L éloge de Nicolas III par Nicolas Mouzalon - article ; n°1 ; vol.46, pg 5-53
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L'éloge de Nicolas III par Nicolas Mouzalon - article ; n°1 ; vol.46, pg 5-53

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Description

Revue des études byzantines - Année 1988 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 5-53
REB 46 1988 France p. 5-53
J. Darrouzès, L'éloge de Nicolas III par Nicolas Mouzalon. — Futur patriarche de Constantinople, Mouzalon a laissé un éloge de Nicolas III, contenu dans le Scorialensis 265 (Y II 10) ; l'édition du texte est accompagnée d'une traduction française avec une introduction et des notes, qui relèvent principalement les traits historiques de ce discours estompés par des développements de rhétorique. C'est un témoignage unique sur la vie de ce patriarche.
49 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 625
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Darrouzès
L'éloge de Nicolas III par Nicolas Mouzalon
In: Revue des études byzantines, tome 46, 1988. pp. 5-53.
Résumé
REB 46 1988 France p. 5-53
J. Darrouzès, L'éloge de Nicolas III par Nicolas Mouzalon. — Futur patriarche de Constantinople, Mouzalon a laissé un éloge de
Nicolas III, contenu dans le Scorialensis 265 (Y II 10) ; l'édition du texte est accompagnée d'une traduction française avec une
introduction et des notes, qui relèvent principalement les traits historiques de ce discours estompés par des développements de
rhétorique. C'est un témoignage unique sur la vie de ce patriarche.
Citer ce document / Cite this document :
Darrouzès Jean. L'éloge de Nicolas III par Nicolas Mouzalon. In: Revue des études byzantines, tome 46, 1988. pp. 5-53.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1988_num_46_1_2218L'ÉLOGE DE NICOLAS III
PAR NICOLAS MOUZALON
Jean DARROUZÈS
L'éloge du patriarche Nicolas III de Constantinople par le rhéteur
Mouzalon est un des premiers que j'avais copiés dans le Scorialensis 265,
où sont conservés une bonne partie d'éloges ou de documents de la
rhétorique du 12e siècle1 ; le but premier était d'y relever les mentions
d'actes patriarcaux encore inédites, sans exclure l'éventualité d'une publi
cation ; cependant après avoir espéré publier un jour la collection de ces
pièces, je dois me contenter de l'édition isolée d'un texte qui est une source
unique pour la biographie de ce patriarche. Afin de le rendre accessible au
lecteur qui ne s'intéresse pas à la rhétorique pure, je donnerai d'abord un
résumé selon l'ordre des paragraphes établis pour cette édition ; ensuite je
dirai l'essentiel sur l'auteur et la date et enfin j'examinerai les données
historiques concernant la vie du patriarche. Le texte grec est accompagné
d'une traduction et des notes indispensables pour l'intelligence du texte.
RÉSUMÉ DU DISCOURS
Exorde. — L'éloge du patriarche2 fournit à l'orateur une bonne occasion
de briller (1) ; ce sont ses actes qui font la beauté du discours, et non la
parole celle des actions, selon le procédé des artistes qui embellissent leur
1. En dehors de deux ou trois citations par moi-même, en passant, ce discours n'a été
connu que par R. Maisano, Niceforo Basilace. Gli encomî per l'imperatore eper il patriarca,
Naples 1977, p. 233, 250. Sur Mouzalon, voir H. -G. Beck, Kirche und byzantinische
Literatur im byzantinischen Reich, München 1959, p. 621 ; depuis, quelques notes utiles
dans Byz. 33, 1963, p. 14 (R. Browning) ; TM 6, 1976, p. 249 (W. Hörandner).
2. L'articulation du discours est indiquée d'après les numéros de paragraphe de
l'édition, mis ici entre parenthèses.
Revue des Études byzantines 46, 1988, p. 5-53. 6 J. DARROUZES
sujet (2). Mais devant le patriarche l'art doit avouer son impuissance tout
en renonçant à la flatterie (3). Il n'est pas dans mes habitudes d'en user,
vous le savez, et le patriarche y est insensible ; d'ailleurs je parle à des
connaisseurs, non à des étrangers ignorant la situation (4).
Origine. — Passant sur les avantages inférieurs de la race, nous allons
droit à l'homme lui-même, rejeton d'une souche sainte, enfant prédestiné
dès le sein de sa mère (5). En songe, celle-ci voit un envoyé impérial lui
donner le choix entre une couronne et un bâton pastoral ; elle hésite,
craignant une ruse du démon, mais un personnage en habit episcopal et de
sa propre parenté la rassure ; elle choisit le bâton (6). A son réveil, son
