Fraternité Matin n°17214 - du jeudi 12 mai 2022

Fraternité Matin

Description

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• Politique

Informations

• Publié par: Frat Mat Presse
• Date de parution: 12 mai 2022
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 6 Mo

Extrait

Jeudi 12 mai 2022 / N° 17 214 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orange Ci) Prix: 300 Fcfa  Cedeao : 450 Fcfa  France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES

Lutte contre la corruption /Charles Duchaine

(Agence française anticorruption)

‘’Il y a une

volonté réelle

en Côte d’Ivoire’’ Pp. 8-9

“ L’initiative d’Abidjan ”, adhésion totale Pp. 2 à 5

1,5 milliard de dollars attendus, 2,3 milliards

de dollars d’intention déjà exprimée.

Le Chef de l’État Alassane Ouattara a présidé, hier, la cérémonie d’ouverture de ce grand rendez-vous. Alain Richard Lutte contre la désertiî D c o a n ti w o a n hi président de la Cop 15 Co D p éfo 1 r 5 es / tation :Les solutions du Conseil café-cacao Obsèques du président de l’Assemblée nationale Amadou Soumahoro, l’ultime voyage à Séguéla Hommage des populations aujourd’hui au stade Losseni Soumahoro. P. 6

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N ation

Jeudi 12 mai 2022

« L’Initiative d’Abidjan » 2,3 milliards de dollars américains d’intention de financement mobilisés

Le Chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara s’est félicité, hier, de l’engouement suscité par le programme de lutte contre la sécheresse et la désertification « Abidjan Legacy Program » porté par la Côte d’Ivoire. ors du Sommet des A travers l’Initiative d’Abidjan,Terres. Vie. Patrimoine : d’un Chefs d’État et de gou- la Côte d’Ivoire montre unemonde précaire vers un avenir vernement organisé le 9 voie de lutte contre le éauprospère», qui reète parfai- mai, à Abidjan, en amont qui menace tout le continent. tement nos ambitions et nos L nées, grâce au plaidoyer, aux portant que nous devons rele- de la Cop 15, la Côte «Au cours des dernières an-aspirations. C’est un déï im- d’Ivoire a dévoilé, fait approu- ver et procédé au lancement différents instruments de notre ver à tout prix et ensemble, aïn du programme « L’Initiative Convention et aux ressources de préserver notre planète pour d’Abidjan ». D’un coût global ïnancières, certes insufï-les générations futures. C’est, de 1, 5 milliard de dollars US, d’ailleurs, le sens du messagesantes, nos pays ont enregistré le programme a mobilisé 2,3 des progrès dans le domaine de « l’Appel d’Abidjan » que milliards de dollars d’intention de la reforestation et de la nous avons lancé, avec mes de ïnancement. L’information Pairs, au terme du Sommet,lutte contre la dégradation des a été donnée, hier, par le Chef qui nous a réunis le lundi 9 maiterres et la désertiïcation. Ces de l’État ivoirien, Alassane progrès, hélas, sont aujourd’hui 2022 », a souligné le Chef de Ouattara, lors de la cérémonie mis à mal, dans plusieurs par-l’État ivoirien. d’ouverture des travaux de la ties du monde, par des crises Alassane Ouattara a, par ail- Cop-15. climatique, sécuritaire et écono- leurs, invité les participants « L’Initiative d’Abidjan » ou « mique, avec ses conséquences Cop-15 à s’inspirer desà la Abidjan Legacy Program » a néfastes sur les plans alimen- sillons tracés par l’Initiative pour vocation de permettre taire, énergétique et social, d’Abidjan pour enrichir leurs à la Côte d’Ivoire d’intégrer, notamment en termes de ux travaux. Enïn, il a félicité ma- dans ses stratégies de déve- migratoires. Ces crises, si nous dame Dominique Ouattara loppement, les approches de n’y prenons garde, amèneront pour son «soutien remar- gestion durable des sols et de les populations vulnérables à quable à la COP15, à travers Le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara (au centre) s’est félicité du succès remporté par l’Ini- restauration des écosystèmes recourir à des pratiques qui la mobilisation de ses sœurs tiative d’Abidjan. Sébastien Kouassi) (11) forestiers fortement dégradés pourraient compromettre dura- dans le cadre du Caucus des du pays. bale et intégrée, qui vise tout secteur agricole dans un rôle à toutes les couches de la so- blement nos acquis. C’est pour femmes, dont elle a présidé la Selon le Premier ministre Pa- ciété, le droit à une alimenta d’abord à créer les conditions puissant de création d’emplois - cette raison que je me réjouis séance inaugurale » trick Achi, l’Initiative d’Abidjan d’une durabilité environne- et de revenus, à produire enïn tion équilibrée et à une vie plus du choix pertinent du thème de constitue une réponse glo-mentale, à replacer ensuite le un équilibre social qui garantit décente. notre Conférence, à savoir « DAVID YA

