GO Magazine n°821 du 17 au 23 juin 2020
24 pages
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GO Magazine n°821 du 17 au 23 juin 2020 , magazine presse

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Date de parution 17 juin 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

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Chères lectrices, chers lecteurs, partagez vos émotions et vos expériences de la vie à travers cette rubrique. Contact : GO MAGAZINE “LES COUPS DE LA VIE”, 10 BP 399 ABIDJAN 10 /redaction@gomagazine.ci ou ap-me pelez directement M Ouattara Anzata au 07 93 56 36.
Prê À payer deŚ ticketŚ pour ’enfer À meŚ oncleŚ… était à peine audible. Chaque jour, selon Hugo, inscrit dans un établissement de renom, spécia- il y avait des examens et des ordonnances. Je rès tôt, j’ai perdu mon père. Son lisé en art plastique. Je continuais de peindre payais sans rechigner, je voulais sauver mon frère, qui avait la charge de ses des toiles que je vendais à prix d’or. J’ai changé bienfaiteur. Un jour, Hugo me dit que le médecin biens, nous a abandonnés, ma la vie de ma mère. A mon pépé qui était à la re- envisage une opération urgente à 2500000F. J’ai fertTdeux semaines, je n’arrivais pas à le joindre, nei,. Finalement, j’ai trouvé refuge auprès de me bénir. Ses fils m’appelaient très souvent pour mère et moi, sous prétexte que traite, j’envoyais la somme de 300000f tous les demandé à mon gestionnaire de lui remettre mon père n’était pas légalement mois. Sans compter les extras. Je payais les cours l’argent. Entretemps, j’étais confiné en Espagne. marié à ma mère. Nous avons beaucoup souf- de ses deux dernières filles. Il n’arrêtait pas de Hugo a reçu l’argent, et puis, plus rien. Pendant l’oncle de ma mère. Il n’avait pas grand moyen, me solliciter. Plus tard, j’ai découvert qu’ils uti- lui ni ses frères. Il avait le téléphone de son pèr mais c’était un homme bon et généreux. Auprès lisaient mon argent pour frimer et draguer les mais il ne décrochait pas mes appels. Les filles de lui, j’ai terminé mon cycle secondaire. En- filles. Alors, avec l’accord de leur père, j’ai déci n’avaient pas non plus de téléphone . J’ai réussi suite, je suis entré à l’Insaac. C’était mon rêve de ne plus leur transférer de l’argent. La plus à avoir le numéro de la clinique sur le net. J’ai d’intégrer ce prestigieux établissement qui a vu gênée, c’était mémé. Elle versait des larmes appelé. Mon pépé n’y a jamais été interné. passer plusieurs artistes dans différents do- chaque fois que je lui envoyais de l’argent, sans J’ai donc demandé à mon gestionnaire d’aller maines de l’art. doute parce qu’elle regrettait les petites mé-s’enquérir des nouvelles de mon pépé à son do-chancetés qu’elle me faisait à l’insu de pépé. J’étais un passionné du dessin d’art, et l’oncle de micile. Ce qu’il a découvert était écœurant. Mon C’est cela la vie ! Je ne lui ai jamais gardé ran-ma mère, que j’appelais affectueusement pépé, pépé mourait à petit feu à la maison. J’ai parlé cune. Au contraire, je lui suis reconnaissant des était mon plus grand admirateur. Il passait des à mémé via le téléphone de mon gestionnaire. -mets succulents qu’elle cuisinait. heures à me regarder peindre et à m’encourager. En pleurs, elle m’a dit qu’elle n’avait plus de nou Contrairement à lui, son épouse et ses enfants Je suis entre l’Espagne et la Belgique depuis velles de ses garçons, depuis qu’ils avaient récu-ne voyaient aucun intérêt à ce que je faisais. Sur-sept ans. J’ai acquis, avec l’aide de mon pépé, péré l’argent. Hugo avait osé dire à sa mère qu’il tout son épouse qui ne m’appréciait pas vrai- deux maisons au pays. L’une est habitée par ma n’y avait plus d’espoir pour son père. Et que des ment. Elle disait que j’étais une charge de trop mère, l’autre est en location. Depuis quatre dépenses supplémentaires ne serviraient à rien. dans sa famille. Pour mériter l’investissement mois, mon pépé a une santé très fragile. Il souf- Le vieux souffrait le martyr, il n’arrivait plus à de mon pépé en moi, chaque fois que quelqu’un fre d’hypertension et de diabète. J’ai donc aug-uriner. Je ne comprenais pas comment mes on-achetait l’un de mes tableaux, je faisais des pro-menté l’argent que je lui envoie chaque mois. Il cles pouvaient être aussi immatures. J’ai de-visions pour la maison. Et l’épouse de pépé que perçoit maintenant 500000f pour faire face à ses mandé qu’il soit conduit à l’hôpital. Mais il était j’appelais mémé appréciait ces moments. Mal- dépenses de santé. Fatigué et malade, il a donné trop tard. Mon pépé est mort faute de soins. heureusement, ce n’était que de courte durée. procuration à son fils Hugo pour retirer l’argent Je ressentais de la rage. J’en voulais tellement sur son compte. Le vieux se plaignait tout le Mon pépé était plus proche de moi qu’il ne à la Covid 19. N’eut été la crise mondiale qu’elle temps de lui. En plus, il ne reconnaissait pas ses a l’était de ses propres fils. Ces derniers passaient a causée, j’aurais pris soin de cet homme et il se-bêtises. Lorsque j’ai essayé de le raisonner, il m’ leur temps à s’amuser et à draguer les filles. Il rait certainement en vie. En ce moment, j’ai ap-dit que je n’ai pas ce droit parce qu’il est avant avait quatre fils et deux filles. Celles-ci étaient pris que mes oncles sont revenus à la maison, et tout mon oncle et mon ainé. Il dépensait, très jeunes, lorsque je vivais en Afrique. C’est ils ont l’audace de m’appeler pour me demander comme bon lui semble, l’argent du vieux, qui qu’une opportunité s’est offerte à moi au cours de l’argent pour organiser les obsèques. J’ai pro-souffrait désormais en plus de la prostate. d’une exposition. Le représentant d’un salon fité de l’occasion pour réclamer mes 2500000F d’œuvres d’art en Belgique est tombé en admi- Au téléphone, je sentais qu’il était mal en point. qui finalement n’ont pas servi à l’opération du ration devant mes toiles. Nous sommes restés en Alors j’ai décidé de le faire venir en Espagne vieux. J’ai exigé qu’ils me restituent mon argent. contact. Ce jour-là, il m’a acheté quatre toiles à pour des soins appropriés. Le temps que les pa- Je suis furieux contre la vie. 800000f. J’étais très heureux car je n’avais jamais piers pour le voyage soient prêts, la crise de la Pourquoi un homme si bon a pu avoir des en-reçu autant d’argent. J’ai envoyé 200 000f à ma Covid-19 a éclaté. Les frontières sont fermées. fants aussi minables ? J’ai décidé de faire venir mère au village, et 300 000F à pépé et à mémé. Hugo devait l’accompagner pour l’assister. Il auprès de moi ses deux filles et de m’occuper Pépé ne voulait pas de cet argent. Mémé, elle, était très enthousiaste à l’idée de venir en Eu-aussi de leur mère. Quant aux garçons, j’ai sub-s’est précipitée pour le récupérer. rope. J’ai compris d’ailleurs que l’état du vieux tilement demandé qu’ils ne composent plus ja-ne le préoccupait pas vraiment. Pépé m’a conseillé de faire mon passeport et mais mon numéro. d’épargner l’argent que je gagnais. J’ai écouté Le vieux allait de plus en plus mal. J’ai donc -ses conseils et, quatre mois après, j’étais en Bel- exigé qu’il soit pris en charge par le meilleur étaCelin gique pour une exposition. Dans ce pays euro- blissement sanitaire de la place. Seul Hugo me péen, plusieurs opportunités se sont offertes à rendait compte de la situation, la voix de pépé moi. J’ai donc décidé de m’y établir. Je me suis
