat à Yo-Après que le Conseil d’Étatdu pays.d’approcher deux cabinets important est de revenir à pougon, à Bouaké, Gagnoa, a validé mon élection, je d’étude à l’effet de réaliser nos relations fraternelles.Vous êtes député d’Agbo-Abengourou, à Agboville doit suis d’accord avec vousEst-ce un message à ceuxun certain nombre d’études. Dia Houphouët, à certainsville. Qu’est-ce qui vous apouvoir être légitime pour qu’au nom de l’élégance etqui croient qu’on ne peutDonc, je ne me suis pas moments, m’a accompagnémotivé à briguer le siègeMa candidaturetout Ivoirien. de la fraternité, mes adver-pas servir partout ?présenté à Yopougon, en dans des missions internesde la mairie de Yopougonà Yopougon s’inscrivait dans saires auraient dû m’appe- Je n’envoie pas de mes- sautant dans l’inconnu, non ici en Côte d’Ivoire en tantqui était considéré commecette dynamique. C’était ler. Pourtant, je prends cela sage. C’est un principe. ! Car ces études m’ont per-que député. À ces occa-le bastion de l’opposition ?un déï à relever en se por-avec beaucoup de hauteur. Qu’est-ce que nous voulons mis d’avoir une claire idée de Ce sont mes jeunes frères,une nation? Construire la population, à savoir d’un Michel Gbagbo et Dia Hou- ou servir la génération fu- point de vue sociologique, Je suis l’un des lieutenants du Président phouët. Tous les deux sontainsi que de sa cartographie.ture cette culture de la divi- députés à l’Assemblée na-sion. Je pense que le sensCes études m’ont aussi per-tionale. On a toujours en-mis d’analyser les forces etde la responsabilité nous tretenu de bonnes relations.Alassane Ouattara depuis près de 30 ans. Jefaiblesses de chaque partiimpose de construire une Je leur laisse certainement nation pour les générations politique. Et d’en élaborer suis l’une des personnalités qui comptent le temps de digérer leur dé- futures. Cette responsabili- les stratégies conséquentes. faite. Le moment venu, je té est grande et forte, donc Mais il faut noter que toutes vais les appeler, car ils ont il faut que nous la faisons ces initiatives ont été effec-au sein du Rhdp. des propositions ou desvaloir en nous appuyant sur tuées de façon graduelle. idées pour Yopougon. Main- nos diversités culturelles, Les premières études m’ont tenant que je suis le premier ethniques et religieuses quipermis de me rendre compte magistrat de cette commune, sont des richesses, plutôt de cet aspect communau-sions, on avait fait montre Je ne voudrais pas m’ins- tant candidat du Rhdp dans par conséquent, je suis leurque de nous replier sur nous-tariste qui caractérise cette de notre fraternité. Je pense crire dans la perception du cette commune considérée maire. C’est ensemble que mêmes. C’est pour cette commune. La stratégie mise qu’ils peuvent constituer des grand écart. Une nation doit comme le bastion de l’op-nous allons construire cette raison que j’en appelle à un en place comportait plusieurs forces de propositions. Tout reposer sur le principe de la position. Quand le Président commune. Quand on jette engagement citoyen plus fort phases. Et donc, assez ra-ce qui peut aider à transfor- citoyenneté. La force de la m’a désigné, je me suis en-un coup d’œil sur ma liste, et à une représentativité qui pidement, de novembre à mer Yopougon sera pris engagé à être à la hauteur duCôte d’Ivoire, c’est sa diversi- c’est pratiquement la Côte tienne compte des compé- janvier, je suis allé à la ren-compte. La démarche pour té. Cela est une richesse qu’il challenge. En revanche, j’ai d’Ivoire qu’on retrouve à tra- tences et des capacités des contre des populations et qu’on se retrouve se fera. faut capitaliser. Il faut alors aussi mesuré le risque que je vers mes conseillers. Cela candidats à pouvoir offrir de des différentes communau-La dynamique de recons- que l’esprit nation habite prenais quand on connaît la démontre ma volonté perma- vrais projets de développe- tés. Le dernier recensement truction, de cohésion à Yo- chacun et chacune de nous. fonction que j’occupe : pré-nente de rassembler. Il n’y a ment aux différentes régions indique que cette commune pougon poussera les uns etsident de l’Assemblée natio-Sur cette base, tout Ivoirien pas de place pour la division, et villes. compte 1 571 000 habitants. les autres à s’engager dans doit pouvoir, sur l’étendue dunale.
Mercredi 25 octobre 2023
Avec une tranche de jeunes qui avoisine environ huit ou neuf cent mille. Mais ce qui m’a énormément frappé, ce sont les femmes. A ce ni-veau, l’étude a fait ressortir que Yopougon compte 42 marchés. J’ai donc décidé de faire le tour de tous ces lieux de commerce. Ma plus grande satisfaction aujourd’hui pour avoir gagné à Yopougon, c’est d’avoir ré-pondu à l’appel du Président et pour moi ce bonheur que je viens de lui offrir est en-core plus important que ce que j’éprouve. Parce que je viens d’accomplir une mis-sion. Mais la vraie mission qui commence aujourd’huiest celle de répondre aux attentes des populations de Yopougon.
Le Conseil d’État a tranché en votre faveur. Étiez-vous vraiment conîant ? Naturellement !
Pourquoi ? Pour deux raisons. La pre-mière, la campagne s’est déroulée dans un climat apaisé. Pendant la cam-pagne, il n’y a pas eu de heurts. Nous avons eu une belle campagne. Comme je le dis, je mets toujours en avant la fraternité. Donc en aucun moment, je n’ai cité le nom de Michel Gbagbo ni celui de mon jeune frère, Dia Houphouët. Je me suis adressé aux populations. Ma préoccupation est comment répondre aux attentes de la population. Le jour du vote, j’ai accompli mon devoir ci-vique et je suis rentré chez moi. Le plus important au-jourd’hui, c’est d’aller à l’es-sentiel. Et l’essentiel, c’est la mise en œuvre du projet que j’ai proposé aux populations de Yopougon.
Les élections se sont bien déroulées, mais cela n’a pas empêché vos ad-versaires de déposer un recours pour annulation. Comment vous compor-tiez- vous pendant ces deux semaines d’attente du Conseil d’Etat ? J’ai compris que ce n’était pas uniquement Yopougon. Mais la réclamation doit faire partie des normes. Dès que les gens perdent les élec-tions, chacun se donne les moyens de justiïer sa défaite au lieu de reconnaître la vic-toire de l’autre. Là aussi je pense qu’il faut une évolution dans la maturité politique. La force de l’homme politique est aussi de pouvoir recon-naître sa défaite. Il ne faut toujours pas trouver un bouc émissaire. Pour moi, la sai-sine du Conseil d’État entrait donc dans cette démarche et vraiment je n’en ai pas fait un problème.
Vous jouez quand même gros à Yopougon. Vous êtes président de l’Assem-blée nationale, vous êtes
Interview
membre du présidium du Rhdp, homme d’affaires prospère. Une défaite aurait été une grande déception... Pour tous ceux qui me connaissent, depuis mon jeune âge, j’ai toujours eu le sourire quel que soit l’évène-ment. Je n’ai jamais eu peur d’affronter les épreuves. Je n’ai pas peur de mes échecs non plus. Parce que j’ap-prends de mes erreurs. Pour
Je suis né d’une famille très modeste. J’ai eu un parcours difïcile. Mais dans tout ce qu’on fait, il y a une dose de spiritualité. Mon vrai secret, c’est que j’ai une foi iné-branlable. Deuxièmement, pour moi, il n’existe pas d’échecs. Je suis un battant, un gagneur. C’est ma na-ture. C’est-à-dire que moi, je conçois tout comme une ba-taille, même pour réaliser sa vie, c’est aussi une bataille.
passer une étape, c’est celle d’avoir gagné à Yopougon. La grande bataille est celle de réaliser des projets. Cette étape est même plus difïcile que la victoire que je viens de réaliser.
Vous utilisez beaucoup le terme combat. Est-ce parce qu’il n’y a pas une autre alternative que de réussir ? Le terme combat trahit certai-
Réaliser le projet communal, c’est une bataille. Aller négo-cier avec le gouvernement certains projets qui relèvent du gouvernement, il faut ba-tailler pour que le gouverne-ment les réalise. Aller trouver des partenaires pour venir réaliser certains projets sur la base d’un accord avec la commune, c’est encore une bataille. La bataille, elle est encore plus forte parce que je dois respecter mes en-gagements, car j’aime mes compatriotes, j’aime les po-pulations de Yopougon. Je dois donc réussir. C’est un engagement que j’ai pris sur l’honneur.
Monsieur le maire, les sept axes de votre mandature sont-ils de simples décla-rations d’intention ou des projets documentés conte-nus dans un dossier ? Je prends le cas des in-frastructures. Sur ce point,le Bnetd, l’Ageroute et moi avons ïni d’établir la car-tographie des routes. J’en connais le montant et les axes à bitumer. Concernant l’approvision-nement en eau, pendant la PHOTO : HONORÉBOSSON précampagne, j’ai informé le Président de la République des situations qu’on vivait à Micao, à Gesco et dans cer-tains quartiers. Le Chef de l’État a commis le ministre Bouaké Fofana qui est venu rapidement à Yopougon. Il a donc rassuré les populations de la production qui est en train d’être faite à Adzopé et l’acheminement de l’eau par les canaux d’Adzopé jusqu’à Yopougon. Par conséquent, à partir de décembre, janvier, Yopougon ne souffrira plus du manque d’eau..
Réaliser le projet communal, c’est une bataille. Pour aller négocier avec le gouvernement sur certains projets qui relèvent du gouvernement, il faut batailler pour que le gouvernement les réalise. Trouver des partenaires pour venir réaliser certains projets sur la base d’un accord avec la commune, c’est une autre bataille.
moi, un échec, c’est une épreuve. Tout ce qui peut ar-river comme évènement est une épreuve. Il y a deux op-tions dans une compétition. Soit tu gagnes, soit tu perds. Mais la faute de l’homme, c’est de pouvoir anticiper les deux options, sinon on n’est pas un bon manager. Par na-ture, l’obligation de résultat vous impose l’obligation de moyen par une démarche. Mais la force du chef d’en-treprise, c’est de savoir que tout est combat pour y arri-ver, tout est bataille. Je n’ai pas eu une vie simple.
Tous les matins, je fais deux heures de sport. Je me ïxe des objectifs. C’est une ri-gueur que je me suis ïxée à moi-même. Et je dois le faire. Je considère que pour at-teindre ces objectifs, et là, je m’adresse aux jeunes, il faut se ïxer des objectifs. Il faut s’imposer une rigueur dans sa démarche. Il faut se dire que les échecs ne sont que des épreuves. Les échecs ne sont pas un arrêt de vie. C’est une étape. Il faut voir dans chaque évènement, une étape. La victoire elle-même est une étape. Je viens de
nement mon subconscient. Car toute ma vie a été un combat, c’est-à-dire depuis mon jeune âge jusqu’à pré-sent. Mais j’ai toujours eu des recours à des personnes affectives, des personnes avec lesquelles j’ai pu mener ces combats. Et la bataille de Yopougon, rien n’était gagné d’avance. J’avais la conviction de gagner, mais l’analyse des composantes qui permettent de gagner montrait que rien n’était ga-gné pour plusieurs raisons internes au vu de l’étude qui a été faite.