Uemoa / Échanges Ouattara-président de la Commission Abdoulaye Diop : « La situation économique évolue favorablement » a situation économique tron de la Commission de Ouattara, pour son soutien de l’Union économique l’Uemoa. Il a relevé que «les sans faille dont il bénéïcie, en et monétaire ouest hausses qu’on constate dans permanence. De plus, cette L africaine (Uemo) est différents pays sont liées à la rencontre, selon lui, a été en nette évolution, a situation de la Covid-19 et ses l’occasion pour recueillir les souligné hier le président conséquences. Mais aussi, orientations du Chef de l’État, de la Commission, Abdou- tout dernièrement, à la crise en vue d’assurer une gestion laye Diop. Au terme d’une ukrainienne qui a fait amber plus efïcace de la Commis- audience que le Président les prix. Notamment, en ce sion de l’Uemoa. L’objectif Alassane Ouattara lui a ac- qui concerne le pétrole». ïnal étant de «déînir des cordée, au Soïtel Abidjan Abdoulaye Diop a rappelépolitiques plus appropriées » Hôtel Ivoire, il a déclaré que que tous les pays de l’Uemoa pour les États membres et les «la situation économiquese sont engagés à prendre « populations. de l’union évolue favorable-des mesures hardies» dans Enïn, au cours des échanges, ment, au niveau des agrégatsle but de soutenir les popula-les questions institutionnelles macro-économiques, de lations frappées de plein fouet ont été également abordées. croissance économique et duA ce sujet, Abdoulaye Dioppar ces différentes crises. Il déîcit budgétaireassure qu’il repart satisfaitprécisé que la Côte d’Ivoire ». a Il a fait remarquer, cepen-pour avoir reçu les assun’est pas restée en marge - dant, que quelques difïcultés des initiatives visant à juguler rances du Chef de l’État. « Le président de la Commission de l’Uemoa a rassuré le Chef de l’État ivoirien sur la bonne subsistent. Notamment, au la situation critique liée auxCela nous réconforte et nous santé économique de l’Union(PH: DR) niveau de l’ination. «Nouscrises en cours.met d’aplomb pour mener à exhaustive, l’ampleur de la d’intervention plus efîcacessavoir qu’il a mis àa fait avons constaté quelquesGlobalement, «à la Com-bien les missions qui sont les situation et proposer aux proït cette audience pour», a révélé le président de la difîcultés au niveau de l’in-mission de l’Uemoa, nousnôtres», a-t-il conclu États des recommandations Commission de l’Uemoa. remercier et traduire sa grati- ation liées à la conjoncturesommes en train de travail- pour assurer des politiques Alassanetude au Président Par ailleurs, Abdoulaye Diop mondiale», a déploré le pa-ler, pour mesurer de façon MARCEL APPENA

