Les comptes de la nation en 2000 - Une croissance très riche en emplois

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En 2000, l'économie française a continué de croître à un rythme élevé : 3,1 % en moyenne annuelle. Les ménages, par leur consommation, et les entreprises, par leurs investissements, ont été les piliers de cette croissance. Malgré une légère reprise de l'inflation, le pouvoir d'achat de l'ensemble des ménages a progressé encore plus vite en 2000 (+3,1 %) que l'année précédente. Cette progression est due à la croissance de la masse salariale : celle-ci s'explique davantage par le dynamisme exceptionnel de l'emploi que par l'augmentation du salaire moyen par tête, restée modérée en raison notamment de la réduction du temps de travail Sur les comptes des entreprises, la hausse de la masse salariale a été en partie compensée par l'allégement des cotisations à la charge des employeurs lié à la réduction du temps de travail. Les entreprises ont ainsi maintenu leur taux de marge. La croissance des prélèvements obligatoires a été moins forte que celle des revenus en raison des allégements fiscaux. Cependant, le déficit public a reculé grâce à la baisse du chômage et au dynamisme de la masse salariale dont ont bénéficié les administrations de sécurité sociale.
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N° 773 - AVRIL 2001
PRIX : 15 F (2,29€)
Les comptes de la Nation en 2000
Une croissance très riche en emplois
Maryvonne Lemaire, division Synthèse générale des comptes,
et Marie Reynaud, division Comptes trimestriels, Insee
n 2000 l’économie française a conti- 1988-1989-1990 avait été légèrement supé-
rieure. Comme les deux années précédentes, lanué de croître à un rythme élevé :
vigueur de l’activité économique a reposé essen-E3,1 % en moyenne annuelle. Les mé- tiellement sur la demande intérieure.
nages, par leur consommation, et les entre-
Forte croissance du pouvoir d’achat
prises, par leurs investissements, ont été
des ménages
les piliers de cette croissance. Malgré une
En 2000, la croissance des revenus d’activité
légère reprise de l’inflation, le pouvoir de l’ensemble des ménages est encore plus forte
d’achat de l’ensemble des ménages a pro- qu’en 1999 grâce à des créations d’emploi
exceptionnellement importantes. L’emploi salariégressé encore plus vite en 2000 (+ 3,1 %)
dans les secteurs concurrentiels a en effet pro-
que l’année précédente. Cette progression gressé de 3,3 % en moyenne annuelle, après
est due à la croissance de la masse sala- 2,4 % en 1999. La masse des salaires bruts ver-
sés aux ménages par les entreprises et les admi-riale : celle-ci s’explique davantage par le
nistrations a augmenté de 5,0 %, après 4,2 % en
dynamisme exceptionnel de l’emploi que 1999. Les ménages ont également bénéficié de
par l’augmentation du salaire moyen par revenus financiers (dividendes et intérêts) en
forte augmentation, en raison des bons résultatstête, restée modérée en raison notamment
des entreprises l’année précédente et de l’élar-
de la réduction du temps de travail. gissement de leur portefeuille financier ces der-
Sur les comptes des entreprises, la hausse nières années. En revanche, les prestations en
espèces, qui complètent ou se substituent à desde la masse salariale a été en partie com-
revenus d’activité (principalement retraites, allo-
pensée par l’allégement des cotisations à la cations chômage, RMI, allocations familiales),
charge des employeurs lié à la réduction du ont moins augmenté (2,4 %) qu’en 1999 (3,0 %).
Ce tassement provient d’une part de la réductiontemps de travail. Les entreprises ont ainsi
du chômage, d’autre part d’une moindre revalori-
maintenu leur taux de marge. sation des prestations en 2000 : les hausses
La croissance des prélèvements obligatoi- accordées en 1999 avaient surestimé l’inflation.
