GO Magazine n°815 du 29 Avril au 05 Mai 2020
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

GO Magazine n°815 du 29 Avril au 05 Mai 2020 , magazine presse

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le savais-tu ? Tu peux t'abonner à ce journal en cliquant sur la petite cloche. Tu recevras alors une alerte par mail à chaque nouvelle parution !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 avril 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Extrait

2
Chères lectrices, chers lecteurs, partagez vos émotions et vos expériences de la vie à travers cette rubrique. Contact : GO MAGAZINE “LES COUPS DE LA VIE”, 10 BP 399 ABIDJAN 10 /redaction@gomagazine.ci ou ap-me pelez directement M Ouattara Anzata au 07 93 56 36.
DÉliVrz-moî dû menŝongé, ’eN ŝoUffré ! e suis Korotoum, la dernière fille d’une famille modeste, vivant à l’in-Jmoyens. Après le Bac, je me suis re-térieur du pays. J’ai toujours voulu paraitre et vivre au-dessus de mes trouvée à Abidjan, au Plateau, dans un établis-- Pendant ce temps, Sékou et moi préparions sement supérieur privé où, après deux ans, je J’avais fait la rencontre de Sékou, dès mon ar notre mariage. J’ai réussi à convaincre mon devais passer le BTS. Ma mère m’a trouvé une rivée au campus. Il était en fin de formation à prétendu oncle d’en être le parrain. Il accepta famille d’accueil à Abobo. Nous étions deux l’Ecole normale supérieure. Je lui ai présenté et promit de faire de ce mariage une belle bachelières, Fatim et moi, à être accueillies le candidat comme mon parent. Pour lui, fête. Je faisais les préparatifs avec mes amies, dans cette famille. Les premiers jours de j’étais d’une famille bourgeoise. Mais, quand sans impliquer mes parents. J’ai dit à mon classe, j’ai observé que toutes les filles avaient il me proposait de m’accompagner rendre vi-fiancé que le domicile de mon oncle accueil-un style de citadines branchées. Elles don-site à mes parents biologiques dans cette ville lera le mariage, que c’est à lui qu’on donnera naient l’impression d’être issues de familles de l’intérieur, je m’y opposais. Je ne voulais les colas. Heureux, mon fiancé s’enorgueillit bourgeoises. Ce n’est pas pour me lancer des pas qu’il découvre que je suis une fille de rien d’épouser la nièce d’une personnalité du pays. fleurs, mais j’ai une belle taille et une forme du tout, que mon père n’est pas un haut cadre généreuse qui ferait pâlir tout homme bien Nous étions dans les préparatifs quand survint du pays, que ma mère n’est pas fonctionnaire, constitué. Sortie d’une ville moins portée sur l’épidémie du Covid-19. Les mesures arrêtées mais vendeuse de bouillie de mil au marché de la mode, il me fallait me mettre à jour, chan- par le gouvernement m’empêchaient de ren-Sokoura, un quartier populaire, malfamé et re-ger d’apparence, me débarrasser de mon style trer en relation avec mon oncle et parrain. J’ai culé. Mon histoire avec Sékou était très sé-qui puait à mille lieues la villageoise. Très vite, appris par ses collaborateurs que malgré ces rieuse. A sa sortie de l’Ens, il m’a demandé de j’ai intégré un groupe de filles espiègles. mesures, il a organisé, à son domicile, deux plaider auprès de mon oncle afin qu’il soit af-mariages avec un nombre de personnes réduit fecté à Abidjan ou dans les environs. Je l’ai ras-Elles habitaient la commune huppée de Co-parce que les rassemblements de foule sont in-suré, lui faisant croire que le problème serait cody. Je voulais moi aussi y habiter pour élar-terdits. J’ai informé Sékou que nous devrions réglé d’un seul coup de fil. Comme il fallait s’y gir mes perspectives de réussite sociale. Alors, réduire le nombre d’invités. Ses parents, eux, attendre, mon fiancé a été affecté très loin elles m’ont conseillé de prendre une chambre mettaient la pression pour que le mariage soit d’Abidjan. en location au campus. J’ai informé mes tu-célébré avant le début du ramadan, prévu le teurs d’Abobo que j’allais passer un temps chez Aux examens du BTS, il n’y avait pas de doute 24 avril 2020. J’ai laissé un message de de-une copine parce que les professeurs nous que j’allais échouer parce que je n’étudiais pas. mande d’audience à mon parrain. Plus tard, il donnaient des travaux de groupe. Etant la Cependant, mes copines de classe et moi avons a répondu. J’étais loin de mon portable. Et seule à Abobo, je perdrais des points si je ne décidé de nous battre jusqu’à la fin. Nous c’est mon fiancé qui a vu en premier le mes-rejoignais pas les autres membres du groupe, sommes entrées en contact avec un réseau sage. Il était écrit : « ma fille Korotoum, vu la qui logent tous à Cocody, pour faire le travail. d’enseignants qui nous a promis le BTS. Cha-situation, je ne peux pas organiser de mariage J’ai abandonné Fatim chez notre tutrice. cune devait débourser 500.000 F. J’ai menti à chez moi ni recevoir des visiteurs. Je suis ren-Contrairement à moi, elle se sentait bien dans ma pauvre mère qui a raclé toutes ses écono-tré en contact avec le chef de notre commu-sa condition de vie modeste. Pour elle, seules mies, le fruit de son dur labeur autour du feu nauté à Abobo, et je lui ai donné ordre les études comptaient. La frime ne l’intéres-de bois, pour réunir cette somme et me