L essentiel du Cameroun numéro 273
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L'essentiel du Cameroun numéro 273 , magazine presse

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Date de parution 02 décembre 2019
Licence : Tous droits réservés
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

www.essentielcameroun.com -https://www.facebook.com/EssentielCameroun
400Fcfa
DU CAMEROUN
Directeur de la publication: Antoine WONGO AHANDA Bi hebdomadaire d’information et d’analyseN°273 lundi 2 décembre 2019 Recépissé de déclaration N° 083/RDPOP/JO5/SAAJP BOYCOTT DES ÉLECTIONS Kamto Avance sur défaite
BUDGET DE L’ÉTAT 2020
La crise est là
L’enveloppe proposée par le gouvernement en 2020 table sur 4 951,7 milliards de FCFA, contre 5212 mil-liards de FCFA pour la loi des finances révisée de 2019, soit une baisse de 260 milliards de FCFA. P. 3
INVESTISSEMENTS :
Les législatives et les municipales du 9 février 2020 devaient apporter la preuve de l’assise réelle revendiquée par MRC. Pa-tatras ! Le champion refuse de sauter la barre. A-t-il eu peur de la défaite qui s’annonçait ? A-t-il été acheté comme le préten-dent certains pour annoncer un boycott du MRC à ce scrutin ? Pp. 4-5
TERRORISME Tirs sur un avion de Camair-Co à Bamenda P. 3
STADES DE LA CAN
La mafia d’Olembe
RECRUTEMENT DES 25 000 500 agents sans salaires depuis 8 ansP. 7 La moisson abondante du CIF 2019
P. 12
P. 6
INFOS DE LA SEMAINE POLITIQUE/ ÉCONOMIE/ MONDE/ SOCIAL MISE EN ŒUVRE DES RÉSOLUTIONS DU GRAND DIALOGUE NATIONAL
L’UA, l’OIF et le Commonwealth au chevet du Cameroun
Les patrons des trois organisations internationales qui viennent d’achever une visite de 3 jours dans notre pays recommandent, entre autres, l’accélération de la décentralisation, le statut spécial pour les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et une révision des systèmes éducatif et judiciaire.
Christophe Mvondo
a mission conjointe de haut L niveau conduite par le prési-dent de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, la secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, et la secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland a rencontré divers acteurs de la vie sociopoli-tique du Cameroun. Cette mission avait pour objectif de s’informer sur l’évolution de la situation dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et sur la mise en œuvre des recommandations du Grand dialogue national organisé du 30 septembre au 4 octobre 2019. Tout en signifiant leur soutien au Cameroun dans la recherche d’une solution définitive la crise sécuri-taire qui secouent les deux régions anglophones du Cameroun, il res-sort du discours de ces hauts diri-geants que la résolution de la crise anglophone se fera par les Camerounais eux-mêmes. Les organisations internationales ne pouvant apporter que des conseils, des efforts de médiation et des apports techniques. La secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, précise les raisons qui militent en faveur des attentions remarquées pour le Cameroun : « nous pensons que nous avons l’obligation de contri-buer modestement par des conseils, des interventions dans des actions de médiation ou sur des sujets techniques comme le bilinguisme et le
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multiculturalisme (…) le Cameroun est un pays très impor-tant pour nos organisations, pour la sous-région et le continent ». Patricia Janet Scotland, secrétaire générale du Commonwealth, affiche la même détermination : « nous sommes déterminés à faire tout ce qui est possible pour soute-nir le processus de paix en cours. » A en croire la déclaration finale de cette mission, le président de la Commission de l’Union Africaine, la secrétaire générale de la Francophonie et la secrétaire géné-rale du Commonwealth saluent la tenue du Grand dialogue national qui a ouvert une nouvelle dyna-mique et qui recommande, entre autres, l’accélération de la décen-tralisation, le statut spécial pour
les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et une révision des sys-tèmes éducatif et judiciaire. Ces dirigeants ont aussi salué les mesures de décrispation politique prises par le président de la République pour apaiser les ten-sions politiques. « Convaincus que le dialogue demeure la voie à pri-vilégier dans le contexte camerou-nais actuel, ils encouragent l’en-semble des parties prenantes à continuer dans cette voie de la sagesse et de la responsabilité, notamment celle du Gouvernement dans la mise en œuvre des conclusions du Grand dialogue national », peut-on lire sur la déclaration. Le président de la Commission et les deux Secrétaires générales ont
réaffirmé leur engagement à accompagner les acteurs nationaux dans la recherche des voies et moyens à même de renfor-cer le consensus politique néces-saire à l’accomplissement de cette tâche et la création des conditions favorables à la tenue des élections législatives et municipales, surtout dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, dans la paix, la cohésion, l’unité nationale et le respect des valeurs démocratiques partagées. Les trois dirigeants ont également demandé instamment que tout soit mis en œuvre pour rétablir la sécurité, la justice et les conditions propices à la reprise d'une vie normale dans les régions touchées par la crise.
Ahmed Ab ou-Aziz, Rodolph Tang , M thieu Nath naël Yero, AhmedAbdou-Aziz, Rodolph Tanga, Mathieu Natha-Njog, Nomo Modo, Francis Nguélé, Nathali Ahanda naël Njog, Nomo Modo, Francis Nguélé, Mercedes Bele-Relecture: Lionel Owona heka, Annette Olinga, Nathalie Ahanda Webmaster: Jean-Francis Ahanda CAMERMEDIASWebmaster: Jean-Francis Ahanda Relecture: Lionel Owona, Ferdinand BriceEssiane Commercial et Marketing: Roger Ngonda Yu i S.A.R.L Directeur de la publication : Directeur de lapublication :Soutien technique: Thomas Aurélien Ndassibou Commercial et Marketing: Roger Ngonda Yusi Antoine Wongo Ahanda Antoine Wongo Ahandaet Boris Manda Nkodo Coordonnateur de la Rédaction :Soutien technique: Honoré Désiré Mbazoa O. Stagiaires: Mercedes Beleheka, Alice Thècle Balla, Désiré Coordonnateur de laRédaction : Stagiaires: Arnaud Evina, Camille Olivia Ayissi IMMEUBLE SOCIETE GENERALE CAMEROUNChristophe Mvondo Trésor Mbou é, Samiratou Hamadou, Rose Bertille Christophe Mvondo Carrefour des carreauxRédacteur en Chef Informations g nérales :CoMnbcaenpgtion Graphique: Rédacteur en Chef Informations générales : B.P : 1260 YaoundéAbraham Ndjana ModoLCauornecnetptAioBnAHGra©pChiRqEuAeT:IVE THINK (+33783195537) Abraham Ndjana Modo Contact : 655 76 80 94Rédacteur en Chef Enquêtes et dossiers :MLicahuerlenMtbiAllBaAH © CREATIVE THINK (+33760952325) Rédacteur en Chef Enquêtes et dossiers : essentielducameroun@yahoo.comBlaise NnangPPrroodduucctitioonn::EErircicAAzzeegguuee Blaise Nnang www.camermedias.comImpre sionChroniqueurs : : SOPECAM Impresssion: SOPECAM Chroniqueurs : Alphonse Ateba Ndoumou, Bartho AmuguTirage0 exemp: 4 laires Tirage: 4000exemplaires Alphonse Ateba Ndoumou, Bartho Amugu Rédaction: Charles Nwanochi, René Noël Atangana, Ar-Distribution: Eric AzegueDistribution: Eric Azegue, Joseph NkomedoRédaction:Dominique Beling Nkoumba, René Noël Atan-naud Joseph Eto ndi, Marc Moung , Aboubakar Yero,https// : www.faceb ok.com/E sentielCameroun https://www.facebook.com/EssentielCameroun gana, Arnaud Joseph Etoundi, Marc Mounga, Aboubakar N°273 lundi 2 décembre 2019 - L’ESSENTIEL DU CAMEROUN
INFOS DE LA SEMAINE POLITIQUE/ÉCONOMIE/ MONDE/ SOCIAL BAMENDA PROJET DE LOI DES FINANCES
Un budget de crise pour le Cameroun en 2020
L’enveloppe budgétaire proposée pour le prochain exercice table sur 4 951,7 milliards de FCFA, soit une baisse de 260 milliards de FCFA rapport aux 5212 milliards de FCFA de la loi des finances révisée de 2019. C’est la conséquence des chocs internes et externes auxquels le Cameroun fait face depuis près de cinq ans.
B. N
es ambitions budgétaires du Cameroun pour l’exercice 2020 sont en 20L19. C’est un fait inédit depuis quelques baisse, en comparaison avec le budget années au Cameroun, la courbe des enve-loppes budgétaires ayant presque toujours été crescendo. Pour le projet de loi des Finances 2020 déposé le 29 novembre dernier à l’Assemblée nationale, le gouvernement compte réaliser ses chantiers de développe-ment et de modernisation de l’Etat avec une enveloppe équilibrée en recettes et en dépenses à la somme de 4 951,7 milliards de FCFA. Cette enveloppe affiche une baisse de 260,3 milliards de FCFA en valeur absolue et de 5% en valeur relative par rapport aux 5212 milliards de FCFA de la loi des finances révi-sée de 2019. Les recettes internes sont proje-tées à 3719,2 milliards de FCFA dont 2 274 milliards de FCFA de recettes internes non pétrolières. Le Tableau des Opérations Financières de l’Etat (TOFE) fixe les objectifs de recouvre-ments des recettes douanières à 905 milliards en 2020, contre 850 milliards en 2019 et 803,2 milliards en 2018. Les financements
extérieurs sont projetés à 1304,5 milliards de FCFA. Les dépenses, d’un montant de 4159,7 milliards, sont reparties entre les dépenses courantes, l’investissement et les autres charges de financement et de la trésorerie. Les principales hypothèses macroécono-miques retenues par le gouvernement dans l’élaboration du budget 2020 font état d’une inflation en-dessous de 3%, un taux de crois-sance de 4%, un cours moyen du baril de 58 dollars (prenant en compte une décote de 3,5 dollars et une production de 24 millions de
barils en 2020), la production moyenne de gaz projetée à 72,7milliards SCF (standards cubic feet), un taux de change moyen du dol-lar à 556,2 FCFA, un déficit moyen du compte courant autour de 2% du PIB. C’est ce projet de loi qui sera défendu dans les prochains jours devant la Commission des finances et du budget par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, puis les autres membres du gouvernement pour leurs sec-teurs respectifs. En attendant, c’est le Premier ministre Joseph Dion Ngute, qui a présenté aux élus du peuple, le Programme écono-mique, financier, social et culturel du gouver-nement en 2020. Selon le chef du gouvernement, ce pro-gramme sera exécuté dans un contexte marque par l’exigence de consolidation de la paix et l’unité nationale ; l’organisation du CHAN 2020 et de la CAN 2021 ; la consolida-tion des acquis de l’exercice 2019 avec un accent sur l’accélération de la décentralisation et la mise en œuvre du statut spécial accordé aux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Sans oublier le contexte inter-national marqué par une instabilité de l’éco-nomie mondiale liée à la guerre commerciale que se livrent les deux principales puissances économiques : les Etats-Unis et la Chine.
CONVIVIALITÉ Un dîner aux parlementaires En toute détente, Il a été offert mardi dernier au Hilton Hôtel de Yaoundé par François Bolvine Wakata, le ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assem-blées.