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Par Nina Kra
Reŝter lucidé a mer a encore frappé. Je ne vous parle pas de la mère ; la douce maman qui as-sure nos premiers pas, qui nous prend LedcionbseovsnaisJefemalànoisullanoaus-dimérdans ses bras quand nous sommes tristes, celle qui nous guide lorsque onseils. terranée, cette vaste étendue d’eau qui a une superficie de 2,5 millions de Km2 etun volume de 3 765. 000 Km2 a englouti des jeunes en partance pour l’Italie. Quelle horreur ! Moi qui croyais que les nombreuses campagnes decommunication et de sensibilisation avaient ussi à décourager les candidats à la migration clandestine. Les gens ont plutôt reculé pour mieux sauter. Leurs motivations n’ont pas changé d’un iota. Ils ont toujours en projet de voyager sur des bateaux de fortune au péril de leur vie. Mon Dieu, donne leur la sagesse ! L’actualité nous parle de jeunes gens issus de di-vers pays africains vivant clandestinement en Tu-nisie depuis des années et qui caressaient le désir devoyager pour l’Italie par la mer méditerranée. Quel projet dangereux ! Ça parait insensé, mais comment faire entendre raison à une personne qui pense que c’est l’Europe ou rien. Que l’eldo-rado, c’est partout sauf en Afrique ? Ces immi-grants ivoiriens en quête du bonheur sont morts comme des malheureux en mer. Quel gâchis ! L’embarcation qui ne pouvait prendre que 20 per-sonnes en contenait finalement 55. Ajouté à la météo pas clémente, ce qui devait arriver arriva. Lebateau a chaviré faisant plusieurs morts. Quand est-ce que cela va cesser ? Pourquoi ne pas utiliser la voie légale pour se rendre dans un pays ? Pourquoi persister dans une voie dont l’is-sue est à 99% incertaine ? Ce problème d’immi-gration clandestine est tellement viral qu’il faut faUn hommeire attention quand on en parle. connu des réseaux sociaux voulant dénoncer la précarité des jeunes aventuriers à Paris, histoire dedissuader les rêveurs à faire pareil, s’est fait agresser par les badauds. Dieu merci il a été ex-filtré par des bonnes volontés. Est-ce que ce monde est sérieux ? Et pourtant, la réalité est là. Plus de 100 000 migrants sont morts noyés, entre laLibye et l’Italie depuis 2014. Et selon les chif-fres publiés par le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), plus de 2 260 personnes sont mortes en mer Méditerranée en 2018. Normale-ment ces chiffres devraient interpeller.
Ilfaut être lucide. L’eldorado c’est aussi en Afrique et même tout près de chez nous à Nia-mey, au Niger à 1468.4 km de la Côte d’Ivoire. Même si ce pays est la sentinelle de la migration vers l’Europe.
Des Ivoiriens, parmi eux des femmes battantes, ont choisi de s’installer au Niger pour ‘’se cher-cher’’. Des femmes ivoiriennes entreprenantes occupent des places importantes dans la restau-ration dans ce pays. Certaines ont des restau-rants de renom très fréquentés par les populations. Bien qu’elles n’aient pas franchi le cn’ont rien à envier à ceuxap de l’Europe, elles ou celles qui choisissent la voie de l’aventure. Au péril de leur vie.
Cette semaine, notre envoyée spéciale au Niger nous raconte comment ces braves femmes s’en sortent en cette période de crise sanitaire du fait de la Covid-19.
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