Au niveau de l’énergie, nous sommes en train d’y travail-ler mais la difïculté, c’est que nous avons ici près de 49 sous-quartiers non via-bilisés, d’où la difïculté liée au transport de l’énergie, à l’installation du matériel, etc. Il y a déjà au niveau de la construction un besoin de rénover les 49 sous-quartiers non viabilisés. Concernant l’assainisse-ment, j’ai eu la chance, dès mon élection, d’échanger avec l’ambassadeur de France, et très rapidement j’ai rencontré le responsable
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de l’AFD qui m’a mis à dispo-sition tous les ïnancements pour lesquels la Côte d’Ivoire a déjà signé pour la réalisa-tion de certains projets tels que le marché de gros, le projet d’assainissement de Yopougon, etc. L’opérateur est connu, le ïnancement est déjà obtenu par l’AFD. Pour la réalisation du palais de la culture, il y a deux options, j’en discutais avec la ministre de la Culture. Soit le gouver-nement s’engage à le réali-ser, soit je le fais réaliser par des partenaires, des amis, en BOT. Et ces derniers, sur la base des spectacles, se feront rembourser comme cela se fait pour des projets pour lesquels le gouverne-ment n’a pas les moyens de leur réalisation. Un opérateur peut venir réaliser un palais de la culture, et comme les spectacles se paient bien au palais de la culture, l’opéra-teur peut rentabiliser son in-vestissement. Pour les complexes sportifs, c’est vrai qu’on nous a pré-senté l’agora, mais j’ai ap-proché le ministre des Sports et l’ambassadeur de France pour leur dire que Yopougon, ce sont dix quartiers en un. Donc il nous faut dix agoras. Mais en dehors des agoras, j’ai moi-même, par mes rela-tions, engagé une structure pour exploiter les espaces dont dispose la mairie pour pouvoir réaliser certains projets. Mais les dix com-plexes sportifs, dans tous les quartiers, vont être réalisés. Dans les douze quartiers, des foyers de jeunes ïlles seront réalisés. Tout cela, ce ne sont pas des projets pour lesquels j’ai besoin d’aller rencontrer le gouvernement. Ensuite, il y a la gare. J’ai dis-cuté avec les transporteurs. Mais la gare peut se faite en BOT ! On n’a pas besoin de construire une gare avec des immeubles ; aujourd’hui, les architectes élaborent des plans de gares modu-lables, avec des facilités de construction. Les transpor-teurs ont besoin d’un espace confortable où ils peuvent déjeuner, où ils peuvent par-quer leurs cars, etc. Donc l’ensemble des projets doit obéir à une hiérarchisation : projets à réaliser sur la base du programme d’urgence communale ; projets à réali-ser sur le programme quin-quennal, mais subdivisés en réalisations tous les six mois... Naturellement, tous les projets ne peuvent pas être réalisés tout de suite, c’ est- à - dire dès le mois de novembre ou décembre. Mais des signaux seront don-nés pour que les populations comprennent que l’heure est au changement.
A combien se chiffre tout ce que vous prévoyez et où allez-vous trouver le înancement ? Nous n’avons pas encore le
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montant exact de tous ces projets. C’est pour cela que nous allons organiser les états généraux de la com-mune de Yopougon dans les jours qui suivent. Nous avons mis en place un co-mité d’orientation et de pla-niïcation des projets. Il y a plusieurs composantes en ce qui concerne le ïnance-ment des projets. Certains projets relèvent du gouver-nement et sont inscrits dans le Pnd. Notamment les in-frastructures routières. Nous allons nous entretenir avec le gouvernement parce que, quand on regarde Yopougon qui est la porte d’entrée de toutes les villes de l’intérieur et en même temps la porte de sortie, il est important que le gouvernement puisse ré-aliser des investissements dans cette commune qui a ce rôle de trait d’union. Les routes sont donc à réaliser. Il y a le programme d’as-sainissement. Ce sont des ïnancements que le gou-vernement a déjà trouvés. Le ïnancement du marché de gros qui va être l’un des plus grands de l’Afrique de l’Ouest a été trouvé ; les tra-vaux vont bientôt démarrer. Lorsque nous évoquons le palais de la culture et autres, nous savons comment créer une attractivité. Cela, sur la base d’une étude qui va être faite pour comprendre d’abord l’intérêt. Grace à la télévision ivoirienne, j’ai su que 90% des jeunes qui viennent aux concerts au palais de la culture de Treichville viennent de Yo-pougon. Mais si 90 de ces jeunes viennent de Yopou-gon, il faut donc construire un Palais de la culture à Yo-pougon. Tout opérateur sur la base d’une analyse d’un bilan prévisionnel peut s’ins-crire dans cette démarche. D’ailleurs, il serait même in-diqué que le constructeur du palais de la culture soit en association avec un organe d’organisation de concert de telle sorte que l’organisation des concerts soit axée sur une gestion intégrée. C’est-à-dire que les artistes n’au-ront plus besoin de faire des démarches eux-mêmes. Une programmation des artistes qui doivent prester sera ré-alisée et l’on aura à mettre en place une vraie politique de communication auprès des jeunes. C’est tout un programme sur 5 ans. Et nous allons voir comment les recettes réalisées à partir de ces concerts, l’utilisation de ces salles peuvent rem-bourser l’opérateur qui aura investi. Des jeunes et des femmes vous ont soutenu. Que comptez-vous faire pour eux ? Vous avez vu mon équipe de la mairie. La présidente des femmes du marché est avec nous. Sur 8 adjoints au maire, 3 sont des femmes.
