Faut-il avoir peur de 2030 ?
200 pages
Français

Faut-il avoir peur de 2030 ? , livre ebook

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200 pages
Français

Description

Les crises que nous traversons nous lancent des piques de plus en plus douloureuses, car de plus en plus nombreuses. Demain l'échiquier des puissances sera bouleversé, car émergeront celles qui auront su anticiper : les nations européennes ne semblent pas appartenir à cette catégorie. Des chambardements majeurs devraient intervenir autour de l'année 2030. Nous avons encore le temps de réagir pour laisser aux générations futures les moyens de résister pour ne pas subir le chaos qui s'annonce.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2014
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336340142
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

d
Aaîn Oudotde Daînvîe
Faut-î avoîr peur de 2030 ?
DIPLOMATIE ET STRATÉGIE
Faut-il avoir peur de 2030 ?
« Diplomatie et stratégie » Collection dirigée par Emmanuel Caulier Dernières parutions Lambert ISSAKA,La grande chute, 2014. Abdul Naim ASAS,Les enjeux stratégiques de l’Afghanistan, 2013. Guy SALLAT,Décider en stratège. La voie de la performance, 2013. Arnaud MAILHOS,Les travailleurs birmans dans le nord de la Thaïlande. Géopolitique d’un pays clandestin, 2013. Mehdi LAZAR,Espace et histoire de l’université américaine, De Bologne à Harvard, 2013. Nathalie BORDEAU (dir.),L’Intelligence Économique à l’épreuve de l’éthique, 2013. Mehdi LAZAR,Espace et histoire de l’université américaine. De Bologne à Harvard,2013. Stéphane Charles NATALE,Business à risque à Bagdad. Le retour des entreprises françaises en Irak, 2012. Arnaud MAILHOS, Nicolas MEUNIER, Juliette SIMONIN,La vague noire en Israël. L’ultra-religiosité menace-t-elle l’Etat hébreux ?,2012. Naim Abdul ASAS,Analyse de la représentation afghane, 2012.Medhi LAZAR,Délocalisation des campus universitaires et globalisation de l'enseignement supérieur. Le cas du Qatar,2012.Alexandre HENRY,La privatisation de la sécurité. Logiques d’intrusion des sociétés militaires privées, 2011. Fazil ZEYLANOV,Le conflit du Haut-Karabakh, une paix juste ou une guerre inévitable : une approche historique, géopolitique et juridique, 2011. Philippe DEPRÉDURAND,L’Union européenne et la mer, ou les limbes d’une puissance maritime, 2011.Marie-Charlotte BURNET, Sarah Dubreil, Anaïs Mirval, Laura Pajot MORICHEAU,La Gestion des fleuves dans la stratégie d’expansion régionale de la Chine, 2011. Valériane ÉTÉ, Clémentine LEPAIS et Samantha VACHEZ, Géopolitique des technologies de l’information et de la
Alain OUDOT DE DAINVILLEFaut-il avoir peur de 2030 ?
© L’Harmattan, ʹͲͳͶ ͷ-͹, rue de l’École-Polytechnique ; ͹ͷͲͲͷ Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanͳ@wanadoo.fr ISBN : ͻ͹ͺ-ʹ-͵Ͷ͵-Ͳʹͻͳ͸-Ͳ EAN : ͻ͹ͺʹ͵Ͷ͵Ͳʹͻͳ͸Ͳ
 L’année 2008 marque une inflexion dans l’histoire du monde. Pour la première fois depuis près de deux siècles et l’avènement de la révolution industrielle, la croissance mondiale de l’économie est tirée par les pays en développement. Pour la première fois la population urbaine dépasse celle des campagnes, comme l’analyse le cabinet Mac Kinsey en avril 2013. C’est aussi l’année du début d’une crise qui va accentuer le développement des pays émergents.  2008 est également une année charnière pour les orientations stratégiques françaises, comme 1989 en Allemagne et en Europe avec la chute du mur de Berlin, ou encore 2001 aux Etats-Unis après l’attentat contre les tours du World Trade center. Un an plus tard, alors que le monde se débat dans une grave crise économique, la France va publier un nouveau Livre blanc stratégique, rédigé dès le début du mandat du Président Sarkozy. Il choisit de rejoindre le commandement militaire intégré de l’OTAN, dont le général De Gaulle avait retiré la France plus de quarante ans auparavant, et, alors qu’elle avait plutôt l’habitude d’en fermer sous la Cinquième République, d’ouvrir une base militaire au milieu des dunes ocres de l’Emirat d’Abu Dhabi, bien loin des vertes collines de sa ligne bleue des Vosges.  