Jean-Claude Izzo–Fabio Montale : Total Khéops, Chourmo, Soléa
Une note de lecture par Jean-François Ponge
L’iŶouďliaďle "tƌilogie ŵaƌseillaise" de JeaŶ-Claude Izzo met en scène, dans le Marseille des années 90, Fabio Montale, un policier hors normes qui ne va pas tarder à abandonner une profession en laquelle il ne croit plus, ainsi que ses amis et ses femmes. Ses amis, il les recherche parmi le petit peuple marseillais, voyous et ex-voyous inclus, prostituées aussi. Ses femmes, qui incluent la Đatégoƌie pƌéĐédeŶte, il les a aiŵées, s’eŶ est fait aiŵeƌ, ŵais Ŷ’a jaŵais su les gaƌdeƌ Đaƌ il a tƌop peuƌ de leuƌ faiƌe du ŵal. Caƌ Đ’est uŶgrand sensible, Fabio Montale. Une sensibilité à fleur de peau qui ne fait guère bon ménage avec sa vision manichéenne de la société: d’uŶ Đôté les ďoŶs, de l’autƌe les ŵéĐhaŶts, ďoŶs et ŵéĐhaŶts Ŷ’étaŶt pas foƌĐéŵeŶt Đeux Ƌue la justiĐeou la rumeur publique rangerait dans ces deux catégories. Au travers de trois histoires bien distinctes ("Total Khéops", "Chourmo", "Soléa") ces personnagesĐoŶstitueŶt l’uŶiveƌs d’uŶepetite comédie humaine très "fin de siècle", laissant peu d’espoir tellement l’appétit des puissants fait peu de cas de la chair humaine. Polar social, certes, mais aussi roman solaire (soleil noir ?), avec une empathie totale pour les personnages "positifs" (les exclus, les sans-dents), magnifié par une écriture alliant efficacité et lyrisme.