Découverte naturaliste des garrigues , livre ebook
211
pages
Français
Ebooks
2012
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Publié par
Date de parution
11 avril 2012
EAN13
9782759217960
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
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Date de parution
11 avril 2012
EAN13
9782759217960
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Français
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Découverte naturaliste
des garrigues
Muriel Chazel
et Luc Chazel
© Éditions Quæ, 2012
ISBN : 978-2-7592-2423-4
ISSN : ISSN 1952-2770
Éditions Quæ
RD 10
78026 Versailles Cedex, France
www.quae.com
Le format ePub a été préparé par Isako www.isako.com à partir de l'édition papier du même ouvrage.
Table des matières
Introduction
Roches et fossiles des garrigues
Rappel historique de la formation des sols
Les principales roches
La vie locale à travers les fossiles
Esquisse climatologique
Le vent
Les précipitations
Les températures
Histoire d’associations végétales particulières
La garrigue, une préforêt ?
Garrigue et formations végétales associées
Des adaptations sur mesure
Les garrigues aujourd’hui
Les végétaux de la garrigue
Les arbres
Le chêne vert Quercus ilex (Quercus yeusa)
Description
Le chêne kermès (Quercus coccifera)
Description
Le chêne pubescent (Quercus pubescens)
Description
Le chêne liège (Quercus suber)
Description
Le pin d’Alep (Pinus halepensis)
Description
Le pin pignon (Pinus pinea)
Description
Le pin de Salzmann (Pinus nigra var. Salzmanni)
Autres essences forestières
Les arbustes
Des plantes en quantité
Raflesiacées
Éphédracées
Corylacées
Urticacées
Aristolochiacées
Polygonacées
Chénopodiacées
Amarantacées
Phytolaccacées
Aizoacées
Molluginacées
Caryophyllacées
Lauracées
Renonculacées
Paeoniacées
Capparacées
Papavéracées
Fumariacées
Brassicacées
Résédacées
Crassulacées
Légumineuses
Oxalidacées
Famille du géranium
Linacées
Euphorbiacées
Rutacées
Cnéoracées
Polygalacées
Balsaminacées
Éléagnacées
Malvacées
Violacées
Élatinacées
Thymélacées
Hypéricacées
Cistacées
Cucurbitacées
Cactacées
Lythracées
Onagracées
Apiacées
Éricacées
Primulacées
Plumbaginacées
Oléacées
Gentianacées
Apocynacées
Asclepiadacées
Rubiacées
Convolvulacées
Boraginacées
Verbénacées
Labiacées
Solanacées
Scrofulariacées
Orobanchacées
Globulariacées
Acanthacées
Plantaginacées
Caprifoliacées
Valérianacées
Dipsacacées
Campanulacées
Astéracées
Liliacées
Agavacées
Amaryllidacées
Iridacées
Aracées
Orchidacées
Graminées
Sélaginellacées
Équisétacées
Ptéridophycées
La garrigue, paradis animal
Les invertébrés
Les odonates
Caloptérygidés
Lestidés
Platycnémididés
Coénagrionidés
Aeschnidés
Gomphidés
Cordulégastridés
Macromidés
Cordulidés
Libellulidés
Les orthoptères
Les mantoptères
Les homoptères
Les lépidoptères
Hespéridés
Papillonacés
Lycaénidés
Nymphalidés
Les vertébrés
Urodèles
Salamandridés
Anoures
Alytidés
Discoglossidés
Pélobatidés
Pélodytidés
Bufonidés
Hylidés
Ranidés
Chéloniens
Testudinidés
Emydidés
Squamates
Geckonidés
Lacertidés
Anguidés
Ophidiens
Colubridés
Vipéridés
L’avifaune
Podicipodidés
Phalacrocoracidés
Ardéidés
Ciconiidés
Anatidés
Accipitridés
Pandionidés
Falconidés
Phasianidés
Rallidés
Otididés
Burhinidés
Charadriidés
Scolopacidés
Laridés
Ptéroclididés
Columbidés
Cuculidés
Tytonidés
Strigidés
Caprimulgidés
Apodidés
Alcédinidés
Méropidés
Coraciidés
Upupidés
Picidés
Alaudidés
Hirundinidés
Motacillidés
Cinclidés
Troglodytidés
Prunellidés
Turdidés
Sylviidés
Muscicapidés
Aegithalidés
Paridés
Sittidés
Tichodromadidés
Oriolidés
Laniidés
Corvidés
Sturnidés
Passéridés
Fringillidés
Embérizidés
Mammifères
Insectivores
Érinacéidés
Talpidés
Soricidés
Chiroptères
Rhinolophidés
Molossidés
Minioptéridés
Vespertilionidés
Lagomorphes
Léporidés
Rongeurs
Sciuridés
Gliridés
Myocastoridés
Castoridés
Muridés
Carnivores
Mustélidés
Viverridés
Canidés
Ongulés
Cervidés
Suidés
Bovidés
Conclusion
Glossaire
Index
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
Q-R
S
T
U
V
X
Y
Introduction
Le Sud de la France est synonyme de vacances, de farniente, et les places desvillages ombragées de platanes séculaires accueillent les amateurs de pétanque,avec en musique de fond le chant strident des cigales. On se remémore les livresde Marcel Pagnol ou les films qui vantaient les châteaux de nos mères et lesgloires de nos pères. Autour des villages quand la vigne est absente la naturereprend ses droits.