Jeudi 12 mai 2022

N ation

• Ce que gagne la Côte d’Ivoire

e nouveau président de la 15e Conférence des parties, Alain Richard L Donwahi, a déclaré que la Côte d’Ivoire gagne en notoriété en présidant la Cop 15. Il l’a afïrmé juste après son élection, hier, au Soïtel Abidjan Hôtel Ivoire de Cocody. Alain Richard Donwahi n’a pas caché sa joie pour cette « nouvelle mission » qui lui est conïée, et qu’il promet de remplir avec abnégation et probité. Il a indiqué que la Cop 15 n’est pas un terrain neutre pour lui. D’autant plus qu’il a occupé les fonc- tions de ministre des Eaux et Forêts. Ce nouveau poste, a-t-il in- diqué, s’inscrit dans la conti- nuité de ses fonctions précé- dentes. Pour lui, cette tâche, est certes difïcile, mais elle n’est pas insurmontable. «

Le ministre Donwahi, président de la Cop15.(PHOTO : SEBAS- TIEN KOUASSI)

Avec l’ensemble des parties, nous allons atteindre les ob- jectifs assignés. Nous allons travailler pendant deux ans à cet objectif. Car reconqué-

rir la planète est une grande aventure. Elle est sérieuse, exaltante. Elle sera certai- nement difïcile, mais nous y arriverons », a conïé Richard

Donwahi. Pour le nouveau président de la 15e Conférence des par- ties, ce nouveau poste est un challenge en dépit des déïs nombreux. « Se donner pour son pays est important, mais se donner pour sa planète entière l’est encore plus», a-t- il souligné. Alain Donwahi s’inscrit donc dans la continuité de ses de- vanciers pour arriver à des résultats plus que satisfai- sants. « C’est un travail co- lossal mais qui a été déjà fait par d’autres. Mon travail se fera dans la continuité, dans l’amélioration de ce qui a déjà été fait dans l’atteinte des ob- jectifs », a-t-il soutenu. Pour lui, l’impératif est la mise en œuvre des programmes pour la satisfaction des popu- lations