la re-d’organiser ton mariage, il va prendre les sait pas. mettre. A la proclamation des résultats, nous colas. Je te prie de limiter tes invités. » avons toutes échoué. Mieux, nous avons été Mon rêve de vivre à Cocody se réalisa. Je vivais J’ai commencé à couler des larmes. Le chef de renvoyées. Quant à Fatim, restée à Abobo, désormais au campus comme une vraie étu-communauté en question est le tuteur de ma dans notre famille d’accueil, elle a été admise diante. Cependant, les études ne m’accro-tutrice à Abobo, celle qui m’a accueillie quand avec une mention. chaient pas trop. Je faisais plutôt du tourisme, je suis arrivée à Abidjan pour la première fois. et m’offrais à des loisirs, à la frontière de la dé-A la rentrée académique suivante, les parents A vrai dire, les relations avec ma tutrice bauche. Lors des élections municipales de de mes copines ont décidé de les envoyer à s’étaient dégradées après mon départ de chez 2018, je me suis arrangée pour intégrer le staff Rabat, au Maroc, pour poursuivre leurs elle. Sékou voulait comprendre les véritables de l’un des candidats, originaire de la même études. Ils entendaient ainsi les éloigner de liens entre le parrain et moi. Tout le temps que région que moi. J’ai fait croire à tous mes amis leur confort d’Abidjan afin qu’elles prennent je lui mentais d’être la nièce de cette autorité, que c’était mon oncle direct puisque nous leurs études au sérieux. Je me suis retrouvée il se vantait d’être son gendre. Ce message avions le même nom de famille. Chaque fois seule ici, à Abidjan. Sékou m’a conseillé de de-avait tout gâché. Le mariage est compromis. Il que j’arrivais à son domicile, je m’arrangeais mander à mon prétendu oncle, le candidat est déçu de moi. Pour lui, je suis une manipu-pour faire des selfies avec lui. Sur ma page Fa-malheureux aux municipales, de me payer des latrice, la plus grande mégalomane du siècle. cebook, on ne voyait que les post : « Soutien cours. Je ne le pouvais pas puisqu’il n’était pas Je ne sais pas non plus quelles raisons évoquer mon oncle ». Malheureusement, mon candidat mon oncle. Ma mère s’était ruinée pour moi. pour justifier l’annulation de mon mariage à a perdu les élections. Elle n’avait plus rien pour me permettre de ma pauvre mère. poursuivre mes études sans la prise en charge Et les portes de sa maison se sont refermées de l’Etat. D’ailleurs, son commerce n’était plus devant moi. Malgré tout, j’ai gardé le contact aussi floressant. avec ses plus proches collaborateurs. Quelque-fois, je passais par eux pour avoir accès à lui afin de bénéficier de subsides.
www.gomagazineci.com
Par Nina Kra
Rsé-Marié GUiraU… a célèbre danseuse et chorégraph ivoirienne, fondatrice de l’École d Lune icône de la culture dans l danse et d’échanges culturels (Edec et de la troupe «Les Guirivoires» fu monde.
e e ) t e
Danseuse, chorégraphe, actrice, chanteuse, dramaturge, créatrice de costumes, anthro-pologue, maître de conférences et écrivaine, la native de Oyably (sous-préfecture de Koui-bly) dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, s’est il-lustrée comme une pionnière de la chorégraphie et de la danse traditionnelle en Côte d’Ivoire.
De la Côte d’Ivoire aux Usa, France et Bel-gique… quel parcours ! Celle qui, à 9 mois, est revenue à la vie après qu'on ait creusé sa tombe et qu'on ait voulu l'enterrer.
Une vrai miraculée. Ce qui certainement lui forge dans la vie une carapace de conqué-rante et de gagneuse. Née pour danser, Rose Marie Guiraud, commence sa carrière artis-tique de danseuse spirituelle et chanteuse traditionnelle africaine depuis l’âge de qua-tre (4) ans. Reconnue dans la région comme l’une des meilleures de sa génération. les portes lui sont ouvertes pour l’extérieur.
Bref, une vie pleine et palpitante, faite de hauts et de bas, avec de nombreux pro-blèmes de santé, des affaires financières et foncières qui ne l’ont jamais empêchée de toujours rebondir et continuer à danser pour faire taire ses détracteurs.
En Belgique, elle étudie au Conservatoire royal où elle a obtenu les diplômes supé-rieurs d’art dramatique, de danse en ryth-mique et de diction française. A la fin de ses études, la chorégraphe revient en Côte d’Ivoire et devient la directrice du départe-ment de danse, des arts et traditions popu-laires à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (Insaac). La vie de la danseuse n’est pas un long fleuve tranquille. Aux Etats-Unis, elle y vit pendant 10 ans pour se soigner. Là, elle rencontre l’amour. Son mari Emmett Mc Donald, le musicien noir américain avec qui elle forme un couple et un duo
Elle n’a pas eu d’enfant biologique, mais elle en a eu des milliers dont la plupart sont des enfants sortis de la rue. Auteur des livres tels que « Ma beauté est dans mon ventre », « La Survivante », autobiographie de 370 pages, celle qui a grandi dans les loges des masques glas a passé toute sa vie à valoriser la musique et la danse ivoirienne à travers le monde. Elle fut élevée au rang d’officier de l’ordre national et faite commandeur de l’ordre national. Décédée à 76 ans, Rose Marie Guiraud a été une femme battante jusqu’au bout.
Go Magazine ! N°815 du 29 avril au 5 mai 2020
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents