Comparaison internationale des politiques d accueil des étudiants étrangers : Quelles finalités ? Quels moyens ?
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Description

Avec la mondialisation, la mobilité internationale des étudiants devient désormais un nouvel enjeu de la compétition entre pays. La France se situe au 4ème rang pour cet accueil mais s'interroge néanmoins sur les moyens de se doter d'une politique plus ambitieuse. Au travers de l'exemple des dispositifs d'accueil mis en place par les principaux partenaires et concurrents de la France, cette étude s'attache à appréhender les éléments qui contribuent le plus efficacement à l'attractivité du système d'enseignement supérieur d'un pays.

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Publié le 01 octobre 2005
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Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français
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Extrait

RÉPUBLIQUEFRANÇAISEAVIS ETRAPPORTS DUCONSEILECONOMIQUE ETSOCIAL
COMPARAISONINTERNATIONALE DES POLITIQUES D'ACCUEIL DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS : QUELLES FINALITÉS ? QUELS MOYENS ?
2005 Etude présentée par M. Guillaume Vuilletet
Année 2005. - N° 24
NOR : C.E.S. X0500124V
Vendredi 16 décembre 2005
MANDATURE 2004-2009
Séance du Bureau du 25 octobre 2005
COMPARAISON INTERNATIONALE DES POLITIQUES D'ACCUEIL DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS : QUELLES FINALITÉS ? QUELS MOYENS ?
Etude du Conseil économique et social présentée par M. Guillaume Vuilletet au nom de la section des relations extérieures (Questiondont le Conseil économique et social a été saisi par décision de son bureau en date du 30 novembre 2004 en application de l'article 3 de l'ordonnance n° 58-1360 du 29 décembre 1958 modifiée portant loi organique relative au Conseil économique et social)
III
SOMMAIRE
INTRODUCTION ...............................................................................................3
I - LA MOBILITÉ INTERNATIONALE DES ÉTUDIANTS AU SERVICE DES NATIONS ................................................................7
II
A LA MOBILITÉ INTERNATIONALE DES ÉTUDIANTS AU -SERVICE DES INTÉRÊTS NATIONAUX DES PAYS D ACCUEIL ........................................................................................91. Laccueil des étudiants étrangers, facteur de renforcement des capacités de recherche dans les pays daccueil ................................92. Laccueil détudiants étrangers, une opportunité de développement pour les établissements denseignement supérieur.........................................................................................14 3. La mobilité internationale comme réponse aux déficits démographiques de léconomie. ....................................................25
B - LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS, ACTEURS DU RAYONNEMENT EXTÉRIEUR DES PAYS DACCUEIL ............271. Limpact sur la prééminence des valeurs et la diffusion culturelle ........................................................................................282. Une stratégie pour linfluence économique et géopolitique ...........33
C - LA MOBILITÉ INTERNATIONALE DES ÉTUDIANTS : UN ATOUT POUR LES PAYS DORIGINE ..........................................451. La problématique du «brain drain.46........................................».....2. Le contournement du «brain drain» : le rôle des diasporas .........523. Le rôle des migrations « Nord-Nord » : les « migrations » en cascade ...........................................................................................56
- LA MOBILITÉ INTERNATIONALE DES ÉTUDIANTS : UN ÉLÉMENT DE LA MONDIALISATION......................................60
A - LÉVOLUTION DE LENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DANS LA MONDIALISATION CRÉE UNE NOUVELLE GÉOGRAPHIE DE LA MOBILITÉ ÉTUDIANTE ..........................601. La mondialisation de lenseignement supérieur : un phénomène en mutation ....................................................................................612. Une massification de lenseignement dans les pays de lOCDE et un accroissement constant du nombre détudiants en mobilité à linternational ..............................................................................62
IV
B - LA CONSTITUTION DUN « MARCHÉ» DE LENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AU NIVEAU INTERNATIONAL............................................................................651. Un phénomène continu en perspective ...........................................662. Une forte concentration géographique de la mobilité étudiante .....70
C - LESSOR DE LA MOBILITÉ INTRA-EUROPÉENNE ..................811. Les fondements économiques et politiques de la mobilité intra-européenne ............................................................................822. Les outils de la mobilité intra-européenne......................................85
