Ismaël contre Israël : Le conflit israélo-arabe depuis ses origines , livre ebook

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La Palestine a-t-elle été à la fois promise par la Grande-Bretagne aux Arabes et aux Juifs pendant la Première Guerre mondiale comme il est d’usage de le penser ? Comment les grandes puissances et la communauté internationale – la Société des Nations puis l’Organisation des Nations Unies – ont-elles en partie scellé le sort de cet Orient compliqué? Et quel rôle tiennent les nationalismes arabes et le sionisme nés à la fin du 19ème siècle au sein du conflit israélo-arabe ?
Pour répondre à ces questions et tenter de comprendre la complexité de cette guerre, cet essai met en lumière un siècle d’occasions manquées entre Arabes et Juifs. Inextricable, le conflit israélo-arabe dépasse la simple lutte territoriale. Ne tiendrait-il pas à une haine fratricide qui trouverait sa source dans la Genèse ?
Cet affrontement serait alors une guerre de succession théologique, doublée d’un désir de vengeance millénaire, initialement ressenti par Ismaël, l’enfant adultérin d’Abraham, à l’égard de son frère légitime Isaac, père d’Israël. Bâtie sur les fondations du Temple de Salomon – lui-même érigé à l’emplacement du sacrifice emblématique d’Isaac – la mosquée al-Aqsa, lieu symbolique pour les musulmans, cristalliserait cet antagonisme irréductible résultant de ces liens originels.
Dans un remarquable effort de synthèse, Esther Benfredj remonte aux origines de ce conflit. En ce sens, son essai apportera des pistes de réflexion aux lecteurs qui souhaitent aller au-delà du simplisme des manchettes quotidiennes.
La question de l’État palestinien est un enjeu important dans les rapports israélo-arabes ; c’est aussi une cause d’engagement pour l’ONU et certains pays comme les États-Unis, le Canada ou la France. Cet engouement international a toutefois contribué à façonner un paradoxe : si « le paradoxe de la condition humaine est que l’on ne peut devenir soi-même que sous l’influence des autres », comme l’écrivait le psychanalyste Boris Cyrulnik dans Les Nourritures affectives, celui du conflit israélo-palestinien se situe dans l’idée que seule la communauté internationale sous les bons offices de l’ONU, cet « autre politique », serait en mesure de permettre l’existence d’un État palestinien. En faisant des Palestiniens un peuple victime, comme l’explique Shmuel Trigano, et en criminalisant quasi systématiquement les Israéliens, la communauté internationale n’enfermerait-elle pas les principaux acteurs du conflit dans un jeu de rôle dont ils ne peuvent plus s’extraire ? N’entretiendrait-elle pas également la croyance des mouvements intégristes qu’il faut avoir recours aux pratiques les plus extrêmes pour se faire entendre ? Une approche trop manichéenne du conflit ne permet pas d’appréhender la situation « par-delà le bien et le mal » pour citer à nouveau Nietzsche.
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Publié par

Date de parution

01 avril 2015

Nombre de lectures

13

EAN13

9782764429211

Langue

Français

Projet dirigé par Pierre Cayouette, éditeur et conseiller littéraire
en collaboration avec Raphaelle D’Amours, adjointe à l’édition
Conception graphique : Julie Villemaire
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Sylvie Martin et Isabelle Rolland
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l'aide financière du gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d'édition.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme national de traduction pour l’édition du livre, une initiative de la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018 : éducation, immigration, communautés , pour nos activités de traduction.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L'an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l'art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Benfredj, Esther Ismaël contre Israël : le conflit israélo-arabe depuis ses origines (Dossiers et documents) Présenté à l’origine par l’auteure comme thèse (de maîtrise-Université de Montréal), 2011 sous le titre : Les affrontements idéologiques nationalistes et stratégiques au Proche-Orient vus à travers le prisme de la Société des Nations et de l’Organisation des Nations Unies. Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-7644-2838-2 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2920-4 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2921-1 (ePub)
1. Conflit israélo-arabe. 2. Relations judéo-arabes. 3. Palestine - Histoire - 20e siècle. I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
DS119.7.B46 2015 956.9405 C2015-940074-0
Dépôt légal : 2e trimestre 2015 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2015. quebec-amerique.com



À mes parents

Honore ton père et ta mère
Exode 20 :12


L’Histoire suit souvent des voies obscures et tortueuses, mais toujours le sens historique l’emporte, toujours, pour finir, ce qui est nécessaire se réalise.
Stefan Zweig, Marie Stuart

