Le règne de l'Empereur - Tome 2 : Le camp des Ios

Florence Gindre, Thomas Gindre

Description

Le lien unissant Espa à Xénos, le skyran à son skyraff, s'est renforcé au fil des péripéties qu'ils ont affrontées ensemble. Encore éplorés par la mort de Nymphia, leur mentor, ils vont tenter d'honorer la promesse qu'ils lui ont faite : lutter contre l'Empereur Narnienn.

Pour cela, ils doivent gagner le camp des Ios où ils pourront mener à bien cette mission. Elle ne sera pas sans risque. Espa devra affronter mille dangers, accompagné de Xénos et de ses nouveaux amis.

Sujets

• Fantasy (canción de Mariah Carey)
• Fantasy

Informations

• Publié par: marathon-editions
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9791097570019
• Langue: Français

Extrait

Résumé du tome 1
 
L’Empereur Narnienn domine le monde des Hommes depuis deux cents ans. Sa soif de pouvoir est immense, il veut tout contrôler : les territoires et surtout les êtres vivants.
Au cœur des montagnes du Nord, le jeune Espa reçoit un œuf mystérieux. Xénos, un loup ailé, en éclot. C’est un skyraff et avec le jeune garçon, son skyran, ils constituent un formidable duo pour lutter contre les forces maléfiques.
 
Quelques jours plus tard, les troupes de l’Empereur, des Pavras menés par Asgareth, le skyran noir, ravagent le village d’Espa. Le jeune garçon et son skyraff ne doivent la vie sauve qu’à la conteuse, Nymphia. Elle décide de les emmener en lieu sûr, au camp des Ios.
 
Un long périple débute, durant lequel Nymphia les entraîne à maîtriser la magie et le maniement des armes.
Les trois voyageurs font face à plusieurs assauts des créatures de l’Empereur, participent au grand tournoi de Dol et affrontent les loups-garous qui deviennent des alliés lors de la grande bataille des gorges du Mircé. Espa y tue Asgareth pour venger Nymphia que le skyran noir a blessée mortellement.
Avant de pousser son dernier soupir, la conteuse apprend au jeune garçon qu’elle est sa mère et lui demande de reprendre son combat contre Narnienn.
Prologue
 
La maison se tenait à l’ouest de Virlà. Ce petit bourg, né sur les bords du Nolz, était devenu une ville marchande qui s’agrandissait sans cesse depuis une cinquantaine d’années. La bâtisse était restée jusque-là à l’écart des nouvelles habitations.
À l’intérieur, une jeune fille travaillait. Assise dans un large fauteuil, elle raccommodait un grand drap blanc. Ses cheveux blonds oscillaient à chaque coup d’aiguille qu’elle tenait de la main gauche. Ses ongles rouges contrastaient avec la blancheur du linge. C’était une Ios, une enfant issue de l’union d’une déesse et d’un mortel.
Devant elle se tenait son père, Aylim. Imposant, il portait court ses cheveux blancs et pouvait vous pétrifier d’un seul regard en posant sur vous ses yeux bleus glacés. Mais pendant qu’il discutait avec sa fille Shalyn, ses prunelles dégageaient une douce chaleur.
Elle avait grandi sans sa mère et ne connaissait rien d’elle. Son père avait prévu de lui révéler son nom d’ici quelques années. En attendant, la jeune fille faisait des suppositions. Elle savait qu’elle était une Ios et que les descendants de chaque dieu avaient les yeux et les ongles de sa couleur : jaune pour Zeus, le roi des dieux et de la foudre, bleu pour Poséidon, celui de la mer, noir pour Hadès, celui du royaume des morts, gris pour Iris, la déesse de l’air et du vent et rouge pour Sallana, celle du feu. Elle présumait donc qu’elle pouvait descendre de Sallana. Cependant, elle doutait, car ses yeux n’étaient pas rouges, mais violets. De plus, l’œil droit virait plutôt sur le rouge, le gauche sur le bleu.
 
