La logistique, une fonction opérationnelle oubliée
184 pages
Français

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La logistique, une fonction opérationnelle oubliée , livre ebook

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Description

La logistique constitue une des trois fonctions stratégiques universelles avec le commandement et le renseignement. Bien souvent absente des débats stratégiques, la logistique serait-elle une fonction opérationnelle oubliée ? Elle devient de plus en plus une fonction opérationnelle majeure, et le centre de gravité opératif, voire stratégique des opérations aujourd'hui conduites ; elle devient le lieu des efforts de rationalisation.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 63
EAN13 9782296481749
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La logistique, une fonction opérationnelle oubliée
Défense
Collection dirigée par Pierre Pascallon


Le moment n’est hélas pas venu – peut-il d’ailleurs venir ? – où la force militaire pourrait être reléguée dans le « linceul de pourpre où dorment les Dieux morts », chers à André MALRAUX .
Le monde est en effet constitué de longtemps sinon de toujours « d’Etats-Nations » dont le nombre ne cesse de progresser et progressera sans doute encore au XXIe siècle s’il faut en croire la prophétie du Père Serge BONNET : « Le XXIe siècle sera plus encore que le XXe siècle le siècle des Nations ».
Se pose à ces « Etats-Nations » le problème de leur défense, c’est-à-dire la fonction vitale d’assurer leur sécurité, leur paix, leur indépendance, l’obligation de préserver et de pérenniser les signes forts d’une identité nationale à travers les accidents de l’Histoire, à savoir : un territoire et la communauté consciente des hommes qui l’habitent. On peut convenir en effet d’appeler « politique de Défense » l’ensemble des mesures et dispositions de tous ordres prises par le Pouvoir pour assurer la sécurité et l’intégrité du territoire national dont il a la charge et, par ricochet, la paix du peuple qui y vit. Pour utiliser les termes très voisins retenus par l’ordonnance du 7 janvier 1959, la Défense « a pour objet d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire ainsi que la vie de la population ».
Cette collection entend accueillir les réflexions qui touchent le domaine de la Défense ainsi défini, domaine global, multiforme, en constante évolution, en privilégiant bien sûr le cas de la France et de l’Europe dans un contexte qui est désormais, ici aussi, de plus en plus d’emblée « mondialisé ».

Déjà parus

Pierre PASCALLON (sous la direction de), La politique de sécurité autour de la Méditerranée, lac de paix, 2005.
L’Armée de l’air. Les Armées françaises à l’aube du 21 ème siècle, Tome I, 2003.
Quelle protection du territoire national contre le terrorism e international ?, 2003.
La Marine Nationale. Les Armées françaises à l’aube du 21 ème siècle, Tome I, 2002.
Sous la direction de
Olivier KEMPF

La logistique, une fonction opérationnelle oubliée




L’Harmattan
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56934-8
EAN : 9782296569348
AVANT-PROPOS
Ce texte reprend les actes d’un colloque organisé le mardi 29 juin 2010 à l’Ecole Militaire (amphithéâtre Lacoste), par le club « Participation et Progrès », en partenariat avec :
• alliance géostratégique : premier portail de la blogosphère stratégique francophone, accessible à : www.alliancegeostrategique.org .
• RDN : Revue Défense Nationale.
• SDL : Soutien Défense Logistique, revue française de logistique de défense.
• DSI : Défense et sécurité internationale, revue mensuelle de stratégie.
• IRSEM : Institut de Recherches Stratégiques de l’Ecole Militaire.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
par
Olivier KEMPF
Maître de conférences à Sciences-po,
Président de www.alliancegeostrategique.org

La logistique constitue une des trois fonctions stratégiques universelles avec le commandement et le renseignement. Mal connue, elle est toutefois intimement associée à la manœuvre interarmes. Le développement des guerres industrielles a d’ailleurs été de pair avec son développement. Les évolutions récentes de la guerre l’amènent à développer deux grandes tendances, celle de l’internationalisation et celle de l’externalisation.

