Voir/Montrer la guerre aujourd'hui, 1

Marie-Dominique Bidard, Caroline Blanvillain

Description

Par la une des journaux, les jeux vidéo et le cinéma, les images des guerres anciennes ou contemporaines nous sont devenues presque familières. Quelles sont les conséquences de cette proximité pour un enfant, un adolescent, un adulte ? Que signifie voir la guerre aujourd'hui et comment l'aborder quand on est photoreporter, artiste, médiateur, enseignant ? Ce volume expose des visions multiples, celles de philosophes, chercheurs, artistes, enseignants. Il propose un parcours en trois étapes : les tensions entre proximité et écart face à l'horreur de la guerre, la transmission mémorielle des expériences de la guerre et l'impact physique et corporel, des représentations de la guerre sur le spectateur.

Sujets

• The arts
• Beaux arts
• Securite
• Esthétique
• Arts
• Armée
• Défense
• Philosophie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 20 décembre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782140138478
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 12 Mo

Extrait

Voir/Montrer la guerre aujourd’hui, 1 Vision(s)

ème Ce livre est le 143 livre de la

dirigée par François Soulages & Michel Costantini Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Brésil(Biagio D’Angelo, Univ. de Brasilia),Chili (Rodrigo Zuniga, Univ. du Chile, Santiago),Corée du Sud(Hyeonsuk Kim, Chung-ang University, Séoul),Espagne(Pedro San Ginés, Univ. Granada),France(François Soulages, Univ. Paris 8),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo),Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Pázmány Péter, Egyetem),Luxembourg(Paul di Felice, Univ. de Luxembourg),Malte(Thierry Tremblay, Univ. de La Valette) Série IMAGE 14 Eric Bonnet (dir.),Esthétiques de l’écran. Lieux de l’image 18 Bernard Lamizet,L'œil qui lit. Introduction à la sémiotique de l'image 30 François Soulages & Pascal Bonafoux (codir.),Portrait anonyme 35 Pascal Martin & François Soulages (codir.),Les frontières du flou 36 Pascal Martin & François Soulages (codir.),Les frontières du flou au cinéma 40 Marie-Luce Liberge,Images & violences de l'histoire 56 François Soulages & Sandrine Le Corre (codir.),Les frontières des écrans 61 M. Rinn & N. Narváez Bruneau (codir.),L’Afrique en images 82 Stéphane Kalla Karim (dir.),Mises en scène de l’invisible. Frontières de l’image & du sens 1 83 S. Kalla Karim (dir.),Espace-temps & mémoire de l'œuvre d'art. Frontières de l'image & du sens 2 88 J. Medina, M. Mora & F. Soulages (codir.),Frontières & dictatures. Images, regards – Chili, Argentine 89 Marie-Luce Liberge (dir.),Rire, Violence, Histoire dans les images & les œuvres 105 Marion Delgoulet,La conquête de l’invisible. Aux frontières des images mentales 110 J-C Bourcart, A-L Large & F Soulages (codir.),Les frontières du visible. New York 127 François Soulages & Bruno Zorzal (codir.),Image & anonymat à l’ère du contemporain 133 Biagio D’Angelo & François Soulages (codir.),Le flou de l’image 143 C. Blanvillain & M.-D. Bidard (codir.),Voir/Montrer la guerre aujourd’hui, 1. Vision(s) 144 C. Blanvillain & C. Boutevin (codir.),Voir/Montrer la guerre aujourd’hui, 2. Visée(s) Série LITTÉRATURE 46 Michel Costantini (dir.),Sémiotique des frontières, art & littérature 70 Aniko Adam,Du vague des frontières. Espaces, littératures & langues 76 François Soulages (dir.),Malraux, le passeur de frontières 93 François Soulages (dir.),Le flou & la littérature 96 Richard Spiteri,Benjamin Péret. Travail en chantier 109 Edmond Nogacki,Plasticité de la poésie de René Char 117 Vincent Metzger,Henri Michaux. Fiction & diction 119 Biagio D’Angelo,Espace. Topographies imaginaires.Écrits parisiens 2017-8,1 120 B D’Angelo & F Soulages (codir.),Temps. Photographie & littérature.Écrits parisiens 2017-8, 2 121 Biagio D’Angelo,Espace-Temps. Proust & les créations contemporaines.Écrits parisiens 2017-8, 3 142 F. Soulages, A. Ádám & A. Radvánszky (codir.),Lire & vivre. Études sur l’expérience de la lecture Les autres titres de la Collection Eidos sont donnés à la fin de ce livre

Sous la direction de Caroline Blanvillain & Marie-Dominique Bidard Voir/Montrer la guerre aujourd’hui, 1 Vision(s)

Avec le soutien de :

© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-18590-3 EAN : 9782343185903