Je donne une haute impor-tance à la représentativité des femmes au sein de la mairie. Mais le plus important est que nous avons des par-tenaires ïnanciers qui sont déjà prêts, qui attendaient juste la mise en place du conseil municipal pour mettre en relation les femmes qui seront en charge de ïnance-ment de projets des femmes. Nous avons plusieurs axes.Il y a les femmes du marché bien organisées et celles qui sont membres d’associations non encore identiïées. Nous allons commencer dès à pré-sent à identiïer toutes ces associations de femmes au
Interview
ments aïn que cela crée un effet catalyseur dans cette composante qui nous tient à cœur, à savoir l’autonomi-sation des femmes. nous en avons fait un élément fort de notre campagne et d’ailleurs, nous avons placé notre man-dat sous le signe de l’autono-misation de la femme.
Yopougon est la plus grande commune d’Abi-djan avec une population estimée à plus d’un million et demi d’habitants. Qu’al-lez-vous faire pour rappro-cher les services munici-paux des populations ? C’est tout le sens du pro-
12 mairies annexes. Nous al-lons élaborer un système de sécurisation des extraits de naissance de telle sorte que ce document ne puisse pas être falsiïé. Certainement que Yopougon sera le projet pilote pour le pays tout entier. Notre souhait est que Yopou-gon soit la locomotive de la dynamique de digitalisation engagée par le Président de la République depuis quelques années.
Yopougon compte encore beaucoup de quartiers précaires que vous avez pu sillonner pendant les campagnes. Quelles ac-
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vail de recensement de ces quartiers en concertation avec le ministère en charge de la Construction. Nous ne souhaitons pas déloger des populations sans leur trou-ver des solutions. A cet ef-fet, nous avons déjà reçu les différents présidents de ces quartiers non viabilisés. C’est ensemble que nous allons trouver des solutions.
Qu’est-ce que vous faites sur le plan sécuritaire ? La première chose, il faut donner une visibilité. J’ai vu, pendant mon passage, des tables sur les trottoirs. J’ai aussi remarqué qu’aux alen-tours des écoles, il y avait trop de maquis. Primo, il faut libérer les environs des écoles et des lycées de ces vendeurs. Secundo, il faut réformer la police municipale. Cette police doit avoir une seule mission qui est d’ordre sécuritaire. Elle ne doit pas collecter les recettes. D’ail-leurs, les recettes doivent être digitalisées. Je vais avoir une séance travail avec la PHOTO :PH police nationale de sorte que nous puissions nous accor-der sur la base de la carto-graphie des zones qui sont polluées. Ensemble, nous pourrons libérer les zones d’insécurité. C’est un autre combat. J’ai mon idée sur la question. Mais, je n’ai pas encore rencontré le person-nel. Il faut réorienter la police de la mairie vers les préoc-cupations des populations, en corrélation avec la police nationale.
