Le soleil brillera de nouveau
103 pages
Français

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Le soleil brillera de nouveau , livre ebook

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Description

Au royaume de Malassy, le roi Charles tyrannise la population, persécutant tous ceux qui osent remettre en cause sa légitimité de souverain.

De l’autre côté de la Méditerranée, la rumeur court, souffle nouveau porté par le vent, que la véritable héritière du trône est en chemin, bien décidée à délivrer son pays.

Le soleil brillera de nouveau est le premier tome d’une saga littéraire écrite par Apolline Arnaud et Colomba Jubert. Les auteurs sont âgées d’à peine dix-sept ans et leur roman narre les doutes et les espoirs d’une jeunesse en quête d’idéal.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 octobre 2021
Nombre de lectures 10
EAN13 9782728930708
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire I. Dix-sept ans plus tard II. La lettre III. La fugue IV. Adieux et retrouvailles V. Marseille VI. Changement de cap VII. Des hauts et des bas VIII. Porto-Vecchio IX. Retrouvailles X. Découvertes XI. La force d’Éléonore XII. L’amour n’est pas si simple XIII. Désaccords XIV. Double jeu XV. Raison et sentiments XVI. Un mariage princier XVII. Résister pour vivre XVIII. Révélations XIX. Un rêve devenu réalité
Points de repère Copyright Page Cover Title Page Corps de texte
À Domitille et Églantine.
février 1885, Saint-Léger
Au loin, les douze coups de minuit avaient retenti. Tout semblait profondément endormi, même les bêtes de la forêt s’étaient tues. Deux femmes avançaient à pas rapides sur le sentier : la première portait un enfant dans les bras, la seconde ne cessait de regarder en arrière. Malgré la pleine lune, la forêt était sombre et angoissante. Débouchant sur une clairière, la femme avec le bébé s’assit sur une souche pour reprendre son souffle. Un bruissement se fit entendre et retint son attention. Elle frissonna. « Ne tardons pas, lança-t-elle, nous ne devons plus être loin. » Se redressant, son regard croisa deux yeux jaunes qui la fixaient depuis le bois. Sans détourner son regard, elle fit un signe de tête à son amie, pour lui signaler la bête. D’un même élan, elles se mirent à courir sur le chemin qui s’enfonçait entre les arbres. La mère serrait son enfant contre son sein. Elle distinguait le galop haletant – un loup certainement. Était-il seul ? Il s’arrêta un bref instant pour lancer un appel et elle entendit la meute au loin lui répondre. Les deux femmes redoublèrent d’efforts mais leurs longues robes les ralentissaient, elles se prenaient les pieds dedans, trébuchaient sur des paquets de neige.
Réveillé par les soubresauts de cette course effrénée, le bébé pleura, comme un écho aux cris de la meute. Les pas du loup se rapprochaient, et la mère courait sans regarder derrière. La pauvre femme ne pensait qu’à une chose : sauver cette enfant, sa fille unique, celle pour qui elle avait choisi de vivre ! Au prix d’un dernier effort, elles parvinrent à l’orée de la forêt, non loin d’un village. La bête s’arrêta net et rebroussa chemin, de peur sans doute de voir surgir une bande armée de fusils et de couteaux. À bout de souffle, la mère et sa dame de compagnie gagnèrent le bourg. Elles avaient réussi. Le clocher surplombait la ville, la femme reconnut Saint-Léger. Une grande paix l’enva­hit. À la faible lueur des réverbères, elle s’enfonça dans les ruelles qu’elle connaissait bien. Remise de ses frayeurs, sa dame de compagnie voulut prendre le nourisson qui s’était rendormi, pour décharger la mère, mais cette dernière refusa : elle ne pouvait détacher l’enfant de son cœur. Elles déambulaient dans les rues, silhouettes fantomatiques que la lune reflétait sur la neige, pour enfin arriver devant l’établissement qui les avait poussées à faire ce long voyage.
Au pied d’une grande porte sur laquelle se détachait en lettres sombres le mot ORPHELINAT, la mère posa la fillette dans un panier qui se trouvait là. Elle la borda avec soin et déposa un dernier baiser sur son front. Son cœur se brisa. Les yeux noyés de larmes, elle glissa dans le panier une enveloppe cachetée et s’en alla, laissant dans la nuit noire sa fille bien-aimée… livrée au destin.
Au petit matin, la religieuse chargée d’aller chercher les bouteilles qu’apportait le laitier tous les jours ne fut pas étonnée de voir la petite fille. En ces temps difficiles pour la Malassy, de nombreux enfants arrivaient chaque mois en France, fuyant leur pays meurtri. « Pauvre petite… encore une âme innocente que ce tyran aura fait fuir… »
Calant à grand-peine le cageot de lait sous son bras et le panier sous l’autre, elle s’en alla prévenir la mère supérieure de cette nouvelle arrivée. Pendant qu’elle marchait dans le couloir en direction du bureau, sœur Claire observa le bébé : c’était un joli poupon d’environ deux mois, avec quelques cheveux blonds sur le haut du crâne, les yeux bleus et la peau claire.
Dans le bureau, mère Laurence prépara un petit trousseau de vêtements secs et les donna à sœur Claire afin qu’elle puisse changer la petite. Soulevant le bébé qui s’était réveillé, la sœur découvrit dans le panier une lettre qu’elle tendit à sa supérieure avant de sortir.
Ma très chère Mère,
Je vous confie ma petite Éléonore. Elle est venue au monde il y a deux mois, le 4 décembre 1884…
La lecture terminée, mère Laurence plia soigneusement la lettre, la remit dans son enveloppe et la rangea avec précaution dans une armoire, avec les autres. Sœur Claire alla, de son côté, chercher du lait pour l’enfant avant de la déposer dans un berceau.
I. Dix-sept ans plus tard