René Noël Atangana
a tradition a une fois de plus été respec-tée. Des parlementaires des deux L chambres réunis, non pas en congrès, mais autour d’un repas parlementaire. Rendus à la troisième semaine de la session ordinaire de l’année législative en cours, les membres des deux chambres du Parlement, Assemblée nationale et Sénat se sont offerts un moment de détente. Une offre du ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées, François Bolvine Wakata et son épouse. Un break en toute convivialité pour les parlementaires de la République qui en avaient besoin. Mardi soir dernier au Hilton hôtel de Yaoundé, on a noté la présence à cette soirée spéciale, d’une bonne brochette des membres du gou-vernement et celle du président de la Cour constitutionnelle, Clément Atangana. Pour le ministre Wakata, l’hôte de la soirée, ce ren-dez-vous instauré par ses prédécesseurs, ministres des Relations avec les Assemblées, permet aux parlementaires de « recharger les batteries » avant de revenir à des préoccupa-tions de premier ordre. Notamment, l’examen et l’adoption du projet de loi de
finances de la République pour l’exercice 2020. Cette soirée spéciale parlement a été un moment de retrouvaille entre députés et sénateurs. Durant ces moments de relaxation et de par-tage, le ministre François Bolvine Wakata a émis le vœu que « le débat d’orientation bud-gétaire qui s’est tenu pour la première fois au Parlement cette année en application des dis-positions pertinentes de nos lois, contribue utilement à harmoniser les points de vue et à faire de l’examen de la loi de finances, un exercice un peu moins ardu que par le passé. » La soirée a été riche en art culinaire du Cameroun et agrémentée par les sketches de
N°273 lundi 2 décembre 2019 - L’ESSENTIEL DU CAMEROUN
l’humoriste « Kéguégué international », dont la renommée va au-delà de nos frontières. Kéguégué, le conteur, enseignant de français et fabriquant de Mvet a animé avec brio les convives du couple Wakata Bolvine. Il en est de même pour le groupe de danse tradition-nelle «Blacks Stars» aura fait parcourir en quelques prestations, les quatre aires géocul-turelles du Cameroun. Le ministre pour ter-miner a souligné : « Au crépuscule de l’année 2019 et à l’aube de l’année nouvelle, où cer-tains parmi nous, dans cette salle, devront se présenter devant les électeurs, mon épouse se joint à moi pour vous adresser, par antici-pation, tous nos vœux de santé et de succès pour l’année 2020 ».
Un vol de CAMAIR-CO attaqué par des hommes armés
L’appareil de type MA60 a été pris pour cible par des terroristes embusqués cer-tainement non loin de l’aé-roport.
Christophe Mvondo
’information a fait le tour des réseaux sociaux. Le vol QC272 de la L compagnie aérienne nationale qui par-tait de Douala pour Bamenda dans la région du Nord-ouest a été pris pour cible par des hommes armés embusqués. Le vol en approche finale, a toutefois pu se poser à l’aéroport de Bamenda. L’incident s’est déroulé hier 1er décembre 2019 autour de 10h40. L’appareil en approche finale a pu se poser sans encombre. L’avion immatriculé TJ-QDB est donc désormais cloué au sol à Bamenda en attendant les réparations des mécaniciens. Selon le communiqué rendu public hier en fin d’après-midi, la Cameroon Airlines Corporation confirme l’information. En effet, le dimanche 1er décembre 2019 vers 10h40 minutes, l’aéronef immatriculé TJ-QDB de type MA60, a essuyé des tirs d’arme à feu au moment de son approche pour l’at-terrissage à l’aéroport de Bamenda Bafut. « Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée et grâce à la bravoure du commandant de bord, l’appareil a pu atterrir sans heurt en dépit de l’im-pact observé sur son fuselage », relève le com-muniqué. Suite à cet incident, l’aéronef a été immobilisé à l’effet de procéder, de concert avec les autorités techniques compétentes, à l’évaluation de l’impact. En conséquence de cette situation, le programme des vols de la Camair-Co a été réaménagé afin de limiter les perturbations qui pourraient en résulter. Cet incident rappelle à tous ceux qui seraient tentés de dormir sur leurs lauriers que la vigilance reste de mise. L’attaque d’un aéronef en phase d’atterris-sage indique clairement que le ou les tireurs se trouvaient à proximité de l’aéroport ; une infrastructure qui mérite une protection maximale dans cette région où l’insécurité règne en maître depuis près de trois ans. Une des premières réactions à cet attentat est celle de Me Akere Muna. Pour lui,« tirer sur un avion Camair-Co à Bamenda est acte de terro-risme international et ne peut avancer aucune cause. Il met en danger des innocents et détruit tout capital de sympathie ».
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INFOS DE LA SEMAINE POLITIQUE/ ÉCONOMIE/ MONDE/ SOCIAL
LÉGISLATIVES ET MUNICIPALES 2020 BOYCOTT DE MAURICE KAMTO Égaré dans la forêt de ses contradictions… Lundi dernier, en annonçant la non-participation du MRC aux élections municipales et législatives du 9 février 2020, il en a surpris jusque parmi ses militants et lieutenants qui en étaient encore à boucler leurs dossiers de candidatures. Ce revirement qu’il justifie par des conditions politiques qu’il juge peu satisfaisantes pour la par-ticipation de son parti à ce scrutin, tranche curieusement avec sa détermination quelques jours avant, de bri-guer sièges de députés et conseils municipaux. Que se passe-t-il vraiment dans la tête du « Prof » ?