MARIE-ANGE AKPA

• Alain-Richard Donwahi désigné président de la Cop15 pour un mandat de deux ans lain-Richard Donwahi a été élu, par acclamation, président de la Cop15 et ce, pour un mandat ain A si au ministre indien de l’En- de deux ans. Il succède vironnement, Bhupender Ya- dav, président de la Cop14 qui s’était tenu en 2019 en Inde. C’est une importante mission pour Alain-Richard Donwahi et un gros challenge pour la Côte d’Ivoire qui cristallisent l’atten- tion de tous les pays membres de l’Onu. L’ex-ministre des Eaux et Fo- rêts a traduit sa gratitude au Le nouveau président de la Cop sur la lutte contre la désertiîcation, Alain-Richard Donwahi (à droite Chef de l’État et aux États par- du Président Ouattara) s’est dit honoré du choix porté sur sa personne(PHOTO :DR) ties de la Cop pour le choix por- té sur sa personne. Il s’est dit ronnementales. Il a acquis une de 20% de couvert forestier,politique forestière est inscrite. honoré d’avoir été élu à ce haut solide expérience en matière soit six millions d’hectares de Et elle donne déjà des résultats poste. Pour lui, « cette Cop15 de lutte contre la déforesta- forêt sur le territoire national àprobants dans la mesure où le est l’occasion pour l’Afrique de tion grâce à la conduite des rythme de dégradation des fol’horizon 2030. La superïcie - montrer sa détermination à lut- réformes opérées dans le sec- rêts a fortement baissé commeforestière actuelle est de 2,9 ter contre la désertiïcation et teur forestier ivoirien, à savoir la millions d’hectares, ce qui re-l’a souligné des rapports de la déforestation. Un des mots mise en place, en mai 2018, de présente un peu moins de 10%plusieurs institutions internatio- essentiels dans cette Cop, c’est la Politique de préservation, de nales dont le World resourcede la superïcie du territoire l’arbre. Il doit être restitué et réhabilitation et d’extension des national. Il faudra donc planterinstitute (Wri). Le gouvernement nous ne pourrons réussir cette forêts de la Côte d’Ivoire, sui peu plus de trois millions- un s’est félicité en début d’année, mission qu’en étant ensemble. vie quelques mois plus tard, du qu’entre 2019 et 2021, la Côted’ha de forêts d’ici 2030 tout en Nous devons faire front com- démarrage du Cadre d’actions maintenant intact l’existant. d’Ivoire a réduit de plus de 12 mun et relever ensemble les communes de l’Initiative cacao Toute chose qui a déjà démarréfois son taux de déforestation nombreux déïs qui se posent et forêts (Icf). avec des initiatives ambitieusesannuel par rapport aux trente », a-t-il indiqué. Alain-Richard Cette politique est assortie d’un de reboisement et le renforceannées, puisque ces- dernières Donwahi est donc celui qui va nouveau code forestier adopté ment de la surveillance des fo-trois dernières années, elle n’a conduire, pendant deux, ans la en juillet 2019 et d’une straté - rêts notamment par la mise enperdu qu’environ 26 000 ha de politique mondiale en matière gie de mise en œuvre qui a été place, en 2019, d’une Brigadeforêt par an tandis que le niveau de lutte contre la désertiïcation aussi adoptée, elle, en février spéciale de surveillance et d’in-de perte moyenne annuelle et la déforestation. 2019. Elle vise à permettre à tervention (Bssi).entre 1990 et 2015 avoisinait L’ex-ministre des Eaux et Fo- la Côte d’Ivoire de reconstituer C’est donc dans cette perspec-300 000 ha de forêt rêts est imprégné des problé- son patrimoine forestier forte- tive de reverdissement de la matiques forestières et envi- ment dégradé avec un objectif Côte d’Ivoire que la nouvelle FAUSTIN EHOUMAN

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• Les solutions du conseil

café- cacao pour lutter

contre la déforestation

Les deux conférenciers ont expliqué à la presse, la volonté du Conseil café-cacao d’inciter les producteurs à produire un cacao durable.

a 15ème Conférence des parties de la Convention des Na- L tions Unies sur la Lutte Contre la Désertiïcation (Cop 15), a démarré depuis le 9 mai au Soïtel Abidjan Hôtel Ivoire. En marge de cette importante rencontre internationale, le Conseil café-cacao a animé une conférence de presse, le 10 mai pour présenter les actions concrètes de l’or- gane de gestion de la ïlière du café-cacao qui visent à atténuer la déforestation et à améliorer les conditions de vie des producteurs. A en croire Whatami Couli- baly Vamoussa, directeur de la statistique, de l’industriali- sation et de la prospective, l’une des activités phares de l’organe de régulation est l’opération de recense- ment pilotée par le Conseil café-cacao, qui à terme, permettra non seulement de maîtriser la traçabilité des produits mais également d’éviter le non-respect du prix minimum bord champ garanti aux producteurs. « L’organe de gestion ne dis- posait d’aucune information ïable sur les producteurs et leurs vergers. Or, ce sont les premiers maillons de la chaîne de la ïlière. Il était impérieux d’initier ce projet de recensement des produc- teurs. Cette activité s’est dé- roulée sur deux ans et a mo- bilisé les ressources propres. En effet, 750 agents recen- seurs ont été recrutés. A l’is- sue de la grande opération de recensement, nous avons enregistré les résultats sui-

