Les services départementaux d incendie et de secours
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Description

La sécurité civile a pour objet de prévenir les risques de toute nature, d'informer et d'alerter les populations, ainsi que de protéger les personnes, les biens et l'environnement contre les accidents, les sinistres et les catastrophes. Les collectivités territoriales contribuent à la mise en oeuvre de ces missions, avec une répartition des rôles qui a évolué dans le temps, la compétence exercée principalement par les communes ayant été confiée à des établissements publics départementaux, les services d'incendie et de secours (SDIS) créés par la loi du 6 février 1992 relative à l'administration territoriale de la République. La loi du 3 mai 1996 a conforté la mise en oeuvre de la départementalisation des SDIS, en laissant aux collectivités un délai de cinq ans – donc jusqu'en 2001 - pour procéder aux transferts des biens et des personnes aux SDIS. Dans le prolongement de plusieurs rapports, le présent document a pour but de dresser un bilan de la mise en œuvre de la départementalisation pour la période 2002 à 2010 : financement, gestion et pilotage des SDIS.

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Publié le 01 novembre 2011
Nombre de lectures 18
Licence : En savoir +
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Langue Français

Extrait

 
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SOMMAIRE  
Délibéré.......................................................................................7  Introduction ...............................................................................9  Chapitre I La croissance des dépenses et leur financement 19   I - L’accroissement des dépenses et l’évolution de l’activité ...............................................................................................19 A - L’augmentation des dépenses......................................19 B - Une évolution de l’activité liée au secours à personne21 C - Le poids des dépenses de personnel ............................22 II - Un mode de financement peu cohérent ..........................23 A - La contribution des départements................................23 B - La contribution des communes ....................................25 C - Les recettes externes ....................................................27 D - Les exceptions de Paris et de Marseille.......................29  Chapitre II L’organisation et la gestion ................................33  I - L’organisation opérationnelle ..........................................33 A - Une insuffisante rationalisation des moyens opérationnels......................................................................33 B Les documents stratégiques et opérationnels ne jouent -pas complètement leur rôle................................................35 C - Un système de garde inadapté et coûteux....................39 D - Le recours aux sapeurs-pompiers volontaires .............48 II - La gestion administrative................................................53  A - La nécessité d’un conventionnement pluriannuel avec le département....................................................................53 B - Une mutualisation des moyens très insuffisante entre SDIS...................................................................................54 C - Une gestion des carrières et des rémunérations accessoires peu économe ...................................................55 
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COUR DES COMPTES
Chapitre III L’amélioration de la coordination : un enjeu de progrès......................................................................................63  I - Le rôle de l’administration centrale du ministère de lintérieur...............................................................................63 A - Les contributions financières de l’Etat aux SDIS........64 B - La fixation des normes.................................................66 C - La gestion des sapeurs-pompiers .................................67 D - L’animation du réseau des SDIS .................................68 II - Le rôle des préfets...........................................................71 A - Le préfet de département .............................................72 B - Le préfet de zone .........................................................78 III - L'organisation du secours d’urgence à personne...........81 A - Le rôle des SDIS..........................................................82 B - La coopération entre les SDIS, les SAMU et les ambulanciers ......................................................................85 C - Le partage du financement : l’indemnisation des carences ambulancières .....................................................89  Conclusion générale.................................................................92  Récapitulation des recommandations ....................................94  Annexes.....................................................................................96  Réponses des administrations, collectivités et organismes concernés……………………………………………………103  
 
