Vortex : La vérité dans le tourbillon de l’information
226 pages
Français

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Description

Une partie de l’information que nous livre la presse est fausse. Ou recueillie, mise en forme et présentée de manière à manipuler le public, ce qui revient au même. Tel est le constat brutal que dresse Michel Lemay dans cet essai percutant.
La vaste majorité des journalistes font de leur mieux pour rendre compte honnêtement des événements. Mais ils sont englués dans un système qui tolère, voire cultive et met en vedette l’information fausse, le spectacle ou le commentaire, déplore l’auteur. Michel Lemay relève de nombreux cas de dérapages ou d’entorses à la vérité, tant dans la presse nationale que dans la presse étrangère. Sa réflexion s’appuie sur une recherche rigoureuse, entreprise il y a plus de dix ans.
De toute urgence, les journalistes et les entreprises de presse doivent selon lui se recentrer sur les valeurs fondamentales de la profession. En premier lieu vient le respect de la vérité, ce qui suppose équité, impartialité et exactitude. C’est ainsi que l’on pourra peut-être endiguer cette crise de confiance de plus en plus grande entre le public et les médias.
Souvent démunis face au tourbillon d’information qui envahit leur quotidien, les citoyens trouveront dans cet essai matière à exercer leur jugement critique. On ne voit plus les médias du même œil après avoir lu Vortex...
L’affaire des accommodements raisonnables, qui a marqué le Québec de 2006 à 2008, illustre comment les choses peuvent déraper et l’opinion publique être entraînée loin de la réalité lorsque l’obsession des médias pour de bonnes histoires s’emballe et que l’engrenage de la presse d’opinion se met à tourner à grande vitesse.
De mars 2006 à avril 2007, les médias québécois ont braqué leurs projecteurs sur des incidents, la majorité mineurs, certains imaginaires, qui selon eux démontraient que les immigrants tentaient petit à petit d’imposer leur manière de vivre, en exigeant toujours davantage de compromis de la part des Québécois dits de souche. Deux minorités religieuses ont été évoquées à répétition et présentées comme particulièrement revendicatrices : les musulmans et les juifs orthodoxes.
L’affaire finit par prendre des allures de crise sociale, au point où, en février 2007, alors qu’il s’apprête à déclencher des élections qui auront lieu le 26 mars, le gouvernement du Québec estime devoir instituer la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodements reliées aux différences culturelles, qui sera connue sous son surnom de commission Bouchard-Taylor, du nom des deux intellectuels qui l’ont présidée. Jusqu’où doit aller la liberté de religion, lorsque ses symboles ou ses rites s’entrechoquent avec le mode de vie des uns et des autres, et notamment celui de la communauté d’accueil ? À partir de quand la tolérance devient-elle un renoncement à ses propres valeurs ? Faut-il, au nom de l’intégration, tourner le dos à ses traditions ? Voilà en quelques mots où logeait le débat, qui portait donc sur des questions délicates, étroitement liées à la cohésion sociale. Coupons court à tout suspense, la commission Bouchard-Taylor a accouché en 2008 d’un rapport qui a eu peu de suites et qui surtout a conclu qu’il n’y avait aucune crise sociale liée aux accommodements culturels au Québec. L’histoire intéressante, en l’occurrence, est bien davantage celle des médias.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764428139
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Projet dirigé par Pierre Cayouette, éditeur

Adjointe éditoriale : Raphaelle D’Amours
Conception graphique : Julie Villemaire
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Isabelle Rolland et Sophie Sainte-Marie
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Lemay, Michel
Vortex : la vérité dans le tourbillon de l'information (Dossiers et documents)
Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-7644-2798-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2812-2 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2813-9 (ePub)
1. Presse - Objectivité. 2. Désinformation. 3. Journalistes - Déontologie. I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
PN4756.L45 2014 070.4 C2014-941791-8

Dépôt légal : 4 e trimestre 2014.
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2014.
www.quebec-amerique.com





Le canon allait et venait dans l’entre-pont.
Il continuait l’exécution du navire.
Victor Hugo