Cette paisible scène fut interrompue par la porte ouverte à la volée. Une jeune fille s’engouffra à l’intérieur de la pièce, un sourire aux lèvres. Shalyn leva la tête de son ouvrage et fixa sa cousine. De longs cheveux bruns ondulés encadraient son visage. Même si ses yeux noisette pétillaient, elle y lut une lueur de préoccupation.
– C’est bon, j’ai tout ce qu’il nous faut, annonça-t-elle fièrement.
– Tu as récupéré tout ce dont nous avons besoin, en si peu de temps ? questionna Aylim, étonné.
– Oui, oui. Il y avait foule en ville, c’était facile pour dérober tout ça sans se faire attraper.
– Très bien, félicitations. Va les déposer dans la pièce voisine à présent, j’irai voir un peu plus tard, ajouta-t-il.
 
Shalyn, ayant terminé son reprisage, mit le drap de côté et suivit sa cousine. Elle voulait connaître la raison de l’étrange lueur dans ses yeux. Dès qu’elles furent seules, elle posa sa main sur le bras de Paulina, l’interrogeant du regard.
– Que s’est-il passé, en ville ? .
– Rien de particulier.
– Tu ne peux pas me le faire, je te connais trop bien. Je sais qu’il s’est passé quelque chose.
Pour appuyer ses propos, la jeune Ios la regarda droit dans les yeux. Ils s’illuminèrent au moment où Paulina se décida à parler :
– Lorsque j’ai dérobé la bourse, quelqu’un m’a vue. Il attendait sur le pas d’une porte et m’observait.
En voyant Shalyn s’effrayer, elle la rassura :
– Il n’a rien fait. Je lui ai souri et il n’a même pas esquissé un geste pour prévenir quelqu’un. C’était un Ios.
– Un Ios ?
– Oui, je t’assure. Il avait les yeux et les ongles bleu marine. Tu aurais vu le regard qu’il avait ! À tomber par terre. Et ses cheveux ! D’un beau blond, encore plus que les tiens. Il avait un air...
Shalyn s’esclaffa :
– Tu es complètement tombée sous son charme.
– C’est possible, sourit-elle. J’espère qu’il n’est pas seulement de passage en ville et que je vais le recroiser.
 
Elle n’eut pas le temps de s’extasier davantage. Un choc secoua la maison. Elles se précipitèrent dans la salle et virent Aylim crier « Asgareth » de colère et d’effroi. Il éleva la main et un dôme de glace se forma au-dessus de la maison.
– Il nous protégera quelques instants.
– Que se passe-t-il, Papa ?
– Asgareth, le skyran noir, nous attaque.
À ce moment, elles virent un homme faire atterrir son skyraff, cette créature ailée ressemblant à un loup. Celui-ci était aussi noir que les habits de l’homme. Ce dernier, le chevauchant toujours, se dressa face à la maison :
– Ton heure est venue, Aylim. Ici, tu n’as aucune protection et pas de moyens d’agir !
Il accompagna ses paroles d’un mouvement de la main. Une boule sombre en sortit et vint s’écraser contre le dôme. Elle le transperça, faisant fondre sa protection. Dès qu’ils reprirent leur vol, Asgareth augmenta sa fréquence de tir. À chaque passage, le skyraff lançait des faisceaux noirs qui brûlaient le dôme.
Durant ces assauts, Aylim avait pris son arc et visait leurs assaillants. Les flèches traversaient aisément l’écran glacé et quelques-unes se plantèrent dans l’animal sans qu’aucune ne lui soit fatale ou suffisamment blessante pour le faire cesser. Voyant le dôme se réduire en lambeaux, il stoppa la protection et cria aux deux filles :
– Mettez-vous à l’abri, cachez-vous !
L’attaque n’avait duré que quelques minutes et son ampleur les avait stupéfiées. Shalyn interrogea sa cousine du regard pour savoir où se cacher. Elle n’eut pas le temps de lire sa réponse qu’elle la vit s’affaisser, touchée de plein fouet par une boule sombre.
Elle ouvrit la bouche pour crier et fut projetée à terre par son père qui se jetait sur elle. Sa tête toucha rudement le sol et le noir l’envahit.
 
