Tout le monde (ou presque) connaît Jean-Honoré Fragonard, le peintre des marquises à la balançoire, si apprécié des confiseurs. Son cousin, Honoré Fragonard, célèbre en son temps pour ses cires anatomiques à base de viscères "vrais", appelés aussi "écorchés", est tombé dans l'oubli malgré une réhabilitation récente par notre Bartabas national. Patrick Roegiers tente lui aussi de réhabiliter ce personnage hors du commun, dont les connaissances anatomiques, exceptionnelles pour l'époque, lui avaient valu renommée mais aussi jalousie de la part de ses collègues de l'École Vétérinaire d'Alfort. Fiction ou réalité ? L'auteur imagine qu'une jeune et belle personne, morte foudroyée d'amour pour lui, est à l'origine de son obsession : immortaliser le corps humain (et celui d'animaux "nobles" tels que le cheval) en le disséquant et le recouvrant de cires colorées montrant en détail les vaisseaux, les nerfs, les muscles, les organes. Hélas, à vouloir faire dans le genre ancien (on est dans la seconde moitié du dix-huitième siècle) l'auteur accumule les preuves de son érudition, sous la forme de vocables oubliés qu'il enfile comme des perles dans des phƌases alaŵďiƋuées. QuiĐoŶƋue a lu les œuvƌes de Đette époƋue sait que le français du dix-huitième siècle était une langue simple et coquette, qui n'avait rien à voir avec les longues descriptions ennuyeuses dont l'auteur parsème son récit...