Dominique Beling Nkoumba
bracadabrantesque ! Un adjectif que l’ensemble de la communauté fran-A cophone doit au président Jacques Chirac de regrettée mémoire, qui au soir du 21 septembre 2000, répondant à des accusa-tions sur le financement occulte de son parti - le RPR - au cours d'un entretien télévisé, réveille un vocable utilisé par le poète Rimbaud dans Le Chat Botté, paru en 1865.Un adjectif qui signifie : si extravagant que cela en devient inimaginable… C’est peut-être ainsi qu’il convient de qualifier la sortie du président du MRC, annonçant que son parti ne prendrait pas part aux élec-tions législatives et municipales prévues le 9 février prochain. L’annonce a tellement surpris, parce que d’une part, elle s’inscrit en totale rupture avec les attentes des mili-tants de ce parti et de toute la communauté nationale et internationale. Et d’autre part, parce que, il n’est pas coutumier, qu’un lea-der de parti politique se prévalant de tant d’aura tant sur le territoire national qu’en dehors, renonce si facilement à une joute électorale qui était censée permettre à son parti de prendre plus de place au sortir
d’une élection, dans la représentation légis-lative et communale nationale. Que s’est-il passé ? Que s’est-il donc passé pour que Maurice Kamto, tout seul, décide de jeter l’éponge avant même de monter sur le ring d’une bataille électorale ? Face à des militants et cadres médusés, on l’a entendu annoncer devant la presse que le
MRC n’ira pas aux élections le 9 février pro-chain. L’on se souviendra qu’à sa libération, Maurice Kamto avait mobilisé son parti pour aller à la conquête des sièges de dépu-tés et de conseillers municipaux. En moins d’un mois, la vie interne de ce parti a été rythmée par les investitures pour les élec-tions législatives et municipales. Pour les besoins de la cause d’ailleurs, le directoire du MRC a lancé un appel public à candida-tures, afin de « recruter » les candidats à la … candidature. Devant l’afflux de candida-tures et de profils pour le moins hétéroclites et sulfureux, le président du MRC a consti-tué en date du 20 novembre 2019, il avait constitué une commission chargée de superviser à l’échelle nationale, la sélection des candidats de son parti à cette échéance électorale. Cinq jours plus tard ; et sans même faire part de la nouvelle à la majorité des lieutenants de son parti, il se dédisait publiquement… C’est quoi le plan ? Dans la forêt de ces contradictions, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les véri-tables intentions d’un agrégé en droit qui sur le tard, s’est engagé en politique et qui s’est déterminé à briguer la magistrature suprême au Cameroun. Comment, celui
qui face à ses militants martelait encore avec conviction en octobre dernier « nous allons aux élections législatives pour apporter une solution à la crise dans le NoSo » a t-il pu se résoudre à prendre l’option du boycott ; le justifiant encore par une crise dans le NoSo ? Toujours est-il que l’annonce de la non-participation du MRC à cette élection a fait l’objet de beaucoup de surenchères servant des velléités propagandistes. A ceux qui à raison ont indiqué que le boycott ainsi annoncé cachait mal l’incapacité avérée du parti à présenter un nombre de listes candi-dates suffisant à ce scrutin, le MRC n’a à aucun moment apporté la preuve du contraire. De même, tous ceux qui pour le compte du parti ont participé à la sarabande des plateaux de Tv pour défendre la décision du « prof », n’ont pas pu indiquer que la décision du prof avait une justification s’inscrivant dans la cohé-rence avec les options prises par le parti quelques jours avant la sortie médiatique de Maurice Kamto. Du coup, il ne leur reste qu’un seul argument-refuge : « le Professeur Kamto est très intelligent. Il sait ce qu’il fait »… Comme s’il suffisait de savoir ce que l’on fait, pour faire ce qu’il y a à faire
Plus anglophone que les anglophones ? Le président du MRC justifie la non-participation de son parti au double scrutin du 9 février 2020 par des ga-ranties non satisfaisantes de la loi électorale et la situation sécuritaire dans le NoSo. Des arguments qui parais-sent suspects et autorisent à penser à un agenda bien caché dans l’esprit de Maurice Kamto… Au moment où le SDF, le parti d’opposition majoritairement implanté dans ces régions, prendra part au scrutin. Dominique Beling Nkoumbaélectorale de l’élection présidentielle d’octo-bre 2018, Maurice Kamto n’avait lésiné sur un aucun moyen pour aller à la rencontre ans sa déclaration à la presse lundi des électeurs, dans un contexte où une crise dernier, Maurice Kamto a essayé anglophone battait son plein. Il est donc très Den voie d’apaisement, serve de raison pour maladroitement de justifier la non-curieux qu’aujourd’hui, cette crise d’ailleurs participation du MRC aux élections du 9 février 2020 en ces termes : « Organiser des ne pas aller aux élections prévues en février élections au Cameroun aujourd'hui, qui prochain. Au-delà des conséquences poli-plus est des élections locales, sans avoir réta-tiques auxquelles une telle décision expose bli la paix dans les régions du Nord-ouest et cette formation politique telle qu’une du Sud-ouest...c'est donné le message que absence politique sur toutes les instances de (les) populations (de ces régions) ne sont représentativité nationale, c’est davantage pas des Camerounais et, ce faisant, le risque d’implosion du parti dont parlent consacrer la partition de fait du pays ». En aujourd’hui, bon nombre d’observateurs. rappel, depuis deux ans, les deux régions En effet, autant Maurice Kamto ne peut pas sont le théâtre d'un conflit meurtrier qui se prévaloir d’un attachement au sort des oppose des indépendantistes anglophones populations anglophones qui dépasse celui à l'armée régulière et qui ont déjà endeuillé du SDF qui pourtant participera à l’élection, président du MRC, une raison suffisante presse et les réseaux sociaux relaient des d’innombrables familles camerounaises. La autant pour beaucoup la manœuvre du pour ne pas aller au vote. informations faisant état d’un plan d’action crise du NoSo ne l’avait pourtant pas empê-président du MRC participe d’une fuite en Et pourtant, le Social Democratic Front lui ayant été inspiré par ses soutiens étran-ché de prendre part au scrutin présidentiel avant. Il lui fallait en effet trouver une raison (SDF) de Ni John Fru Ndi, solidement gers et qui visent à jeter un discrédit sur le en 2018, au moment même où les exactions spécieuse cachant mal la vérité d’une implanté dans ces deux régions, prendra processus électoral et ouvrir la porte comme des irrédentistes qui y sévissent avaient impréparation à une élection qui une part effective au vote. Une véritable s’en vantent déjà, certains inconditionnels atteint leur pic. Il est donc très curieux que préfigurait, d’une débâcle électorale. curiosité que cet argumentaire, brandi par de la pensée du président du MRC… la même crise anglophone soit aux yeux du le président du MRC, au moment où la L’on se souvient que lors de la campagne
