Fraternité Matin n°17212 - du mardi 10 mai 2022

Fraternité Matin

Description

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Informations

• Publié par: Frat Mat Presse
• Date de parution: 10 mai 2022
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

Éléphants / Candidature au poste d’entraîneur

Dernier délai, PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES aujourd’hui P. 17 Mardi 10 mai 2022 / N° 17 212 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orange Ci) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € Alassane Ouattara : “ Notre sommet doit être celui de l’espoir ” Pp. 2 à 6

Patrick Achi présente « L’Initiative d’Abidjan », en réponse Décès d’Amadou Soumahoro, Pan aux dés de la sécheresse et de la restauration des terres. L’hommage de la Caucus sur le genre Dominique Ouattara : nation, cet après-midi Le gouvernement, le Cesec, les sénateurs et Sommet des Chefs d’État et de gouvernement “ La désertiîcation les députés présentent leurs condoléances.  Le directoire du Rhdp exprime sa compassion. contribue à Amy Toungara, présidente par intérim de l’Assemblée nationale Cop 15 / Élection du nouveau PAN, le 7 juin 2022 détériorer la santé des femmes …” Pp. 8 - 10

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Regard « Terres. Vie. Patrimoine » a Terre va mal. Notre patrimoine commun, petit à petit, se meurt, victime de l’action humaine. La lit- sig L nes de l’agonie de la terre. Hier, onze térature abonde pour qualier l’en- têtement de l’homme à ignorer les Chefs d’État et de gouvernement ont pris date avec l’histoire pour faire ce qui est en leur pouvoir pour inverser la tendance et faire mentir ceux qui pensent que la mort de la planète bleue est une fatalité. La Cop-15 qui a démarré hier, à Abidjan, par le Sommet des Chefs d’État et de gouvernement sur la sécheresse et la restauration de la terre, promet. Bien sûr, si l’on s’en tient à la mobilisation des di- rigeants des pays parties prenantes qui s’est traduite par leur présence effective en grand nombre à Abidjan, d’une part, et à la qualité de leur prise de parole lors des travaux du Sommet, d’autre part. « Terres. Vie. Patrimoine : d’un monde pré- caire vers un avenir prospère », thème inspirant de la Cop-15, a suscité l’intérêt de tous. Pour sa part, la Côte d’Ivoire n’a pas manqué d’honorer sa qualité de pays innovateur et généreux en propositions de solutions pour faire face aux dés du moment. Le programme dénommé

PAR DAVID YA

« L’Initiative d’Abidjan » ou « Abidjan Legacy Program », lancé avec succès à l’entame de cette Cop-15, en est la parfaite illustration. Sa particularité qui est aussi sa force réside dans le fait qu’il réconcilie l’homme avec la terre et montre comment l’un et l’autre peuvent vivre ensemble, en harmonie et durable- ment. Abidjan Legacy Program répond à la question du comment cultiver la terre, en tirer le nécessaire pour assouvir ses ambitions de bien-être et bien vivre tout en la restaurant ? Patrick Achi l’a dit : «L’initiative d’Abi- djan constitue une réponse globale et intégrée qui vise tout d’abord à créer les conditions d’une durabilité environne- mentale, à replacer ensuite le secteur agricole dans un rôle puissant de créa- tion d’emplois et de revenus et à produire enn un équilibre social qui garantisse à toutes les couches de la société, le droit à une alimentation équilibrée et à une vie plus décente ». Le Chef de l’État ivoirien qui en est l’ins- pirateur a fait don de cette idée, de cette initiative à l’humanité. Il a demandé aux autres pays de s’en inspirer, de l’adap- ter à leurs situations respectives. Pour vaincre la fatalité ! Vous avez dit « Terre. Vie. Patrimoine : d’un monde précaire vers un avenir prospère » ! C’est possible ! De nouveaux sillons sont en train d’être tracés. Et ils portent ce nom: l’Initiative d’Abidjan

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Mardi 10 mai 2022

Sommet des Chefs d’État et de gouvernement sur la sécheresse

et la restauration de la terre Alassane Ouattara : « Notre sommet doit être celui de l’espoir »

Le Chef de l’État ivoirien a lancé, hier, à Abidjan, un appel aux pays développés à

réduire davantage leurs émissions de gaz à effet de serre, et à tenir l’engagement de

mobiliser 100 milliards de dollars US par an pour soutenir les pays en développement.