L’arrivée à l’âge de la retraite des premièresres a été moins forte que celle des revenus
générations peu nombreuses nées pendant la
en raison des allégements fiscaux. Cepen-
dant, le déficit public a reculé grâce à la Taux de croissance du PIB en volume et
contribution de la demande intérieurebaisse du chômage et au dynamisme de la
En %
masse salariale dont ont bénéficié les admi-
6nistrations de sécurité sociale. Contribution de la demande intérieure
4
Le rythme des3%de croissance annuelle, en
volume, a été peu de fois soutenu par l’économie
2
française au cours des vingt dernières années. Il
l’a été pour la troisième année consécutive en
0
2000. En effet, le PIB s’est accru de 3,1 % après
Taux de croissance du PIBavoir augmenté de 3,4 % en 1998 et de 2,9 % en -2
19851999. Cette expansion est comparable à celle 1990 1995 2000
dont la France avait bénéficié dix ans plus tôt,
même si la croissance des années Source : comptes de la Nation 2000, base 95, Insee
INSEE
PREMIEREdeuxième guerre mondiale, a également Malgré l’accélération des prix, le pouvoir sous l’effet de la hausse des prix de
eu un effet modérateur. d’achat du revenu disponible a davan- l’immobilier et de conditions de finance-
Les impôts courants et cotisations tage augmenté qu’en 1999 (3,1 % après ment un peu moins favorables. Il a néan-
sociales prélevés sur les revenus des 2,5 %). Une telle progression n’a pas été moins été soutenu par les dépenses de
ménages ont moins crû (3,9 %) qu’en observée depuis les années 1988 et réparation consécutives à la tempête de
1999 (5,6 %). Plusieurs mesures d’allége- 1989. Le taux d’épargne s’est élevé à fin 1999.
ments fiscaux sont à l’origine de ce ralen- 15,9 % après 15,4 % en 1999. Le taux Les exportations ont progressé de près
tissement : le barême de l’impôt sur le d’épargne financière n’a pas augmenté de 13 %. Après la crise des pays émer-
revenu a été abaissé, la vignette automo- (6,6 %) parce que celui de 1999 avait été gents qui a pesé sur les exportations
bile supprimée et la taxe d’habitation gonflé par les dédommagements au titre jusqu’au premier trimestre 1999, la crois-
diminuée. de la tempête de la fin de l’année (cf. Pour sance des exportations s’est inscrite sur
En définitive, le revenu disponible des comprendre ces résultats). un rythme de plus de 3 % par trimestre. La
ménages a progressé de 4,7 %, après demande mondiale adressée à la France
2,9 %. Les Français ont consacré cette a été intense durant cette période. Dans leLa demande adressée
hausse de revenu à la consommation même temps, les entreprises ont bénéfi-aux entreprises
(+4%à prix courants après 3,2 % en cié de gains de compétitivité dus à la
toujours aussi dynamique
1999) en même temps qu’à l’épargne, en dépréciation de l’euro. Mais du fait de la
forte hausse. La croissance de la dépense de vigueur de la demande, les importations
Les prix de la dépense de consomma- consommation a été de 2,5 % en se sont accrues à un rythme encore plus
tion ont davantage augmenté que volume, légèrement atténuée par rapport rapide que les exportations (14,2 %).
l’année précédente (+ 1,5 % après à 1999 (+ 2,8 %). Après un premier tri- Les entreprises bénéficiaient d’une vive
+ 0,4 %), mais la hausse reste mestre en forte hausse, la demande des demande depuis deux ans et ont com-
modérée. Le renchérissement des pro- ménages s’est infléchie dans le courant mencé à rencontrer des tensions sur leurs
duits énergétiques et alimentaires a été de l’année. Cette évolution tient beaucoup capacités de production. Elles ont accru
en partie compensé par l’effet des allé- à l’augmentation des prix du pétrole, qui a cette année encore leurs investisse-
gements de prélèvements fiscaux conduit les ménages à réduire leur ments, dans la continuité des années
taxant les biens et services : le droit de consommation de produits énergétiques. antérieures. L’investissement des socié-
bail a été supprimé pour une partie des Elle est aussi due au ralentissement des tés non financières et des entreprises indi-
loyers, le taux réduit de TVA (5,5 %) sur dépenses d’alimentation, lié aux crises viduelles a augmenté en volume de 7,2 %
les travaux d’entretien, en vigueur sanitaires. Hormis ces effets particuliers, après 6,1 % en 1999 et 9,0 % en 1998.
depuis septembre 1999, s’est appliqué la demande des ménages a été bien Par ailleurs, les entreprises ont été pru-
sur toute l’année 2000 et le taux normal orientée : pour l’ensemble des produits dentes dans la gestion de leurs stocks : ils
de TVA a diminué d’un point, à 19,6 % à hors alimentation et énergie, la croissance jouent un rôle à peu près neutre en 2000.
er
partir du 1 avril 2000 (cf. Pour en savoir a atteint 3,5 %. L’investissement des sociétés financières
plus). Les mesures prises en fin Après la très forte croissance de 1999 sti- et des administrations est resté également
d’année sur la taxe intérieure sur les mulée par le dispositif Périssol, l’investis- dynamique. Au total, la progression de
produits pétroliers (TIPP) ont égale- sement des ménages en logement a l’investissement a été de 6,1 % en volume
ment joué à la baisse. ralenti

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