La politique militaire africaine de la France

Patrice Emery Bakong

Description

La politique militaire africaine de la France est en évolution. Cet ouvrage se propose d'en examiner les causes. Il part des réponses jusqu'ici proposées pour apporter un éclairage nouveau au sujet des forces et dynamiques à la base de cette transformation. Contrairement à la littérature existante qui a beaucoup privilégié les causes matérialistes et utilitaristes, il propose une perspective inspirée des approches cognitives et axée sur le processus d'apprentissage.

Sujets

• Défense
• Armée
• Securite
• Politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 novembre 2012
• Nombre de lectures: 34
• EAN13: 9782296987104
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen
et
François Manga-Akoa

Déjà parus

Simon-Florent MOUNYEMB-TENWO, Une belle page de l’histoire des Lôg Bakôp, Psychanalyse d’un peuple , 2012.
Francis Michel MBADINGA, Ce que le Gabon doit savoir pour entrer dans sa destinée prophétique , 2012.
Marcel YABILI, Le géant d’Afrique, le géant d’Asie. Histoire d’un combat méconnu , 2012.
Victor Prudent TOPANOU, Boni Yayi ou le grand malentendu. Le quatrième président du renouveau démocratique béninois , 2012.
Pierre SARR, Quel Sénégal pour demain ? Des idées et du bon sens pour une nouvelle donne , 2012.
Mark BLAISSE, Reconstitution du complot international contre la Guinée-Equatoriale. Riche, trahi et oublié , 2012.
Fulbert Sassou ATTISSO, Le Togo sous la dynastie des Gnassingbé , 2012.
Nathanaël ALEYETI KABWA, Bâtir le Congo , 2012.
Zachée BETCHE, L’invention de l’homme noir. Une critique de la modernité , 2012.
Florent SENE, Raids dans la Sahara central (Tchad, Libye, 1941-1987 ), 2012.
Armand TENESSO, L’Afrique dans un maelstrom , 2012.
François MONGUMU EBOUTA, Omar Bongo Ondimba, le secret d’un pouvoir pacificateur, 2012.
Patrick ATOUDA BELAYA, Cinquante ans après les indépendances, quel héritage pour la jeunesse africaine ?, 2012
Ernest Nguong MOUSSAVOU, Françafrique. Ces monstres qui nous gouvernent , 2012.
Nguila MOUNGOUNGA-NKOMBO, Mon combat politique (entretiens avec Jean Saturnin Boungou), 2011.
Gaston M’BEMBA-NDOUMBA, L’école d’expression française en Afrique , 2011.
Erick Césaire QUENUM et OSWALD PADONOU, Le Bénin et les opérations de paix. Pour une capitalisation des expériences , 2011.
Titre
Patrice Emery Bakong






La politique militaire africaine de la France

Forces sociales et changements récents







L ’ H ARMATTAN
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.har [e-mail]
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ISBN : 978-2-296-98710-4
EAN : 9782296987104
Dédicace

À mes mères,
Cécile Ngo Banag et Antoinette Matha,
Pour leur éternel amour
Remerciements
Je les adresse à tous ceux qui, nombreux, m’ont aidé à réfléchir aux questions développées dans ce livre, que ce soit au cours de conversations amicales ou lors d’entretiens dirigés. Je pense tout particulièrement à mes professeurs Frédéric Mérand et Mamoudou Gazibo, à Emmanuel Cattier et Annie Faure de l’association Survie , aux députés Noel Mamère et Pierre Brana, au Lieutenant Beyvin ainsi qu’au colonel Jacques Hogard.
Mes remerciements vont également à mes amis qui, sans jamais discontinuer m’ont continuellement soutenus et encouragé dans ce projet. Spécialement à Élisabeth Ricard, Djallil Lounnas, Jérémie Gomand, Landry Signé, Afshin Hojati et Aude-Claire Fourot avec qui j’ai eu des discussions éclairantes au sujet de la France, de l’Afrique et de la politique africaine de la France.
Enfin, je remercie Marie-Thérèse Miningou, Maurice Takam et Émile Kazé qui m’ont assisté dans les tâches ingrates de relecture et de correction.
Abstract
France’s military policy in Africa is changing. It is henceforth difficult to contest the factual truth of this statement. This change is firstly observed in discourse where there is increasing reference to old, out-dated practices as well as the recognition that what was politically possible and acceptable twenty years ago is no longer today. This process of change is found secondly in the modification of action tools as well as the way and at which level these tools are implemented.
Using these reflections as a starting point, the current study proposes to examine the factors at the root of this evolution. In referring to hypotheses put forth in the past, this study will shed new light on the struggles and dynamics at the base of these predicted or observed changes. Unlike existing literature which has, until now, favoured material and utilitarian approaches to explain the transformations already undertaken and promised in African military politics, this study will suggest a perspective inspired by cognitive approaches and centered on policy learning. Thus, rather than seeing these reforms as the exclusive result of structural or systematic changes which occurred in the economic, social or international environment of the States, our analysis will emphasize that this transformation was mainly an adaptation made following lessons learned over the course of previous experiences.
This analysis is founded on the Advocacy Coalition Framework. Developed by Sabatier and Jenkins-Smith, the Advocacy Coalition Framework focuses on the interaction of advocacy coalitions, each composed of actors from various governmental and private organizations who both share a set of normative and causal beliefs and engage in a non-trivial degree of co-ordinated activity over time in order to transform the elements of their beliefs system into public policy.

