Quelle est cette science que je pratique ?
127 pages
Français

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Quelle est cette science que je pratique ? , livre ebook

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Description

Cet ouvrage propose à des lecteurs scientifiques ou simplement intéressés par la science de prendre un peu de recul sur la science et sa pratique. De nombreux textes, repères et références permettent de s’orienter dans les débats récurrents depuis l’Antiquité, les rapports entre science et religion, science et société, et la construction des démarches d’acquisition de connaissances. Un style simple et en même temps soigné permet une lecture facile sur des contenus parfois denses. De nombreuses anecdotes divertissantes rendent cette analyse philosophique et épistémologique agréable. Le lecteur passe un bon moment en s’interrogeant lui-même sur la science qu’il pratique ou qu’il pense connaître. L’ouvrage volontairement bref, léger malgré son érudition, suscite la curiosité pour approfondir les interrogations et les réflexions de chacun.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 janvier 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782759822027
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quelle est cette science que je pratique ?
Repères en histoire de la physique et épistémologieGrenoble Sciences
Les ouvrages labellisés dans la collection Grenoble Sciences correspondent à :
− des projets clairement défnis sans contrainte de mode ou de programme,
− des qualités scientifques et pédagogiques certifées par le mode de sélection
(chaque projet est sélectionné avec l’aide de référés anonymes. Puis, afn d’opti -
miser l’ouvrage, les auteurs interagissent – en moyenne pendant un an – avec les
membres d’un comité de lecture dont les noms fgurent en début d’ouvrage),
− une qualité de réalisation assurée par le centre technique d’UGA Éditions.
Directeur scientifque de Grenoble Sciences
Jean Bornarel, Professeur émérite à l’Université Grenoble Alpes
Contacts
https://www.uga-editions.com/
uga-editions@univ-grenoble-alpes.fr
Livres et sites web compagnons
https://www.uga-editions.com/menu-principal/autour-de-nos-livres/
Le label Grenoble Sciences est attribué à des livres papier (en langue française et en
langue anglaise) mais également à des ouvrages utilisant d’autres supports. Dans ce
contexte, situons le concept de pap-ebook. Celui-ci se compose de deux éléments :
− un livre papier qui demeure l’objet central,
− un site web compagnon qui propose :
• des éléments permettant de combler les lacunes du lecteur qui ne posséderait
pas les prérequis nécessaires à une utilisation optimale de l’ouvrage,
• des exercices pour s’entraîner,
• des compléments pour approfondir un thème, trouver des liens sur internet, etc.
Le livre du pap-ebook est autosuffsant et certains lecteurs n’utiliseront pas le site
web compagnon. D’autres l’utiliseront et ce, chacun à sa manière.
ISBN 978-2-7598-2139-6
© EDP Sciences 2017Quelle est cette science que je pratique ?
Repères en histoire de la physique et épistémologie
Philippe Depondt
17, avenue du Hoggar
Parc d’Activité de Courtabœuf - BP 112
91944 Les Ulis Cedex A - FranceQuelle est cette science que je pratique ?
Repères en histoire de la physique et épistémologie
Cet ouvrage est un des titres du secteur Évolution des idées scientifques de la
collection Grenoble Sciences d’EDP Sciences, qui regroupe des projets originaux
et de qualité. Cette collection est dirigée par Jean Bornarel, Professeur émérite à
l’Université Grenoble Alpes.
Comité de lecture de l’ouvrage
− Xavier Delfosse, Astronome à l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de
Grenoble
− Jean-Pierre Moy, Ingénieur physicien
− Thomas Vidart, Professeur de philosophie au Lycée Champollion (Grenoble)
− Laurence Viennot, Professeur émérite à l’Université Paris Diderot
− Jacques Villain, Directeur de recherche honoraire au CEA, membre de
l’Académie des sciences
Suivi éditorial : Stéphanie Trine ; réalisation : Stéphanie Trine et Jean-Christophe
Monnier ; portraits : Caroline Delavault ; illustration de couverture : Alice Giraud,
d’après : Hubble Space Telescope (NASA) ; ALMA (ESO/NAOJ/NRAO) ; fonds
de galaxie (ESA/Hubble & NASA) ; Loi des aires (Denys, travail personnel sous
licence CC BY 3.0) ; portion de carte du monde (P. Eckebrecht, dans J. Kepler,
Tabulae rudolphinae) ; sextant et sphère armillaire (T. Brahé, Astronomiae
instauratae mecanica) ; modèles géocentriques (V. Naboth, Primarum de coelo et
terra / B. Velho, Cosmographia) ; modèle géohéliocentrique (T. Brahé, De mundi
atherei recentioribus phænomenis) ; héliocentrique (N. Copernic, De
revolutionibus) ; fgures 1.4 et 2.1.
Ouvrages labellisés sur des thèmes proches (chez le même éditeur)
Naissance et diffusion de la physique (M. Soutif) • Rencontre de la science et de l’art.
L’architecture moléculaire du vivant (J. Yon-Kahn) • Respiration et photosynthèse.
Histoire et secrets d’une équation (C. Lance) • Physique et biologie. Une
interdisciplinarité complexe (B. Jacrot) • Histoire de la science des protéines (J. Yon-Kahn) •
Complexité et désordre. Éléments de réfexion (sous la direction de J.-C. Lévy) • En
physique, pour comprendre (L. Viennot)Pour Claudine,
qui manque.