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N°273 lundi 2 décembre 2019 - L’ESSENTIEL DU CAMEROUN
INFOS DE LA SEMAINE POLITIQUE/ÉCONOMIE/ MONDE/ SOCIAL
LÉGISLATIVES ET MUNICIPALES 2020
Le MRC confirme sa jumelite
Alphonse Ateba Ndoumou
insi donc, le MRC ne par-A ticipera pas au double scrutin du 9 février pro-chain, pour la désignation des députés et des conseillers munici-paux, exactement comme un illustre devancier de 1992. Il va donc falloir qu’on se le tienne pour dit, même si tout ce qui s’ex-plique ne sent pas toujours le besoin de se justifier dans la démarche des leaders investis d’une certaine légitimité teintée de charisme. C’est, hélas, souvent aussi cela la politique, l’audace des risques extrêmes, la volteface calculée, le renoncement préven-tif, voire, l’entourloupe, quitte à prendre quelques libertés avec le formalisme démocratique, et ainsi dessiner le territoire d’une rencontre toujours chaotique et
imprévisible, dans laquelle, la surprise copule avec l’incertitude pour inscrire le politique-sujet dans la politique-système. C’était déjà ça en 1990-92. Alors, les mêmes causes vont-elles produire les mêmes effets ? Question ! Mais, à mesure que les jours passent, on aurait dit la politique préoccupée de lâcher la chaire du politique, pour ne plus conserver que la coquille du sus-pect, le compère, le comparse, le commère, l’agent grillé, le gourou, dans une écologie fantas-tique de pègre exaltée. Ames sen-sibles, prière se boucher le nez, car alors, ça vole bas ; ainsi, dénonciations, accusations, déchirures, montant des enve-loppes, lieux et dates de rencon-tres secrètes, personnalités ren-contrées, objets des rencontres, les contreparties garanties aux uns et aux autres, tout sort en cas-
OUMAROU HAMASSELBE
cades... Encore plus sensible est le sort du leader ; déshabillé par le parrain, l’agrégé suffoque, étouffé par les vomissures de la boite de pandore qui explose. Il flotte finalement comme un vent de compromission généralisée sur la place ; tous pourris, aurait dit le poète ! C’était déjà ça ! Bizarre quand même comme tout cela ressemble à du déjà-vu. Dans le nouveau vaudeville qui gronde, l’on croit entendre le chairman Fru Ndi de 1992, reven-diquant sa victoire volée, boycot-tant les élections locales, s’envo-lant vers les USA d’où il est revenu auréolé d’un photomon-tage avec le chef de l’exécutif américain, mobilisant les médias et les troupes tribales pour peser sur l’échiquier etc. Vingt-cinq ans plus loin, les conséquences s’éta-lent sur la place publique, plus éloquentes aux dernières péripé-
ties, avec la défection en cascades de certains cadres du SDF, pour rejoindre la famille de la résis-tance. Quant à Fru Ndi, il est demeuré à la fois, leader de l’op-position et grand agriculteur. Schéma qui motive Kamto de devenir leader de l’opposition et brillant avocat ; peut-être finira-t-il aussi par devenir, un politique, le politique qui arrache les rêves pour leurs substituer des réalités rêvées. Affaire à suivre dans les colis de l’effet de contagion qui prend possession de la classe politique nationale. Tous n’ont plus qu’un mot à la bouche ; ral-longe de la période d’inscription des appareils à la compétition électorale ou péril dans le NOSO. Il fallait bien que quelqu’un en revendique le génie des exigences. Nous y sommes !
Le joker de la victoire du RDPC à Garoua II
De par son dynamisme, ce militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), est et sera encore, le moteur de la réussite de son parti pour les prochaines consultations électorales.
B. N
l n’est pas candidat, ni pour les élections législatives, ni Ivrier 2020. Du moins, il n’a pas pour municipales du 09 fait acte de candidature pour les investitures au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Mais, Oumarou Hamasselbe reste et sera encore le faiseur des rois dans la section Bénoué Centre II. Aujourd’hui coordonnateur de la zone 6 de la section du RDPC, Bénoué Centre II à Garoua, Oumarou Hamasselbe est un entrepreneur dans l’âme. Un homme politique pétri d’une expérience avérée, un homme stoïque, leader et véritable berger au sens propre des saintes écri-tures. En décidant d’acheter des livres et mémento des textes de
base de son parti dans lequel il milite depuis la création, il vou-
N°273 lundi 2 décembre 2019 - L’ESSENTIEL DU CAMEROUN
drait, précise-t-il, amener le maxi-mum de citoyens de la région du Nord Cameroun, sa région d’ori-gine, à cultiver l’amour de la pra-tique de la politique saine et l’ap-propriation des idées fortes de développement édictées par le président national du RDPC et président de la République, Paul Biya. Natif de Garoua, Oumarou Hamasselbe après des études à l’université de Yaoundé et à l’ESSEC de Douala, mais égale-ment, de nombreuses formations professionnelles d’appoint, s’est posé en modèle pour bon nombre de Camerounais et d’étrangers qui l’on côtoyé. Cela notamment du fait de sa rigueur, sa rectitude morale et surtout son dynamisme certain. Oumarou Hamasselbe est jusqu’ici connu comme un pas-seur de balles pour ses nombreux camarades de la zone 6 de la sec-
tion RDPC Bénoué Centre II à Garoua, où il a consenti d’énormes sacrifices humains et matériels pour asseoir le parti dans sa circonscription politique. Oumarou Hamasselbe, avouent ceux qui connaissent, fait partie de cette classe de citoyens d’une honorabilité établie qui œuvrent avec abnégation pour aider le chef de l’Etat, Paul Biya à mener le bateau Cameroun vers son émergence. Pour le dernier anniversaire de l’accession du père du Renouveau à la magistrature suprême, il a tenu un meeting de formation et d’assise des straté-gies pour les victoires futures du RDPC. Oumarou Hamasselbe reste un fervent croyant du parti au pouvoir disposé à continuer d’œuvrer pour le rayonnement des actions du président Paul Biya partout où besoin sera. 5
