Essentiel Prépa n°8 - juin 2017

L'Essentiel Du Sup

Description

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Informations

• Publié par: L'Essentiel Du Sup
• Date de parution: 01 juin 2017
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

PRÉPAS ÉCONOMIQUES & COMMERCIALES |JUIN 2017 N°8
D O S S I E R Une ministre, que de défs
’est une première : un président d’université, Frédérique C Vidal (Nice Sophie Antipolis) a été nommée ministre de
l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Comment rendre
Elle va maintenant devoir gérer de grands dossiers, à la fois
pressants et susceptibles de provoquer des tensions avec les les étudiants innovants étudiants. À commencer par les 350 000 étudiants de plus que
comptera l’enseignement supérieur français en 2025. Si des
et les statistiques explosé : 5,3 % des diplômés moyens supplémentaires seront bien évidemment nécessaires
des grandes écoles créent aujourd’hui une en- le débat portera d’abord sur la façon dont ces nouveaux
treprise dans les deux ans après leur diplomation étudiants devront être diplômés. Le « tous à bac +5 » qui
et jusqu’à 9 % des managers-hommes (4,8 % semble de plus en plus prévaloir n’est ni tenable ni souhaitable
chez les femmes) révèle ainsi la Conférence des pour beaucoup d’acteurs du système qui préconisent la
grandes écoles dans sa dernière enquête emploi. montée en puissance de la licence et du bachelor.
La question de la sélection à l’entrée en licence accompagnera
forcément cette nouvelle « massifcation ». L’absurdité : La naissance des « PEPITE »
du tirage au sort apparaîtra de plus en plus scandaleuse, et du statut «
étudiantnotamment si elle fnit par toucher la PACES (première
e n’est pas anecdotique, la nouvelle minis- entrepreneur » année commune aux études de santé) cette année comme Ctre de l’Enseignement supérieur et de la beaucoup le craignent. Mais comment imposer les fameux
Recherche est aussi, et pour la première fois, Nous sommes en 2009. Alors ministre de l’en- « pré requis » sans mettre les étudiants dans les rues et
celle de l’Innovation. Une mention qui marque la seignement supérieur, Valérie Pécresse lance un risquer de déclencher des violences ? Aucun gouvernement
volonté de rendre l’enseignement supérieur, et appel à projet pour la création des « Pôles étu- ne s’y est pour autant attelé mais celui-ci n’aura pas le choix.
bien évidemment la recherche, toujours plus in- diants entrepreneurs » et 20 sont sélectionnés. S’il veut gérer intelligemment l’afux des étudiants il devra
novants. Parce que la montée en puissance de Le mouvement de soutien à l’entrepreneuriat bien réféchir dans quels secteurs investir
l’automatisation risque de nous rendre tout sim- étudiant est lancé mais il faudra attendre 2013 pour, non seulement former de plus en plus
plement obsolètes, la capacité d’innovation est de et les Assises de l’entrepreneuriat pour qu’un d’étudiants dans l’enseignement supérieur,
plus en plus la caractéristique principale que les autre ministre, Geneviève Fioraso, lance quatre
mais les former pour un emploi…
entreprises recherchent chez les diplômés. Nous nouvelles mesures dont les maintenant célèbres
devons tous apprendre à être innovants. À sortir PEPITE (pôle étudiant pour l’innovation, le transfert Olivier Rollot
du cadre. À fournir aux learning machines de nou- et l’entrepreneuriat). À leurs débuts ils sont surtout Rédacteur en chef
veaux algorithmes. Et quoi de mieux pour prouver un outil pour les universités, les grandes écoles ne
ses capacités d’innovation que de se lancer dans voient guère leur intérêt, d’autant qu’ils sont
rattaAPHEC : Alain Joyeux revient sur l’assemblée générale 2la création d’entreprise dès ses études ? Statut chés aux communautés d’universités et
d’établisd’étudiant-entrepreneur, parcours entrepreneu- sements (Comue) dont beaucoup d’école de ma- L’Essentiel du mois 4-5
riat, concours de création d’entreprise, les initia- nagement ne font pas partie. Mais aujourd’hui tout Entretien : Olivier Aptel (Rennes SB) 7-8
>>> suite page 9tives se sont développées ces dernières années le monde les utilise.
Dossier : Ces qualités que recherchent les écoles 9 à 12
Entretien : Eymeric Peyredieu-du-Charlat (Audencia) 13-14
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Débat : L’année des fusions (ou pas) 17
L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 1 JUIN 2017 | N°8APHEC : le congrès
« Nous sommes satisfaits d’avoir un
interlocuteur qui maîtrise les dossiers »
L’assemblée générale de l’APHEC s’est tenue les 19 et 20 mai à Rennes SB.
Retour avec Alain Joyeux, le président de l’APHEC, sur les thèmes traités et
ce qu’attendent les profs de prépas du nouveau gouvernement.
Olivier Rollot : Quels sont les sujets prioritaires pour évoquer la question des 2 250 professeurs de « chaire
supél’APHEC cette année ? rieure » qui est le seul échelon spécifque aux professeurs de
Alain Joyeux : Tout l’enseignement supérieur est en mouve- classes prépas. La précédente ministre a créé un échelon
ment et les classes préparatoire aux grandes écoles ne peuvent « agrégé classe exceptionnelle » qui permet d’accéder à l’échelle
pas être le seul pan du système à ne pas évoluer. C’est pour cela supérieure de rémunération, la « B ». Or, cet avantage a été
refuque nous avons créé un groupe de travail sur le continuum entre sé aux professeurs de chaire supérieure qui sont pourtant tous
les CPGE et les grandes écoles. Avec une dizaine d’écoles, nous d’anciens agrégés promus dans ce corps par l’inspection
généavons réféchi à des propositions qui vont être soumises par rale. Pour accéder à l’échelle B, les professeurs de chaire
supéPatrice Houdayer, le directeur des programmes de Skema BS, rieure devront donc revenir dans le corps des agrégés à la classe
début juin au Chapitre des grandes écoles de management réuni exceptionnelle. Cette mesure est incompréhensible, vexatoire et
à Bordeaux. Nous avons d’ailleurs déjà pu constater que de nom- constitue un signal inquiétant pour les professeurs de CPGE. Les
breuses expérimentations avaient lieu dans des classes prépas associations ont demandé que les professeurs de chaire
supéet des écoles de toute la France. rieure puissent aussi accéder à l’échelle B. Le directeur de
cabiNous reviendrons plus largement sur nos idées après cette réu- net de l’ancienne ministre nous a répondu que qu’il n’en avait.
nion mais notre priorité est vraiment de nous affrmer comme On doit réparer cette anomalie : imagine-t-on demander à un → Les thématiques traitées
une flière master en 5 ans classes prépas + grandes écoles. préfet de redevenir sous-préfet pour accéder à une échelle de À côté de la dimension
Hors la « dépressurisation » post prépas que connaissent cer- rémunération supérieure ? C’est absurde.internationale, deux autres
tains de nos élèves, il faut améliorer le tuilage entre les deux thématiques ont été traitées
années de prépa, l’année de transition pré master et les deux pendant la première journée du O. R : Ce n’est pas un hasard si la nouvelle ministre de
19 mai précédant l’assemblée années de master. C’est aussi cela qui nous différencie des l’Enseignement supérieur et de la Recherche est aussi
générale proprement dite du bachelors et les écoles sont bien conscientes que la très grande celle de l’Innovation. Mais que fait-on en prépa pour
favo20 mai. majorité de leurs meilleurs étudiants sont passés par une classe riser l’innovation ?
pr