Dans son discours prononcé à l’Ecole militaire pour annoncer la réintégration de la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN, le Président de la République française déclarait au début de cette année 2009 que « Notre réflexion stratégique ne pouvait rester figée dans un monde où les conditions de notre sécurité ont radicalement changé». En mai 2009 venu inaugurer la base française dans la chaleur d’Abu Dhabi, il insiste devant les militaires présents pour l’occasion, sur ce nécessaire renouvellement de la pensée stratégique, alors que l’évènement qu’il préside marque une coupure
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dans notre vision traditionnelle, plus naturellement orientée vers les riches plaines de l’Europe centrale et balkanique que vers les rivages désertiques du Golfe. Ces deux décisions lourdes de conséquences marquent le virage de 2009, fin d’une ère, ou plutôt début d’une nouvelle, le doute n’est guère permis.  Le président fondateur de la Cinquième République, Charles De Gaulle, pensait que « la stratégie est de la compétence du gouvernement et du haut commandement des forces armées » ; il parlait de stratégie que l’on qualifierait aujourd’hui de militaire. La réflexion ne doit pas être confisquée par les uns ou les autres : gouvernements, fonctionnaires et états-majors doivent unir leurs efforts pour coordonner les analyses. La France ne manque pas d’éminents spécialistes, capables de tirer des conclusions pertinentes des évènements qui se produisent sur le globe et de faire preuve du courage intellectuel nécessaire pour défendre l’originalité de leur pensée. Politiques et militaires doivent s’épauler pour tenter d’appréhender les vulnérabilités de ce monde nouveau qui balaie toutes les idées reçues de l’expérience, change nos repères, car il ne ressemble à aucun autre, et bouleverse le besoin de forces armées que nous éprouvions traditionnellement.  Aujourd’hui les Français n’aspirent qu’à la sécurité, un attentat est vécu avec douleur, une explosion industrielle mal supportée, un ouragan décrié, les victimes de la route sont insupportables. Les gouvernants se voient confier des mandats par des citoyens prêts à prendre peur à la moindre occasion, peur qui conduit les dirigeants français à inscrire dans la constitution le principe de précaution. Les forces armées restent populaires, mais de moins en moins nombreux sont ceux qui comprennent leur rôle. Elles entretiennent un courant de sympathie grâce au soutien apporté au peuple dans les missions dites de
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service public telles que l’assistance après des catastrophes naturelles, moins dans des exploits héroïques en Afghanistan, en Libye, au Mali, République Centrafricaine ou ailleurs. La Marine l’a compris avant la Terre et l’Air : elle reste très attachée à son rôle national, à ses missions de sauvetage et de police pour permettre d’expliquer ses responsabilités en matière de défense. Les autres armées longtemps collées au mur de Berlin, l’ont suivie avec du retard.  En France comme chez nos alliés traditionnels, l’emploi de la force publique se restreint. De ce côté de l’océan Atlantique, la majorité des pays occidentaux se démilitarise confiant de plus en plus l’usage des armes à feu à des intérêts privés, aux mercenaires du passé, au risque de remettre en cause l’assise même du pouvoir démocratique, puisque monnayant une fonction régalienne, celle de déléguer à ses agents le droit de donner la mort.  Le virage stratégique de 2009 et les profondes évolutions font s’interroger sur l’existence des forces armées officielles : gardent-elles encore un sens, ou faut-il suivre les partisans du désarmement qui ne croient plus aux menaces ? Si oui pour quels objectifs, avec quels moyens donc pour quelle stratégie ?
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