Coups Bas
289 pages
Français

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Description

Mila n’a vraiment pas eu de chance dans la vie. Abusée, manipulée et violée depuis son plus jeune âge, elle est persuadée qu’elle ne parviendra jamais à trouver le bonheur. Jusqu’au jour où elle rencontre Julien et c’est le coup de foudre.


Vrai. Irrésistible. Absolu.


Malheureusement pour nos deux tourtereaux, leur relation naissante va tourner court lorsque Mila va s’apercevoir que Julien n’est autre que le jeune homme qui l’a agressée dix ans plus tôt.
Après avoir découvert enfin toute la vérité, une histoire d’amour pourra-t-elle naître ou est-il déjà trop tard ?



AVERTISSEMENT : Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité du lecteur. Âmes sensibles s’abstenir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 février 2023
Nombre de lectures 13
EAN13 9791034821952
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Troubles intérieurs

2 – Coups bas
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lauren Khalewicz
 
 
Troubles intérieurs
2 – Coups bas
 
 
Couverture : Néro
 
 
Publié dans la Collection Enaé
 
 

 
 
© Evidence Editions  2023

 
Mot de l’éditeur
 
Evidence Editions a été créée dans le but de rendre accessible la lecture à tous, à tout âge et partout. Nous accordons une grande importance à ce que chacun puisse accéder à la littérature actuelle sans barrières de handicap. C’est pourquoi nos ouvrages sont disponibles en format papier, numérique, et pour certains en format dyslexique, braille et/ou audio.
 
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Note et avertissement de l’auteure
 
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteure ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existé, vivantes ou décédées, des événements ou des lieux, ne serait que le fruit d’une coïncidence.
 
Tous les noms de produits et marques cités dans ce livre sont des marques déposées, enregistrées, ou noms de marques de leurs propriétaires respectifs. L’auteure n’est associée à aucun produit ou vendeur dans ce livre.
 
Cet ouvrage comporte des scènes sexuelles et violentes, susceptibles de perturber les plus sensibles des lecteurs.
 
 
 
 
« Aimer, c’est bien, savoir aimer, c’est tout. »
 
François-René de Chateaubriand, écrivain français et homme politique
(1768-1848)
 
 
 
 
 
 
 
À mon mari
 
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1

Mila
 
 
 
