Sophie Duteil TL1
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Description

Niveau: Secondaire, Lycée, Première
1 Sophie Duteil TL1 (2009) Haut les cœurs ! St Albans, banlieue de Londres, 8 juin 1963 « Alevis ! » Marise Archer se précipite vers son gendre, le teint pâle, les yeux révulsés par l'inquiétude. Elle s'arrête un instant près de lui, tente de distinguer dans ses yeux ce qui aurait pu faire fuir sa fille. Elle n'y trouve que de l'angoisse et de la peine. « Je ne sais pas où elle est, répond-il dépité. -Depuis quand… -Deux jours déjà et aucune nouvelle. Je ne comprends pas… » Il semble fatigué. Marise se souvient de lui à l'époque où Claire perdit le bébé. Il avait fait une dépression selon les médecins. Il avait pleuré, s'était arraché les cheveux, se réveillait continuellement chaque nuit à la recherche de son bébé disparu. Cette fois, c'était différent. Il semblait triste, perdu, mais pas dans le chagrin atroce où l'avait plongé la fausse couche de sa femme. Ce soir-là, Marise rejoint son mari près de la cheminée. Il fait nuit noire, mais personne n'arrive à dormir. Son regard est plongé dans la braise restante et une infinie tristesse semble peser sur ses épaules. Quand elle arrive doucement dans le salon, il la regarde d'un air abattu. « Penses-tu qu'elle aille bien ?... -Je ne sais pas.

  • doigts dans les coins

  • femme au chapeau rouge

  • règle générale

  • ton mari

  • gare de kensington

  • quartier général de la police

  • air rêveur

  • heures assise au parc

  • unique banc


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Langue Français

Extrait

1
Sophie Duteil
TL1 (2009)
Haut les coeurs !
St Albans, banlieue de Londres,
8 juin 1963
« Alevis ! »
Marise Archer se précipite vers son gendre, le teint pâle, les yeux révulsés par l’inquiétude.
Elle s’arrête un instant près de lui, tente de distinguer dans ses yeux ce qui aurait pu faire fuir
sa fille. Elle n’y trouve que de l’angoisse et de la peine.
« Je ne sais pas où elle est, répond-il dépité.
-Depuis quand…
-Deux jours déjà et aucune nouvelle. Je ne comprends pas… »
Il semble fatigué. Marise se souvient de lui à l’époque où Claire perdit le bébé. Il avait fait
une dépression selon les médecins. Il avait pleuré, s’était arraché les cheveux, se réveillait
continuellement chaque nuit à la recherche de son bébé disparu. Cette fois, c’était différent. Il
semblait triste, perdu, mais pas dans le chagrin atroce où l’avait plongé la fausse couche de sa
femme.
Ce soir-là, Marise rejoint son mari près de la cheminée. Il fait nuit noire, mais personne
n’arrive à dormir. Son regard est plongé dans la braise restante et une infinie tristesse semble
peser sur ses épaules. Quand elle arrive doucement dans le salon, il la regarde d’un air abattu.
« Penses-tu qu’elle aille bien ?...
-Je ne sais pas. J’espère… »
Savaient-ils déjà qu’ils mourraient sans avoir d’autres nouvelles de leur fille ?
Quartier général de la police, Covent Garden, Londres,
12 juin 1963
« Le meurtre du vieux tenancier ?
-On classe.
-Le cambriolage in Marylebone ?
-On classe. De toute façon on ne peut rien tenter avant qu’ils ne remettent ça.
-La femme disparue de St Albans ?
-On classe.
-….Ah, mais on a un témoin qui pense l’avoir aperçue en ville non ?
-Tu sais mon vieux, les femmes comme ça il en disparaît toutes les semaines en ce moment.
Elles ont tout ce que la vie peut leur offrir, une jolie maison, un gentil mari, la campagne
anglaise à perte de vue, elles peuvent conduire et voter, et non, un jour elles décident qu’elles
sont malheureuses et elles se barrent. En général, on ne les retrouve jamais.
-En même temps, quel genre d’homme ne peut pas contenter sa femme ? Je ne sais pas ce que
je deviendrai moi, haha !
-Haha ! »
Ils éclatent tous de rire et rangent le dossier dans une grande armoire en fer.
Classé
.
St Albans, banlieue de Londres
20 mars 1962
Tu tentes désespérément de tuer cette araignée noire qui évolue sur ton plafond. Cette
araignée qui tout d’un coup donne un sens à ta vie. Ta vie vide.
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