GO Magazine n°829 - du 12 au 18 août 2020
24 pages
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GO Magazine n°829 - du 12 au 18 août 2020 , magazine presse

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Description

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Publié par
Date de parution 12 août 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

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Par Nina Kra
Chères lectrices, chers lecteurs, partagez vos émotions et vos expériences de la vie à travers cette rubrique.
Contact : GO MAGAZINE “LES COUPS DE LA v IE”, 10 BP 399 ABIDJAN 10 /redaction@gomagazine.ci ou
apme pelez directement M Ouattara Anzata au 07 93 56 36.
Il était u ne fois
la jeu nesse
e mercredi 12 août 2020 est la Journée
internationale de la jeunesse; une
journée pas très médiatisée alors qu’elle de-C vrait l’être. Car les jeunes constituent
une frange importante de notre société. Le
thème de la Journée internationale de la
jeunesse 2020 est : « L'engagement des jeunes pour
une action mondiale ». Selon les critères des
Nations Unies, elle concerne les jeunes de 15 à 24
ans dont la plupart vit dans des pays en
développement.
Cette journée tire son origine du premier Forum
mondial de la jeunesse organisé par le système
des Nations Unies en 1991 où des jeunes réunis
à v ienne (Autriche) ont proposé d'instaurer une
Journée internationale de la jeunesse.
Le forum recommandait que cette Journée soit
célébrée en partenariat avec des associations de
jeunes dans l'objectif d'organiser des activités
promotionnelles et d'appels de fonds pour
soutenir le Fonds des Nations Unies pour la
jeunesse. En 1998, par une résolution adoptée lors
de la première conférence mondiale des
ministres de la jeunesse, organisée par le
gouvernement portugais en collaboration avec les Nations
Unies à Lisbonne du 8 au 12 août 1998, le 12 août
a été déclaré journée internationale de la
jeunesse.
Le programme d'action mondial pour la jeunesse
encourage l'action en faveur des jeunes dans 10
domaines prioritaires : éducation, emploi,
malnutrition et pauvreté, santé, environnement,
toxicomanie, délinquance juvénile, loisirs,
petites filles et jeunes femmes et surtout la pleine
et entière participation des jeunes à la vie de la
société et aux prises de décisions.
C’est indéniable que lorsqu’on parle de jeunesse,
l’on pense à l’avenir et à l’espoir d’un pays. En
Côte d’Ivoire, la jeunesse représente 36% de la
population soit le tiers. Alors il est difficile de la
voir inactive dans l’évolution du pays. Il est
impérieux de l’associer dans la vie et la construction
de la nation. Les jeunes peuvent et doivent
s’approprier la vision de développement de leur
pays. Au 21ème siècle, la jeunesse a besoin
d’être responsabilisée, de s’exprimer, de se
former et de s’intéresser aux sujets d’actualité
politique et sociale. Elle ne doit pas être une
jeunesse inactive et fainéante, mais plutôt
intelligente sur qui le pays peut s’appuyer afin de
bénéficier de sa fraicheur et de ses idées novatrices
et originales.
Malheureusement, à bien des égards, nous avons
une jeunesse insouciante sans repère, encline à
la facilité et à la tricherie, abonnée aux faits
divers. A qui la faute ? Aux parents ? À la société ?
Aux gouvernants  ? Je ne poserai pas plus de
questions que ça.
A l’approche de la présidentielle, la
quasi-totalité des partis politiques ne jure que par les
jeunes. Ils usent de tous les stratagèmes pour les
amadouer. Mais soyons sincère, que font ces
politiques de façon concrète pour cette jeunesse
qui vit dans la précarité et côtoie la délinquance,
la drogue, l’alcool, la pauvreté, la prostitution
au quotidien ?
Jeunes, il est temps de vous prendre en main.
Personne ne fera votre bonheur à votre place !
2 www.gomagazineci.com Go Magazine ! N°829 du 12 au 18 août 2020
e n’ai jamais voulu raconter cette
histoire. Même pas à mes enfants.
Aujourd’hui, 50 ans après, je crois
que le dispositif mis en place parJ ma grand-mère m’a conditionné.
Ce dispositif a fait en sorte que je
n’aie pas le courage d’aborder le
sujet. Pourtant, il y avait des témoins. Certains