– Éléonore ! Jeanne ! Taisez-vous une bonne fois pour toutes !
Les deux jeunes filles rougirent et firent mine de reprendre leur travail. Cela faisait maintenant une heure qu’elles peinaient sur leur explication de texte – un extrait du Cid de Pierre Corneille – et sur ce que cet auteur avait apporté de nouveau au théâtre français. Sœur Claire sourit intérieurement en reprenant les deux jeunes demoiselles. Elle leur vouait une grande affection et peinait parfois à la dissimuler. De plus, elle n’avait jamais vu une amitié aussi sincère de toute sa vie. Un mois après Éléonore, Jeanne était arrivée. Elle était plus âgée de quelques semaines seulement et on avait pris l’habitude de les surnommer « les jumelles ». Il est vrai que tout ce qu’elles avaient fait, elles l’avaient fait ensemble : leurs premiers pas, leurs premières dents, leurs bêtises, leurs punitions et surtout leur première communion dont elles gardaient un souvenir merveilleux.
Éléonore était devenue une jeune fille d’une beauté éclatante. Ses cheveux soyeux étaient fins et blonds, ses yeux d’un bleu très pâle dominaient son joli nez pointu. Jeanne était aussi brune que son amie était blonde. Elle avait les yeux marron, en amande, et un visage plus rond. Les deux filles ne se ressemblaient pas physiquement, hormis un grain de beauté sur le bas de la joue droite, qu’elles avaient semblable, et l’uniforme qu’elles portaient invariablement : une robe stricte de soie noire, rehaussée d’une ceinture en tissu d’un rouge chatoyant pour les aînées. Éléonore ramenait ses cheveux en une tresse épaisse ; Jeanne portait un chignon duquel s’échappaient quelques mèches rebelles.
Au lieu de reprendre son travail, Éléonore rêvassait en suçotant sa médaille : c’était le seul objet qu’elle portait à son arrivée et qui lui permettait de garder un lien infime avec sa famille. De temps en temps, elle jetait de petits coups d’œil discrets sur la copie de Jeanne qui n’avait pas l’air plus avancée qu’elle. Éléonore soupira et resta pensive devant ses feuilles. Pourquoi les religieuses la favorisaient-elle depuis sa plus tendre enfance ? Elle était persuadée qu’elles en savaient plus qu’elles ne le disaient sur sa naissance, sa famille, son passé. Elle ne cessait de chercher, avec la complicité de Jeanne, des informations sur ses origines. Jusqu’ici, leurs recherches avaient été vaines. Éléonore voyait bien pourtant qu’elle était différente de ses compagnes. Celles-ci savaient toutes si leurs parents étaient morts et, s’ils étaient en vie, elles recevaient régulièrement de leurs nouvelles. Jeanne, par exemple, avait été accueillie par les religieuses car sa mère était trop pauvre pour la nourrir. Elle entretenait toutefois une correspondance avec elle.
Soudain, la voix de sœur Claire s’éleva :
– Mesdemoiselles, il est maintenant temps de rendre vos copies.
Éléonore et Jeanne échangèrent un regard entendu. La mauvaise note allait leur tomber dessus et la punition avec.
Éléonore sortit de la salle et, d’un pas décidé, se dirigea vers le bureau de la mère supérieure, sa marraine :
– Ma Mère, j’ai quelque chose à vous demander.
– Je vous écoute.
– Je voudrais savoir qui je suis vraiment et d’où je viens.
– Ma chère enfant, vous êtes Éléonore Tamilot et vous êtes née le 4 décembre 1884. Nous vous avons trouvée devant notre porte, avec cette médaille autour de votre cou.
– Mais c’est bien peu comme information ! Vous devez en savoir plus ! Comment avez-vous su mon nom de famille, s’il n’est pas écrit sur ma médaille ? Vous avez vu ma mère ?
– Ma chère Éléonore, comme je viens de vous le dire et comme je vous l’ai toujours dit, vous avez été trouvée par sœur Claire un matin du mois de février 1885, avec cette médaille autour du cou.
La religieuse marqua une pause. Elle hésitait à poursuivre. Le regard suppliant d’Éléonore eut raison de ses doutes.
– Cependant, nous possédons quelques détails concernant votre naissance, il est vrai, mais qui ne peuvent vous être communiqués avant votre majorité. J’en ai fait le serment. Je vous demanderai donc maintenant de bien vouloir patienter jusqu’à votre prochain anniversaire. Je vous en ai déjà trop dit, ajouta-t-elle en se levant, signant ainsi la fin de l’entretien.
Éléonore, abasourdie par l’annonce de cette révélation prochaine tout autant qu’énervée par les atermoiements de sa marraine, sortit en claquant la porte. Mère Laurence se rassit dans son fauteuil en laissant échapper un soupir. Voyant son amie dans le couloir, Jeanne la rejoignit et sortit avec elle. Éléonore lui raconta l’entretien qu’elle venait d’avoir avec la supérieure.
– Je ne comprends pas pourquoi mère Laurence ne me dit pas toute la vérité. Chaque fois que j’essaie d’aborder le sujet, elle en change ou me demande de sortir. Je porte cette médaille, qui a un rapport avec mes parents. C’est la seule chose que je connais d’eux. Crois-tu qu’on pourrait se renseigner sur ­l’endroit où elle a été gravée ? Elle est en or, ce qui prouve que ma famille avait certains moyens.
– Éléonore, hier, j’ai surpris sœur Claire avec mère Laurence. Elles parlaient d’une orpheline « de sang royal ». Et si c’était toi ?
– Jeanne, quand on est roi ou reine, on n’abandonne pas sa fille de deux mois.
– C’est vrai, mais tu étais peut-être e

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