GO Magazine n°817 du 13 au 19 mai 2020
24 pages
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GO Magazine n°817 du 13 au 19 mai 2020 , magazine presse

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Description

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Publié par
Date de parution 13 mai 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 64 Mo

Extrait

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Chères lectrices, chers lecteurs, partagez vos émotions et vos expériences de la vie à travers cette rubrique. Contact : GO MAGAZINE “LES COUPS DE LA VIE”, 10BP 399 ABIDJAN 10 /redaction@gomagazine.ci ou ap-me pelez directement M Ouattara Anzata au 07 93 56 36.
Renier mà mèré pour mé marier !
adopté. Il nous a envoyés en Belgique pour En grandissant, j’ai eu envie de connaitre mon poursuivre nos études. Je suis parti sans dire ai toujours eu honte de ce que père. J’ai demandé aux sœurs catholiques qui au revoir aux sœurs qui m’ont élevé à l’orphe-j’étais avant. Moi le beau gosse, m’ont vu naitre d’interroger ma mère. Un jour, linat. Je ne voulais plus penser à cette partie à l’accent français, je suis né J’osri,apév,eunconnusàrdesinnurobddelguoM.rèpl,e,uinjelepaisacnoun.leeniatéebtaLeive.llrge.cha elles le lui ont demandé : « Qui est le père de de ma vie. Je jouais désormais dans la cour des dans un bidonville. Ma mère Mohamed ? » Après un long silence, ma mère grands. Ramy est tombée enceinte. Son père était pauvre et ave n s’est mise à pleurer. Selon son récit, elle a été était fou de joie. Nous étions entièrement à sa J’ai été élevé dans un orphelinat catholique. véhicule. Ils l’ont conduite dans une maison A ma naissance, ma mère était tellement pau- Après trois années en Belgique, le père de luxueuse. Là, elle a été violée par un homme vre qu’elle n’avait pas de vêtements pour me Ramy m’a demandé de rentrer à Abidjan de grand et fort, de type européen puisque je suis tenir au chaud. A côté de la baraque qu’elle oc- toute urgence. Il ne m’a donné aucune raison. métis. Il sentait très bon, disait-elle, et son ma-cupait, il y avait une église. Quelquefois, les Je suis revenu au pays, la peur au ventre. Dès telas était très moelleux. Il devait être riche. paroissiens lui faisaient des dons de vivres, que j’ai franchi le seuil de la maison, ma mère Elle n’a pas dit un seul mot après le viol et elle mais ce n’était pas suffisant pour lui permettre était assise dans le divan. J’étais tétanisé. est rentrée chez elle, aidée par des passants. de vivre décemment. Les sœurs catholiques J’avais honte de moi. Ma mère m’appelait : Les années ont passé. Ma mère est offusquée émues par sa situation lui ont, alors, demandé “Mohamed ! Mohamed !’’ L’émotion était à que je sois devenu chrétien. Elle dit en ma-de leur confier son nouveau-né que j’étais son comble dans la maison de mon beau-père -linké : “ Comment peux-tu porter le nom Mo-pour me prendre en charge dans leur orpheli qui, lui, était rouge de colère. Il m’a dit : “ Je hamed, le nom du prophète, et aller à l’église ? nat. t’ai ouvert les portes de ma maison, je te consi-Je sais que tu détestes la vie que je t’offre, dère comme mon fils. Mais dès à présent, je te Au début, ma mère n’y était pas favorable. Elle mais je suis ta mère. Tu es mon unique enfant. retire la main de ma fille. Je ne veux pas d’un m’aimait si fort que, malgré la précarité, elle C’est par manque d’argent que tu es à l’orphe-gendre qui a honte de sa mère. Une mère est ne voulait pas se séparer de moi. Et puis, elle linat. Je veux que tu apprennes le Coran’’. Elle l’égale de Dieu sur terre. Ta mère, j’en fais mon refusait que je devienne, plus tard, chrétien. répétait ces mots tout le temps. Je ne l’écou-affaire. Elle ne connaitra plus la misère. Mais, é Musulmane pratiquante et convaincue, elle es-tais pas. Au contraire, j’étais heureux qu’elle toi, je n’en veux plus’’. A ses propos, j’ai réalis pérait qu’Allah qui l’a oubliée sur terre se sou-souffre que son unique fils soit chrétien. Les tout le mal que j’ai fait à ma mère. Je me suis vienne d’elle à sa mort et la conduise au sœurs lui ont demandé de passer régulière-mis à genoux en pleurs. J’ai reconnu mon tort paradis pour vivre le bonheur qu’Il ne lui a pas ment prendre de la nourriture afin qu’elle ar-et j’ai demandé pardon. J’étais sincère. Ma accordé ici-bas. Pour elle, il ne plaira pas à rête de mendier. Elle a refusé. mère a supplié mon beau-père de m’accorder Dieu que son fils se détourne de l’islam. Elle son pardon et de ne pas m’abandonner. Il le lui A 17 ans, j’ai eu le Bac. J’ai été orienté dans croyait qu’elle risquait, pour cela, de perdre le a promis. une grande école à Abidjan avec une bourse. royaume des cieux. J’ai donc quitté l’orphelinat et la petite ville Je suis resté deux mois avec ma mère. Ramy et Cependant, les sœurs l’ont rassurée que son que nous habitions. Deux ans plus tard, j’ai eu notre fille sont rentrées de Belgique pour la fils aura la possibilité de revenir à sa religion, mon BTS. Muni de ce diplôme, mais aussi et connaitre. J’ai appris à connaitre ma mère, elle s’il le désire, une fois qu’il sera grand. Ma surtout de mon physique-je suis bel homme-était adorable. Plus tard, j’ai su que ce sont les mère avait raison de s’inquiéter. Le beau jeune j’ai frappé à des portes qui se sont ouvertes sœurs catholiques qui ont tout mis en œuvre homme que je suis devenu voulait oublier son sans difficulté. J’ai fait la connaissance de la pour me retrouver. Ma mère se laissait mourir passé. Je voulais que ma mère sorte de ma vie. fille d’une autorité de ce pays. Une très belle parce qu’elle n’avait plus de mes nouvelles de-Alors, je suis devenu chrétien pour me refaire fille musulmane. Nous sommes tombés amou-puis plusieurs années. Comment avais-je pu une virginité sociale. reux. Je me suis présenté à sa famille. Son père ignorer une telle femme ? J’ai juré de ne plus a exigé que je sois musulman si je voulais être A l’époque, l’orphelinat était géré par des oc- la faire souffrir. Je veux rattraper le temps que avec sa fille. Je lui ai expliqué que je suis né cidentaux. J’étais très proche des encadreurs j’ai perdu à la fuir, à avoir honte d’elle. Je re-musulman. Mais l’orphelinat catholique avait et des sœurs parce que j’étais tout le temps mercie mon beau-père qui est formidable. changé ma foi. Pour moi, Dieu ne pouvait être malade. Ma mère était mendiante. Après avoir Cette année, j’avais décidé de passer le mois que catholique au regard de la générosité et fait le tour des quartiers huppés pour faire la du ramadan avec ma mère en Belgique. Mais de l’amour que m’ont offerts les sœurs reli-manche, elle venait me voir à l’orphelinat. Je à cause de la pandémie du covid-19, nous gieuses. détestais ces instants. Il m’arrivait de me ca- sommes confinés à Abidjan. Nous passons cher pour éviter qu’elle me palpe pour s’assu- d’agréables moments ensemble. Malgré tout, le père de Ramy m’a contraint à le métis o rer que je vais bien. Au collège, je l’apercevaisM hamed, me reconvertir à l’islam. Il m’a confié à un souvent dans la rue en train de mendier. A ce guide pour m’enseigner le Coran. J’ai dit au moment, je changeais de route ou je passais père de ma fiancée que j’étais orphelin de père suffisamment loin d’elle pour ne pas la rencon-et de mère. Emu par mon histoire, il m’a trer.
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Par Nina Kra
L’audacé etite précision. La fête des mères est une fête annuelle. La date de célébra-saufPsi celui-ci coïncide avec la fête de la Pente-tion est variable. Cependant, elle est fixée au dernier dimanche de mai, côte. Dans ce cas, la fête des mères est repoussée au premier dimanche du mois de juin. Cette ex-ception sera de mise cette année puisque la fête de la Pentecôte sera célébrée le 31 mai, dernier dimanche du même mois. La fête des mères aura donc lieu le 7 juin, premier dimanche du même mois. Ailleurs en Suisse, en Belgique, en Alle-magne et au Québec, par exemple, la fête a eu lieu le 8 mai. Ce qui crée un petit vent de panique faisant croire qu’on a loupé quelque chose. Que ce soit le 7 juin ou le 8 mai, soyez rassurées, chères mamans, vous ne serez pas oubliées. À cette occasion, vos enfants vous offriront des ca-deaux amplement mérités. Même s’ils ne suffi-ront jamais à compenser votre amour et vos sacrifices quotidiens pour eux.
Cette semaine, mon regard se tourne vers des femmes que je qualifierai de « femmes auda-cieuses ». Des femmes qui, avec un bon parcours universitaire et un emploi stable, ont pris, à un moment donné, de gros risques dans leur car-rière : laisser tomber leurs acquis pour repartir de zéro dans un secteur d’activité qui n’a rien à voir avec leur formation de base. Quelques-unes ont partagé leur expérience dans Go Magazine.
Axelle Bénié Bouadi a tout plaqué pour le ma-quillage. Elle a mis sa carrière de juriste entre pa-renthèse pour se consacrer au Make-up artist. Ça peut sembler fou ! Comment une juriste spécia-lisée en droit des affaires, employée en qualité d’assistante fiscale dans un cabinet de conseil fis-cal, peut-elle renoncer à son confort bureaucra-tique pour ne faire que du maquillage, de la coiffure et de l’habillement traditionnels de ma-riées ? C’est certain qu’elle n’a pas eu l’assenti-ment de tous ses proches. Mais l’audace a prévalu. Aujourd’hui, elle tire son épingle du jeu et ne regrette pas son choix parce qu’elle gagne bien sa vie, peut-être mieux qu’en tant qu’em-ployée d’un cabinet de conseil fiscal. Mme Any-Mariette Yoman aussi. Après 20 années passées dans la communication publicitaire et événemen-tielle, elle a décidé de se reconvertir en styliste, relookeuse mentale et physique. Quel virage aty-pique !
Tout abandonner et recommencer à zéro pro-vient d’un mal être, voire d’une envie radicale de changer pour son bien-être. La juriste Axelle Bouadi a toujours eu des doigts magiques. Se lancer dans le maquillage n’était pas hasardeux. Elle n’a fait que concrétiser un talent caché. Le relooking a toujours sommeillé en Mme Any-Ma-riette Yoman. Elle se coiffait elle-même, ce qui n’est pas commun. On pouvait aussi compter sur elle pour des conseils en tenues vestimentaires et accessoires. Elle a toujours aidé les autres à s’habiller. Quand l’heure de la reconversion a sonné, elle a entendu le son de la cloche, et dé-cidé de faire ce qu’elle sait faire le mieux. L’au-dace est une disposition qui porte à des actions difficiles, dangereuses, au mépris des obstacles. C’est aussi une action qui brave les habitudes, les goûts dominants. Pour le faire, il faut vraiment avoir confiance en soi.
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