Intégration des mares dans la gestion du massif forestier de Sénart (Essonne)
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Publié le 08 juillet 2016
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Langue Français
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Extrait

1
Intégration des mares dans la gestion du massif forestier de Sénart (Essonne)
1 2 3 Gérard HER BU V EA U X, Michel TAN AN T, Jean-François PON G E, Jean-Jacques 4 1 MORER E& Bernadette DEG OV E
1 Société Batrachologique de France, Groupe parisien, 22 avenue Édouard-Herriot, 94260 Fresnes, France
2 Office National des Forêts, Agence interdépartementale de Fontainebleau, Service ABC, Maison forestière de Villarceau, 49 rue de Villarceau, 77150 Lésigny, France
3 Muséum National d’Histoire Naturelle, CNRS UMR 7179, 4 avenue du Petit-Château, 91800 Brunoy, France
4 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR 5173, 55 rue Buffon, 75005 Paris, France
Résumé
Décembre 2009
Le présent document est le résultat d’un travailen partenariat entre associatifs, scientifiques et gestionnaires de la forêt. Il est présenté comme un guide destiné à la préservation du patrimoine forestier des mares et tourbières franciliennes,dans le cadre de la gestion ordinaire d’une forêt domaniale, en prenant comme exemple la forêt domaniale de Sénart (Essonne), riche d’environ 850 mares connues à ce jour. Une liste de mares à rénover est fournie en annexe.
Avant-propos
Le massif forestier de Sénart couvre une surfaced’environ 3 500 ha, dont 3 100 ha environ enforêt domaniale. La majeure partie de ce massif est située sur un
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plateau délimité par les vallées dela Seine, del’Yerresdu ru des Hauldres. La et partie centrale de la forêt est si platequ’il est souventimpossible de déterminer le sensd’écoulementdel’eaudes innombrables fossés présents en forêt.
La forêt de Sénart a été la première forêt périurbaine à être classée, en 1995, en forêt de protection,ce qui en garantitl’intégritéfoncière.
De multiples vestiges, souvent discrets, attestent que la forêt a été dans le passé fortement occupéeparl’homme,et ce, au moins depuisl’époquegallo-romaine.
La forêt de Sénart estd’abordforêt de chênes  une ; viennent ensuite le bouleau, les résineux etd’autresfeuillus, dont principalement le châtaignier. Elle est majoritairement installée sur des solshydromorphes, pauvres en nutriments et acides. Elle paraît avoir été pendant longtemps «oubliée»des forestiers etn’avoirdonc évolué que lentement depuis la fin del’AncienLes diverses activités Régime. agro-pastorales,l’extraction de meulière, le charbonnage ont pu survivrejusqu’à la DeuxièmeGuerre Mondiale.
Les mares de Sénart ont été créées, aménagées ou utilisées parl’homme,dans la majorité des casà la suite del’extractionde meulière. Les comblements de mares e ont été très rares depuis le 18 siècle,ce qui paraît être un cas unique en Île-de-France.
Certaines années sèches, la majorité des mares restent à sec. Parfois même toute trace de végétation hygrophile disparaît et il devient difficile de distinguer une mared’un simple trou issudes extractions de matériaux. Les années très humides, les plantes supérieures peuvent disparaître,mètresnoyées sous 2 à 3 d’eau. Certaines années intermédiaires, par exemple en 1998, on assiste àune véritable explosion floristique ou faunistique dans la très grande majorité des mares.
Plusieurs mares de Sénart sont des tourbières, à sphaignes pour certaines d’entreelles, dontl’intérêt écologique ou en termesd’archivesn’areconnu que été très récemment, àl’exception de latourbière du Cormier.
L’intérêtde ces mares tient à leur fonctionnement en réseau, qui principal paraît leur conférer unetrès grande résistance aux perturbations. Ceci explique sans doute pourquoi des plantes rares sont (re)découvertes chaque année, comme Eriophorum vaginatum(en 2003 dans une vieille tourbière àsphaignes) ouLuronium natans(en 2007). Ce réseau de mares etl’évolutionde la forêt expliquent lente que l’écologiede plusieurs espècesd’amphibiensdiffère significativement de ce qui peut être observéà quelques dizaines de kilomètres de là. Le triton crêté,Triturus cristatus, est ainsi fréquent, même dansdes mares non végétalisées, sans pour autant être abondant.
Les mares de Sénart sont étudiées par la Société Batrachologique de France depuis 1993. Cetteassociation a pour objectif de contribuer à maintenir la richesse, la diversité et la résilience de latotalité du réseau de mares, soit environ850 mares.
Ce document a été élaboré par leGroupe de suivi del’intégrationdes mares dans la gestion forestièredu massif de Sénart, créé en 2008 dans un cadre associatif.L’année
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2008 a vu la productiond’undocument (H premier ERBUVEAUX et al., 2008) dont le contenu a été repris dans le présent texte.
Sa rédaction a été parallèle avec celle duplan de gestion des mares de Sénart 2010-20142009), outil (ONF, de gestion del’ONF. Lepartenariat exemplaireentre l’Office National des Forêtd’uneet le part, mouvement associatif et ses partenaires scientifiquesd’autrea permis la rédaction de ces deux part, documents. Le plan de gestion del’ONF a retenul’essentiel de ses propositions et en reproduit delarges extraits.
Les auteurs remercient tous ceux dont les réflexions, depuis 1997, ont permis l’élaboration dece document, et tout particulièrement, pour leurs relectures et leurs suggestions,Jean GUITTETetMichel BARTOLI.
Lareproduction ou la diffusion, intégrale et conforme,de ce document est libre. La publicationd’une version partielle ou modifiéedoitêtre autorisée par les auteurs et les associations éditrices.
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1.1
Généralités
Objectifs généraux
1 Pendant des siècles, etjusqu’à une période récente , la forêt de Sénart a été exploitée suivant lerégime du taillis-sous-futaie, avec une coupe rase du taillis tous les trente ans environ. Dans ce moded’exploitation, les mares présentaient un fonctionnement fortement cycliquepuisqu’elles passaientd’un état très ensoleillé après la coupe, à un état peu éclairé avant la coupe suivante, par fermeture progressive du couvert. Dans cette gestion, on trouvait, àl’échelledu massif forestier, une trèsimportante diversité quant au degréd’éclairementdes mares.
Le recours prolongé à ce mode de gestion, notamment à Sénart, fait que les espèces actuellement présentes dans le massif forestier et liées aux mares sont, dans leur majorité, adaptées à ce fonctionnement cyclique.
Cependant,l’évolutiondes modes de gestion sylvicole et la perted’usagedes mares ont conduità une fermeture progressive du couvert sur la plupart des mares, notamment celles de petite taille.
Lors del’élaborationdu plan de gestion des mares,deux types de gestionont 1 Selonl’aménagementcelui de 1810 prévoyait, dans la continuité de la gestion conduite 1997-2011, sousl’Ancienans et les Régime, une gestion en taillis-sous-futaie exploité à la révolution de 30 aménagements suivants ont maintenu cemode de gestion. La conversion en futaie régulière et l’enrésinement170 ha  de prévus parl’aménagement1881 ont été de abandonnés dès 1887. Au total 300 ha ont été reboisés, essentiellement en résineux (pin sylvestre et pin Laricio de Corse) àla suite du règlement d’exploitation de 1943 (peu appliqué) et surtout dugrand incendie qui a touché le massif de Sénarten 1947. La conversion en futaie régulièren’aeffectivement commencéqu’en1971.
été retenus :
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un nombre réduit (inférieur à 70) de mares présentant des enjeux forts et relativement pérennes,pour lesquelles une gestion patrimonialespécifiqueà chacuned’ellesa été retenue. Ces maressont appeléesmares singulières.
les autres mares (près de 800) faisantl’objetd’uneextensive gestion génériqueà très long terme,mise enœuvre essentiellement lors des interventions normales dans la forêt. Ces mares sontappeléesmares ordinaires.
Certaines des maresordinairessont des mares bien connues et écologiquement riches : leur classement résulte alors de la bonne adaptation de la gestion générique définie pour ces mares. Dans lecas le plus fréquent, les mares sont écologiquement pauvres, voire très pauvres, la plupart du temps.Cependant, certaines années, on assiste dans ces mares à une véritable explosion biologique avecl’apparitiond’espècesou végétales à éclipses, comme animales Ricciocarpos natans, hépatique à thalleapparue en 2002 et 2003 (identifiée par JacquesBARDAT) dans 3 mares et non revue les années suivantes. La dernière observation de cette espèce à Sénart remontait e au 19 siècle. Enfin, pourd’autresmares, les données disponibles sont très insuffisantes.
Les mares sont donc considérées commeordinairespar défaut et, lorsque la gestion générique estinappropriée, elles sont considérées comme maressingulières.
L’intégration de la gestion des mares dansl’exploitationde la courante forêt est le premierélément novateur de ce plan. Le second est la prise en compte du très long terme dans la gestiondes maresordinaires. Le troisième est une vision globale de la gestion du réseau de mares. Il estproposé une période expérimentale de 5 ans pour mettre au point et valider les méthodes à utiliser.Durant cette période, une attention toute particulière sera apportée à la protection durable dessols (PISCHEDDA, 2009).
1.2
Les mesures générales de protection des mares
Le maintiend’unfonctionnel de mares dans le massif de Sénart réseau supposed’abord uneréduction drastique des dégradations anthropiques subies par les mares dans la période récente. Siune partie de ces actions, telles que les apports de bois et de déchets dans les mares, sont le fait desvisiteurs de la forêt, une dégradation significative a pu avoir lieu àl’occasiondes travaux forestiers.
La présence de bois dans une mare entraîned’abordun apport de tanins ou de résines provenantprincipalement des écorces. Si ces apports restent modérés, ils font partie du fonctionnement écologique normald’unemare forestière. Dans le cas où les apports de bois deviennent trop importants,ces tanins entraînent une disparition quasi-totale de la faune, qui souvent ne comporte plus que deslarves de moustiques, ainsiqu’uneréduction importante de la flore. Cet apport de tanins est un phénomène
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transitoire dont la durée ne dépasse guère 2 ans. La mare retrouve ensuite 2 progressivementun fonctionnement écologique normal .
Il est donc essentiel de prévenir ces apports excessifs de bois,qu’ilsrésultent des chablis, dupublic ou encore des exploitations forestières, par des mesures variées.
Il est proposé de définir, pourtoutes les mares,ordinairescomme singulières, unezone deprotections’appliquent des mesures générales de protection. Outre la mare elle-même, cette zonede protections’étendjusqu’à une 3 distanced’environ20 mètres au-delà des limites de la mare .
Les mesures générales de protection proposées comportent :
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L’absenced’apportsde bois dans la mare elle-même lors des interventions et, dans le cas oùcelan’estpossible, pas l’évacuation très rapide de ces bois.
L’évacuationrémanents issus des exploitations. Dans le cas où des des arbres seraient abattussans être récoltés, ils doivent être laissés à terresans être démembrés.
La non-installation de places de dépôt ou de façonnage, en particulier si la mare est proched’uneroute forestière.
L’évacuationrapide des bois façonnés des secteurs les plus fréquentés.
4 L’interdiction.de tout feu
L’interdictionde tout remblai.
Uneutilisation minimaledes engins nécessaires aux exploitations et aux travaux etl’absencedetransitde véhicules de toute nature dans cette zone.En particulier les cloisonnementsseront arrêtés au minimum à 20 mètres des limites de la mare.
En présenced’une route, lazone de protectionne dépassera pas cette route. Dans le casd’unevoie de circulation de moindre importance, la taille de lazone de protectionn’estmodifiée mais pas la circulation des véhicules est évidement autorisée sur cette voie sous réserve de respecter, quand ilen existe, les règles propres à cette voie.
2 Passée cette période,l’enlèvementdes bois présents dans une mare ne favorise généralement plus la restauration dufonctionnement écologique normal de la mare. Les bois présents créent alors une diversification intéressante des habitatset leur enlèvement causerait une perturbation supplémentaire. Une telle opération ne peut doncs’envisagerque dans descas très particuliers. 3 La délimitation écologique rigoureused’une mare est une opération délicate. À titre de mesure de simplification, onretiendra la berge, là où elle est évidente, ou la rupture de pente de la dépression en l’absencede berge. 4 Cette pratiquen’estplus en usage à Sénart depuis 1998. Sauf cas exceptionnel, ellen’estplus utilisée aujourd’huidansles forêts domaniales.
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Ces mesures générales de protection doivents’appliquer lors de toute intervention au voisinaged’unemare. Ils’agitd’aborddes coupesd’améliorationou de régénération, des travaux sylvicoles et,bien évidemment, des opérations de gestion écologique. Mais ils’agit aussi des cessions de menusproduits, des travaux sur les réseaux enterrés présents en forêt et des interventions sur les voies decirculation du massif forestier. Elles doivent être appliquées avec une vigilance renforcée sil’intervention a lieu dans une parcelle voisine de celle de la mare.
