La lecture à portée de main
537
pages
Français
Ebooks
2014
Écrit par
Sonia Marmen
Publié par
Québec Amérique
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Ebook
2014
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Publié par
Date de parution
11 février 2014
Nombre de lectures
65
EAN13
9782764426616
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Publié par
Date de parution
11 février 2014
Nombre de lectures
65
EAN13
9782764426616
Langue
Français
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De la même auteure
Adulte
S ÉRIE LA FILLE DU PASTEUR CULLEN
Tome 3 — Le Prix de la vérité , Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2010.
Tome 2 — À l’abri du silence , Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2009.
Tome 1 , Éditions Québec Amérique, coll. Compact, 2009. Nouvelle édition regroupée, coll. Tous Continents, 2011.
La Fille du Pasteur Cullen , Éditions JCL, 2007.
S ÉRIE CŒUR DE GA Ë L
Tome 4 — La Rivière des promesses , Éditions JCL, 2005.
Tome 3 — La Terre des conquêtes , Éditions JCL, 2005.
Tome 2 — La Saison des corbeaux , Éditions JCL, 2004.
Tome 1 — La Vallée des larmes , Éditions JCL, 2003.
Jeunesse
S ÉRIE GUILLAUME RENAUD
Tome 3 — Périls en avril , Éditions de la Bagnole, coll. Gazoline, 2009.
Tome 2 — Il faut sauver Giffard ! , Éditions de la Bagnole, coll. Gazoline, 2008.
Tome 1 — Un espion dans Québec , Éditions de la Bagnole, coll. Gazoline, 2007.
Le Clan Seton
Tome 1 — Les Aubes grises
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Marmen, Sonia
Le clan Seton
Sommaire : t. 1. Les aubes grises.
ISBN 978-2-7644-2129-1 (vol. 1) (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2660-9 (vol. 1) (PDF)
ISBN 978-2-7644-2661-6 (vol. 1) (ePub)
I. Marmen, Sonia. Aubes grises. II. Titre. III. Titre : Les aubes grises.
PS8576. A743C52 2014 C843’. 6 C2013-941352-9
PS9576. A743C52 2014
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 1 e r trimestre 2014
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Projet dirigé par Marie-Noëlle Gagnon et Isabelle Longpré, éditrices
Conception graphique : Julie Villemaire
Mise en page : André Vallée — Atelier typo Jane
Révision linguistique : Sylvie Martin et Chantale Landry
En couverture :
Reflections on the Thames , Westminster, 1880 (huile sur toile)
Grimshaw, John Atkinson
Leeds Museums and Galleries (Leeds Art Gallery) U.K. / The Bridgeman Art Library
Portrait of the Artist’s Wife, Alice Terry , 1873 (huile sur toile)
Goodall, Frederick
Domaine public
Conversion au format ePub : Studio C1C4
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2014 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
SONIA MARMEN
Le Clan Seton
Tome 1 — Les Aubes grises
J’étais comme une personne qui, dans un chemin solitaire, marche escortée de la peur et de l’effroi, et qui, ayant regardé une fois autour d’elle, continue son chemin sans plus retourner la tête, parce qu’elle croit qu’un être terrible lui ferme la route par-derrière.
Samuel Taylor Coleridge, La Complainte du vieux marin
Prologue
Bridgeton, banlieue de Glasgow, début août 1836
Tu as entendu quelque chose, Tattie ?
Sa poupée de chiffon pressée contre elle, les sens en alerte, l’enfant s’assit dans son lit. L’un des battants de la fenêtre qui oscillait dans ses gonds et qui laissait une brise froide s’engouffrer dans la chambre l’avait réveillée. Dans l’obscurité, un grincement cadençait les pulsations d’un trait de lueur grise qui éclairait la couverture par intermittence.
Dans la pièce voisine, rien ne bougeait. Mais un léger ronflement rassurait Gracie sur une présence. Comme d’habitude, sa vieille gouvernante avait dû s’endormir sur son tricot. Ce qui lui indiquait que son père n’était pas encore rentré de la fonderie.
La fillette frissonnait. Les puanteurs de la cour emplissaient sa chambre. Elle remua les jambes afin de repérer son chiot sur le lit. Il ne s’y trouvait plus. Elle effleura une empreinte de chaleur lui indiquant que l’animal était couché là il y avait quelques minutes à peine. Elle tapa doucement dans les mains.
Comet ?
Le chiot ne se manifesta pas. Habituellement, il se précipitait sitôt qu’elle l’appelait. Impossible que Mrs Macdonald l’ait fait sortir de la chambre. Elle n’aimait pas qu’il mâchouille ses pelotes de laine pendant qu’elle tricotait. La laine devenait toute baveuse. C’était dégoûtant. Mais alors… Comme elle se penchait sous le lit résonna un long et douloureux miaulement, suivi d’un feulement menaçant. Lui revint à la mémoire un Comet tout excité par le chat de Mrs Wilkins perché sur l’appui de sa fenêtre au moment de se mettre au lit. Il avait voulu poursuivre le félin, mais Mrs Macdonald lui avait fermé les battants sur le museau. L’un d’eux était à présent grand ouvert…
Comet ?