Définitions et interprétations
La logistique est couramment confondue avec le soutien. Selon la « doctrine du soutien des forces terrestres en opérations extérieures 1 », le soutien est « l’action d’aider, de réconforter, d’appuyer. Elle bénéficie à une politique, une organisation, un individu. Elle est conduite par l’État, une coalition de circonstance, les forces armées, des unités spécialisées ». Le soutien logistique est une « activité de soutien qui bénéficie aux forces armées. Elle est conduite par les moyens des forces armées ou des acteurs civils étatiques ou privés ». La logistique est « l’action générale de déplacer et maintenir (équipements). Elle bénéficie aux personnels, équipements et stocks des forces armées. Elle est conduite sous responsabilité nationale ». Par ailleurs, selon la « Doctrine du soutien interarmées des opérations 2 », « Le soutien interarmées des opérations consiste à mettre en place au profit d’une force un système pour lui fournir les moyens et les services permettant de maintenir sa capacité opérationnelle et son autonomie au niveau fixé par le commandement. La logistique constitue une partie de ce système. La logistique est l’ensemble des activités qui visent, en toutes circonstances, à :
- donner aux forces armées, au moment et à l’endroit voulus, en quantité et en qualité nécessaires, les moyens de vivre, de combattre et de se déplacer ;
- assurer la mise en place des moyens nécessaires à la prise en charge médicale et au soutien santé ;
- assurer la maintenance des matériels ».
Ainsi, à lire ces définitions, on constate deux choses : Le soutien possède une dimension large et politique, quand la logistique comporte une acception plus concrète et donc plus restreinte. La logistique est plus marquée par l’opérationnel que le soutien. Toutefois, il faut faire attention à ce dernier constat : il ne signifie pas que le soutien est « non-opérationnel » ou même qu’il ne s’exerce qu’en métropole. De même, on ne peut pas dire que le soutien est « civil » quand la logistique serait « militaire ».
La logistique demeure donc tournée vers les opérations, et elle a suivi les évolutions des deux dernières décennies. Un bref retour en arrière s’avère nécessaire pour le comprendre.

Evolution historique
À l’origine, la logistique était totalement extérieure aux armées qui vivaient « sur les campagnes ». On se souvient des représentants en mission de la Révolution, ou des cantinières. On se souvient aussi que cette sous-traitance au secteur privé ne donna pas satisfaction, puisque Napoléon créa le Train en 1806 à Ostérode 3 pour ne plus avoir à dépendre « de ces fripons et de ces coquins ». Le XIX e siècle puis le XX e siècle sont l’histoire de l’organisation de la logistique, indispensable dans la mise en place des guerres industrielles puis guerres totales qui s’y déroulent : qu’il s’agisse de l’usage du train (1870), de la révolution automobile (Première Guerre mondiale : taxis de la Marne et Voie sacrée), ou de la grande manœuvre logistique américaine (Eisenhower, débarquement en Normandie, base 901), les fonctions logistiques se développent sans cesse avec la création de fonctions spécialisées, qu’il s’agisse de l’arme du Train, du service des Essences ou de l’arme du Matériel. La guerre froide qui prépare un engagement conventionnel de grande ampleur sur le territoire européen a d’incontestables dimensions logistiques : il s’agit de préparer le premier affrontement en Allemagne, et d’organiser l’acheminement des renforts américains. Cette organisation du temps de paix, dans une zone déterminée, marque durablement les organisations des armées et des dispositifs logistiques. Cette machine est remise en cause à partir de la fin du système bipolaire. On peut discerner plusieurs traits :

• L’apprentissage d’une pratique expéditionnaire, massive et éloignée : la première guerre du Golfe, les opérations de l’ONU puis de l’OTAN dans les Balkans, l’intervention en Côte d’Ivoire puis celle en Afghanistan mobilisent des milliers d’hommes, dans des environnements toujours plus adverses et à des distances toujours plus lointaines.
• La dispersion, puisque la logistique de corps expéditionnaire génère, dans la durée, autant de flux log

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