1.3
Définition, localisation et désignation des mares
En 1992, Jean-Jacques MOREREélaboré, pour les besoins de la Société a Batrachologique deFrance, les principesd’une numérotation additive de la totalité des mares du massif forestier deSénart. Àl’origine, les mares ont été définies suivant les critères del’InstitutGéographique National(IGN). Cependant, peu à peu, il est apparu que les mares devaient être définies suivant des critèresécologiques, en tenant compte de la nécessité ou de la possibilité de les gérer. De ce fait, près de200 cuvettes temporairement en eaun’ontpas été retenues.
Les mares ainsi identifiées en 2000 ont été intégrées dans le Système d’InformationGéographique(SIG) de la forêt domaniale par VELUT (2001) dans le cadred’unstage de find’étude.
Aucune mare de Sénartn’anom «officiel». Quelques très rares mares ont de un nom ancienconsacré parl’usage.les mares suivies de façon plus Récemment, particulière ont reçu un nomd’usage, évidemment non entériné par un usage prolongé. Dans ce document, les noms anciens sontnotés «Mare aux Biches», les noms modernes sont quant à eux notés « diteMare déboisée du Tremble».
La surface totale des mares est estimée à environ 30 ha (cf. § 5) et dépasse sans doute les 40 ha eny incluant les cuvettesqu’iln’apas été retenu de gérer.
2
Les maresordinaires
Il est proposé, pour ces mares, de diversifier au maximum les stades d’évolutiondans le présents en laissant agir le plus possible lamassif forestier , dynamique naturelle.
L’opération initiale est larénovationou, exceptionnellementaujourd’hui à Sénart, la création dela mare.
On observe ensuite les états successifs suivants : un stade de jeunesse, un stade mature pourlequel il est proposé de réaliser une éclaircie relativement forte tous les trente à quarante ans etun stade tardif. Dans certains cas, on distingue des stades tardifsd’intérêtparticulier écologique caractérisés, par exemple, par une
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saulaie âgée et fermée ou par un peuplement périphérique ferméet sénescent où il est proposéd’accompagnerfermeture progressive de la mare. Quand la mare la atteint un stade tardif ou dégradé ne présentant plus guèred’intérêtécologique, il est proposé de larénover dans le cadred’unprogramme à long terme.
On trouvera ci-après les grandes orientationsd’une gestion à mettre en œuvre pour les maresordinairesmatures lors des coupesd’amélioration,des coupes de régénération ainsi que lors des travaux sylvicoles conduits dans les jeunes peuplements.
Les mares ordinaires, jeunes ou tardives, très peu nombreuses dans le massif de Sénart, pourlesquelles ce traitement est inadapté, seront traitées par voie d’exception.
La gestion proposée pour les maresordinairesvise,d’uneà part intégrer ces mares dans la gestionforestière courante, etd’autreà mimer le régime de part perturbations qui a longtemps marquél’écologieréseau de mares de Sénart. du Lors des coupesd’améliorationet de régénération, il a étéretenu de ne procéderqu’à5 la coupe des arbres exploitablesd’unede diamètre supérieure catégorie cm .à 10 Pendant la période expérimentale de 5 ans, onn’interviendrapas sur les saules.
Plus précisément, il est proposé de réaliser, tous les 30 à 40 ans, une éclaircie relativement fortede la périphérie des mares lorsd’une couped’amélioration. Lors des exploitations intermédiaires, ilest proposé une éclaircie très modérée, de façon à ce que les mares passent progressivement à un étatsemi-fermé à la fin de ce cycle.
2.1
2.1.1
Prise en compte des maresordinairesdans la gestion forestière
Structure-objectif
La figure 1 indique la structure-objectif pour une mare forestière mature.
On définit unezone de gestion sylvicole spécifique: elleassociée à la mare s’étendjusqu’à unedistanced’environmètres des limites de la mare, soit 25 une foisla hauteur moyenne des peuplements adultes constatée autour des mares du massif de Sénart.
Cettezone de gestion: laest constituée de première couronne (1)(0 à 3 mètres), ladeuxièmecouronne (2)mètres), la(3 à 6 troisième couronne (3)(6 à 25 mètres).
La totalité de lazone de gestionprésente globalement une structure de futaie irrégulière peudense permettant la présenced’unestrate herbacée.D’unefaçon générale, la gestion vise à y favoriserla variété des essences, de façon à constituer une réserve de diversitéd’arbresElle vise en forestiers. outre à préserver et à mettre 5 Les forestiers mesurent les arbres à hauteur de poitrine (1,30 mètre) par catégories de diamètres de 5 cm en 5 cm. Lacm. Unecatégorie 10 correspond ainsi à un diamètre compris entre 7,5 et 12,5 catégorie de diamètres supérieure à 10 cmest donc, en réalité, un diamètre supérieur à 12,5 cm.
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suffisamment en lumière les fruitiers pourqu’ilsfructifier. Il puissent s’agit en 6 particulier du pommier, du poirier, des sorbiers et alisiers ainsi que du merisier. Cette gestion est supposée favoriserl’existenced’un microclimat local lié à la mare avec des températuresmoins tamponnées que dans un peuplement forestier fermé.
FIG.1.Structure objectifd’unemare forestière mature
Michel TANANT (ONF),d’aprèsGérard HERBUVEAUX (SBF)
Lapremière couronnene devrait comporter idéalement aucun arbre de futaie
6 Le pommier et surtout le poirier sont beaucoup moins rares dans le massif de Sénart que dans les autres forêts franciliennes et en particulier autour des mares. La présence simultanée de pommier et de poirier justifie que la mare soit retenuecommesingulière. De même, la présence de cormier,d’alisierde Fontainebleau,d’amélanchier (déjà signalés à Sénart)ou d’alisier(encore à rechercher) justifie blanc que la mare soit considérée commesingulière.
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7 d’unede catégorie diamètre supérieure à 40 cm , ni aucune cépée dense (charme, châtaignier ou tilleul en particulier).La présenced’arbressurplombants, susceptibles de tomber dans la mare etd’apportertropd’ombreou de feuilles mortes, devrait être évitée au maximum. Aucun arbre mort ou dépérissant ne devraitêtre conservé dans cette zone malgré leur intérêt écologique : leur éventuelle chute finale dans lamare entraînerait en effet un apport de bois considéré comme excessif. Les fruitiers de pleine lumièreont vocation à être particulièrement favorisés dans cette zone, quel que soit leur diamètre.
Dans ladeuxième couronne, on recherchera la présenced’unnombre petit d’arbres de futaie aufût vertical et capables de développer un houppier ample surplombant partiellement la mare. Cesarbres induisent en effet, par des apports gradués de feuilles mortes ainsi que par une modulation del’éclairement, une diversification des habitatsqu’il convient de favoriser. Ces arbres devraient8 présenter un bon équilibre statique , afinqu’ils ne risquent pas de tomber spontanément dans lamare ou de poser des difficultés particulières lors de leur exploitation.
Pour le choix des essences dans cettedeuxième couronne, les chênes indigènes ont largementmontrél’intérêtla diversité de d’habitatsqu’ils induisent. Bien que très localisé à Sénart, le châtaignier a montré par ailleursqu’il est favorable à certaines espèces animales, comme la grenouillerousse ou le triton lobé. Il paraît intéressantd’expérimenterd’autresessences capables de développerun large houppier, en particulier le charme et le hêtrelorsqu’ilssont bien venants autour de la mare.
Dans cette zone, des arbres morts ou dépérissants pourront être conservés pour des raisons écologiques, dans la mesure où ils ne présentent pas de risque significatif de tomber dans la mare. Idéalement, cettedeuxième couronnedevrait être située entre 3 et 5 mètres au-delà des limites de la mare, maison pourra étendre cette zone en casd’uneprésence insuffisante des arbresd’avenirrecherchés.
Dans latroisième couronne, on recherchera un raccordement progressif avec le peuplement environnant de façon à obtenir unetransitionde largeur suffisante. Tous les arbres morts ou dépérissantsseront préservés : la perturbation que pourrait représenter leur chute dans la maren’est en effet pasexcessive en regard de leur intérêt écologique.
2.1.2
Traitement transitoire pour les coupesd’amélioration
Pour favoriser la diversité des mares àl’échelleparcelles, il est proposé, des lors de la couped’amélioration,de ne procéder à une éclaircie importante que dans la moitié des maresordinaires.Cette proportion de 50 %s’appliqueparcelles aux 7 Pour ne pas dépasser ce diamètre, il convient de procéder à la coupe des sujetsd’unede catégorie diamètre supérieureà30 cmlorsque la mare est fortement éclaircie. 8 Du fait du puits de lumière représenté par la mare, il est très rare que les feuillus développent un houppier équilibréaux abords de celle-ci.