Mais de quelle nature parle-t-on ? Dans le village où nous résidons « aller dans lesgarrigues » c’est aller se promener dans la nature hors des zones de vignoble oude culture. La garrigue c’est la « nature sauvage » opposée à celle que l’homme adomestiquée. Une telle conception s’écarte énormément de la vision naturalistequi tente depuis longtemps, mais avec pas mal de difficultés, de définir la garrigue.Là où le naturaliste tente de définir des limites phénotypiques caractérisant lagarrigue en tant qu’unité végétale, le grand public voit un paysage, un décor. Lavégétation entre dans ce décor mais le concept reste large, la présence de chênekermès, de chêne vert ou de pin d’Alep en proportions très variables n’entraînant aucun des distinguos subtils que fait le scientifique. La nature ici est frappéedu sceau de la sécheresse. C’est un patchwork de landes basses, de bois épais,entrecoupés de zones rocheuses blanches dont les affleurements renvoient cruellement le rayonnement solaire intense. Le décor est typiquement méridional, lesarbres sont souvent bas, les broussailles impénétrables, et le paysage sans grandrelief. Les ruisseaux sont à sec la plupart du temps, ils ont creusé des fossés profonds et parfois de petites gorges.
Garriguedégradée parl’abroutissement :seuls quelqueschênes vertssubsistent. À noterla permanence del’élément rocheux.
Garrigue basse avec développement végétal au port en boule. Le degré de couverture du solvarie entre 50 et 70 %.
L’été y est terriblement chaud, tout y paraît en sommeil, à l’exception notable desinsectes dont les stridulations sont si fortes que les gens du pays vous diront queles cigales peuvent leur « gâter la sieste ». Le chêne vert est omniprésent, parfoisaccompagné du pin d’Alep, un autre méditerranéen authentique. Les pluies raressont violentes et participent à l’originalité du paysage en creusant la moindrepente de rides profondes. Les reliefs sont peu élevés, mais la plupart du tempsescarpés, laissant apparaître des barres rocheuses, témoins muets des stratifications du sol et de l’histoire géologique locale.
La garrigue qui recouvre une grande partie des Corbières est souvent basse et caillouteuse,entrecoupée de ravins profonds et de barres rocheuses.
Garrigue basse entrecoupée de barres rocheuses calcaires sur les flancs du mont Saint-Baudille.
La seule discordance dans cette étonnante monotonie ce sont les cours d’eau,souvent larges, avec de grands bancs de galets asséchés la plupart de l’année, etun mince filet d’eau claire qui y zigzague. Parfois, ils ont creusé des gorges impressionnantes, entailles verticales dans les plateaux, rides profondes qui concentrentune faune et une flore désireuses de se soustraire aux dures conditions voisines.
Ce décor couvre de vastes zones du Languedoc et de la Provence, réussissantmême quelques percées dans la vallée du Rhône sur les basses collines ardéchoises.
L’obstacle à son extension est climatique soit par la latitude et ses caractéristiquesclimatiques soit par l’altitude dans les Préalpes, les Cévennes ou les Pyrénées.
De l’ensemble, surtout lorsque sévit la canicule, se dégage une impression dedureté, voire d’hostilité. Pourtant les végétaux les plus divers ont su s’adapter,une faune variée et souvent originale a développé des stratégies qui réduisent lesinconvénients d’une climatologie excessive.
Le naturaliste n’ignore pas ces faits majeurs ; toutefois pour lui la garrigue désigneun faciès végétal précis, une formation végétale xérophile, composant un milieuouvert ou semi-ouvert, sur substratum calcaire. Elle comprend essentiellementdes arbustes bas, des arbrisseaux, diverses herbacées, le tout ponctué de-ci de-làde quelques arbres isolés épargnés par le feu ou la hache.
Toutefois, une telle définition ne pouvait nous satisfaire pleinement. Une vueplus large s’impose pour un ouvrage consacré à la garrigue. La garrigue des natu ralistes n’est pas une zone homogène, strictement localisée. Plus nous seronsréducteurs dans la définition du mot, plus l’espace concerné apparaîtra morcelé.Il existe différents types de paysages avec des pourcentages de couverture du soltrès variables et des phénotypes ligneux dissemblables. De plus, la roche si ellese décline essentiellement par le calcaire, se fait parfois siliceuse. Les formationsvégétales qui la repoussent prennent alors le nom de « maquis ». Voilà une variétéqui impose une vue large : certains spécialistes englobent maquis et garriguessous le nom générique de matorral, terme d’origine espagnole.
Pour faciliter la lecture, et pour rester dans une logique qui n’exclut rien, le terme« garrigues » désigne l’ensemble des formations végétales de type méditerranéen,qui apparaissent dans toutes les zones non cultivées, sur substrat rocheux et à desaltitudes comprises entre quelques mètres au-dessus du niveau de la mer et lacote de 800 mètres.
Ce cliché révèle les grandes étendues de garrigues pré-cévenoles entre le massif de Coutachet les Cévennes.
Ainsi définie la garrigue se répartit tout autour du bassin méditerranéen depuis lesPyrénées-Orientales jusqu’au pied des Alpes-de-Haute-Provence. Elle disparaîtau niveau des Cévennes, pousse quelques avancées dans le sud ardéchois et lavallée du Rhône, et s’étire vers l’est du fleuve jusqu’à la limite altitudinale au-delàde laquelle l’ambiance montagnarde induit l’installation d’une végétation biendifférente.
Examinons d’un peu plus près les caractéristiques linguistiques du mot garrigue.L’occitan et le provençal retiennent le mot « garric » pour désigner le chêne kermès. En provençal il semble que « garriga » fasse référence à un terrain aride,ce mot dérivant naturellement de garric. L’association du chêne kermès avec unmilieu aride démontre que les anciens av