D - LA RÉALITÉ FRANÇAISE DANS UN CONTEXTE MONDIALISÉ ...................................................................................911. Les atouts de la France en matière de mobilité...............................922. La France dans la dynamique européenne ......................................97
III - LEFFICACITÉ DES DISPOSITIFS DE LA MOBILITÉ ÉTUDIANTE ..................................................................................102
A - LES FACTEURS DE LATTRACTIVITÉ .....................................1021. La problématique de la langue détude.........................................1022. La promotion des systèmes...........................................................1113. La qualité de laccueil ..................................................................123
B - DOIT-ON « CHOISIR » LES ÉTUDIANTS EN MOBILITÉ ? ......1301. Choisir les « meilleurs » étudiants ? .............................................1302. La problématique du coût des études............................................139
C - LES DÉBOUCHÉS POUR LES ÉTUDIANTS EN MOBILITÉ ....1471. Existe-t-il une attractivité sans débouchés ? .................................1471. Le suivi des étudiants étrangers par le pays daccueil ..................152
CONCLUSION................................................................................................157
ANNEXES........................................................................................................159Annexe 1 : Résultat du vote de létude en section ..........................................161Annexe 2 : Liste des personnalités rencontrées ..............................................163Annexe 3 : Etudiants étrangers - principaux pays importateurs......................165Annexe 4 : Nombre de ressortissants étudiants à l'étranger ............................167Annexe 5 : Politique de coopération des Chambres de Commerce et dIndustrie en matière de formation ................................................................169Annexe 6 : Les diplômes.................................................................................175
BIBLIOGRAPHIE ..........................................................................................177
TABLE DES SIGLES .....................................................................................183
LISTE DES ILLUSTRATIONS.....................................................................185
 1
Le 30 novembre 2004, le Bureau du Conseil économique et social a confié à la section des relations extérieures la préparation dune étude intitulée «Comparaison internationale des politiques daccueil des étudiants étrangers : quelles finalités ? Quels moyens ?». La section a désigné M. Guillaume Vuilletet comme rapporteur1. Pour son information, la section a entendu : - M. Gérard Binder, président dEduFrance ; - M. Elie Cohen, professeur des Universités, président du Conseil national pour le développement de la mobilité internationale des étudiants ; - M. Antoine Frérot, directeur général de Veolia Water ; - M. Marc Lipinski, vice-président du Conseil régional dIle-de-France ; - M. Josy Reiffers, professeur à lUniversité de Bordeaux-2. Le rapporteur remercie toutes les personnalités entendues et rencontrées2ainsi que les services culturels des ambassades de France en Australie, au Canada, en Chine, en Espagne, aux Etats-Unis, au Japon, au Royaume-Uni, en Suède et en Turquie pour laide précieuse quils lui ont apportée.
*
* *
1  Le résultat du vote de létude en section figure en Annexe 1. 2 Voir en Annexe la liste des personnalités rencontrées.
3
INTRODUCTION
La formation des élites des pays amis ou alliés a toujours été un enjeu quont intégré les puissances du monde. Cette préoccupation remonte à la plus haute antiquité. La « tradition » a très vite été « daccueillir » les enfants des dirigeants des régions soumises et - entre grandes puissances - les échanges étaient une pratique bien établie. Lenjeu dépassait bien sûr la simple dimension de la formation. Les enfants ainsi déplacés étaient sans aucun doute avant tout des otages dont la présence devait garantir la fidélité et le respect des engagements. Mais au-delà, toutes les puissances daccueil ont eu le souci de donner à ces jeunes gens une formation qui visait - dans les faits - à une assimilation des élites alliées à celles de la puissance dominante. Un exemple est rapporté par le récit du règne du pharaon Thoumosis III. Après leffondrement dune révolte aux confins asiatiques de lempire en lan 20 de son règne, il reçut la soumission des vaincus des mains de leurs enfants quil emmena dans sa capitale. De même, les enfants des troupes barbares enrôlées dans larmée romaine étaient accueillis à Rome et le futur vainqueur dAttila - le général gallo-romain Aétius fut lui-même « formé », de