Plusieurs Chefs d’Etat ont rehaussé de leur présence laCOP 15.(PHOTO : HONORÉ BOSSON)

n amont de la 15e Confé- rence des Parties à la Convention des Nations E unies sur la Lutte contre la Désertication ou COP 15, qui se tient du 9 au 20 mai en Côte d’Ivoire, le Sommet des Chefs d’État et de gouvernement sur la sécheresse et la restauration de la terre, s’est tenu hier, au Sotel Abidjan Hôtel Ivoire, à Cocody. La sécheresse et l’avancée du dé- sert inquiètent les pays africains. Pour en parler et prendre les dé- cisions idoines pour stopper la dégradation accélérée de leurs terres, soumis aux effets du chan- gement climatique, onze Chefs d’État et de gouvernement se sont réunis hier, au Sotel Abidjan Hô- tel Ivoire, à Cocody. Hôte de la réunion, le Chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a exprimé les attentes des popu- lations des pays menacés par la sécheresse et la désertication et renouvelé son appel aux pays développés à réduire davantage leurs émissions de gaz à effet de serre, et à tenir l’engagement de mobiliser 100 milliards de dollars US par an, an d’aider les pays en développement à réussir leur adaptation au changement cli- matique et leur transition éner- gétique.«Nos peuples fondent

beaucoup d’espoir sur nous. Nous n’avons pas le droit de les déce- voir. Agissons vite, agissons en- semble pour donner une nouvelle vie à nos terres ! (…) Notre Sommet doit être celui de l’espoir, de la mobi- lisation collective des États et des partenaires au développement, en faveur des initiatives de restaura- tion des terres et de reconstitution du patrimoine forestier de nos pays »,a indiqué le Chef de l’État ivoirien. Auparavant, Alassane Ouattara a dépeint les effets induits de la pro- gression de la sécheresse. Il a notamment rappelé que la dégra- dation des sols affecte 52% des terres agricoles, menaçant ain- si l’existence de 2,6 milliards de personnes qui dépendent direc- tement de l’agriculture ; la déser- tication et la sécheresse causent la perte de 12 millions d’hectares chaque année ; soit près de 23 hectares par minute ; la dégrada- tion des terres affecte directement 74% des personnes pauvres dans le monde. Enn, selon l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le désert progresse de 5 km, chaque an- née, dans les zones semi-arides d’Afrique de l’Ouest.

La situation de la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire, pays agricole par excellence, n’est pas à l’abri de ce éau. La supercie forestière qui représentait 16 millions d’hectares dans les années 1900, n’était plus que de 2,9 millions d’hectares en 2021.« Au rythme actuel, celle-ci pourrait disparaître entièrement à l’horizon 2050, si rien n’est fait », s’est inquiété le Chef de l’État. Et d’ajouter,« l’impact des phéno- mènes climatiques sur les terres se pose avec acuité. En effet, la désertification et la sécheresse touchent 60% du territoire national et 90% de sa partie septentrionale, et bouleversent profondément les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie, socles de l’écono- mie nationale. Ces éaux consti- tuent également une menace pour notre sécurité énergétique et sani- taire, et, à long terme, pour la paix. En effet, la désertification et la sé- cheresse sont sources de migra- tion et de conits intercommunau- taires, en raison de la compétition autour des ressources naturelles en constante diminution ».

La riposte du gouvernement

En réaction à gouvernement

cette situation, le ivoirien s’est doté

d’une nouvelle politique fores- tière, ainsi qu’une stratégie pour la mettre en œuvre. Son objectif est de recouvrer 3 millions d’hectares de forêt à l’horizon 2030, pour un montant de 616 milliards de francs CFA. L’agroforesterie et l’implica- tion du secteur privé pour la re- constitution du couvert forestier en sont les socles. En effet, tout en félicitant les États parties, des communautés éco- nomiques régionales africaines et de l’Union africaine pour la mobi- lisation exceptionnelle autour des objectifs et des ambitions des dif- férentes Conventions, il a appelé à aller plus loin et mobiliser de nou- veaux partenaires. Il s’agit notamment des entreprises du secteur privé, impliquées dans les chaînes de valeur des produits agricoles. En effet, rappelant des études réalisées par la Convention des Nations unies sur la Lutte contre la Désertication, Alassane Ouattara a indiqué que chaque dollar inves- ti dans la restauration des terres peut générer entre 7 et 30 dollars américains.«Ainsi, pour le secteur privé, investir dans la restauration des écosystèmes est une opéra- tion gagnante. C’est en cela que j’ai convié à notre Sommet, cer-