sont encore vivants.
Mon père était un très bel homme, un
charmeur. Les femmes l’adulaient. Transporteur, il
parcourait villages et hameaux. Toute la région
le connaissait. A l’époque, n’était transporteur
qui le voulait, mais qui le pouvait. Musulman
pratiquant, il avait épousé trois femmes. Je ne
suis pas venu au monde toute seule. Mon frère
jumeau m’a suivi. Notre mère était la troisième
épouse du beau transporteur. De retour de ses
voyages, notre père avait tout le temps les bras
chargés de petits cadeaux : des vêtements, des
jouets et des chaussures. A l’époque, rares
étaient les enfants de notre âge qui portaient
de beaux vêtements et des chaussures de
qualité. Mon frère jumeau et moi étions l’objet
d’attraction.
Les moyens dont notre père disposait pour
s’occuper de ses femmes et de ses enfants, il les
tenait de sa mère, c’est-à-dire ma grand’mère. Je ne peu plu s garder
Une femme riche et charismatique qui forçait
admiration et respect. En somme, je suis née
d’une famille aisée. A sept ans, mon père nous ce secret de famille
a fait partir dans le village de sa mère. Il voulait
que nous fassions la connaissance de nos frères
et sœurs, ses enfants nés de ses deux premières l’agitation. Des cris et des pleurs s’élevaient. Quelle histoire ! Une justice expéditive. Je
vefemmes. Un moyen, pour lui, de créer des liens C’était la grande confusion. Quand j’ai voulu nais d’échapper à la mort surtout que ma
bellede fraternité entre nous. Il disait que ses en- comprendre ce qu’il se passait, je m’attendais à mère avait gardé ma part. Mais j’avais perdu
fants devaient rester unis même si leurs mères tout sauf à ça. Mais, le fait était là : Bourahima mon frère jumeau à l’âge de sept ans. Ma
étaient des rivales. L’idée de voyager pour la et Souley mon frère jumeau venaient de mourir grand-mère était sans voix. Mon père qui avait
première fois était excitante. Nous avons à après avoir pris un petit déjeuner à base été informé du drame est arrivé dare-dare. Il a
peine dormi. d’œufs. menacé de répudier son épouse. Mais ma
grand-mère s’y est opposée. La premièreTôt le matin, nous étions prêts à prendre la Ma belle-mère qui avait concocté ce met était
épouse est le choix de la famille. Elle est la cou-route. Notre mère était triste de nous voir par- inconsolable. Elle ne comprenait pas comment
sine de papa. Par conséquent, un divorce n’esttir. Les échos qui lui sont parvenus laissaient des enfants pouvaient mourir après avoir
pas possible. Ma grand-mère a exigé que ceentendre que la première femme de son époux mangé des omelettes qu’ils avaient l’habitude
drame reste secret. désapprouvait qu’il l’ait épousée. Elle s’inquié- de manger. Comment un tel drame a-t-il pu se
tait de l’accueil qu’elle nous réserverait. Le produire ? Elle n’a pas eu le temps de poursui- A la tête d’une forte délégation, elle s’est
renvoyage a été long et harassant. vre ses pleurs. Une délégation est arrivée, une due chez le lanceur de sort pour demander sa
réunion a été convoquée et elle a été mise au clémence afin qu’il n’y ait plus de perte en viesA notre arrivée, nous avons découvert un beau
ban des accusés. Le chef de la délégation a alors humaines dans sa famille. A titre de dédomma-village. La plus grande demeure était celle de
mis le pied dans le plat  en s’adressant à ma gement, le commerçant a exigé un bœuf et desma grand-mère. Elle était impressionnante,
grand’mère : «  Demande à ta belle-fille ce terres. Ma grand-mère s’y est pliée. Mon pèregrande et luxueuse. Les craintes de notre mère
qu’elle a fait au marché hier ! » Etonnée, elle était dévasté. Il ne parlait plus à son épouse. n’étaient pas fondées. Nous avons reçu un
acse tourne vers la femme de son fils, le regardcueil plus que chaleureux. Notre belle-mère Ma mère était inconsolable. Elle n’avait pas le
interrogateur. était à nos petits soins. Nous avons fait la droit de manifester de colère car ma
grandconnaissance de notre frère Bourahima et de Sans lui laisser le temps de répondre, il a conti- mère ne voulait pas que l’affaire soit ébruitée.
notre sœur Saly. Ils étaient gentils.

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