GO Magazine n°825 - du 15 au 21 juillet 2020

Go Magazine

Description

Le savais-tu ? Tu peux t'abonner à ce journal en cliquant sur la petite cloche. Tu recevras alors une alerte par mail à chaque nouvelle parution !

Sujets

• Hebdomadaire
• Presse

Informations

• Publié par: GO Magazine
• Date de parution: 15 juillet 2020
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 8 Mo

Extrait

Go mag 825.qxp_Mise en page 1 14/07/2020 16:47 Page1Go mag 825.qxp_Mise en page 1 14/07/2020 16:47 Page2
Par Nina Kra
Chères lectrices, chers lecteurs, partagez vos émotions et vos expériences de la vie à travers cette rubrique.
Contact : GO MAGAZINE “LES COUPS DE LA v IE”, 10 BP 399 ABIDJAN 10 /[e-mail] ou
apme pelez directement M Ouattara Anzata au 07 93 56 36.
Femmes
célibataires et
alliances !
es célibataires, autrement dit, des
femmes sans mari qui portent
fièrement des alliances. C’est sans douteDun fait connu de tous. Nous
connaissons une amie ou une sœur qui porte une belle
alliance sans être mariée encore moins fiancée.
C’est un phénomène qui dure depuis et qui a pris
de l’ampleur ces dernières années. Les alliances
ne sont plus une affaire de couples mariés. Tout
le monde peut se l’offrir à bon marché.
Go Magazine, le journal préféré des femmes
inspirantes et entreprenantes, a décidé cette
semaine d’en parler. Non pas pour condamner,
mais pour essayer de comprendre les
motivations des concernées.
Au demeurant, ça parait fou quand même de
porter une alliance quand on n’est pas mariée
encore moins fiancée. La logique voudrait qu’on ait
les doigts libres pour se donner toutes les
chances d’attirer un homme. Que non ! On porte
un anneau qui, visiblement, pourrait empêcher
un homme qui a du scrupule de nous aborder.
Est-ce un symbole d'épanouissement,
d'indépendance ou de frustration ? Difficile d’y répondre.
Toujours est-il qu’au lieu d’attendre qu’un
homme leur offre ce fameux bijou symbole d’une
vie à deux, des femmes célibataires se rendent
chez des bijoutiers ou chez des vendeurs de
bijoux pour s’acheter une alliance. Est-ce par
complexe d’être de vieilles filles ou est-ce pour fuir
les dragueurs sans intérêt ?
La société africaine qui voit la femme épanouie
si et seulement si elle est légalement mariée
avec des enfants n’a-t-elle pas favorisé ce
phénomène ? Bon nombre de nos jeunes sœurs ne
veulent plus se rendre aux réunions de villages parce
qu’on leur demandera  : «  comment va ton
mari ? », une manière insidieuse de savoir si elles
sont mariées ou toujours célibataires. La cerise
sur le gâteau, c’est « combien d’enfants
avezvous actuellement ? » comme si votre situation
matrimoniale était l’affaire de tous. C’est
dommage !
D’un autre côté, des parents mal inspirés
mettent la pression à leurs enfants pour qu’ils se
marient à tout prix : « tu te maries quand ? Toutes
tes camarades du quartier sont dans leur foyer
et toi tu vis encore en famille. Dépêche-toi de te
trouver un mari ! ». Pourquoi ce harcèlement ?
Cet acharnement va contribuer à créer une
psychose chez la jeune fille qui devra trouver une
solution pour faire taire les gens. Dans les
communautés chrétiennes aussi, les femmes n’ont
pas non plus la paix. Le mariage est un
parchemin pour être à l’aise.
Ce qui est, par ailleurs, drôle dans cette affaire,
c’est que les femmes se disputent les alliances
alors que les hommes ne portent presque jamais
les leurs. Des hommes mariés avouent retirer
leur alliance pour draguer en toute aisance afin
de se sentir moins fautif.
2 www.gomagazineci.com Go Magazine ! N°825 du 15 au 21 juillet 2020
Depu is qu e je su is enceinte d’u n au tre,
mo n mari est co llé-serré
e me nomme Bibata. Je suis origi- Dans mon cas, le médecin était pessimiste Au contraire, il a épousé une troisième femme,
naire du nord-est du pays. Il y a 8 ans, puisque l’œuf a entrainé l’éclatement de la et a demandé à mon père de mettre fin à notre