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tains grands groupes privés présents en Côte d’Ivoire, afin de les inciter à investir dans la restauration des éco- systèmes », a-t-il expliqué. C’est dans cette perspective que le gouvernement ivoirien a conçu son programme dé- nommé « L’Initiative d’Abi- djan » ou « Abidjan Legacy Program », en réponse aux

dés de la sécheresse et de la restauration des terres. L’Initiative d’Abidjan a pour vocation de permettre à la Côte d’Ivoire d’intégrer dans ses stratégies de dévelop- pement, les approches de gestion durable des sols et de restauration des écosys- tèmes forestiers fortement dégradés. Pour sa mise en œuvre,

l’État de Côte d’Ivoire pro- jette de mobiliser 1,5 milliard de dollars US, au cours des cinq prochaines années, soit 93 675 000 000 de F Cfa. Son lancement réussi at- teste sa pertinence. La Cop 15 se tient autour du thème: «Terre. Vie. Patrimoine: d’un monde précaire vers un ave- nir prospère.» DAVID YA

• « L’Initiative d’Abidjan », un nouvel outil

de lutte contre la dégradation des sols

Pour le Premier ministre Patrick Achi, « cette initiative d’Abidjan est une approche globale et novatrice pour une nouvelle prospérité» .(PH: PORO DAGNOGO)

’une des particularités de la Cop-15, qui se tient à Abidjan, est sans L conteste le fait de placer l’action, le pragmatisme, au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique. Loin de se contenter des déclarations et des enga- gements, le gouvernement ivoirien est arrivé, hier, à ce rendez-vous du donner et du recevoir, de la solidarité in- ternationale pour vaincre un ennemi commun : la séche- resse et la dégradation des terres soumises aux effets pervers du réchauffement cli- matique, avec un programme jugé pertinent par le sommet des Chefs d’État et de gou- vernement sur la sécheresse et la restauration de la terre, qui s’est tenu hier, en amont de la Cop-15. Dénommé « l’Initiative d’Abi- djan », en anglais «Abidjan Legacy Program », le pro- gramme a été évoqué par le Chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara dans son discours d’ouverture des tra-

vaux du Sommet des Chefs d’État et de gouvernement et exposé plus largement par le Premier ministre ivoirien Pa- trick Achi. Comme l’a expliqué le chef du gouvernement ivoirien, « Abi- djan legacy program » consti- tue une réponse globale et intégrée, qui vise tout d’abord à créer les conditions d’une durabilité environnementale, à replacer ensuite le secteur agricole dans un rôle puis- sant de création d’emplois et de revenus, à produire enn un équilibre social qui garan- tit à toutes les couches de la société le droit à une alimen- tation équilibrée et à une vie plus décente. Structurée autour de quatre composantes, l’Initiative d’Abidjan a l’avantage d’être applicable à tous les pays confrontés aux dés de la dé- sertication et de la défores- tation. La lutte contre la dé- forestation et la restauration de nos forêts ; l’amélioration de la productivité agricole ; la durabilité des chaînes de va-

leur actuelles plus durables ; et l’identication des chaînes de valeur du futur constituent les axes clés du programme. « Cette initiative d’Abidjan, inspirée de la vision du Pré- sident de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouat- tara, est donc une approche globale et novatrice pour une nouvelle prospérité, dont la mise en œuvre nécessite- ra un plan d’investissement massif de 1,5 milliard de dol- lars sur les cinq prochaines années, impliquant une har- monisation judicieuse des fi- nancements de l’État, du sec- teur privé et des partenaires au développement (…) L’Ini- tiative d’Abidjan est donc un héritage, ce devoir absolu qui nous incombe de garantir que notre Terre, source de toute vie, pourra demain, continuer de profiter aux générations futures, avec la même beau- té, la même abondance et la même durabilité », a déclaré Patrick Achi

D.YA

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• La contribution du secteur privé est attendue

Le Chef de l’État, Alassane Ouattara, a appelé le secteur privé à apporter sa «contribution à la mise en œuvre de l’Initiative d’Abidjan» (PHOTO: PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE)

a prise de conscience par les 197 pays signa- taires de la Convention L des Nations unies sur la lutte contre la déser- tication, quant à la néces- sité de lutter contre la sé- cheresse et la dégradation des sols, est réelle. Ce n’est donc pas sans raison que le Président ivoirien, Alassane Ouattara, a exprimé sa joie, hier de constater la mobili- sation autour de la cop-15.«

