J ai un arbre dans ma pirogue
64 pages
Français

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J'ai un arbre dans ma pirogue , livre ebook

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Description

Je revendique la sorcière qui m’enfanta
une nuit mauve
Je revendique la libation qui fit de moi
l'orage des ciels d’octobre
S’il y a un homme c’est ma main libre qui
rencontre le monde
S’il y a une route c’est mon corps aveugle
qui cherche sa mémoire

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 août 2013
Nombre de lectures 16
EAN13 9782897121204
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rodney Saint-Éloi
J’ai un arbre dans ma pirogue
Mise en page : Virginie Turcotte
Illustration et maquette de couverture : Étienne Bienvenu
Dépôt légal : 4 e trimestre 2004
Réimpression : 1 e trimestre 2010
© Éditions Mémoire d’encrier


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Saint-Éloi, Rodney, 1963-
J’ai un arbre dans ma pirogue (Poésie ; 13) ISBN : 978-2-923153-23-0 (Papier) ISBN : 978-2-89712-121-1 (PDF) ISBN : 978-2-89712-120-4 (ePub)

Nous reconnaissons le soutien du Conseil des Arts du Canada.

Mémoire d’encrier
1260, rue Bélanger, bureau 201
Montréal, Québec
H2S 1H9
Tél. : (514) 989-1491
Téléc. : (514) 928-9217
info@memoiredencrier.com
www.memoiredencrier.com


Réalisation du fichier ePub : Éditions Prise de parole
Du même auteur
Poésie
Graffitis pour l’aurore , Port-au-Prince, Imprimeur II, 1989.
Voyelles adultes , Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 1994.
Pierres anonymes , Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 1994.
Cantique d’Emma , Chaux-de-Fonds (Suisse), Éditions Vwa, 1997 ; accompagné des encres de Tiga, Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 2001.
J’avais une ville d’eau de terre et d’arcs-en-ciel heureux , Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 1999.
Littérature pour la jeunesse
Miracle Bananier , avec Georges Castera et Louisiane Saint-Fleurant, Gakken, Tokyo, 2001.
Connais-tu Aimé Césaire? (biographie-jeunesse), Port-au-Prince, Éditions Mémoire, collection des personnages célèbres, 2001.
Anthologies
Dits des fous d’amour : anthologie secrète/Lovers’ Sweet Nothings : Secret Anthology , choisis par/selected by Paula Clermont Péan et Rodney Saint-Éloi, Montréal, Mémoire d’encrier, 2003.
Paradis-Paraiso , Djazz, Montreuil, Collection Vox, 2003.
Anthologie de la littérature haïtienne : un siècle de poésie, 1901-2001 , Georges Castera, Claude Pierre, Rodney Saint-Éloi et Lyonel Trouillot (dir.), Montréal, Mémoire d’encrier, 2003.
Nul n’est une île. Haïti Solidarité , Rodney Saint-Éloi et Stanley Péan (dir.), Montréal, Mémoire d’encrier, 2004.
Montréal vu par ses poètes , Rodney Saint-Éloi et Franz Benjamin (dir.), Montréal, Mémoire d’encrier, 2006.
pour Aimé
pour Claire-Anse
pour Elle sans nom et sans visage
dans l’amnésie des villes.
Messieurs, messieurs les prophètes
ne demandez pas leur nom aux arbres
ne demandez pas aux vallées leur génitrice
le glaive de lumière se détache de mon front
et de mes mains jaillit l’eau du fleuve
tous les cœurs d’hommes sont ma nationalité
voilà
je vous laisse mon passeport!
Mahmoud Darwich


Autour de cette pierre ou de ces haillons d’ombre
que l’on dit bons à rien la chaîne mugissante reste en veilleuse
et là-bas sont les hommes plus puants que la charogne
il y a toujours quelque chose à défendre.
Davertige
Prologue

J’ai un arbre dans ma pirogue!
Faut-il songer au voyage? Aller vers le Nord. Nord perdu ou retrouvé. Un aller simple. Puisque aller, c’est toujours simple.
Toujours plus loin, bien plus loin que les pieds, léger comme un papillon, une plante aérienne.
Aller, c’est aussi le passé, plus simple que la clarté du jour. Je m’en allai un matin de juillet, un matin d’exil, et de solitude. Et je tins par la main un geste d’amour, le dernier refuge que l’homme forgea.
Pourquoi écrire ce poème, ce dit testamentaire? Peut-être pour revisiter les bris-îles, célébrer la vie, ses excès, sa musique, marquer les périmètres de sang et de deuil, interpeller les dieux, les rues de l’enfance, traverser les clôtures du village.
Écrire la vie et la ville qui percent sous les brumes du soir ; se rappeler que tout serait un chant si on le voulait, si les mots et les phrases avaient la conviction d’un quelconque bonheur.
Et pourquoi cet arbre qui habite mon corps, m’écrit et me convoque là-bas quand je suis ici, dans la tourmente des formes et des couleurs?
Pourquoi ce poème? Sinon pour dire l’absence qui engage la présence, le vide et l’angoisse d’une terre qui désapprend à être terre.
Départ et non absence. Le pays est encore le seul paysage discernable et renaissant. Vivre-entrebaillé-ici-ailleurs. Vivre l’enfance, le soleil nu! L’île, ses rêves, ses dérêves, ses fantasmes et ses dérives. L’île, le trop bleu de ses mers au miroir de ses ciels.
Au bout, il y a une pirogue... là-dedans des mots, un arbre qui voyage seul dans la forêt, un conte contrarié par un fusil.
Et si tout n’était qu’un grand arbre quelque part, debout dans la constance de la terre!
la danse ou la mer et le chant partagé, un grand soupçon bleu dans tes yeux noirs, au réveil la nuit et l’aurore se rassemblent sous la fenêtre, nos rires, t’en souviens-tu, étaient un poème de clarté offert à la nuit, ô nuit secrète où les mains partaient comme des barques sur les océans insensés, corps et fruits, terre et lune, nous avons traversé les collines d’ombres et découvert – sans question ni réponse – que l’amour avait en cette nuit plus de ciels que d’étoiles, mots chairs unies dans la blessure, voix corps ballottés, le désir nous a surpris avec nos testaments, et nos cœurs qui saignent, et cette chanson qui rappelle l’horizon des malheurs, et les sermons et les odeurs, et les regrets mille fois redits, demain, et demain qui recommence l’éternité, la braise qui se consume entre feu et eau

ce fut la première fois
et légende l’anecdote qui porte
l’écho du bonheur

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