Keywords ; Africa ; France ; Rwanda ; Military Policy ; Policy learning ; Survie
Introduction Générale
La fin de la guerre froide et du système bipolaire à la fin des années quatre-vingts ont été sur le plan politique une période de grande agitation. La chute du Mur de Berlin et les événements qui ont suivi ont en effet été célébrés comme le début d’une ère nouvelle fondée sur la paix, l’économie de marché et la démocratie. La disparition de l’Union soviétique et le triomphe des valeurs démocratiques ont dans un premier temps été l’occasion d’un relâchement des grandes luttes entre puissances rivales. Le climat général occasionné par la dissipation de la logique des blocs a dans un second temps favorisé l’émergence d’un nouvel ordre mondial basé sur la confiance dans le droit et l’établissement de nouveaux rapports entre États. Cette tendance qui se dessine au niveau global affecte les relations franco-africaines au même titre.
Jusqu’à la fin des années quatre-vingts, les commentateurs ont en effet décrit la relation franco-africaine comme établie sur des rapports d’exclusivité, de stabilité et de continuité 1 . Des indépendances à la Guerre froide, cette relation a traversé sans coup férir toutes les époques depuis sa mise en place au moment de la conquête de l’Afrique. La décolonisation n’a guère eu d’emprise sur elle. Elle est restée essentiellement lisible sous la forme d’un clientélisme traditionnellement géré de manière conservatrice et ritualisée 2 . À partir de la moitié des années 1990, elle a commencé à se fissurer alors que les gouvernements semblaient désormais déterminés à encourager des orientations de coopération novatrices.
Les déterminants de cette évolution sont nombreux et complexes de toute évidence. Jusqu’à ce jour la littérature existante a privilégié deux catégories de facteurs – conjoncturels et structurels – qui, constamment rappelés, ont selon plusieurs provoqué et accéléré le mouvement de réforme de la politique africaine de la France. Il s’agit notamment de la fin de la guerre froide et de la redistribution des forces au niveau international, de la nouvelle donne européenne, du renouvellement du personnel politique en France et en Afrique, de la multiplication des conflits armés et des difficultés économiques du continent africain.

D’après plusieurs analystes, la combinaison de cet ensemble de facteurs aurait ultimement amené la France à reconstituer sa carte géopolitique africaine.
Dans le cas de ce pays où le processus de prise de décision en matière de politique étrangère et notamment africaine a souvent été décrit comme essentiellement sinon exclusivement concentré autour du Chef de l’État, le choix des auteurs a en plus souvent été de privilégier des explications basées sur l’observation de ce qui se passait au niveau le plus élevé de la hiérarchie politique. Les auteurs ont ainsi longtemps favorisé les perspectives élitistes autrement dit top-down , lesquelles semblent davantage privilégier des schémas d’interprétation centrés sur l’intentionnalité et le volontarisme des dirigeants politiques.
Au moment où un courant impressionnant de pensée semble progressivement se développer autour de l’idée que les changements de politiques ne seraient pas une émanation exclusive des élites gouvernementales et qu’ouvrir la « boîte noire »