Quelle image voulez-vous présenter ?Déjà quand on entre à la Gesco, on doit savoir qu’on
Le système informatique que nous allons mettre en place va permettre de pouvoir établir des extraits d’acte de naissance dans les 12 mairies annexes. Nous allons élaborer un système de sécurisation des extraits de naissance de telle sorte que ce document ne puisse pas être falsiIé. Certainement que Yopougon sera le projet pilote pour le pays tout entier.
moyen de la digitalisation. Il faut, en effet, qu’on ait une visibilité sur la cartographie des femmes entrepreneures de la commune. Les tenan-cières de maquis et toutes les petites vendeuses devront être identiïées. Après quoi, nous allons mettre en place les premiers ïnancements. Nous allons donner un coup d’accélérateur pour qu’un premier groupe de femmes identiïées puissent bénéï-cier des premiers ïnance-
cessus de digitalisation que nous allons démarrer bientôt. Nous avons annoncé lors des campagnes que nous allions créer des annexes de la mai-rie dans les 12 quartiers de la commune. Avec la politique de digitalisation, les gens ne seront plus obligés de se dé-placer pour faire leurs actes de la vie civile. Le système informatique que nous allons mettre en place va permettre de pouvoir établir des extraits d’acte de naissance dans les
tions prévoyez-vous pour résoudre ce problème ? C’est une situation qui a des causes lointaines. Nous connaissons tous les se-cousses que notre pays a pu traverser. Ce qui a occa-sionné des déplacements de masse des populations qui ont fait que Yopougon a reçu beaucoup de populations. Et tout cela a conduit à la créa-tion spontanée de plusieurs quartiers non viabilisés. Nous allons entreprendre un tra-
est à Yopougon. Mais, il n’y a rien qui montre qu’on est ar-rivé à Yopougon. Selon moi, il faut revoir la construction à l’entrée de la commune. J’ai un cabinet qui va nous faire la proposition de la mobilité. Vous partez au Plateau en 10 minutes et à l’intérieur de Yo-pougon, vous faites une ou deux heures, parce que sim-plement les voies ne sont pas forcément bonnes mais il y a une indiscipline. Le plan de circulation n’est pas respecté
ou alors il en n’existe pas. J’ai contacté un urbaniste qui est en train d’y travailler. Je peux vous garantir, d’ici la ïn de l’année, que vous constate-rez des changements sur les plans de la mobilité, de la sé-curité et de l’autonomisation des femmes. Il y a un début des travaux pour les routes, comme le Président l’a fait en 2011. Nous allons avoir un plan d’urgence de la com-mune. Je compte rencontrer tous les chefs d’entreprise qui sont à la zone industrielle de Yopougon qui, dans le cadre de Rse, doivent faire proïter les populations de la commune de leurs activités. C’est une obligation.
Qu’attendez-vous de ces entreprises ? Ces entreprises doivent ai-der ces jeunes formés à Yo-pougon et qui sont sans em-ploi, en les recrutant en Cddou en Cdi. Il faut un cadre de concertation. Il y a le maire, le président de l’Assemblée et l’ancienne casquette de chef d’entreprise que j’ai été. Toute entreprise ne vaut que par la qualité du capital hu-main qui représente 10 % de la réussite des projets. Toute entreprise repose sur la qualité du capital humain. Yopougon a, dans sa base de données, des compé-tences. Aujourd’hui, nous avons cette possibilité de reconstruire Yopougon et de donner beaucoup d’espoir à nos enfants, aux jeunes ïlles. Je voudrais compter sur leur capacité à renforcer la cohésion sociale, à dépas-ser le clivage ethnique aïn qu’ensemble, nous puissions transformer Yopougon.
Un mot sur 2025, année électorale pour la prési-dentielle ? Concernant 2025, année du scrutin présidentiel, nous avons un Président en exer-cice, Alassane Ouattara, qui est également président du Rhdp. Pour l’heure, il ne s’est pas encore exprimé sur le scrutin de 2025. La déci-sion relative à la présiden-tielle relève de la volonté d’une seule personne. Le Président seul, à un moment donné, va s’adresser aux Ivoiriens sur cette élection. Me concernant, je suis un homme de mission et un de ses grands lieutenants du Rhdp. Il a donc à sa dispo-sition tous les éléments pour pouvoir décider au moment opportun. En tant que pré-sident du parti, le Chef de l’État a toute notre conïance. Pour ma part, il demeure ma boussole, le catalyseur de . mes ambitions
RÉALISÉE PAR KONÉ ADAMA, ELYANE HERVO (RTI), TIÉMOKO DIARRASSOUBA (RADIO CI)
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