Petite histoire de Pau , livre ebook

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Le destin de Pau est hors du commun. Il bascule une première fois lorsque, petite bourgade née vers la fin du XIe ou au début du XII e siècle, elle est promue capitale par le choix des princes de Béarn et de Navarre, au milieu du XV e siècle. L’ascension de Henri IV au trône de France ravale la ville à un rang de petite cité provinciale.

Pourtant, au XIX e siècle, Pau bénéficie d’un second coup de fortune et devient, après les années 1830- 1840, et jusqu’en 1914, une des stations climatiques et sportives les plus réputées d’Europe occidentale, ville cosmopolite avec notamment une forte colonie anglaise. Mais c’est après 1945 que Pau change radicalement de visage. La ville soutient une très forte croissance démographique, vit un bouleversement urbanistique majeur, s’équipe et se transforme en sous métropole régionale.


20140416
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Publié par

Date de parution

14 avril 2014

Nombre de lectures

25

EAN13

9782350685465

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Dominique Bidot-Germa
 
 
Petite Histoire de Pau
 
 
Collection « Petite histoire des villes  »,
dirigée par Jean-François Soulet.
 
 

 
 
 
Photographie de couverture :
Le Château, le Parlement, l’hôtel le Gassion
et le boulevard des Pyrénées en reflet sur l’hôtel du Département.
Photo : © Jean-Louis Duzert
 
 
PETITE HISTOIRE DES VILLES AUX ÉDITIONS CAIRN :
OUVRAGES PARUS :
Petite histoire de Biarritz, Alain Puyau, 2013
Petite histoire de Tarbes, Jean-François Soulet, 2013
 
OUVRAGES À PARAÎTRE :
Petite histoire de Bagnères-de-Bigorre, Jean-Christophe Sanchez
Petite histoire de Bayonne, Josette Pontet
Petite histoire de Lourdes, Sébastien Barrère
Petite histoire de Montauban, Janine Garrisson
 
LE BÉARN AUX É DITIONS CAIRN
(EXTRAIT DU CATALOGUE)
Mémoire de Pau, sous la direction de Dominique Bidot-Germa
Pau, instantanés, Textes : Odile Faure, photos : Jean-Louis Duzert
Le pic du Midi d’Ossau, Photographies Vincent Dubourg, textes : Joseph Paroix
Le Pic d’Ossau, Robert Ollivier
Dictionnaire toponymique des communes du Béarn, Michel Grosclaude
Sur les chemins du Béarn, 25 balades familiales autour de Pau, Raymond Ratio
Pasteurs et Paysans Béarnais, Au village, les métiers, Jean-Jacques Cazaurang
Dans le ciel de Pau, 5 volumes sous la direction de Jean-Louis Maffre
Le rail en Béarn, Jean-Louis Maffre
Le sport à Pau à la Belle é poque, Jean-Louis Maffre
La vie en Béarn au XVIII e  siècle, Christian Desplat
 
Introduction
 
Proposer au public une nouvelle histoire de Pau est une gageure. En effet, l’ouvrage de Pierre Tucoo-Chala, Christian Desplat et Michel Papy, paru aux éditions Privat en 1989, constitue une somme qui fait bien évidemment encore autorité. Cependant cette histoire, comme tous les volumes de la collection, est très volumineuse, quelque peu érudite et, du fait de sa date, laisse de côté la période très contemporaine. Elle reste néanmoins la référence et, d’ailleurs, quasiment la première, bien qu’à la fin du XIX e et dans la première moitié du XX e  siècle, Paul Lorber, Raymond Ritter, Louis Lacaze, Amédée Saupiquet notamment aient lancé les premières études sur Pau. Des ouvrages plus spécialisés, notamment d’histoire et de géographie, des articles dans des revues comme celle de la Société des sciences, lettres et arts de Pau sont venus compléter une somme au total assez modeste, finalement.
Notre propos est autre. Cette Petite Histoire de Pau a pour ambitions de proposer un volume léger, de présenter les recherches les plus récentes sur l’histoire de la ville en dégageant les « clefs » de l’évolution urbaine, de mettre en œuvre les nouvelles approches historiques, archéologiques et urbanistiques et d’offrir un ouvrage accessible à tout public. Il s’est agi de permettre à tous de comprendre comment se « fabrique » une ville comme Pau, de lire l’histoire aussi à travers son évolution urbaine, de comprendre son développement, de mettre en exergue les permanences mais aussi les ruptures afin de donner les moyens aux Palois de vivre pleinement et en conscience leur espace urbain.
Je remercie très chaleureusement mes collègues, Philippe Chareyre et Bernard Pédeboscq, qui ont accepté avec gentillesse, minutie et compétence de relire cet ouvrage et d’apporter de précieux éclairages et remarques, ainsi que tous les auteurs de Mémoire de Pau dont les analyses ont abondamment nourri le livre que nous vous présentons aujourd’hui.
 
