Quel étrange petit livre ! Comme il est écrit par un poète, on s’attend à voir le merveilleux envahir l’univers du romancier, et c’est le cas. La multiplication des repères géographiques et topographiques, le nord, le sud, l’intérieur, l’extérieur, le passage de l’un à l’autre, lorsqu’il s’agit d’une maison ou d’un terrain, est souvent l’apanage de l’architecte ou du géomètre, plus rarement le celui du citoyen lambda, tel ce couple sans enfants qui reçoit journellement la visite d’un chat venu de chez les voisins. Ce chat de hasard, ils lui ont donné un nom, sans l’avoir réellement adopté, puisqu’il n’est pas "à eux", mais il va finir par tenir une place essentielle dans leur couple. Un bel essai sur les relations entre humains et animaux, malheureusement terni par une traduction des plus approximatives. Le manque de concordance des temps à l’intérieur de nombreuses phrases, les erreurs de syntaxe (on en arrive parfois à penser que le chat Chibi est une chatte), rompent le charme indéniable de ce roman dont on espère qu’il sera rapidement publié dans une traduction plus respectueuse de la qualité de l’original. Dommage…