vants : 9 9 3031 planteurs producteurs ont été recensés », a-t-il expliqué. Carine Poé, directrice des délégations régionales et de la commercialisation inté- rieure,a, quant à elle, exhor- té les producteurs à se faire recenser. Car, dit-elle, c’est un gage de durabilité du ca- cao mais également, un outil de la lutte contre la défores- tation. A l’en croire, la ïn de cette opération ouvrira gran- dement la porte au traitement de deux problématiques ma- jeures. A savoir la désertiïcation et la lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture. Mieux, l’opération de recen- sement permettra de faire la différence entre le cacao pro- venant des aires protégées et celui du domaine rural. Elle a révélé que d’ici peu, seul le producteur recensé pourra écouler ses produits. « En dehors de ce système, le producteur non recensé ne pourra pas vendre », sou- ligne-t-elle. Par ailleurs, la directrice des délégations régionales et de la commercialisation inté- rieure a expliqué que depuis l’année 2000, sa structure s’est investie dans la lutte en apportant de nouvelles variétés de cacao mais aus- si en œuvrant à l’application du programme agrofores- tier. A ce jour, selon elle, ce sont plus de 60 000 hec- tares d’arbres qui ont été plantés par les producteurs, avec l’appui du Conseil ca- fé-cacao

EMELINE P AMANGOUA

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Nation

Désertification

Jeudi 12 mai 2022

20 millions de personnes font face à ce jour, à la sécheresse dans le monde

e phénomène de la désertification gagne du terrain au fil des an- L nées, dans le monde entier. Selon une étude, 20 millions de personnes y font face à ce jour. Et si rien n’est fait, d’ici 2050, les ¾ des terres seront affectés par la sécheresse. L’information a été livrée par le secrétaire exécutif de la Convention des nations unies pour la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaw, hier. C’était à l’occasion de la cérémonie officielle d’ouverture de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur la Lutte contre la Désertification (COP 15) au Sofitel Abidjan-Hôtel Ivoire, en présence du Président de la République, Alassane Ouattara. « Des États-Unis à

Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification. ( PHOTO SÉBASTIEN KOUASSI)

Le taux de sécheresse a augmenté de 29 %

Les experts ont expliqué l’impact de la sécheresse sur les économies africaines.

epuis 2000, le nombre et la durée de la séche- resse ont augmenté D de 29 %. De 1970 à 2019, les aléas mé- téorologiques, climatiques et hydriques ont représenté 50 % des catastrophes et 45 % des décès liés aux catas- trophes, principalement dans les pays en développement. C’est ce qui ressort globale- ment du rapport intitulé « La sécheresse en chiffres, 2022 », qui a été officiellement présenté, hier au Sofitel Abi- djan Hôtel Ivoire par Ibrahim Thiaw, Secrétaire Exécutif de la Convention des Nations unies dans la lutte contre la désertification (Cnulcd). Il a avait à ses côtés Hugo Moran, Secrétaire d’État en Espagne, le ministre Alain Donwahi, président de la

Cop15. Le rapport précise que si rien n’est fait d’ici 2030, 700 mil- lions de personnes risquent d’être déplacées par la sé- cheresse. « Nous sommes à la croisée des chemins. Nous devons nous orienter vers les solutions plutôt que de poursuivre nos actions destructrices, en croyant que des changements marginaux peuvent guérir l’échec sys- témique », a indiqué Ibrahim Thiaw. Et de poursuivre « L’une des meilleures et plus cohésive solution est la res- tauration des terres, qui tient compte de nombreux facteurs sous-jacents à la dégradation des cycles de l’eau et à la perte de fertilité du sol. Nous devons mieux construire et reconstruire nos paysages, imiter la nature dans la me-

sure du possible et créer des systèmes écologiques fonc- tionnels », a affirmé Ibrahim Thiaw. Il a souligné l’impor- tance de sensibiliser le pu- blic à la désertification et à la sécheresse, et de faire savoir aux populations que les pro- blèmes peuvent être efficace- ment résolus par l’ingéniosité, l’engagement et la solidarité. « Nous devons tous assumer notre responsabilité d’assu- rer la santé des générations actuelles et futures, sans ré- serve et sans délai. », a-t-il ajouté. De son côté, Hugo Moran, Secrétaire d’État en Espagne, a fait savoir que les pays doivent disposer d’outils pour faire face aux exigences des changements climatiques.

