49
pages
Français
Ebooks
2015
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Ebook
2015
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Publié par
Date de parution
10 septembre 2015
Nombre de lectures
17
EAN13
9782359300901
Langue
Français
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Date de parution
10 septembre 2015
Nombre de lectures
17
EAN13
9782359300901
Langue
Français
Collection
• MISE AU POINT •
Les nouveaux défis de l’éducation
Rénover l’éducation, transformer la société
Jean GREGOIRE
Anas JABALLAH
El Yamine SOUM
Les nouveaux défis de l’éducation - Droits réservés.
ISBN : 978 -2 -35930 -090-1
®SARL Les points sur les i éditions
16 Boulevard Saint-Germain
75 005 Paris
Tel : 01 60 34 42 70 – Fax : 09 58 00 28 67
www.i– editions.com
Droits de traduction et reproduction pour tous pays. Toute reproduction même partielle de cet ouvrage est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les copies par quelque procédé que ce soit constituent une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection littéraire.
Sommaire
REMERCIEMENTS
AVANT PROPOS
C ONJUGUER PROGRES ET EDUCATION
N OTRE DEMARCHE
I. EDUCATION ET EVOLUTION DE LA PARENTALITE
L A PARENTALITE OU LE PROLONGEMENT DES INEGALITES
L E RAPPORT A L’ECOLE ET A L’AUTORITE
L A DISTANCE SOCIOCULTURELLE A L’ECOLE
L E DEFICIT DE CODES SOCIOCULTURELS
L E GENRE EN QUESTION
U NE DISTANCE PLUTOT QU’UN ELOIGNEMENT
II. MUTATIONS INSTITUTIONNELLES ET CULTURELLES
L ES EVOLUTIONS CONSTATEES
L ’ECOLE EN DECLIN : UN DISCOURS OU UNE REALITE ?
III. UN PROJET EDUCATIF, UN CHOIX DE SOCIETE
A PPRENDRE A MARCHER SUR SES DEUX JAMBES
O UVRIR L’ECOLE ET ELARGIR SES USAGES
D ECLOISONNER LES SAVOIRS ET DEVELOPPER L’ESPRIT CRITIQUE
U TILISER LES MEDIAS POUR DIFFUSER LES SAVOIRS
E LEVER LE DROIT A LA FORMATION CONTINUE AU RANG DE NORME
U N PROJET EDUCATIF DEMOCRATIQUE, HUMANISTE ET OUVERT
IV. UNE ECOLE ANCREE DANS LE MONDE ACTUEL
C ONSTRUIRE AUJOURD’HUI L’ECOLE DE DEMAIN
P RESERVER L’ECOLE SANS L’ISOLER DE LA SOCIETE
CONCLUSION
L ’EDUCATION PEUT BEAUCOUP
D EMOCRATISER LE SAVOIR EST UNE PRIORITE ACTUELLE
L ’OUVERTURE COMME REMEDE ?
S IFFLER LA FIN DE LA RECREATION
« On peut, après tout, vivre sans le je-ne-sais-quoi, comme on peut vivre sans philosophie, sans musique, sans joie et sans amour. Mais pas si bien.»
Vladimir Jankélévitch
A nos parents, à nos professeurs et à tous ceux qui ont contribué et contribuent encore chaque jour à enrichir nos esprits et nos quotidiens.
Remerciements
Cet ouvrage est le fruit du travail de nombreuses personnes qui ont apporté leur concours direct ou indirect à ce projet.
Nous tenons à remercier Elyamine Settoul qui a contribué à l’enquête de terrain à Mantes-la-Jolie, ainsi que Naima M’faddel pour ses conseils avisés. Nous remercions également Rachida Assila, Anne-Marie Engler, Marcel Ferréol, Jean-Edouard Ferrier, Alice Joubay, Zakia Razani, Barbara Romagnan et Ouassila Soum pour leurs remarques et leurs suggestions.
Nous témoignons plus largement notre gratitude envers les nombreuses personnes qui ont non seulement effectué un minutieux travail de relecture mais aussi enrichi nos propositions par leurs idées et leurs références.
Enfin, nous remercions d’avance nos lecteurs de leur intérêt pour cet ouvrage dont l’ambition est de les amener à s’interroger sur la place, actuelle et future, de l’éducation dans notre société. Plutôt qu’une molle approbation, nous souhaitons que la lecture de cet ouvrage suscite en eux la volonté ferme de s’emparer du débat public et de défendre leurs idées et leurs propositions.
Avant propos
Conjuguer progrès et éducation
Le projet éducatif d’une Nation est indissociable de son projet de société : lorsque l’un faillit, l’autre succombe ; quand le premier est couronné de succès, le second est en bonne voie pour l’imiter. Ainsi, la confiance dans un modèle éducatif va de pair avec la croyance en la possibilité du progrès.
Or, notre projet éducatif et notre modèle de société sont les sujets de vives critiques. « C’était mieux hier et ce sera pire demain » : cette formule lapidaire caractérise relativement bien un sentiment qui se répand de plus en plus en France et plus largement dans les sociétés occidentales. Pourtant, cette idée s’oppose de manière frontale à l’idée de progrès qui a structuré la pensée occidentale à partir des XVI e et XVII e siècles et qui consistait à « croire à l’infériorité du passé par rapport au présent et à l’avenir » 1 . Les conséquences de la colonisation et les deux guerres meurtrières du XX e siècle ont contribué à entamer sérieusement la croyance dans l’accomplissement nécessaire du progrès et la période contemporaine ajoute à ce doute une angoisse réelle quant au futur de l’humanité. On ne parle plus d’accidents dans la marche inéluctable du progrès mais d’une impasse, voire d’une décadence, momentanée ou irrémédiable.
En dépit des doutes et des critiques dont elle est l’objet, la croyance dans le progrès continue néanmoins d’animer de nombreuses personnes et se trouve régulièrement sollicitée par les hommes politiques. Ainsi le 16 octobre 2011, à l’issue des primaires citoyennes et le soir de sa désignation comme candidat à l’élection présidentielle française de 2012, François Hollande faisait du progrès une notion centrale de son discours : « C’est le rêve français que je veux réenchanter, celui qui a permis à des générations durant toute la République de croire à l’égalité et au progrès. (…) J’ai vu les souffrances durant ces derniers mois de trop de nos compatriotes. (…) Mais j’ai également perçu les inquiétudes qui entourent notre avenir commun : les désordres de la finance, les excès de la mondialisation, les insuffisances de l’Europe et les atteintes multiples à notre environnement. Je veux donner à notre Nation, à ce grand pays qu’est la France, confiance, qu’elle peut, qu’elle doit retrouver un projet qui lui donnera tout son sens et qui permettra de nouveau d’avancer. ». Attestant la croyance dans la possibilité du progrès, cette déclaration prend pourtant acte d’une panne provisoire de celui-ci.
Le savoir comme moteur du progrès
Il peut sembler a priori paradoxal de solliciter une notion telle que le progrès au moment même où l’on stigmatise son échec. Cependant, si l’on revient aux origines de cette notion, c’est-à-dire aux débuts de la Renaissance, on constate que l’idée de progrès prend son essor au cours d’une période marquée par une crise politique, sociale, philosophique et religieuse qualifiée d’« universelle contrariété » 2 et durant laquelle, selon les mots de l’humaniste Juan Luis Vives, « Tout est guerre, tout est sédition, tout est haine » 3 . C’est donc dans ce contexte que vont se développer au XVI e siècle de nouveaux régimes du savoir. Favorisé par l’essor des techniques – en particulier l’imprimerie – un renouveau de la pensée va se diffuser au sein des universités et offrir peu à peu à l’homme l’accès à une pensée méthodique extériorisée, d’abord au moyen d’outils intellectuels tels que la « réduction en art » (« in artem redigere ») qui a ouvert la voie à une distanciation par rapport à la nature. Cette distanciation se matérialise ensuite par l’apparition d’ouvrages appelés « théâtres de machines » qui annoncent l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert en exposant de manière logique et compréhensible des sujets – y compris naturels – afin d’en étudier le fonctionnement. En prenant acte en 1603 du caractère cumulatif de la science et de la technique dans son traité « De dignitate et augmentis scientiarum », Francis Bacon 4 apporte la première conceptualisation extériorisée du progrès qu’il aborde sous son volet technique. Avec Galilée, Descartes et Newton, le XVII e siècle est marqué par l’évolution de la pensée philosophique qui va instaurer la science comme nouveau mode d’explication du monde selon une pensée profondément mécaniste qui cherche à déterminer les causes des conséquences observées. Cette évolution a pour corollaire une laïcisation de la pensée dont la querelle des Anciens et des Modernes constitue un paroxysme. Cet épisode, auquel participent notamment Charles Perrault et Fontenelle, marque une rupture épistémologique non seulement avec les Anciens mais aussi avec l’Eglise. A la même époque, Pierre Bayle 5 introduit le concept de progrès moral tandis que les économistes cl