 
1 . L’obscure bourgade du m oyen â ge
 
(XI e -XV e  siècles)
 
La naissance de Pau, entre légendes et histoire
 
 
Pau, avec ses mille ans d’existence, n’est pas une très vieille ville. En effet, elle est vraisemblablement née au cours du XII e  siècle. À vrai dire, la documentation éclairant ses origines est peu fournie et peu explicite : si l’existence d’un château du vicomte de Béarn ainsi que d’une viguerie, c’est-à-dire une juridiction administrative et fiscale, est mentionnée vers 1117 puis en 1143, celle d’une bourgade constituée en vesiau, en communauté, ne l’est qu’au XIII e  siècle, en 1278 exactement. La naissance de Pau se situe donc entre ces deux époques, le début du XII e , le milieu du XIII e  siècle. Peut-être peut-on remonter à l’extrême fin du XI e  siècle, sans certitude.
Pour comprendre la naissance de la ville, on en est réduit à faire appel à des données plus générales touchant à l’histoire du peuplement et des villages. Pau est ce qu’on appelle un bourg castral, c’est-à-dire un village né à l’ombre d’un château. Dans toute la Gascogne, ce type de bourg porte le nom de castelnau. On comprend alors pourquoi, à Pau, le château est mentionné bien avant le village : l’un, attractif et structurant, précède l’autre. Une seconde donnée importante réside dans les caractéristiques du site palois lui-même.
 
UN CASTELNAU SUR UN ÉPERON, SURPLOMBANT UN GUÉ
Si les vicomtes installèrent à cet endroit un château, probablement en bois et sur motte de terre à l’origine, ce fut pour deux raisons.
D’abord, parce que l’emplacement constitue un éperon rocheux, abrupt, à la confluence du gave et de son affluent, le Hédas. De plus, l’éperon domine d’environ 100 mètres un gué, au débouché de la voie venant d’Ossau, par la vallée du Soust. La première mention d’un pont, en bois, date de 1319 et celle d’un péage, dont sont exemptés les troupeaux, d’entre 1324 et 1328, sous Gaston II de Foix-Béarn. Pau était ainsi une croisée, de cette voie sud-nord, reliant la montagne à son piémont, et d’une voie est-ouest, à la fois terrestre et par la rivière.
Ensuite, parce que le lieu était la porte de la vaste zone d’hivernage du Pont-Long que contrôlaient les Ossalois. Le passage des bergers de montagne conduisant leurs troupeaux bovins et ovins, par gué puis par une passerelle et enfin un pont, revêtait au Moyen Âge une grande importance économique et stratégique. On se battit longtemps, entre paysans sédentaires et pasteurs transhumants, pour le Pont-Long.
Que Pau soit un castelnau ne nous permet cependant pas de préciser plus finement l’époque de la naissance du village ni de penser qu’il fut initialement fortifié. D’ailleurs, la première injonction en la matière vint, très tardivement, de Gaston III Fébus, qui, en 1384, ordonna que le bourg de Pau fût défendu « d’une bonne palissade de bois » ou d’un « mur ».
 
Le nom de Pau
L’étymologie de la ville n’a jamais été discutée depuis qu’à l’époque moderne on a cherché, gratuitement, à l’expliquer par le mot béarnais signifiant « pieu ». Or, Pau a été nommée au moins deux siècles avant qu’elle ne soit fortifiée, donc qu’une palissade ne l’entoure. L’association entre la ville et le pieu ne date que du XV e  siècle, quand Pau fut blasonnée et qu’elle prit pour emblème, notamment sur son sceau, les vaches de Béarn et les pals de Foix. Le pieu palois pourrait donc, tout simplement, faire référence au pal fuxéen.
Les toponymistes sont aujourd’hui d’accord pour dire que c’est le caractère abrupt du site palois qui a dû servir à nommer le lieu, puis a donné son nom à la modeste bourgade : le terme de « pau » vient en effet de la racine pré indo- européenne *pal, signifiant justement le rocher escarpé, racine que l’on retrouve dans quantité de noms de montagnes, par exemple le col de Pau, en vallée d’Aspe, de villages ou de villes.
 
LE CHÂTEAU MÉDIÉVAL
Il est ainsi probable qu’un premier château en bois a été édifié sur cet éperon, aménagé en motte. Mais on ignore totalement à quelle période, ni quelle occupation a pu, éventuellement, précéder, et ce pour des époques anciennes, protohistoriques ou antiques, et même pour tout le haut Moyen Âge.
La reconstruction en pierre du château pourrait dater du XII e  siècle : l’actuelle tour Mazères, au sud, et le salon de

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