Géographies policières

Louise Fines

Description

Trois études de cas (les starlight tours au Canada ; les manifestations qui se sont déroulées au sommet du G8 à Gênes ; et l'intervention déployée à l'encontre des grévistes à Marikana), servent de prétexte à explorer un phénomène historique : la neutralisation des personnes indésirables. En effet, à l'aune d'un idéal démocratique, il importe de mieux saisir les critères, circonstances et facteurs qui contribuent à faire en sorte que des individus sont classés dans la catégorie « personnes indésirables ».

Sujets

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• Sociologie, société et politique
• JUSTICE
• Securite
• Armée
• Défense
• Science politique
• Sociologie
• Droit

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 janvier 2017
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782140025761
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Questions contemporaines
Louise Fines
GÉOGRAPHIES POLICIÈRESQ
Ignorance concertée et propagande ennemie
QuesQuestions conttions contemporemporainesaines
Parfois, les avenues sécuritaires, politiques, culturelles et économiques, GÉOGRAPHIES POLICIÈRES
préconisées en vue de neutraliser les personnes indésirables (des QQQ
individus et des collectivités associés, à tort ou à raison, à un risque Ignorance concertée et propagande ennemie
social ou à un danger imminent) sont de nature à causer à des groupes
de citoyens des torts considérables et, par le fait même, susceptibles
d’affecter leurs modalités d’existence dans toutes les dimensions qu’elles
comportent. Dans un tel contexte, à l’aune d’un idéal démocratique,
autant les organisations policières que les gouvernements ne peuvent
faire l’économie de ré échir aux conditions, aux discours et aux facteurs
tant organisationnels que systémiques qui prévalent lorsque les forces
de l’ordre participent à des activités en lien avec la neutralisation des
personnes indésirables. Trois études de cas (les starlight tours au Canada,
les manifestations qui se sont déroulées au sommet du G8 à Gênes et
l’intervention déployée à l’encontre des grévistes à Marikana) servent de
prétexte à explorer ce phénomène historique.
Louise Fines enseigne à l’université d’Ottawa (département de criminologie)
tout en poursuivant des recherches sur les crimes en col blanc.
Questions contemporaines
Illustration de couverture de l’auteur.
ISBN : 978-2-343-10689-2
19,50 €
GÉOGRAPHIES POLICIÈRES Louise Fines









Géographies policières

Ignorance concertée et propagande ennemie



Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland
et Jean-Paul Chagnollaud

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions
contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes
à appréhender. Le pari de la collection « Questions es » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à
tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser
autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles
pistes à la réflexion collective.


Dernières parutions

Alain RENAUD, La France, un destin, 2016.
J. Fidel CORCUERA, Antonio GASPAR, Mónica DJIAN,
Javier VICENTE et Chesús BERNAL (Coord.), Les
discours politiques. Regards croisés, 2016.
Nathalie DROAL, Emploi. Le Royaume-Uni, un modèle
pour la France ?, 2016.
Daniel ARNAUD, La Corse et l’idée républicaine.
Nouvelle édition revue et augmentée, 2016.
Francis CHOISEL, Comprendre le Gaullisme, A propos de
quelques contresens sur la pensée et l’action du général
de Gaulle, 2016.
Daniel LAGOT, Le droit international et les guerres de
notre temps, 2016
Zéphirin ROMANOVSKI, Les réseaux de migrants
haïtiano-guyanais dans l’espace américain, 2016.
Frédéric GOBERT, Le système éducatif français à l’ère des
perversions idéologiques, 2016.
Corentin BULTEZ, Zygmunt Bauman. La nouvelle question
éthique, 2016.
Nicolas TANTI-HARDOUIN, Santé et grande précarité,
L’exclusion par le soin des populations roms, 2016.
Louise Fines












Géographies policières

Ignorance concertée et propagande ennemie

































































































Du même auteur

Recherche qualitative et cyber-espace-temps : crimes en col blanc et autres
problématiques contemporaines, Les Presses de l’université du Québec,
2011.
Les crimes en col blanc. Théories, stratégies de défense et mouvements du pouvoir,
L’Harmattan, coll. « Questions contemporaines », 2011.
L’organisation des crimes en col blanc. Une gestion meurtrière, L’Harmattan,
2012.
Les crimes invisibles. Délits contemporains, dénonciation et temps de réaction,
Les Éditions Liber, 2013.
Négociations et crimes en col blanc. Immunités réciproques, L’Harmattan,
coll. « Questions contemporaines », 2013.
Irresponsabilités récurrentes des élites. Accidents fortuits et crimes en col blanc,
L’Harmattan, coll. « Questions contemporaines », 2015.
Entre sphères légales et réseaux illégaux. Le jeu de la collusion, L’Harmattan,
coll. « Questions contemporaines », 2015.
Les crimes environnementaux et l’innocence persécutriee, L’Harmattan,
coll. « Questions contemporaines », 2016.


































































© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-10689-2
EAN : 9782343106892
Sigles


APPQ : l’Association des policiers provinciaux du Québec
CEDH : La Cour européenne des droits de l’homme
GRC : Gendarmerie Royale du Canada.
ONU : Organisation des Nations Unies
SAPS : South African Police Service
SPVM : Service de police de la ville de Montréal
TRT : Tactical Response Team
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Introduction






















État policier, totalitarisme, arrestations arbitraires, usage
excessif de la force… autant de termes qui résonnent en
démocratie et contre lesquels se butent des notions parfois
abstraites : respects des droits et libertés, justice égalitaire pour
tous, éthique professionnelle… Or, d’évidence, paradoxe des
plus notoires, pour exister, la démocratie repose sur un potentiel
important de violences, d’arrestations musclées, de « meurtres
autorisés », de recours à des abus physiques systématiques dont
la torture semble la manifestation la plus convaincante, de la
part même de ceux qui sont investis d’une mission sécuritaire et
de protection du public.
De manière insidieuse, posons-nous les questions suivantes :
1à l’heure de l’affirmation des frontières , des mouvements de
2foule imprévisibles, de la criminalisation des sans-abris ,
comment s’exprime la gestion de l’autre, de l’étranger ?
Comment son exclusion du territoire est-elle susceptible de se
cristalliser ? À quel prix la symbiose entre le maintien de
l’ordre dans la société et la mobilisation de procédures et
d’outils aptes à causer du tort à autrui va-t-elle se réaliser ? La
xénophobie - la peur de l’autre, le danger réel ou présumé qu’il
représente, la crainte de perdre ses privilèges, son statut, sa
position structurelle - emprunte–t-elle le bras des forces de
l’ordre (les représentants de l’État) pour parvenir à ses fins,
entre autres, limiter l’accès au territoire national ?
Apparemment, le questionnement entrepris n’est pas superflu,
tant le droit d’asile (lequel semblait inaliénable, il y a peu de
temps), le contrôle des frontières, la libre circulation des
migrants, et par voie de conséquence, la mise en catégorie des
individus et des communautés dont ils relèvent, semblent des
3enjeux aptes à façonner les frontières et l’exclusion qui en
découle.