nombreuses années, chez le roi Goth Alaric puis à la cour du prédécesseur dAttila. On pouvait, dailleurs, déjà à lépoque mesurer lintérêt de tels échanges, puisque cest pour une grande part des connaissances tactiques acquises chez les « barbares » quAétius tira les outils de sa victoire. Le phénomène des échanges universitaires à linternational et de louverture des universités sur létranger sest poursuivi dans lHistoire. De par lEurope et notamment en France, lUniversité a toujours constitué un lieu de savoir ouvert au monde servant de base aux échanges culturels et scientifiques. LUniversité française cultive depuis des siècles cette tradition de louverture dans sa formation dune partie des élites européennes. Au Moyen-Age, les érudits, tels des ambassadeurs de la connaissance mais souvent démunis, propageaient et partageaient leur savoir en parcourant lEurope, transcendant déjà les frontières. En Sorbonne, la vie étudiante vibrait déjà à l'heure internationale avec des étudiants du Nord (Anglais, Scandinaves, Slaves) et du Sud de l'Europe (Italie, Espagne). L'usage d'une seule et même langue culturelle, le latin, facilitait les échanges et participait ainsi au mouvement intellectuel de l'Europe. En pleine Renaissance, le symbole de cette internationalisation relative de l'enseignement supérieur était incarné par le Prince de l'Humanisme, Erasme, qui plaça sa vie à l'heure européenne : de sa naissance à Rotterdam à ses études en Sorbonne, à Oxford et à Louvain jusqu'à sa mort à Bâle. Plus largement, en Europe, au Nord, l'Université d'Uppsala en Suède, au Sud, l'université de Bologne, à l'Est, l'université de Vilnius, constituent les autres joyaux de ce cosmopolitisme étudiant passé.
4
Les formes, les motivations et les rapports entre les Nations ont changé mais lHistoire est parsemée de ce type de comportement. La France, en particulier dans son passé colonial, a largement promu laccueil des élites des pays placés sous sa tutelle. Indépendamment du regard que lon peut porter sur cette période et sur les effets de ces politiques sur les pays considérés, il est indéniable que cet accueil a favorisé la diffusion des valeurs, de la langue et de la culture de notre pays. A partir des années qui suivent la décolonisation, laccueil détudiants étrangers en France est assumé dans les pays nouvellement indépendants comme un vecteur important de laide au développement et de la coopération. Cependant, sans mésestimer cette dimension officielle - qui a eu sa réalité et son impact - laction des grandes puissances a été largement motivée par des considérations géopolitiques liées à laffrontement des deux grands systèmes et de leur puissance tutélaire. Là encore, au-delà de lappréciation que lon peut porter sur ces motivations, il nen demeure pas moins que la mobilité internationale des étudiants a eu pour effet la diffusion des techniques, des normes et des valeurs. De ce fait, elle a fortement marqué le devenir des pays qui bénéficiaient de cette forme de coopération autant quelle a participé à linfluence de ceux qui la dispensaient. Avec leffondrement du mur de Berlin, la donne change considérablement pour tous les acteurs. Elle ouvre une dynamique dinfluence qui tranche avec la répartition du monde en deux blocs majeurs alors même que le contexte économique connaît lui aussi de fortes évolutions. Pour nen retenir que quelques traits majeurs, cette période connaît de profondes mutations techniques qui ouvrent autant de perspectives de création de biens et de services quelles risquent de laisser sur le chemin les pays qui ne pourraient pas suivre le rythme dinvestissement et dinnovation nécessaire. Dans le même temps, lexplosion démographique au Sud et leffondrement de la natalité dans de nombreuses sociétés dEurope occidentale et orientale créent des zones dinstabilité majeure. Enfin, la faiblesse de la croissance au Nord se conjugue avec lessor des pays émergents en Asie et dans une moindre mesure en Amérique du Sud. Les années 90 ont connu dautres phénomènes qui ont intégré ces éléments ou qui sy sont ajoutés. Les évolutions techniques ont permis une plus grande circulation des capitaux et une accélération du commerce. Lavis du Conseil économique et social en date du 23 février 2005 «Vers une mondialisation plus juste rapporteur) a mis en exergue les effets de la» (M. Alain Deleu, mondialisation. La vaste pandémie du SIDA - au-delà du drame humain quelle représente - hypothèque le devenir de pays entiers. Lexacerbation des déséquilibres et la fin, souvent tragique, de nombreuses idéologies ont fait naître des ressentiments et un intégrisme religieux qui ont augmenté de façon souvent dramatique les tensions sur la planète. Enfin, le contexte démographique - en panne au Nord et explosif au Sud - a donné une nouvelle dimension à lexode des compétences.
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