Remerciements En mars 2018 a eu lieu la manifestation scientifique et artistique « Voir/Montrer la guerre aujourd’hui » qui articulait un colloque et une exposition au sein de la Faculté d’Éducation de l’Université de Montpellier. À partir de cette manifestation, nous avons choisi d’organiser les propos des contributeurs en deux ouvrages complémentairesVoir/Montrer la guerre aujourd’hui, 1. Vision(s) etVoir/Montrer la guerre aujourd’hui, 2. Visée(s). Nous adressons tout d’abord nos plus vifs remerciements à la direction de la Faculté d’Éducation de l’Université de Montpellier et à nos collègues du LIRDEF (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Éducation et Formation), en particulier à Yves Soulé, sans leur soutien ce travail n’aurait pas pu voir le jour. Nous tenons également à remercier le FRAC/Occitanie à Montpellier, le L.A.C. (Lieu d’art contemporain) à Sigean, la Galerie Samira Cambie à Montpellier, ainsi que les artistes Taysir Batniji, Thibault Brunet, Hamid Maghraoui, pour les autorisations de reproduction de leurs œuvres. Nous présentons aussi nos remerciements à la maison d’édition Les Arènes/L’Iconoclaste pour les droits de reproduction. Tout particulièrement, nous tenons à exprimer notre gratitude au photoreporter Laurent Van der Stockt pour les autorisations de reproduction de ses œuvres. Nous témoignons aussi notre reconnaissance à François Soulages pour son soutien et à RETiiNA.International. Merci enfin à Bénédicte Pouilleux pour son aide dans la réalisation de ces ouvrages.

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Introduction Retraits & exhibitions, à bras le corps ème Au XXI siècle, la guerre serait là-bas et ici, partout et tout le temps. Certes elle diffère aujourd’hui quelque peu de celle d’hier, seulement la guerre reste la guerre : conflits, peurs, tortures, morts,etc. Ce qui change vraiment c’est la multiplication des discours mais surtout celle des images de guerre. Il est nécessaire que ces discours que proposent les images de guerre comme matériaux, documents et supports d’expression spécifiques soient étudiés et soumis au regard des disciplines contributoires – arts, littérature, histoire, philosophie – dans une perspective esthétique, mémorielle, artistique et éducative, résolument citoyenne. Tous, adultes et enfants, devenons familiers avec des images de la guerre par les unes des journaux, les sites Internet, les jeux vidéo, les livres illustrés, les réseaux sociaux,etc. Quelles sont les conséquences de cette proximité ? Sommes-nous en mesure de voir la guerre et de savoir la montrer ? Dans cet ouvrage, nous choisissons donc de nous interroger sur les images contemporaines de la/des guerre(s), au sens large, dans une dynamique de réflexion pluridisciplinaire et interdisciplinaire. Les rapports que les images et les hommes entretiennent avec la guerre sont explorés. En particulier les questions du sujet, de la création, de la production, de la diffusion, de la réception et de l’éducation sont travaillées dans la tension entre retraits et exhibitions des images de guerre. En effet que signifie voir la guerre aujourd’hui ? Être témoin, y assister, ce qui implique d’être physiquement présent dans un espace

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où la guerre a lieu : le reporter, l’anonyme, l’artiste parfois,etcêtre. ; créateur, ce qui implique de construire une œuvre : le photographe, l’artiste, l’illustrateur,etc. ; être médiateur, ce qui implique de transmettre mais aussi de sélectionner, voire de censurer : l’agence de presse, le galeriste, l’institution culturelle, l’éditeur, l’enseignant,etc. ; être spectateur, ce qui implique d’être confronté aux représentations : le récepteur, le regardeur, le lecteur, le citoyen, l’élève, l’enfant,etc. Il s’agit également de nous demander quelle est la nature de cette expérience de la guerre comme expérience du regard, du monde, de la signification de ce qui nous est donné à voir ou non. Les artistes construisent des œuvres questionnant la guerre. Comment, pourquoi se sont-ils saisis de ces images ? Quelle distance/proximité, réalité/ fiction, appréhension/rejet ces œuvres impliquent-elles chez le regardeur et tout particulièrement l’élève ou l’étudiant ? Aujourd’hui, quelle est la spécificité du regard de l’artiste sur les images de la guerre, sur la guerre elle-même ? Les questions sont vastes, les champs infinis, certes des 1 ouvrages ont précédemment investigué ces espaces éminemment 2 politiques . La guerre perdure dans l’actualité du monde, un livre ou deux permettrait-il de mieux comprendre comment voir et montrer la guerre aujourd’hui ? Néanmoins s’interroger à bras le corps, se déplacer dans le temps et l’espace, dans les disciplines et les univers, donne l’occasion de cerner au fil des chapitres, cet état de guerre, difficile à dire, à lire, à voir et pourtant nécessaire à appréhender car logé au cœur de notre humanité. Nous avons choisi d’articuler les propos des contributeurs en deux ouvrages complémentairesVoir/Montrer la guerre aujourd’hui, 1. 3 Vision(s) etVoir/Montrer la guerre aujourd’hui, 2. Visée(s). Le présent ouvrage propose des visions multiples, celles de chercheurs, artistes, enseignants. Ils s’appuient sur une réalité tangible mais difficile à appréhender, comme ils tentent parfois de rendre présent ce qui ne s’offre pourtant pas à la vue. Tandis que le second porte davantage sur les images médiatiques de la guerre, tout en interrogeant leurs usages et compréhensions possibles pour des publics variés. Ces deux 1 . Voir l’état de l’art, Christine Boutevin, « Introduction », dans C. Blanvillain & Ch. Boutevin (co-dir.),Voir/Montrer la guerre aujourd’hui, 2. Visée(s), Paris, L’Harmattan, 2019. 2 . Dominique Baqué,Pour un nouvel art politique. De l’art contemporain au documentaire, Paris, Flammarion, 2004. 3 . Caroline Blanvillain & Christine Boutevin (co-dir.),Voir/Montrer la guerre aujourd’hui, 2. Visée(s), Paris, L’Harmattan, 2019.