  
Les rapports publics de la Cour des comptes
  
- élaboration et publication -
La Cour publie, chaque année, un rapport public annuel et des rapports publics thématiques.
Le présent rapport est un rapport public thématique.
Les rapports publics de la Cour s’appuient sur les contrôles et les enquêtes conduits par la Cour des comptes ou les chambres régionales des comptes et, pour certains, conjointement entre la Cour et les chambres régionales ou entre les chambres. En tant que de besoin, il est fait appel au concours d’experts extérieurs, et des consultations et des auditions sont organisées pour bénéficier d’éclairages larges et variés.
Au sein de la Cour, ces travaux et leurs suites, notamment la préparation des projets de texte destinés à un rapport public, sont réalisés par l’une des sept chambres que comprend la Cour ou par une formation associant plusieurs chambres.
Trois principes fondamentaux gouvernent l’organisation et l’activité de la Cour des comptes, ainsi que des chambres régionales des comptes, et donc aussi bien l’exécution de leurs contrôles et enquêtes que l’élaboration des rapports publics : l’indépendance, la contradiction et la collégialité.
Lindépendance institutionnelle des juridictions financières et statutaire de leurs membres garantit que les contrôles effectués et les conclusions tirées le sont en toute liberté d’appréciation.
Lacontradictionimplique que toutes les constatations et appréciations ressortant d’un contrôle ou d’une enquête, de même que toutes les observations et recommandations formulées ensuite, sont systématiquement soumises aux responsables des administrations ou organismes concernés ; elles ne peuvent être rendues définitives qu’après prise en compte des réponses reçues et, s’il y a lieu, après audition des responsables concernés.
La publication dans un rapport public est nécessairement précédée par la communication du projet de texte que la Cour se propose de publier aux ministres et aux responsables des organismes concernés, ainsi qu’aux autres personnes morales ou physiques directement intéressées. Dans le rapport publié, leurs réponses accompagnent toujours le texte de la Cour.
Lacollégialitépour conclure les principales étapes des intervient procédures de contrôle et de publication.
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COUR DES COMPTES
Leur rapport d’instruction, comme leurs projets ultérieurs d’observations et de recommandations, provisoires et définitives, sont examinés et délibérés de façon collégiale, par une chambre ou une autre formation comprenant au moins trois magistrats, dont l’un assure le rôle de contre-rapporteur, chargé notamment de veiller à la qualité des contrôles. Il en va de même pour les projets de rapport public.
Le contenu des projets de rapport public est défini, et leur élaboration est suivie, par le comité du rapport public et des programmes, constitué du premier président, du procureur général et des présidents de chambre de la Cour, dont l’un exerce la fonction de rapporteur général.
Enfin, les projets de rapport public sont soumis, pour adoption, à la chambre du conseil où siègent, sous la présidence du premier président et en présence du procureur général, les présidents de chambre de la Cour, les conseillers maîtres et les conseillers maîtres en service extraordinaire.
Ne prennent pas part aux délibérations des formations collégiales, quelles qu’elles soient, les magistrats tenus de s’abstenir en raison des fonctions qu’ils exercent ou ont exercées, ou pour tout autre motif déontologique.
 
 
 
 
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Les rapports publics de la Cour des comptes sont accessibles en ligne sur le site Internet de la Cour des comptes et des chambres régionales et territoriales des comptes :www.ccomptes.fr. Ils sont diffusés parLa documentation Française.
 
