GO Magazine n°784 du 25 Septembre au 1er Octobre 2019
24 pages
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GO Magazine n°784 du 25 Septembre au 1er Octobre 2019 , magazine presse

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Description

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Informations

Publié par
Date de parution 25 septembre 2019
Langue Français
Poids de l'ouvrage 15 Mo

Extrait

Chères lectrices, chers lecteurs, partagez vos émotions et vos expériences de la vie à travers cette rubrique.
Contact : GO MAGAZINE “LEs COups dE LA v IE”, 10 Bp 399 ABIdJAN 10 /redaction@gomagazine.ci
me ou appelez directement M Ouattara Anzata au 07 93 56 36.
Olivier valère
Ils so nt
devenu s
fo u s !
e mot n’est pas fort si je dis qu’ils
sont en train de devenir fous ces
hommes. Et plus les années
passent, plus la bêtise humaine s’ins-L talle définitivement
dans leur tête avant de
les guider chaque jour
vers des dérives machistes. Je me demande
pourquoi ils se donnent ce droit. pourquoi
croient-ils détenir le droit de vie ou de mort
sur des personnes. On est où là ??? Le monde
entier s’émeut, les organisations non
gouvernementales crient leur indignation, les
institutions internationales condamnent. Les
victimes protestent à travers des marches…
Mais rien ne change. Eux, ils continuent de
tuer, de violer et de faire subir toutes sortes
de violences conjugales à la femme. Le mot
« homicide » régulièrement utilisé pour
désigner les assassinats d’hommes et femmes, a
laissé place à un autre mot « La féminicide »
qui désigne le meurtre d’une ou de
plusieurs femmes ou filles en raison de leur
condition féminine. Et, par la faute de ces
misogynes détraqués en mal d’autorité
surdimensionnée, le mot « féminicide » est
réapparu avec fracas dans le champ lexical des
combattants de la liberté et de la justice pour
la femme. L’heure est grave. La ligne rouge
a été franchie depuis…En France, 101
femmes sont mortes depuis janvier 2019 des
mains de leurs conjoints. Au Brésil, en
moyenne quatre femmes sont tuées chaque
jour par leurs conjoints ou par agression. En
Afrique, c’est le pays de Mandela qui détient
le triste record du pays africain où les
femmes subissent le plus de violences. En
Afrique de sud, trois femmes meurent
chaque jour sous les coups de leurs conjoints,
selon de récentes statistiques. En Côte
d’Ivoire, si des chiffres précis sur la
féminicide se font encore attendre, les violences
conjugales ou domestiques sont réelles et
graves. Le tableau est sombre et il y a
urgence. Il y a deux ans, une enquête de
l’Association ivoirienne pour la défense de la
femme (Aidf) présentée par sa présidente
Constance Yaï et effectuée dans les dix
communes d’Abidjan, a révélé que sur un
échantillon validé de 3000 femmes sur 5000, 70%
sont victimes de violences conjugales.
d rôle de récompense pour des femmes qui
donnent la vie pour ne recevoir que la
violence et…la mort ! peut-être que nos
autorités devraient réfléchir à réserver des
maisons spécialisées à refaire la
psychologie de ces hommes violents au lieu de les
emmener systématiquement à la maison
d’arrêt et de correction d’Abidjan.
www.gomagazineci.com 2 erGo Magazine ! N°784 du 25 septembre au 1 octobre 2019
l y a 42 ans, je suis tombé amoureux de réaliser son rêve : être une Abidjanaise. Malgré siata m’a lâché, il y a 12 ans, parce que je voulais
siata, ma cousine. C’était une fille magni- les interventions de nos parents, siata a mis fin à travailler la terre. Il y a trois mois, elle a souhaité
fique qui apprenait la couture. Elle avait notre relation. La douleur me dévorait, mais j’ai me rendre visite à Abidjan. J’en ai informé ma
de grandes ambitions. Elle parlait sou- pris les choses avec beaucoup de hauteur. J’ai compagne de la visite de ma cousine, mon ex-fian-Ivent de son avenir dans la mode. Moi, gardé mon sang-froid. Je l’aimais trop pour m’op- cée. Elle n’y a trouvé aucun inconvénient. siata
j’avais échoué trois fois au Bac. J’étais malheu- poser à ses ambitions. J’ai souffert et cette souf- était émerveillée lorsqu’elle est entrée chez moi.
reux, mais je ne me suis pas pour autant france a été le déclic de mon acharnement au Elle a compris que le temps avait agi et que j’étais
condamné. Je me suis plutôt orienté ailleurs. Mes travail. J’ai travaillé dur. En plus du café et du bien devenu cet homme dont elle avait tant rêvé.