INFOS DE LA SEMAINE POLITIQUE/ÉCONOMIE/ MONDE/ SOCIAL CIF 2019 L’import-substitution pour réduire le déficit de la balance commerciale Du 27 au 29 novembre 2019, l’Agence de Promotion des Investissements a organisé à Douala la 3ème édition du marché des investissements afin d’attirer les investisseurs de tout bord. Mathieu Nathanaël Njog2014 et 2019 pour un montant des investisse-ments prévisionnels de 3728 milliards FCFA et près de 65 000 emplois à créer. Des inves-epuis quelques années, le Cameroun tisseurs, porteurs de projets, opérateurs éco-souffre d’un manque criard des nomiques, responsables des institutions D devises pour permettre aux opéra- financières, partenaires au développement, teurs économiques de commercer avec l’ex- organisations patronales et la diaspora came-térieur. Cette situation découle d’une balance rounaise sont unanimes qu’il faut booster la commerciale et d’une balance de paiement production locale par l’import-substitution. mises à mal, du fait entre autres, de l’impor- Il s’agit, pour s’industrialiser, de substituer tation massive des produits de consomma- les importations des produits manufacturés tion courante tels que le riz, le maïs et le pois- provenant de l’étranger par une production son. Pour renverser cette situation le nationale et gagner ainsi son indépendance. Cameroun s’est doté d’une nouveau Plan L’ambition est d’accroitre de 24% contre 13% directeur d’industrialisation (PDI) qui va actuellement, la contribution du secteur porter des résultats à long terme. Pour industriel dans la formation du PIB du trouver une réponse à court terme, l’API a Cameroun, afin d’espérer atteindre les décidé à l’occasion du 3ème Cameroun objectif d’émergence à l’horizon 2035. Entre Marthe Angéline Minja, directeur général de sentant du Premier ministre qui était accom-Investment Forum (CIF) organisé à Douala autres solutions, préconiser d’amener les l’API. pagné du ministre du Commerce, Luc du 27 au 29 novembre 2019, de prendre le investisseurs à profiter des chaines de valeur Magloire Mbarga Atangana, et le ministre taureau par les cornes. qui ont un fort impact sur la balance com-Des chiffres révoltantsl’Elevage, des Pêches et des Industries ani-C’est le sens à donner au marché de l’inves- merciale des importations des denrées cibles Sur les deux dernières années (2018 et 2019), males, Dr Taïga qui a fait venir des investis-tissement 2019 placé sous le thème : (maïs, riz et poissons) ; inciter les la balance commerciale du Cameroun seurs turcs, prêts à accompagner les porteurs «L’industrialisation à travers l’import-subs- importateurs à s’impliquer dans l’investisse-affiche un déficit de 8,3% du PIB. Une dégra- de projets dans l’aquaculture. Des panels de titution». Il s’agit au-delà des discours ment local de leur secteur d’activité sous dation due à la baisse du volume des expor- discussions qui ont été organisés, des rencon-portant sur les richesses du Cameroun et du peine de suspendre leurs licences ; dévelop-tations de 11,2% et la hausse des tres B to B et la présentation des projets, ont fait qu’il est une terre d’attractivité, de passer per les techniques efficientes de production importations de 7,2%. De janvier à mars permis au-delà des efforts déjà réalisés par le à l’action en favorisant la production locale des trois segments et réfléchir sur la distribu-2019, le coût des importations est évalué à gouvernement de faire, de proposer des du poisson, du riz et du maïs dont les impor- tion des bourses agricoles. 52 projets agro-1339,1 milliards FCFA, entrainant un solutions pour faire de ses filières de tations massives ont couté au Cameroun un pastoraux ont été enregistrés, 24 sélectionnés manque à gagner de 313 milliards FCFA sur véritables outils d’aide aux prises de peu plus de «702 milliards de FCFA, soit 20% sur la base de leur maturation et 17 projets la balance commerciale. Situation préoccu- décisions gouvernementales à l’incitation de ses dépenses d’importation, 1/3 du déficit retenus pour un montant global de 13,7 mil-pante au plus haut sommet de l’Etat qui a des investissement privé. de sa balance commerciale et un manque à liards FCFA soit 8,9 milliards FCFA de conduit le déplacement du ministre des gagner de 443 milliards FCFA entre 2008 et besoin de financement. Mines, de l’Industrie et du DéveloppementDes solutions concrètes 2015», a précisé pour le déplorer Mme technologique, Gabriel Dodo Ndoke, repré- En plus des 189 conventions signées entre
Jean Claude Ebe Evina,pr ésident de la Commission amélioration de l’environ-nement des affaires « Les pouvoirs publics font des efforts » nant un dispositif qui permettra d’assurer le fonctionnement de manière récurrente du mouvement qui a été engagé, parce que ceci n’était qu’un prétexte, voir une étincelle pour montrer que quelque chose peut-être fait de part et d’autre. On a un focus sur l’objet même de ce marché des inves-tissements et on voit que les pouvoir publics font des efforts. Mais lobalement je tout ce qui est connexe crois que c’était queGémettons est nous pose encore problème, positif. Le vœu notamment la question de l’énergie et des voies que ce ne soit pas une d’évacuation. opération ponctuelle. Il faut imaginer mainte-
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RÉACTIONS Ahamadou Oumarou Wadiri, PDG de TPA
« Des opportunités en vue » assez important avec assez de ressources. Par conséquence, il faut que le Cameroun s’indus-trialise. Le thème en lui-même parle : «L’industrialisation à travers l’import-substi-tution ». On peut réussir ce défi. Le Mali l’a fait, ainsi que le Sénégal, la Côte d’Ivoire est en train de le faire. Dernièrement, le Nigéria a décidé de fermer ses frontières. our moi c’est une C’est un problème pour satisfaction géné-Pexportait vers le nous parce que la rale parce que matière première qu’on cela rentre dans le cadre de ma vision. Le Nigéria on ne pourra Cameroun est un pays plus le faire. » qui a un capital humain
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Samuel Second Ibock,DG de la SOSUCAM
« La contrebande inonde le marché »
certains moments, je A constate qu’il y a des améliorations au niveau du climat des affaires. Les problèmes demeurent toujours. En tant qu’opérateur privé, je dois reconnaitre qu’il y a des moments ou la pression fis-cale est forte par rapport à la concurrence que nous fai-sons face. Parce que nous
faisons face à une concur-rence venant d’Europe et d’Amérique du sud ou de l’Inde qui bénéficient des tri-ples ou des quadruples sub-ventions. Le gros problème est la forte menace des pro-duits de contrebande qui inondent le marché à travers la fraude et la contrefaçon qui influence dangereuse-ment notre filière.