 
Délibéré
La Cour des comptes, délibérant en chambre du conseil, a adopté le présent rapport sur « Les services départementaux d’incendie et de secours ». Le rapport a été arrêté au vu du projet communiqué au préalable aux administrations et organismes concernés, et des réponses qu’ils ont adressées en retour à la Cour. Les réponses sont publiées à la suite du rapport. Elles engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Ont participé au délibéré : M. Migaud, premier président, MM.Babusiaux, Descheemaeker, Bayle, Mme Froment-Meurice, MM. Durrleman, Lévy, Lefas, présidents de chambre, M. Bertrand, président de chambre, rapporteur général, MM. Pichon, Picq, Mme Cornette, M. Hespel, présidents de chambre maintenus en activité, MM. Rémond, Gillette, Troesch, Beaud de Brive, Beysson, Briet, Mme Bellon, MM. Moreau, Lebuy, Cazala, Lafaure, Frangialli, Mme Morell, M. Braunstein, Mmes Saliou (Françoise), Dayries, Lamarque, M. Phéline, Mme Ulmann, MM. Barbé, Bertucci, Gautier (Jean), Vermeulen, Tournier, Rasera, Mmes Darragon, Seyvet, MM. Bonin, Vachia, Vivet, Mme Moati, MM. Davy de Lefebvre, Virville, Couty, Sabbe, Valdiguié, Martin (Christian), Ténier, Corbin, Mme Froment-Védrine, MM. Rigaudiat,Ravier, Doyelle, Mme Dos Reis, MM. de Gaulle, Guibert, Mme Saliou (Monique), M. Uguen, Mme Briguet, MM. Guédon, Le Méné, Sépulchre, Arnauld d’Andilly, Mousson, Mme Malgorn, M. Chouvet, Mmes Démier, Cordier, MM. Le Mer, Léna, Migus, Rousselot, Laboureix, Mme Esparre, M. Geoffroy, Mme Dardayrol, MM. Mourier des Gayets, de la Guéronnière, Guillot, Mme Pittet, MM. Duwoye, Senhaji, Mme Fontaine, conseillers Aulin, maîtres, MM. Cazenave, Gros, Carpentier, Marland, Jouanneau, conseillers maîtres en service extraordinaire. Etaient également présents : - M. Bénard, procureur général, qui a présenté ses observations, et M. Feller, avocat général, qui l’assistait ; - M. Heuga, conseiller référendaire, qui, avec Mme de Kersauson, conseiller maître, assistait le rapporteur général. M. Terrien, secrétaire général, assurait le secrétariat de la chambre du conseil. Fait à la Cour, le 29 novembre 2011.
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COUR DES COMPTES
Le projet de rapport soumis à la chambre du conseil a été préparé par une formation commune à la Cour des comptes et aux chambres régionales des comptes présidée par Mme de Kersauson, présidente de la chambre régionale des comptes des Pays-de-Loire, et composée de MM. Rémond, Guibert, conseillers maîtres, MM. Heuga, Fialon, conseillers référendaires, Mme Dokhélar, conseiller référendaire (à compter du 29 janvier 2010), MM. Jousserand (jusqu’au 12 avril 2011), Le Potier, Sire (à compter du 12 avril 2011), présidents de section de chambre régionale des comptes. Le rapporteur général était M. Heuga, assisté de MM. Bizeul, Caïani, Morin (jusqu’au 15 mars 2010), Tronco, premiers conseillers de chambre régionale des comptes et de M. Vaiss, rapporteur à la Cour des comptes. Le contre-rapporteur était M. Guibert, conseiller maître. Le projet de rapport a été examiné et approuvé, le 12 juillet 2011, par le comité du rapport public et des programmes de la Cour des comptes, composé de MM. Migaud, premier président, Bénard, procureur général, Picq, Babusiaux, Descheemaeker, Bayle, Bertrand, rapporteur général du comité, Mme Froment-Meurice, MM. Durrleman et Levy, présidents de chambre.    
  