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contiguës devant être exploitées simultanément.On privilégiera les mares les plus fermées ainsi que celles qui paraissent présenter le plus fortpotentiel en termes de biodiversité.
L’éclairciela mare est détaillée sur la figure 2 et les préconisations de principales sont résumées dans le tableau 1.
Un grand nombre de mares présentent souvent actuellement une très forte concentrationd’arbresâgés enpremière couronne. Les arbres plus jeunes enseconde 9 couronnesont souvent mal venantsdu faitd’un manqued’éclaircieDe plus,s . l’expérience montrequ’une mise en lumière trop importanted’une mare provoque, avec un délai de latence très variable, une augmentation importante dela vitesse de décomposition de la matière organique présente dans la mare, ce quipeut constituer une forte perturbation négative de son écologie.L’expériencede la tempête de 1999 amontré que beaucoupd’arbresdépérissent plus ou moins rapidement à la forestiers suited’une miseen lumière brutale. Enfin, une éclaircie trop importante pourrait entraîner en réaction, comme lorsd’une(cf. §  régénération 2.1.3 ou a contrario § 2.2.5), une augmentation rapide du couvert quiserait contraire àl’objectif visé.Il apparaît donc judicieux de procéder de façon progressive dans lecadre de l’expérimentationproposée.
Dans lapremière couronne, il ne sera pas toujours souhaitable de procéder 10 àl’abattage de lasoit pour des raisons paysagères, soit parcetotalité des arbres qu’iln’existe pas ou peud’arbresd’avenir endeuxième couronnepouvant les remplacer dans un délai raisonnable.
On procédera dans tous les cas àl’abattagedes arbres qui risquent de tomber dans la mare ouqui présentent des difficultésd’exploitationmajeures. En présence de cépées denses, on conserveraun ou deux tire-sève pour éviter des rejets trop dynamiques.D’unegénérale, on cherchera à purger façon la première et la deuxième couronnede la majorité des arbres présentant des difficultésd’exploitation significatives. Il convient en effet de réduire au maximum, dès la première éclaircie,une des causes identifiées del’apportde bois dans les excessif mares lors des exploitations.
Dans latroisième couronne, on ne procédera à une éclaircie importante que dans la moitié dela périphérie de la mare,l’autre moitién’étantl’objet qued’uneéclaircie légère. Ces parties serontchoisies en prenant en compte, quand il y a lieu, le besoind’éclaircie, maissans tenir compte del’orientationau moins pendant la 11 phased’expérimentation.
9 Globalement, il a été constaté que le marquage des arbres à abattre était souvent insuffisant, mais surtoutqu’uneproportion élevéed’arbresen périphérie immédiate de la mare avaient très situés généralement été «oubliés» lors desexploitations. 10 Sauf dans le cas de certaines tourbières, très peud’essencesforestières peuvent se développer dans la mare elle-même,en dehors des saules ou del’aulne.On trouve cependant parfois des chênes. 11 On souhaite lors de la phased’expérimentation évaluer le rôle éventuellement joué par l’ensoleillement.telle Une évaluation nécessite quel’orientation soit aléatoire avec le moins de biais possible.
2.1.3
11
FIG. 2.Première éclaircied’unemare forestière mature
Michel TANANT (ONF),d’aprèsGérard HERBUVEAUX (SBF)
Les parcelles mises en régénération
Dans le cadre del’Aménagement Forestier actuel, la régénérationd’uneparcelle est étalée surune assez longue période, environ 40 ans, avec le maintien d’îlotspaysagersd’une part,et d’un îlotde vieillissementd’autrepart.
Lors de la mise en régénérationd’uneles objectifs à terme restent parcelle, évidemment ceuxdéfinis précédemment pour les maresordinaires, avec en particulier un objectif defutaie irrégulièreclairepour la totalité de lazone de gestion.
Iln’y a généralement aucun inconvénient à cequ’unesoit incluse dans mare un îlot de vieillissement. Dans ce cas, on pourra parfois déciderd’accompagner la fermeture progressive de la mare enlimitant fortement les éclaircies ultérieures de la zone de gestionet en maintenant les arbres mortsou dépérissants mêmes’ils
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