Quelques étoiles dansaient devant ses yeux. Elles mirent quelques instants à disparaître, Shalyn reprenait ses esprits. Le calme était revenu. Il était d’ailleurs impressionnant après le tumulte de l’attaque. La jeune fille était allongée et sentait le poids de son père. Elle remua pour qu’il bouge, en vain. Elle s’extirpa de là, se retrouva assise à ses côtés et observa. Le spectacle la désola : leur maison était en ruine, calcinée, mais, pire que tout, son père et sa cousine gisaient, atteints par les boules sombres. La vie les avait quittés.
Shalyn resta interdite, assimilant cette macabre découverte. La nouvelle était si forte, si douloureuse qu’aucune larme ne coula. Elle les regardait, le visage sec, submergée par une infinie tristesse.
Chapitre 1
 
Accoudé à une fenêtre, le jeune garçon observait le paysage qui s’offrait à ses yeux. Son regard bleu marine allait d’une montagne à l’autre dans l’aube naissante. Il avait l’habitude des montagnes, ayant vécu dans un petit village, Lara, au pied d’une autre chaîne, bien plus au nord. Elles étaient pourtant différentes. Celles-ci étaient beaucoup plus minérales, peut-être parce que la capitale des nains, Firnaglas, était construite à une plus grande altitude. La plupart des maisons étaient troglodytes et seules leurs façades sortaient de la roche conférant à la ville une allure particulière.
Espa logeait dans l’une d’entre elles, une des plus belles. Le roi des nains l’avait accueilli avec honneur, en hommage à Nymphia, la conteuse.
Le jeune garçon avait été estomaqué, sur le coup, d’apprendre qu’elle était sa mère. Néanmoins, en y réfléchissant, en songeant aux détails et actions passées, il trouvait cela logique. Sa perte en avait été d’autant plus dure. Aussi, depuis son enterrement, son visage restait sérieux, son chagrin avait éteint son rire. Lorsqu’il se retrouvait seul, la tristesse le submergeait et des larmes lui échappaient. Heureusement, son fidèle ami, son skyraff Xénos, était présent et le soutenait de son affection.
Le jour se levait. Un bruit l’arracha à sa contemplation et il se retourna. Xénos s’était réveillé et se secouait comme pour chasser les dernières bribes de sommeil. Chaque skyraff fonctionnait en duo avec son skyran qui pouvait être un elfe, un nain ou un humain. Dès leur rencontre, ils avaient su qu’ils ne formeraient plus qu’un ensemble et avaient appris à se connaître, s’apprécier et compter l’un sur l’autre.
– Déjà debout ! s’étonna Xénos en voyant le jeune garçon près de la fenêtre.
– L’aube naissante est très belle à regarder, et inspirante, répondit-il en remontant une mèche de cheveux blonds.
Le skyraff vint vers lui et donna un petit coup de tête affectueux. Espa enfouit ses mains dans sa fourrure grisée et y puisa la chaleur de son ami.
– Allez, se secoua-t-il, je vais à mon entraînement. On se retrouve en début d’après-midi, comme d’habitude.
 
Dès le lendemain de l’enterrement, Espa avait décidé de profiter quelques semaines de l’hospitalité des nains pour parfaire son entraînement et récupérer des dernières aventures. Afin d’être au meilleur de sa forme au moment de leur départ, il s’était établi un programme journalier qu’il suivait scrupuleusement.
Chaque journée commençait par un entraînement avec le maître d’armes des nains, Tanator. Le skyran avait dû s’habituer à son adversaire. Sa petite taille était