 
Introduction
La sécurité civile a pour objet de prévenir les risques de toute nature, d’informer et d'alerter les populations, ainsi que de protéger les personnes, les biens et l'environnement contre les accidents, les sinistres et les catastrophes. Les collectivités territoriales contribuent à la mise en œuvre de ces missions fondamentales, avec une répartition des rôles qui a évolué dans le temps, la compétence exercée principalement par les communes ayant été confiée à des établissements publics départementaux.
Les services publics d’incendie et de secours La loi du 5 avril 1884 organisait les services chargés de la lutte contre les incendies dans un cadre communal, chaque commune disposant d’un centre de secours doté de sapeurs-pompiers professionnels et volontaires. En 1938, la création de services départementaux de protection contre l’incendie, confiés au préfet, a permis de mieux coordonner les actions des centres communaux. Ces services départementaux sont devenus des établissements publics en 1955. La loi du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République a donné à ces établissements publics, appelés « services départementaux d’incendie et de secours » (SDIS), la compétence de droit commun pour la gestion des moyens affectés à la lutte contre les incendies.  La loi du 3 mai 1996 relative aux services d’incendie et de secours a conforté cette logique d’organisation départementale, de façon à optimiser les moyens, renforcer les solidarités locales et mieux gérer les sapeurs-pompiers volontaires. Les personnels et les matériels des communes ont été transférés aux SDIS, devenus des établissements publics communs aux départements, aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) compétents en matière de secours et de lutte contre l’incendie. Pour autant, les centres communaux n’ont pas disparu. Deux nouvelles évolutions législatives se sont ajoutées au cours de la dernière décennie. La loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité a renforcé la place du département au sein du SDIS, dont le conseil d’administration, présidé par un élu du département, est, depuis, majoritairement composé de représentants de cette collectivité. La loi du 13 août 2004 relative à la modernisation de la sécurité civile a ouvert la possibilité de créer des établissements publics interdépartementaux.
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COUR DES COMPTES
L’Etat n’est pas absent du dispositif. Garant de la cohérence de la sécurité civile au plan national, il en définit la doctrine et en coordonne les moyens. Il doit évaluer en permanence l’état de préparation aux risques et veiller à la mise en œuvre des mesures d’information et d’alerte des populations. Au niveau central, ces missions sont, pour l’essentiel, confiées à la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC)1 du ministère de l’intérieur. A l’échelon déconcentré, les préfets de département et de zone sont chargés, à la fois, de la planification stratégique des moyens locaux, en lien avec le conseil général, et de la coordination opérationnelle des moyens à engager en cas d'accident, de sinistre ou de catastrophe aux conséquences susceptibles de dépasser les limites ou les capacités d'une commune ou d’un département. Exception notable à la départementalisation des services d’incendie et de secours, il existe deux entités à statut militaire : la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), compétente pour l'ensemble de l'agglomération parisienne (Paris et les trois départements de la « petite couronne », les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne), et le bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM).
Deux unités à statut militaire exerçant les missions d’un service territorial d’incendie et de secours : la brigade de sapeurs-pompiers de Paris et le bataillon de marins-pompiers de Marseille Ces deux unités à statut militaire présentent chacune de fortes spécificités.
La brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) est une unité militaire de l’arme du génie. Comptant 8 500 personnes, elle est commandée par un officier général et placée pour emploi auprès du préfet de police de Paris. Elle résulte de la volonté de Napoléon, à la suite de l’incendie de l’ambassade d’Autriche en 1810, de confier la mission de lutte contre l’incendie à Paris à une unité militaire, sous l’autorité du préfet de police. Ainsi, dès l’origine, le statut de la brigade a été dérogatoire par rapport à l’organisation de droit commun du reste du territoire et le préfet de police dispose de pouvoirs de sécurité qui relèvent, ailleurs, du maire. La brigade, comme la préfecture de police, a vu sa compétence territoriale étendue aux trois départements de la petite couronne (les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne) par la loi du 10 juillet 1964. Sa spécificité a été conservée dans le cadre des lois de décentralisation, dont la préfecture de police a été délibérément exclue.
                                                 1 La DGSCGC s’est substituée à la direction de la sécurité civile (DSC) le 7 septembre 2011.
INTRODUCTION 
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création à l’incendie des Nouvelles Galeries d’octobre 1938 qui coûta la vie à 73 personnes. Pour sanctionner la relative carence des services municipaux débordés par l’amplitude du sinistre, et dans un contexte de rivalités politiques, le Gouvernement plaça la ville sous tutelle de l’État et confia, par un décret-loi du 29 juillet 1939, à une unité de marins-pompiers, commandée par un officier supérieur de la marine, le soin d’assurer la protection de la ville contre l’incendie. Les effectifs du bataillon sont de 2 397 personnes (au 1er mai 2011). Depuis la départementalisation des services d’incendie et de secours en 1996, c’est le SDIS des Bouches-du-Rhône qui exerce les compétences de droit commun dans le reste de ce département. Contrairement à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, le BMPM est directement aux ordres d'un maire : il s’agit d’ailleurs de la seule unité militaire française dans ce cas. Cette spécificité a été maintenue dans la loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004.
Ces deux unités relèvent du ministère de la défense pour tout ce qui concerne le recrutement, le statut du personnel, l'organisation, le commandement militaire, la discipline, l'avancement, les récompenses et l'administration interne. Des personnels de ces deux unités participent régulièrement à des opérations militaires extérieures.
Les missions des SDIS, définies à l’article L. 1424-2 du code général des collectivités territoriales (CGCT), vont très au-delà de la seule lutte contre les incendies, dont ils ont la charge exclusive. Ils apportent, en effet, leur concours à toutes les interventions relevant de la sécurité civile.
Les missions des SDIS (article L. 1424-2 du code général des collectivités territoriales)
Les services d'incendie et de secours sont chargés de la prévention, de la protection et de la lutte contre les incendies. Ils concourent, avec les autres services et professionnels concernés, à la protection et à la lutte contre les autres accidents, sinistres et catastrophes, à l'évaluation et à la prévention des risques technologiques ou naturels ainsi qu'aux secours d'urgence.
Ils exercent les missions suivantes :
la prévention et l'évaluation des risques de sécurité civile ; -
- la protection des personnes, des biens et de l'environnement ;
- la préparation des mesures de sauvegarde et d'organisation des moyens de secours ;
- le secours d'urgence aux personnes victimes d'accidents, de sinistres ou de catastrophes, et l'évacuation des victimes.
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