INFOS DE LA SEMAINE POLITIQUE/ÉCONOMIE/ MONDE/ SOCIAL CONFÉRENCE DES GOUVERNEURSDYSFONCTIONNEMENT Sécurisation des élections en prime Plus de 500 Le conclave de deux jours qui s’est tenu à Yaoundé a également permis au ministre de personnels sans l’Administration territoriale Paul Atanga Nji de prescrire aux patrons des régions la vi-gilance accrue en ce qui concerne la sécurité des personnes, leurs biens à travers le pays. salaires depuis 8 ans
Arnaud Evina
utter chacun dans sa région contre l’in-civisme sous toutes ses formes, le L crime en bandes organisées, les prises d’otages avec demande de rançon, le désor-dre urbain, l’insécurité transfrontalière, les trafics d’armes et de munitions, les trafics des drogues, dont la cocaïne, le Tramadol, le chanvre indien : voilà les principales pres-criptions du ministre de l’Administration ter-ritoriale Paul Atanga Nji aux gouverneurs des dx régions lors de leur deuxième confé-rence semestrielle au titre de l’année 2019, tenues les 25 et 26 novembre derniers à l’hôtel de ville de Yaoundé. Au cours des travaux, l’on a suivi deux importantes communications. La première délivrée par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du terri-toire Alamine Oumane Mey poratnat sur le hème ; « Projet filets sociaux, préservation et contribution attendue de l’autorité adminis-trative ». L’autre, sur le thème « L’encadrement sécuritaire des fêtes de fin d’année 2019 ainsi que des élections législa-tives et municipales du 9 février 2020 », conjointement présentée par le délégué géné-ral à la Sûreté nationale, Martin Mbraga Nguele et le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale, Galax Etoga. En présidant les travaux, le ministre Paul
Atanga Nji a rappelé aux participants que la tenue du conclave se tenait en droite ligne des hautes orientations instruites par le pré-sident de la République Paul Biya, suite à la convocation du corps électoral, ainsi qu’aux fêtes de fin d’année. Il a en outre demandé aux leaders politiques, de faire une « cam-pagne responsable et fair-play », en vue de valoriser la démocratie camerounaise et les élections législatives et municipales du 9 février 2020. En effet, ces échéances se tiendront dans un contexte sécuritaire particulier. « Dès lors, a rappelé le ministre, nous devons faire preuve, plus que par le passé, de vigilance et d’anticipation... ». Il a profité de l’occasion pour demander aux jeunes qui sont encore
PROPRIÉTÉ FONCIÈRE
en brousse de déposer les armes et de réinté-grer les Centres de désarmement, de démo-bilisation et de réintégration (DDR) dans les régions du Nord-ouest, du Sud-ouest et de l’Extrême-nord. En prenant en compte les exigences de vigilance et de pro-activité, les gouverneurs de régions doivent s’atteler à traquer et à remettre à la justice les cybercri-minels. Pour ce qui est des prochaines élections, le ministre Atanga Nji a demandé aux gouver-neurs de régions d’accorder à Elecam tout l’accompagnement et surtout l’encadrement sécuritaire requis. De même, la responsabilité des responsables politiques est requise en cette période délicate de consultations électo-rales.
L’accès aux femmes préoccupe
A travers un rapport présenté et validé le 28 novembre dernier à Yaoundé, le Cameroun et la Bad s’unissent pour l’autonomie des femmes en matière foncière.
Camille Ayissi
u Cameroun, selon des statistiques A disponi¬bles à la di¬rection des affaires foncières, les femmes sont de plus en plus propriétaires fonciers. En dépit des avancées réalisées, il faut reconnaitre que des efforts restent également à faire pour atteindre une certaine parité. Ainsi donc, l’atelier de présentation et de validation du rapport provisoire de l’étude sur l’accès des femmes à la propriété foncière au Cameroun était d’une importance capitale. Présidé par le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières Henri Eyébé Ayissi, en pré¬sence, entre autres, de Marie Thérèse Abena Ondoa, la ministre de la Promotion de la femme et de la famille, du re¬présentant de la Bad, David Kevin Lumbila, des membres de la société civile, il rentre dans une démarche du chef de l’État en matière de justice sociale. En effet, la poli-tique du gouvernement consiste à valo¬riser le capital foncier pour en vue de l’améliora-tion du climat des affaires. «Il y a toute une évo¬lution qui conduit à faire en sorte qu’aujourd’hui, nous ayons
environ 27% de femmes qui ont accès aux ti¬tres fonciers. Le cap doit être maintenu pour une progres¬sion suffisante », a rappelé le ministre Henri Eyebe Ayissi, car la promotion d’une vé¬ritable égalité de chance entre les hommes et les femmes est au cœur de l’action du président de la République. «Notre motivation principale, c’est pouvoir aider le gouver¬nement came-rounais à ré¬duire la pauvreté à travers la croissance. Le foncier est un capital important à côté du capital financier et
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hu¬main », a déclaré pour sa part David Kevin Lumbila, chargé de gouvernance économique en chef au bureau de la Bad au Cameroun. L’organisation de cet atelier s’inscrit, dans le cadre du suivi par-ticipatif de la réalisation du Projet d’appui à la modernisation du cadastre et au climat des affaires (Pa¬mocca), un projet pilote qui vise à apporter un appui aux pou-voirs publics. En ce qui concerne l’étude, les investigations ont porté sur les zones urbaines, semi-ur¬baines et rurales, avec pour principale cible les femmes mariées, les veuves, les divorcés, les célibataires et les filles mères. L’on a ainsi produit des statistiques fiables relatives à l’accès des femmes à la propriété foncière. Cette étude a été réalisée avec le concours des autorités administratives, des services déconcentrés du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, de l’Association camerou-naise des femmes juristes, des chefs tradi-tionnels et d’autres associations de femmes.