PRÉFACE DE SHMUEL TRIGANO
LE « PRINTEMPS DES NATIONALITÉS » D’ORIENT : L’ÉPISODE OUBLIÉ
Le livre d’Esther Benfredj reconstitue de façon objective la généalogie du conflit du Proche-Orient. Cette clarification permet de soulever une dimension importante de l’état des choses que le récit historique dominant occulte généralement. Obnubilé par le face-à-face du colonialisme et des colonisés, hanté par la culpabilité occidentale ou l’apologie de l’innocence des colonisés, il faillit à percevoir une dimension objective de la réalité, à savoir que le peuple juif est un des acteurs de cette histoire. Je fais référence ici au « peuple juif » et pas à la « nation israélienne », le peuple juif avant qu’il ne s’organise en « nation israélienne » – car il n’y a de nation que dans l’adéquation d’un peuple à un État – mais qui n’est pas pour autant un entassement hétéroclite de populations dont seule rendrait compte la logique « humanitaire ». La création de l’État d’Israël ne peut être dissociée de l’histoire du peuple juif qui la précède (et continue après elle).
Redécouvrir cette histoire malmène dans ses tréfonds les conventions. Quand on voit, par exemple, dans la création de l’État d’Israël une forme de compensation de la Shoah (que l’Occident aurait injustement fait « payer » à des Palestiniens innocents), on méconnaît l’histoire juive et, en l’occurrence, l’histoire du monde arabo-musulman (où vivait la majorité de la population du nouvel État d’Israël) qui, par ailleurs, ne ressemble en rien à la version « post-colonialiste » complaisante que l’on voudrait accréditer.
Quand on ne se focalise plus sur la perspective occidentale, l’état des choses originel s’impose, à savoir l’évidence que le régime colonial européen n’est pas le premier chapitre de cette histoire. Tout commence avec l’Empire ottoman. Avant lui, c’est à dire depuis le 15 e siècle, il n’y a, en effet, aucun « État » ni aucune « nation » arabe, dans le sens moderne de ces notions, même si dans cet immense empire existent des sensibilités régionales. Le caractère colonial de cette entité, un pouvoir dominé par les Turcs et imposé aux Arabes, est indéniable malgré son occultation dans l’instrumentalisation de l’islam par la Sublime Porte, siège aussi de l’Autorité califale. La ummah islamique était le support du pouvoir impérial des Turcs ottomans.
Dans cet univers, les non-musulmans étaient des parias, dans le meilleur des cas des sujets de seconde zone, soumis à un régime vexatoire et persécutoire selon les époques et les lieux mais dont le cadre était toujours la charia des non-musulmans. Ils avaient un statut de minorité politique dominée, un statut découlant de l’islam. C’était bien plus qu’une oppression de peuples vaincus dans l’invasion 1. arabe du 8 e siècle – Chrétiens grecs orthodoxes, Arméniens, Coptes, Grecs, Slaves et Juifs – qui se jouait là : l’instauration d’un ordre religieux du monde ( dar el islam ).
La brève conquête napoléonienne, l’influence grandissante des pouvoirs européens, les progrès de la modernisation ébranlèrent ce système, ce qui ouvrit à ces peuples dominés l’horizon d’une libération. Les premiers à le faire furent les Grecs qui, en 1822, se libérèrent du joug ottoman avec le soutien de toute l’Europe romantique. Ce tournant historique donna le signal de la libération à tous les peuples balkaniques et infligèrent son premier recul à l’Empire ottoman. Puis vint le tour des Arméniens qui fondèrent en 1890 la Fédération révolutionnaire arménienne à Tiflis, un acte annonciateur d’un processus d’indépendance. Ce fut là un échec sanglant. Le sultan Abdul Hamid II extermina, en 1894-1895, 200 000 Arméniens. Puis, une fois l’Empire ottoman disparu, les Jeunes-Turcs, tout à la construction d’un État-nation, fondé sur l’exclusion non pas des non-Turcs mais des non-musulmans 2. , se livrèrent à ce qui était plus qu’un massacre, un génocide (1915-1916), avertissement à tous les peuples dominés tentés par l’indépendance, c’est à dire à la construction d’un État-nation. Dans le cadre de cette politique, la séparation des populations chrétiennes et musulmanes prit de très grandes proportions : 1 300 000 Grecs furent expulsés de Turquie contre 385 000 Turcs de Grèce.
Les Tanzimat (1839-1876), réformes imposées par les puissances coloniales pour alléger la condition des dhimmis (ou raya ) étaient arrivées trop tard. Elles ne furent pas mises en œuvre et, de toutes façons, pérénisaient pour les non-musulmans la condition de minorité politique à fondement religieux, malgré un statut de quasi citoyenneté attribué aux individus. Surtout, elles soulevèrent l’opposition islamique, choquée de voir rétrograder les musulmans à une condition de minorité alors qu’ils étaient majoritaires. Les massacres de chrétiens du mont Liban en 1850-1860 en furent l’expression la plus violente. Elle occasionna l’entrée en lice des puissances coloniales.
Les Juifs, non pas ceux de l’Europe mais du monde arabo-musulman, s’inscrivent dans ce paysage et eux aussi furent habités par la volonté de libération et d’autodétermination qui saisit les peuples dominés de l’islam, parmi lesquels ils étaient comptés. Le pogrom de Hébron de 1929 est justement à inscrire dans la liste de la répression de ce vent libératoire, le « printemps des nationalités » du Moye

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