amis avec qui j’avais échoué au Bac, se sont re- cacao, je cultivais le vivrier afin de gagner rapide- Ma concubine qui était informée de tout l’a reçue
trouvés dans de grandes écoles. Moi, je n’avais pas ment beaucoup d’argent. Je me suis replié sur avec courtoisie et l’a installée dans la chambre
de parents capables de me payer des cours. moi-même. J’avais des échos de la belle vie que d’amis.
ma bien-aimée menait entre la ville et le village.
A l’époque, ma mère avait des parcelles de terre siata n’était pas à son aise. Elle a souhaité me
parMon cœur s’est fendu quand je l’ai vue enceinte
appartenant à mon défunt père qu’elle avait du ler en privé. J’ai accepté. Elle s’est mise à genoux
pour la première fois. J’ai compris ce jour-là qu’il
mal à mettre en valeur. J’aimais les activités agri- me suppliant de surseoir à ma décision de
l’abanfallait que je me résigne. Il n’y avait plus d’espoir
coles. J’ai donc décidé de retourner à la terre. donner parce qu’elle était encore ma fiancée.
de la reconquérir.
siata, ma belle fiancée, n’a pas aimé l’idée que je selon ses dires, ma mère était consentante. Elle
reste au village. Elle espérait que je sois un fonc- pendant cette période de dépit amoureux, j’ai m’a demandé, en pleurs, de lui pardonner.
tionnaire afin qu’elle aille vivre dans la capitale, amassé beaucoup d’argent. Je suis allé à Abidjan
Je l’ai regardée avec peine et je lui ai fait savoir
avec moi, pour réaliser son rêve. Ainsi, depuis que et j’ai repris mes études. pendant que je
commerque moi aussi j’ai pris goût aux filles de la ville. Il
je lui ai fait part de mon projet, elle n’était plus cialisais mes produits, j’ai passé une quatrième
m’était donc difficile de vivre avec une femme du
la même. pourtant, nos parents approuvaient fois le Bac, cette fois en candidat libre, et j’ai été
village. Elle est retournée, malheureuse, au
vilnotre union. Ma fiancée me parlait désormais très admis. Je me suis inscrit à plusieurs concours de
lage. Il y a quelques jours, maman a demandé à
peu. Elle venait me voir rarement. Je connaissais la fonction publique. L’un d’eux a été concluant
me voir. Elle a tellement insisté que j’ai demandé
ses préoccupations, donc j’essayais de la rassurer. et j’ai commencé à travailler comme agent
admila permission pour y aller. A mon arrivée, maman
nistratif dans une mairie. Je faisais tellement
Mon objectif était de cultiver le cacao et le café. a fait venir trois de mes oncles afin qu’ils me
parbien mon travail que le nouveau maire m’a
remarpour moi, si tout se passait bien, avec les recettes lent. Et comme argument, mes parents mettent
qué. J’étais devenu son bras droit. Il m’a offert un
de ma première récolte, je me rendrais à Abidjan en avant l’intérêt de la famille. selon eux,
abanvéhicule de type 4x4 pour les missions. Je
bénéfipour reprendre mes études, et réaliser, avec elle, donner ma cousine à son sort serait jeter
l’opprociais de primes considérables. J’allais
régulièrenos projets. C’est vrai que cela demandait du bre sur la famille. une honte qui va alimenter
ment au village voir ma mère et visiter mes
temps, mais j’avais confiance dans l’avenir car nos toutes les causeries dans le village. « Mon fils, je
plantations que j’avais confiées à mon cousin.
parents ont toujours dit que la terre ne ment ja- sais que tu vis avec une femme depuis que tu as
mais. Au cours de ces visites, j’ai constaté avec amer- commencé à travailler. Mais pense à ce que la
famille t dit et ac epte s ata, ta co si e comme se-tume que siata n’était plus en ville, mais au vil- e c i u n
Cependant, ma chérie n’était pas de cet avis. Elle
de p a tlage. son enseignant de fiancé avec qui elle a eu con é ouse. En le fais nt, u nous auras honorés,
était pressée d’aller à Abidjan. Je ne la
reconnaisdeux enfants, l’a abandonnée pour une autre. Elle et toute la famille avec. Tu auras notre bénédiction
sais plus. Elle se pavanait dans le village avec
d’auflirtait désormais avec les dures réalités du vil- dans tout ce que tu entreprendras… ». Tout le
tres hommes. La rumeur courait qu’elle
lage. Chaque fois que j’y allais, ma mère me de- temps que parla ma mère, mes pensées allaient
fréquentait un jeune homme de notre village,
enmandait de l’aider parc

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