Table des matières
Introduction - « Lever le nez du guidon » 1
Chapitre 1 - L a naissance de la science moderne :
de la mécanique d’Aristote au principe d’inertie de Galilée 7
Aristote ........................................................... 8
La théorie de l’impetus .............................................. 11
Galilée et le principe d’inertie ......................................... 14
Les effets de l’héliocentrisme copernicien ............................... 16
Giordano Bruno ................................................... 19
Tycho Brahé ...................................................... 20
Johannes Kepler 21
Et enfn Galileo Galilei 22
Chapitre 2 - Galilée et Kepler : deux géants qui ne pouvaient pas se comprendre 25
Chapitre 3 -  Sadi Carnot : comment un concept impropre et une analogie
aboutissent à une découverte majeure 33
Chapitre 4 - « Sauver les phénomènes » de Osiander à Duhem 39
Chapitre 5 - Le matérialisme grec : Démocrite, l’atomisme et bien d’autres choses 49
Aristippe ......................................................... 51
Démocrite ........................................................ 53
Épicure .......................................................... 59
Lucrèce 63















VIII Quelle est cette science que je pratique ?
Chapitre 6 - Nicolas de Cues et la docte ignorance : le savoir construit 67
Chapitre 7 - L ’empirisme anglais : Bacon, Locke, Hume ; Newton face à Descartes ;
l’empirisme et les hypothèses 73
Bacon ........................................................... 73
Newton face à Descartes ............................................. 76
Locke ............................................................ 80
Hume ............................................................ 81
eChapitre 8 - Après la révolution de la physique du début du xx siècle 85
Chapitre 9 - Controverses contemporaines 91
Chapitre 10 - Et en fn de compte : quelle est cette science que je pratique ? 101
Quelques lectures conseillées 117
Introduction
« Lever le nez du guidon »
Commençons par une anecdote. J’avais été invité à une soirée peuplée de «
littéraires ». Unique et solitaire « scientifque » dans cet environnement, je m’étais
réfugié du côté du buffet (raffné et abondant) quand, entre deux petits fours, quelqu’un
m’aborda en me disant : « Vous êtes physicien, n’est-ce pas ? C’est très effrayant,
non ? » Il voulait sans doute être aimable, mais de me voir ainsi assimilé à une
espèce de Faust ou de docteur Folamour me hérissa le poil ; je répondis : « Oui mais
rassurez-vous, je ne suis pas radioactif », ce qui mit fn à la conversation.
Mais la vérité vraie est que pour la majorité de nos contemporains, nous sommes en
effet des docteurs Folamour en puissance, maîtres de forces terrifantes, mystérieux
et inquiétants apprentis sorciers potentiellement cataclysmiques !
Quand j’étais étudiant dans les années 1970, on ne s’interrogeait pas trop sur le bien-
1fondé de la science : la science soulageait les peines de l’humanité ! Tout cela a bien
changé or, nous autres scientifques pratiquants, sommes généralement immergés
dans notre pratique, « le nez dans le guidon », et nous sommes tout surpris, voire
légèrement désemparés, quand on nous demande des comptes sur notre activité,
un peu comme le violoniste à qui l’on demanderait après une journée à faire des
gammes : « Mais, à quoi ça sert, un violon ? » La pratique scientifque est en effet
lourdement technique : expérimentateur, on passera des heures à chasser la
microfuite du bâti à ultravide ou à optimiser le rapport signal sur bruit dans telle ou telle
confguration, ou bien, théoricien, on s’acharnera à trouver le moyen de résoudre
tel problème moyennant l’usage de techniques mathématiques subtiles, de lourdes
simulations sur ordinateur, ainsi que d’approximations judicieuses. L’activité de
1 Encore une anecdote, emblématique celle-ci de la relation à la science d’une génération devenue
adulte juste après la fn de la deuxième guerre mondiale : ma mère qui n’était pas du tout
scientifque et qui trouvait que les scientifques étaient des gens fort ennuyeux, dépourvus de la
moindre conversation digne de ce nom, a néanmoins apprécié à sa juste mesure le remplacement
de sa vieille lessiveuse par une machine à laver électrique.2 Quelle est cette science que je pratique ?
recherche scientifque tend à mobiliser ainsi toutes les ressources intellectuelles de
ceux qui s’y consacrent et ils n’ont souvent guère le temps, la disponibilité ou le goût
pour penser à autre chose.
Or, si la réfexion sur ce qu’est la science est ancienne, complexe, traversée de polé -
miques, les scientifques pratiquants, eux, tout à leur pratique, ont longtemps pu se
2 3passer de se poser trop de questions : c’est que la science s’identifait au progrès ,
elle était son moteur, son incarnation, son moyen, peu importe. La stupéfante évo -
lution de nos conditions de vie en, disons, deux siècles, est restée longtemps un
argument suffsant, en tout cas largement dominant, pour justifer notre activité ;
emais depuis, mettons, le dernier quart du xx siècle, ce n’est plus le cas : confrontée
à des critiques et à des questionnements nouveaux, renforcés, la science doit, pour
continuer à exister, expliquer ce qu’elle fait et pourquoi. Afn d’être en mesure de
le faire, les scientifques doivent lever le nez du guidon, regarder le paysage autour
d’eux et se poser la question : « Quelle est cette science que je pratique ? » Il n’est
donc sans doute pas inutile d’inclure cette question, et d’autres apparentées, dans les
cursus scientifques, à l’université et ailleurs.
C’est, cependant, sans doute plus facile à dire qu’à faire : cett

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