Ils sont venus exprimer leur indignation au minis-tre de la Fonction publique et de la Réformes adminis-trative 28 novembre der-nier à Yaoundé.
Christophe Mvondo
es représentants du collectif des per-sonnels sans contrats, sans matricules depLuis 2011, dans le cadre du recrutement et sans prises en charges salariales spécial des 25 000 jeunes diplômés dans la fonction publique camerounaise étaient au MINFOPRA jeudi dernier. Leur situation provoque émoi et interrogations diverses. La rencontre avec le ministre Joseph Le a eu pour cadre la salle des conférences dudit ministère. Justifiant pourtant des notes d’affections et des présences effectives, les membres de ce collectif, entendent porter très haut cette revendication, car plus de 900 autres person-nels sont dans cette situation. Selon leurs dires, ils n’ont jamais touché de salaire depuis leur recrutement en 2011. Ils n’ont jamais obtenu de matricule et par conséquent, pas de prise en charge salariale. Le ministre, après avoir fait le tour de tout ce qui pouvait être considéré comme zones d’ombre dans le traitement de ces dossiers, a instruit ses collaborateurs de produire le rap-port qui pourrait être le déclencheur de la solution définitive à ce problème qui dure depuis bientôt 8 ans. Après la validation de ce rapport le directeur de la gestion des car-rières disposera d’un délai de 15 jours pour traiter ces dossiers afin que les concernés puisse bénéficier de leurs droits. Après cette annonce ce faut le soulagement et la gaieté qui se dégageaient des visages de ces jeunes crispés à leur entrée et qui en sont ressort plus détendus. Ces jeunes qui ont servi le pays pendant toute cette période difficile ont reçu les félici-tations du ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative pour leur patriotisme.
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ANNONCE
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INFOS DE LA SEMAINE POLITIQUE/ ÉCONOMIE/ MONDE/SOCIAL CRIMINALITÉ FAUNIQUE Des trafiquants au tribunal à Douala Jeudi 11 novembre dernier, deux suspects été jugés par le Tribunal de Première Instance de Bonanjo pour dé-tention, mise en circulation et vente illégales d'écailles de pangolin - une espèce totalement protégée - à la suite de leur arrestation par la police judiciaire à Douala. René Noël Atangana
'affaire en était à sa 5ème audience et lors de la dernière audience, le juge a L refusé de libérer la voiture qui avait été mise en fourrière alors que les trafiquants tentaient d’y charger des sacs d'écailles de pangolin auprès d'une agence de voyage très populaire à Douala. Les deux hommes ont été arrêtés à l’agence lorsque la police les a trouvés en train d'es-sayer de charger des sacs remplis d’écailles de pangolin dans les premières heures de la matinée du 24 mai 2019. Les sacs pesant au total 237 kg qui venaient d'être déchargés avaient quitté Yaoundé et sont arrivés à Douala dans la nuit alors que la police était présente à cette agence. Lorsque le bus est arrivé, ils ont immédiatement reconnu que les sacs contenaient des produits illégaux. Ils attendirent patiemment que le proprié-taire vienne chercher les sacs et l’attente ne fut pas très longue. Un homme d'une tren-taine d'années est arrivé dans une voiture à la gare routière. Un homme de 46 ans a ensuite aidé à charger les sacs dans la voi-ture. La police n'a pas tardé, est intervenue rapi-dement et a arrêté le duo avant qu’il puisse essayer de s’échapper. La voiture qu'ils ont
utilisée a également été mise en fourrière. Des enquêtes antérieures ont montré que les écailles se dirigeaient vers le Nigéria et que le duo s'était régulièrement impliqué dans de telles transactions, fournissant des écailles de pangolin au Nigeria. Lors de l’audience, les parties ont soumis leurs plai-doiries. Si les suspects sont reconnus coupa-bles, ils risquent jusqu'à trois ans de prison et une amende pouvant aller jusqu'à 10 mil-
lions de francs CFA, comme le prévoit la loi de 1994 sur les espèces sauvages. L'application de procédures judiciaires et de décisions appropriées est un élément essen-tiel de la politique de conservation dans le pays, car elle dissuade les trafiquants de s'engager dans une activité qu’ils savent être périlleuse. Selon ceux qui travaillent dans le domaine de l'application de la loi sur les espèces sauvages, pour que cela fonctionne, les décisions de justice doivent être proportionnées à la peine infligée. Tout récemment, à la même cour où se tiendra l'audience, une affaire similaire vient de se terminer. En 2017, l'unité mobile de la police de
Douala a arrêté Adamu Ibrahim, Upah Macmillan et Akenji Ebenezer avec 158 défenses en ivoire, 26 sacs d'écailles de pan-golin, 124 têtes de perroquets gris et 1394 plumes de perroquet. Un long procès a suivi, mais s'est achevé le 30 octobre. Le tri-bunal a condamné les trafiquants à une peine de à 6 mois d’emprisonnement avec sursis pendant 3 ans. Cette situation était encore aggravée par le fait qu'ils étaient en liberté pendant le procès. Les agents de la protection de la faune ont été assistés dans le suivi des cas par LAGA, une organisation internationale spécialisée dans l'application de la loi sur la faune.
AVIS DE DÉCÈS Patriarche, commissaire divisionnaire retraité MBIDA Victor
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