Affolée, la fillette bondit hors de son lit. La poignée de l’espagnolette… Il était impossible pour le chiot de l’atteindre. Mrs Macdonald n’aurait pas bien sécurisé les battants ! Le vilain chat était certainement revenu à la fenêtre pour narguer Comet, qui n’aurait eu qu’à repousser le battant avec ses pattes et se lancer à sa poursuite.
La lune donnait du relief aux constructions dans la cour. L’enfant arrivait à distinguer les latrines ainsi que les toitures du poulailler et de l’abri du porc qu’élevait leur propriétaire, Mr Timmins. Une ombre émergea brièvement de l’obscurité pour s’y refondre un peu plus loin. La fillette tapa dans les mains.
Comet !
Sans hésiter, elle enjamba l’appui de la fenêtre et posa le pied sur l’ardoise du toit de la buanderie. En équilibre sur le faîte, elle n’eut qu’à faire quelques pas pour atteindre le mur de l’édifice voisin, contre lequel courait une gouttière de plomb. Elle s’y agrippa solidement et balança un pied dans le vide. Elle avait l’habitude. Elle avait quelques fois faussé compagnie à Mrs Macdonald de cette façon. Ses orteils tâtonnèrent le mur sous elle et trouvèrent la pièce de colombage en surplomb suffisamment large pour y prendre appui. L’autre pied trouva rapidement le linteau de pierre au-dessus de l’entrée de la buanderie. Toujours accrochée à la tuyauterie, elle chercha à l’aveuglette le muret recouvert de mousse, y posa les pieds avec précaution et s’y assit pour enfin se laisser glisser dans la boue moins d’un yard plus bas.
Plus de trace de l’ombre. Avait-elle vraiment été celle de son chiot ? Peut-être celle du chat sournois de Mrs Wilkins. Comme tout le monde, Gracie n’aimait pas Mrs Wilkins, et quand une poule disparaissait dans la basse-cour, les accusations tombaient immanquablement sur elle et ses félins. La vieille femme venait des Hébrides. On racontait que ces îles étaient habitées par des kelpies, ces fabuleux chevaux des eaux qui incitaient les enfants à les monter pour les entraîner dans les profondeurs des lochs où ils les noyaient avant de les dévorer. Il était notoire que les kelpies possédaient le pouvoir de prendre la forme humaine. Quoique Mrs Wilkins était certainement trop laide pour être l’un de ces chevaux maléfiques. Elle avait plutôt un affreux nez et le dos voûté comme les sorcières. La vieillarde vivait seule au fond de la cour, dans une petite masure qui ne devait tenir debout que grâce à sa magie. Et si personne n’osait expulser Mrs Wilkins, c’est que tout le monde avait peur d’elle.
Un sentiment de panique envahit Gracie. Est-ce que les sorcières pouvaient voler les chiots et les manger ? Une lueur vacillante jouait des ombres sur la toile qui servait de rideau devant l’unique fenêtre de l’informe demeure. Gracie s’en approcha avec précaution. Elle repoussa doucement la barrière qui donnait accès au petit lot encombré d’une multitude de vieux meubles et objets divers que la vieille femme bricolait avant de les revendre. Le mouvement de la porte actionna une clochette d’avertissement. Gracie prit peur et elle s’accroupit derrière un échafaudage de chaises. Une porte grinça et un ruban de lumière se déroula sur le sol jusque sous le nez de la fillette. Entre les barreaux de bois, Gracie surveillait Mrs Wilkins. Elle agitait sa lampe dans tous les sens pour éclairer son jardin.
— Co tha ’n sin 1 ? fit une voix grave et rauque.
Un chat émergea de l’obscurité et miaula.
— O ! Kitty ! Is tu ! Thig a stigh 2 !
Le félin frotta son pelage contre le cadre de la porte et disparut à l’intérieur. Pour s’assurer qu’il ne s’agissait que du chat, la vieille balaya une dernière fois son jardin de la lueur de sa lampe. La fillette vit ses petits yeux luire dans son visage tout ridé. Certaine qu’ils s’étaient fixés sur elle, un courant froid descendit le long de son échine. Mrs Wilkins prononça quelques paroles que la fillette ne put entendre, puis elle referma la porte, plongeant la cour dans les ténèbres.
Elle m’a jeté un sort ! Elle m’a jeté un sort !
Figée dans sa frayeur, Gracie demeurait immobile. Un chien aboya au loin, la ramenant brusquement à ses sens et à son chiot. Elle s’assura que la sorcière ne l’épiait pas par sa fenêtre. Aucun indice ne lui laissait croire que Mrs Wilkins avait volé Comet. Finalement, il pouvait fort bien être parti à l’aventure. Il était peut-être curieux comme une belette, mais il n’aurait certainement pas eu la stupide idée d’aller rôder chez la sorcière.
Forte de cette conclusion plus joyeuse, elle s’élança dans le passage qui menait à Old Dalmarnock Road et émergea quelques secondes plus tard dans la lumière dorée d’un réverbère, sur les pavés froids et humides du trottoir. Il ne restait que très peu de fenêtres éclairées dans la rue. Les gens étaient presque tous au lit. Comment savoir par où était allé Comet ? Quand retentit de nouveau l’aboiement, la fillette prit instinctivement cette direction. Un tapis de brume s’était formé et donnait par endroits l’impression de