époux interprète ce songe comme présage de l'épiscopat (7). Les circons
tances de cette naissance font penser au couple d'Elisabeth et Zacharie, les
parents du Précurseur (8).
Formation. — La grâce de l'Esprit ayant accompagné la croissance de
l'enfant, celui-ci, à l'exemple des Pères cappadociens et du Flambeau
d'Antioche, quitte son pays pour acquérir la sagesse et gagne la capitale (9).
Là il gravit l'échelle des connaissances en franchissant par degrés la
grammaire, la rhétorique, la philosophie, l'Écriture sainte (théologie),
comme un brillant élève (10). C'est l'école du premier des Apôtres qui le
reçut, comme elle a reçu l'orateur lui-même, auquel l'ancien élève a confié
maintenant la direction de cette école (11). Il devint un étudiant exemp
laire, tout en cultivant la crainte de Dieu (12) ; en lui s'allient des qualités
opposées qui forment un ensemble harmonieux (13).
Vie active. — A Antioche de Pisidie, Nicolas devient l'assistant de
l'évêque du lieu, comme un Aaron auprès de Moïse (14). Cependant,
inquiet pour le salut de son âme, il cherche à fuir le monde (15) ; il se retire
au désert, reçoit la tonsure dans un monastère et revêt la panoplie spiri
tuelle (16). Il entreprend alors le combat contre le démon (17), qui le frappe
comme Job dans sa chair, jusqu'à ce que son corps ne soit qu'une plaie (18).
Après un songe favorable il se trouve parfaitement guéri (19). Quelque
temps après, c'est l'invasion perse (des Turcs), devant laquelle toute la
population s'enfuit ; avec ces réfugiés Nicolas gagne la capitale (20). Il
établit un nouveau monastère sur une petite hauteur, Lophadion (21), et sa
renommée parvient jusqu'aux empereurs (22).
Le patriarche. — Le siège patriarcal étant devenu vacant, c'est la course
au candidat ; on tourne la difficulté du choix par un tirage au sort de
l'élu (23). Ainsi l'élu est vraiment désigné par Dieu, comme s'il avait écrit
le nom du doigt, et Nicolas obéit à l'appel divin (24). Ordonné par Dieu,
il avait encore l'âme troublée ; tout juste après son intronisation, il guérit
d'un mal aux pieds, ce qui lui paraît un signe favorable (25). Comment
louer son activité, sa bienfaisance, son enseignement ? Il se dépense en
proportion des grâces reçues (26). Que de qualités ne faut-il pas applaudir
en lui (27) ! Par une première disposition, il réprime les indécences de L'ÉLOGE DE NICOLAS III PAR NICOLAS MOUZALON 7
langage chez les gens d'autel (28). Ensuite il met un frein à la cupidité et
au trafic du sacré en interdisant au même prêtre de célébrer deux fois le
jour (29). Enfin il chasse de l'église les chants et les danses profanes qui
déshonorent l'enceinte sacrée et il établit des gardiens de la loi (30). Nous
voudrions nous attarder ici, mais nous ne faisons que passer, espérant le
repos après une jeunesse laborieuse (31). Bon pasteur, le patriarche a choisi
sa « douzaine » de collaborateurs qui gardent le troupeau et sont ses
porte-parole (32). J'aurais voulu parler à loisir des travaux de ces serviteurs
(diacres ?), que Paul estime même plus que des prêtres... (33).
L'auteur
A première vue la date du discours paraît très proche des débuts du
patriarcat de Nicolas III Grammatikos, après le mois d'août 1084. Le récit
de l'élection et l'énumération des actes mémorables comme étant les
premiers du nouveau patriarche laissent supposer que l'auditoire en a un
souvenir encore très vif comme de faits assez proches. Par opposition au
récit de la naissance, fiction littéraire dépourvue de consistance historique,
les débuts du patriarcat sont présents à tous les esprits d'un auditoire qui
peut en apprécier les données concrètes.
Cependant les dates de la carrière de l'orateur ne favorisent pas une
datation proche de l'année 1084. Au moment où il prononce son discours,
Mouzalon dirige l'école Saint-Pierre qui avait accueilli le patriarche lui-
même pour ses études ; ce poste convenait à un homme d'au moins
25-30 ans (âge du diaconat). La seule donnée fournie par une source est que
Mouzalon, au moment où il devint patriarche, en 1 147, avait passé trente-
sept ans au monastère du Kosmidion où il s'était retiré après sa démission
de l'archevêché de Chypre3. On a admis par déduction que la nomination
de l'archevêque de Chypre eut lieu vers 1 107 et qu'il resta deux ou trois ans
en fonction ; la démission de l'archevêché4 daterait donc de 1110. Voici
donc l'alternative qui se présente : ou bien Mouzalon

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