Je me réjouis de la mobilisa- tion exceptionnelle des États parties, des communautés économiques régionales afri- caines et de l’Union africaine autour des objectifs et des ambitions portés par notre Convention »,souligné le a Président de la République. Mais, le Chef de l’État de la Côte d’Ivoire demande d’aller encore plus loin, en mobili- sant de nouveaux acteurs, not amment les entreprises du

secteur privé. A en croire Alas- sane Ouattara, investir dans la restauration des écosystèmes est une opération gagnante pour le secteur privé. L’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi) n’est pas le seul à soutenir cette posi- tion. Selon Ibrahim Thiaw, se- crétaire exécutif de la Confé- rence des Nations unies sur la lutte contre la désertication, chaque unité monétaire inves- tie dans la restauration des terres peut générer jusqu’à 30 fois sa valeur. Au niveau mondial, ajoute-t-il, jusqu’à 50 points de Produit intérieur brut (Pib) pourraient ainsi être ga- gnés d’ici 2050. Quant à Ami- na Mohammed, secrétaire générale adjointe des Nations unies, elle avance que la res- tauration des terres peut gé- nérer cinquante milliards de dollars, soit près de vingt-sept cinq cents milliards de F Cfa par an. Au vu des montants importants à investir pour at- teindre les objectifs escomp- tés, l’engagement du secteur privé est décisif. Espérons que les grandes entreprises s’approprient ce message

AHUA KOUAKOU

• Forte mobilisation des Chefs d’État et de gouvernement africains a Cop 15 est un événe-Niger, a aussi effectué le dé-Abidjan dans le cadre de la ment mondial majeur quiplacement sur les bords de laCop 15. On notera aussi la polarise l’attention des lagune Ebrié. Mohamed Ould présence de Tarja Halonen, L plus hauts dirigeants du El Ghazouani, Président deancienne Présidente de la monde entier, particu-Finlande. Au niveau desla Mauritanie, n’a pas voulu lièrement ceux de l’Afrique.manquer cet important ren-Chefs de gouvernement, C’est ce qui explique la pré-Rose Christine Ossoukadez-vous. Si ces Chefs d’État sence de 11 Chefs d’État et ont déjà foulé le sol ivoirien,Raponda, Premier ministre de gouvernement africains il n’en est pas de même pour du Gabon, est à Abidjan pour qui ont fait le déplacement à Umaro Sissoko Embalo (Gui- prendre part à la Cop 15. Par Abidjan, capitale économique née-Bissau) qui est attenduailleurs, plusieurs ministres, du pays, qui accueille, de-aujourd’hui.dont les départements minis- puis hier, la 15e conférence En outre, à l’instar de cestériels sont en rapport avec des parties à la Conventionl’environnement ou le climat,hautes autorités de l’Afrique des Nations unies sur la luttede l’Ouest, on note égale-ont effectué le déplacement à contre la désertication et lament la présence de plu-Abidjan. Par ailleurs, de hauts sécheresse (Cop 15) qui se sieurs autres Chefs d’État et responsables issus des orga- tient jusqu’au 20 mai. de gouvernement de l’Afrique nismes internationaux (Onu, Ainsi, Muhammadu Buhari Centrale. Il s’agit notamment Union africaine, Union euro- Président de la République du Président de la Répu- péenne, Banque mondiale, du Nigeria et son homologue blique du Congo (Rdc) FélixBad, Pnud, Cedeao, Come- Faure Gnassingbé du Togo Tshisekedi, qui a fait le dé-sa, Uemoa, Cen-Sad, Fonds sont à Abidjan à la faveurplacement avec son épouse saoudien pour le développe- de cette rencontre dont laDenise Nyakeru Tshsekedi, ment, Opep) se trouvent à cérémonie ofcielle d’ouver-Abidjan pour partager leursPremière dame. Il en est de ture s’est déroulée au Sotelmême pour le Président deexpériences et s’enquérir des Hôtel Ivoire (Abidjan-Coco- la République de la Namibie bonnes pratiques en matière dy). Idem pour Nana Addo Hage Geingob et la Première de lutte contre la déserti- Dankwa Akufo-Addo, Pré-dame Monica Geingos. Iset de préservation de- cation sident du Ghana et George maël Omar Guelleh, Chef l’environnement Weah du Liberia. Mohamed d’État du Djibouti (Afrique Bazoum, le Chef d’État du australe) se trouve aussi à APPENA MARCEL