ÉMELINE P. AMANGOUA

l’Europe, de l’Afrique à l’Asie, du moyen Orient à l’Amérique Latine, la sécheresse a déjà fait beaucoup de victimes. Elle a déjà causé, au cours des 40 dernières années, la mort de 650 000 personnes dans le monde. A ce jour, 20 millions de personnes font face à la sécheresse dans le monde. D’ici 2050, si rien n’est fait, les ¾ des terres seront affectés par la séche-

resse », a-t-il affirmé. Avant d’ajouter que dans les pays les plus vulnérables, la sécheresse est à l’origine de crises humanitaires ma- jeures. Pour freiner ce phénomène qui pourrait entraîner, à la longue, la disparition de la planète, il a souhaité que tous les États-parties intègrent dans leurs Plans nationaux de développement (PND),

les thématiques en lien avec la protection des terres. A cet effet, il a salué les diffé- rentes initiatives contre la désertification. Entre autres, la Grande muraille verte afri- caine et l’initiative d’Abidjan, qui, dira-t-il, montrent que les programmes de restauration des terres, à grande échelle, progressent dans le monde. CASIMIR DJEZOU

Passer à l’action pour relever le déI de la désertiIcation l est temps pour les gou- vernants de passer à l’ac- tion. Tout doit être mis en I œuvre pour la restauration des terres ». Hier, devant le pupitre, le ministre indien de l’Environnement, Bhupender Yadav, président de la Cop 14 qui s’était tenue dans son pays, a lancé cet appel aux partenaires techniques, Na- tions unies, gouvernements, donc à la communauté in- ternationale. Cela, vu l’ur- gence à endiguer les effets du changement climatique qui est plus que jamais une réelle menace mondiale. Le constat n’est, en tout cas, pas reluisant pour les ressources naturelles. En effet, la dégra- dation affecte 52% des terres agricoles et menace par conséquent deux milliards six cents millions de personnes dans leur existence, touche également directement 74% de personnes pauvres dans le monde. Le Fao (Fonds des Nations Unies pour l’alimen- tation et l’agriculture) déplore que le désert progresse de 5 km chaque année, dans les Bhupender Yadav, président de la COP-14, appelle à une syner- zones semi-arides d’Afrique gie d’action pour restaurer la terre. (PHOTO: PORO DAGNOGO) de l’Ouest. En Côte d’Ivoire, la superfi- relever le défi. D’ailleurs, de la République, Alassane cie forestière qui représen- le rendez-vous d’Abidjan Ouattara, est convaincu que tait seize millions d’hectares s’ouvre sous de meilleurs ce Sommet annonce de dans les années 1900 n’était auspices avec l’initiative « bonnes perspectives avec la plus que de deux millions Abidjan Legacy Program » mobilisation des partenaires neuf cent mille en 2021. Si qui est une réponse aux pro-techniques qui ont décidé de rien n’est fait, la situation se- blématiques abordées par lafinancer cette initiative à hau- rait pire, voire catastrophique, Cop-15 qui s’étend sur cinq teur de deux milliards trois les prochaines décennies. ans. L’objectif est de mobili-cents millions de dollars Us. D’où l’appel pressant de ser entre six cents millions et Abidjan Legacy Program per- Bhupender Yadav pour la un milliard de dollars auprès mettra à la Côte d’Ivoire et à mobilisation des ressources. des bailleurs de fonds, lors de l’ensemble des pays d’amé- Il estime que tout est pos- la Cop-15 pour restaurer les liorer la résilience des com- sible pour la restauration des terres dégradées et augmen-munautés face aux change- ressources naturelles grâce ter durablement la production ments climatiques grâce à la aux actions conjuguées de agricole. mobilisation des ressources. tous pour lutter efficacement Pour sa part, le Président contre la désertification et E. P. AMANGOUA