je me suis mariée à mon cousin Ys- trompe et provoqué une hémorragie. Je ris- union.J souf. J’avais 17 ans. Mon mari est un quais de perdre la vie si on laissait la grossesse
Ce jour-là, j’ai pleuré. Heureusement, ma
paéleveur de bétail. Il travaille avec son suivre son cours anormal. Le médecin a donc
tronne, qui m’aimait comme sa fille, était là.
oncle, le propriétaire du cheptel. Avant notre procédé à une intervention chirurgicale pour
Elle a trouvé les mots pour me consoler. Elle
mariage, j’aimais Yssouf de tout mon cœur. Je interrompre la grossesse. A mon réveil, j’ai
apm’a conseillé de prendre ma vie en main.
crois d’ailleurs que si à l’époque, il ne m’avait pris que je ne pourrai plus être maman.
Quoique musulmane pratiquante, elle m’a
propas épousée, je n’aurais pas survécu. Il se
plaiPendant des semaines, je n’ai pas arrêté de posé d’aller dans un camp de prières chrétien.
gnait souvent de son oncle qu’il jugeait avare.
pleurer. Je suis retournée auprès de ma mère Désespérée, j’y suis allée. Là-bas, le pasteur a
Je l’aidais, autant que faire se peut, avec
l’arafin de me remettre de mes émotions. Yssouf prophétisé sur ma vie. Il m’a dit que
j’enfantegent que j’économisais, grâce aux revenus de
passait régulièrement me voir. Il avait changé, rai, que de beaux jours s’annonçaient pour moi.
mon commerce de friperie, pour notre
mail gardait le silence comme s’il préparait un sale Bien évidemment, je n’y croyais pas. Le temps
riage. Il m’a fait beaucoup de promesses. Par
coup. Je suis restée trois mois avec ma mère. a passé, je suis tombée amoureuse du
profesexemple, il m’a dit que certes, il est musulman,
seur des enfants, M. Fofana. Nous avons fait
mais il n’épouserait pas d’autres femmes Puis, un jour, j’ai été convoquée par l’imam du
l’amour une seule fois. J’ai regretté après.
quoique notre religion commune l’autorise. village. Il m’a informée que mon mari était sur
Mais, curieusement, de cette seule fois, je suis
Nous étions très proches, et d’une complicité si le point d’épouser une deuxième femme, Koro,
tombée enceinte. C’était un miracle. Le
médeéclatante que nos parents ont précipité notre la sœur cadette de ma belle-mère. Koro avait
cin du chef-lieu de notre sous-préfecture
mariage. Ils craignaient que mon prétendant deux ans de plus que moi. Yssouf allait
l’époum’avait dit que toute possibilité d’enfanter
ait des rapports intimes avec moi avant d’en ser parce qu’il voulait un enfant, étant entendu
était nulle. Il s’était trompé.
avoir officiellement le droit. que, moi, je ne pouvais plus lui en donner.
D’ailleurs, j’y avais longuement réfléchi, et je comp- Moi, j’étais craintive puisque j’étais enceinte de
Sur ce point, il était, pourtant, correct avec
tais lui proposer de se remarier. Cependant, je mon amant alors que j’étais toujours mariée à
moi. J’aurais, quand même, cédé s’il me l’avait
n’ai apprécié ni la manière ni la personne choi- Yssouf. Que diront mes parents, s’ils
apprendemandé parce que j’étais fort amoureuse de
sie. Ma belle-mère ne m’aimait pas. Le fait que nent que je porte la grossesse d’un autre
lui. C’est d’ailleurs pour cela que j’étais
heusa sœur cadette soit ma rivale me dérangeait. homme ? Que faire ? Moi qui avais tant espéré
reuse d’être sa fiancée. Il ne faisait rien de
traPour ne rien arranger, elles nous narguaient, ce moment ! Fofana, lui, a décidé de bien faire
vers. Après notre mariage, nous étions
ma mère et moi. Lorsque je m’en suis plaint, les choses en m’épousant. Il fallait juste que
impatients d’avoir des enfants. Je continuais
une bagarre a éclaté. Yssouf m’a porté main mon mari, qui ne veut plus de moi, me libère
mon commerce de friperie. Cette fois, j’étais
pour la première fois. de ce mariage. En conséquence, avec Mme
Gouseule aux commandes de mon affaire. Ma mère
dou, nous nous sommes rendus au village pour
m’avait rendu autonome en me donnant un Il a finalement épousé Koro. Il ne me parlait
r