Alors que les larmes continuaient à ruisseler en cascade le long des joues meurtries de Julien, je portai mes mains à ma bouche, à la fois profondément attristée de l’avoir giflé et, en même temps, terriblement déstabilisée par le retour si soudain de souvenirs totalement évacués depuis des années.
Non !
Ça ne pouvait pas être le même garçon. Je ne voulais pas le croire. Je m’y refusais catégoriquement. Comment était-ce seulement possible ? Comment avions-nous pu nous oublier de cette façon ? Surtout après l’horrible soirée qui nous avait opposés dix ans plus tôt.
Mon Dieu, dix ans !
Dix longues années sans se revoir. Et dire que j’avais eu un véritable coup de foudre pour ce mec !
Comment avais-je pu le sortir de mon esprit ?
Comment avais-je pu ?
Pourtant, ça me revenait à présent. C’était si évident.
Tom .
Mon père. Mon bourreau. Mon tortionnaire. Il me terrorisait tellement depuis toutes ces années avec sa jalousie maladive, son obsession qu’un autre homme ou qu’un garçon m’approche, me parle ou encore ose respirer à côté de moi que j’avais refoulé en bloc l’irrépressible attirance que Julien m’avait inspirée. Je n’avais pas eu le droit. C’était interdit. Tom m’avait conditionnée pour que la moindre sensation me terrifie. Pour qu’à la longue je n’éprouve plus rien. De manière à lui être dépendante corps et âme et qu’il puisse disposer de moi à sa guise.
Mais Julien.
Julien, lui , m’avait plu. Il m’avait plu comme aucun autre avant lui. Je m’étais laissé séduire par ses magnifiques yeux gris acier, sa mâchoire carrée et son sourire irrésistible.
Oh, mon Dieu, Julien !
Je n’arrive pas à croire que ça puisse être toi !
Que ça puisse être « vraiment » toi après toutes ces années !
Toujours silencieuse, je m’approchai imperceptiblement de lui et entrepris de contempler son visage plus en détail. Cependant, il n’y avait plus de doute possible. C’était bel et bien lui.
Le jeune garçon d’une vingtaine d’années à l’époque, si mes calculs se révélaient exacts, était devenu un magnifique trentenaire. Malgré la barbe de quelques jours qu’il arborait aujourd’hui, je n’eus aucun mal à deviner ses traits si particuliers. Ses superbes traits. Ses traits, un brin juvéniles par le passé, étaient devenus si virils avec le temps.
Si beaux.
Il me plaisait déjà énormément dix ans plus tôt.
À présent, il me rendait complètement dingue, pour peu que cela puisse être possible.
Alors que je l’observais toujours sans parvenir à croire en l’évidence, il ouvrit les yeux et tourna sa tête dans ma direction.
Je me figeai instantanément.
Son regard, lui , n’avait pas changé. Il n’avait pas changé du tout. Et force est de constater qu’il était toujours aussi envoûtant. D’un gris métallique inimitable.
— C’était toi ? C’était vraiment toi cette nuit-là ? m’enquis-je d’une voix clairement incrédule.
Pour toute réponse, Julien déglutit maladroitement en papillotant des paupières.
— Réponds-moi, Julien, je t’en prie ! J’ai besoin de savoir. J’ai besoin d’en avoir le cœur net, avouai-je sans me démonter malgré son mutisme.
Les secondes s’égrainèrent. Implacables. Mais je n’en avais cure. J’étais pendue à ses lèvres.
— Oui, finit-il par reconnaître dans un souffle sans cesser de me fixer.
Soudain, je pris une profonde inspiration. J’avais cessé de respirer en attendant sa réponse.
— Pourquoi tu m’as fait ça ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? hurlai-je, complètement hystérique, en saisissant les pans de sa chemise avec brutalité.
Ce souvenir-là venait de me revenir également. Après avoir refusé ses avances lamentables pour coucher avec moi, il avait tenté de me violer puis, sous le coup de la colère, avait voulu me frapper en brandissant cette saloperie de bouteille de vodka au-dessus de ma tête ! Il s’apprêtait à me battre à mort cette fameuse nuit parce que je m’étais refusée à lui. Juste parce que j’avais eu le malheur de lui dire non.
En réalité, sous les traits angéliques de Julien se cachait le démon. Un véritable diable capable des pires atrocités !
Mais comment avais-je pu me laisser avoir de la sorte ? Comment avais-je pu me laisser berner de cette manière ? Comment avais-je pu être aussi conne ?
Et cet abruti qui ne disait toujours rien !
— Mais réponds, putain ! repris-je en le secouant de toutes mes forces, plus véhémente que jamais.
— J’en sais rien ! J’étais bourré, bordel ! répondit-il en hurlant encore plus fort que moi, son visage à seulement quelques centimètres du mien.
Le silence s’était de nouveau installé quand je repris.
— Mais pourquoi étais-tu bourré ? Ça ne pouvait pas venir de moi comme maintenant. On… on ne se co… connaissait même pas à l’époque, bégayai-je alors que des larmes commençaient à se former au coin de mes paupières.
Avec une étrange douceur, Julien repoussa mes poignets comme pour échapper à mon contact. Il baissa également la tête pour ne plus me voir.
Mais qu’est-ce que… ?
Déjà qu’il ne voulait plus que je le touche. Maintenant, c’étaient mes prunelles braquées sur lui qui le répugnaient. À tel point qu’il ne voulait même plus affronter mon regard.
Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ?
Pourquoi avait-il bu à ce point-là alors ?
— Tu m’as plu, Mila. Tu m’as plu dès l’instant où j’ai posé les yeux sur toi à cette fichue soirée d’anniversaire. À cette époque, je buvais très régulièrement pour la raison que tu connais. Celle dont je t’ai déjà parlé. La mort brutale de mes parents dont je ne parvenais pas à faire le deuil. De plus, il faut que tu saches que si j’ai bu plus que de raison cette nuit-là c’est parce que ta beauté m’intimidait. Toi , tu m’intimidais. Je veux dire par là que tu m’attirais tellement que j’étais tout bonnement incapable de t’aborder sobre, déclara-t-il dans un souffle, la tête toujours baissée. Sans parler du fait que tu es partie très vite après que nos regards se sont croisés.
À ces mots, mon cœur s’accéléra derechef. Lui aussi m’avait intimidée et attirée.
Terriblement.
Pourtant, je n’avais eu aucune marge de manœuvre à ce moment-là, si ce n’est fuir comme la dernière des lâches devant mon attirance soudaine pour ce garçon. Ce que, d’ailleurs, je m’étais empressée de faire. Pour ma défense, je n’avais même pas quatorze ans à l’époque et j’étais coincée . Prisonnière de cette relation profondément sordide et malsaine que je vivais avec Tom. Ce salopard de Tom encore et toujours.
Maudit soit-il !
— Alors c’est à cause de moi une fois encore que tu t’es mis dans cet état ce soir-là ? Si j’avais été normale et si je ne m’étais pas enfuie comme la dernière des imbéciles, tu aurais pu m’aborder. Faire ma connaissance sans avoir besoin de…
— Non, tu te trompes, m’interrompit Julien sans appel.
— Je ne comprends pas, lâchai-je, complètement désarçonnée par sa répartie.
Soudain, il releva la tête pour me dévisager. Je déglutis maladroitement sous l’intensité de son regard.
— Avant toute chose, je voulais que tu saches que j’étais profondément désolé pour la tournure désastreuse qu’avait prise notre première rencontre par ma faute. En réalité, je n’ai jamais voulu te causer du tort. Je n’ai jamais voulu que tu te sentes contrainte de faire quoi que ce soit ou menacée par moi et…
— Tu avais trop bu. Ce n’était pas ta faute, le coupai-je à mon tour d’une voix douce.
Il plissa les yeux en serrant les mâchoires et de petites larmes réapparurent au coin de ses paupières.
Pourquoi se remettait-il à pleurer tout à coup ?
Je lui avais déjà pardonné .
— Julien, je…, commençai-je en me rapprochant de lui, le regard plein de sollicitude.
— Non, Mila, attends. N’approche pas, je t’en prie, supplia-t-il, les yeux brillants. Tu ne sais pas tout.
Piquée au vif, je m’arrêtai net en secouant la tête d’incompréhension.
Comment ça ?
— Que veux-tu dire exactement par je ne sais pas tout  ? demandai-je, suspicieuse.
Julien se remit à contracter la mâchoire comme pour retenir les larmes qui menaçaient de sortir. Je plissai les yeux

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