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volumes sont reliés par des images, présentées en première de couverture : celles du reportageLa bataille de Mossoul, octobre 2016 à juillet 2017 du photoreporter Laurent Van der Stockt. Les photographies choisies montrent les situations inimaginables et pourtant réelles dans lesquelles la guerre plonge l’homme et en particulier l’enfant. Comment non seulement voir et montrer mais également comprendre la guerre ? Le présent volume propose un parcours en trois étapes : les tensions entre proximité et écart face à l’horreur de la guerre, la transmission mémorielle des expériences de la guerre et l’impact physique, corporel des représentations de la guerre sur le spectateur. Le chercheurSébastien Galland,spécialiste du sublime et des esthétiques négatives, examine finement de l’œuvre de l’artiste photographe Kai Wiedenhöfer. Ce chapitre invite à ne pas renoncer aux affects qui constituent notre humanité et à prendre la mesure de l’écart pour voir et montrer la guerre. Le devoir de mémoire est développé dans le cadre de la représentation expographique de la guerre par le chercheur Nathanaël Wadbled, spécialiste des médiations muséales. Entre possibilité et impossibilité de la représentation de l’horreur, il problématise les contradictions liées à la réflexion historienne et à l’imagination empathique. Dans une esthétique réaliste, l’enseignant- chercheur en arts plastiquesBruno Elisabethdéveloppe et présente un projet photographique documentaire, un voyage qui lui aussi travaille l’écart et retrace un chemin mémoriel, cette fois-ci à partir d’une création contemporaine portant son regard sur le débarquement des troupes alliées, sur le sol français, en 1945. Face à de telles créations et aux mises en scène de la guerre par les musées et les créateurs, on ne peut que se demander comment enseigner aujourd’hui à voir la/les guerre(s) à de jeunes enfants ou à des adolescents. On a là un sujet délicat voire tabou que les enseignantes-chercheures en langue et littérature françaisesChristine Boutevin etGersende PlissonneauElles analysent un interrogent. corpus de quatre films-poèmes de guerre destinés aux enfants, elles soulèvent les enjeux du montage de tels courts métrages et interrogent la complexité relative à la didactisation de ces objets artistiques. La transposition du chaos de la guerre est développée dans les deux chapitres suivants. D’un côté,Van Haesebroeck Élise ,

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enseignante-chercheure en études théâtrales, aborde une pièce chorégraphique d’Alain Platel et nous montre comment le sang, les larmes, les sons et les danses, dans un art total, pénètrent des entrailles du cheval vers celles du spectateur. Elle met en exergue se devenir-animal auquel la guerre nous contraint. De l’autre, l’artiste et enseignante en arts plastiques,Marie-Dominique Bidard,nous livre également son expérience de rencontre avec un lieu investi par l’artiste Dado et théorise une figure chaotique et grotesque. Ces expériences de spectatrices nous permettent de penser la guerre avec le corps, du côté du producteur comme du spectateur. Enfin, Emmanuel Latreille, directeur du Fonds régional d’art contemporain Occitanie Montpellier, porte un regard plus polémique sur la vision de la guerre à partir de certaines œuvres de la collection qu’il dirige. Il insiste lui aussi sur la matérialité des œuvres, leur incarnation. De ces textes et de ces regards, au-delà des subjectivités, objectivités, cadres, carcans parfois, émanent une diversité, qui invite à une compréhension humaine, nous rassurant sur les capacités de l’homme à créer la paix par-delà les frontières. Caroline Blanvillain

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