INTRODUCTION
Parce que les médias imprègnent notre quotidien, que l’information est abondante et qu’on nous la distribue gratuitement à la porte du métro et sur Internet, nous sommes en train d’en oublier la valeur, qui ne se mesure d’ailleurs pas en dollars ou en euros.
Pour compliquer les choses, une confusion est en train de s’installer : certains ne font plus guère de différence entre journalistes, commentateurs, blogueurs, activistes et humoristes. Plus elle va s’intensifier, et elle progresse bien, plus le rôle des journalistes, des vrais journalistes, va prendre de l’importance, et plus il sera vital pour eux de se démarquer en se recentrant sur les valeurs fondamentales de leur profession. Au premier chef, le respect pour la vérité et une allégeance sans faille envers le public, qui supposent entre autres équité, impartialité et exactitude dans le traitement de l’information. S’ils pouvaient autrefois tolérer une petite zone grise à la périphérie de leur univers, ils ont maintenant un choix à faire, parce que la petite zone grise d’hier prend de l’expansion et devient très encombrée.
Le point de départ de ce livre, c’est de constater qu’une partie de l’information que nous livre la presse est fausse. Ou recueillie, mise en forme et présentée de manière à manipuler, ce qui revient au même. On travestit l’état des choses, on donne au public une image déformée des événements et on conditionne sa perception du monde. C’est aussi de constater que ceux qui font la nouvelle, les protagonistes, fournissent sans le vouloir une matière première dont la presse fait peu de cas : leur réputation. On a vu des histoires se terminer par des suicides.
Parce que le public sait qu’on le trompe et qu’on le regarde de haut, le cynisme progresse et la confiance recule.
Ce n’est évidemment pas toute l’information qui est fausse. La vaste majorité des journalistes fait de son mieux pour rendre compte honnêtement des événements. Mais les journalistes sont immergés, on aurait envie de dire coincés, dans un système, une culture, une mentalité qui ne changeront pas facilement. Et ce système tolère, voire cultive et met en vedette l’information fausse, avec laquelle doit cohabiter comme elle peut l’information honnêtement faite, qui ne part pas gagnante.
La question, par ailleurs, se pose rarement en termes aussi nets : information vraie d’un côté, fausse de l’autre. Ce que l’on constate, c’est une culture de la simplification à outrance et de la mise en scène, une mouvance qui aime le spectacle, accepte l’invention, refuse la reddition de comptes, et dont les effets sont magnifiés par une fébrilité maladive, le désir de gloire et la concurrence. Magnifiés aussi par ce qui se passe dans la zone grise, cette place publique virtuelle où commentateurs de toutes sortes absorbent et régurgitent l’information en la déformant et l’amplifiant avec autorité. À la fin, l’histoire telle qu’elle circule n’a plus que des rapports ténus avec la réalité.
En 1997, aux États-Unis, des journalistes ont constaté ensemble que quelque chose clochait sérieusement et ont décidé d’agir. Ils ont entrepris des consultations, dont est notamment sorti un livre, en 2001, The Elements of Journalism , signé Bill Kovach et Tom Rosenstiel. Ces derniers écrivent : « Les journalistes aiment bien se voir comme les représentants du public. Cependant, le public ne les croit plus. Les gens voient du sensationnalisme, de l’exploitation, et ils sentent que les journalistes sont là pour le profit, ou la gloire personnelle, ou pire encore pour quelque plaisir pervers. Pour redevenir le lien entre le public et les nouvelles, et par le fait même entre le public et le monde qui l’entoure, le journalisme doit rétablir son allégeance envers le citoyen. »
« Les journalistes peuvent détruire des réputations, propager des propos malveillants, démoniser des minorités, faire intrusion dans la vie privée des gens […] ils peuvent manipuler des élections, déclencher des tensions raciales […] ils peuvent encourager des guerres injustes et devenir des mégaphones pour des démagogues […] », écrit pour sa part Stephen Ward, professeur d’éthique journalistique à la Wisconsin-Madison University.
Chris Frost, professeur de journalisme à la John Moores University de Liverpool, estime qu’au Royaume-Uni, de deux choses l’une, « ou bien on devra légiférer pour contrer les excès des médias, en particulier des tabloïds, ou bien les journalistes vont devoir se ressaisir et agir de manière responsable […] »
En France, Jean-Luc Martin-Lagardette, auteur, journaliste et professeur de journalisme, constate : « Alors que la presse écrite d’information générale perd continuellement des lecteurs, le mécontentement vis-à-vis de la pratique journalistique s’accroît et s’exprime de plus en plus ouvertement. En perte de crédibilité, journaux et journalistes se réfugient derrière la sacro-sainte “liberté d’expression” pour refuser de rendre des comptes. »
Professeur de journalisme à l’Université d’Ottawa, Marc-François Bernier écrit : « La presse, qu’elle soit écrite ou électronique, paraît de plus en plus assimilée aux institutions sociales dont se méfient les citoyens et il est raisonnable de croire que ce mouvement pourrait s’amplifier si un réveil déontologique ne vient pas contrecarrer les transformations journalistiques que les conglomérats provoquent dans leur recherche du profit maximal pour leurs actionnaires et leurs dirigeants. »
Le métier que je pratique procure un point de vue unique sur l’information. De chaque dossier qu’il traite, le spécialiste en relations publiques connaît les tenants et aboutissants. S’il est parfois à l’avant-plan, il est aussi, surtout, dans les coulisses. Il sait ce qui se passe. Personne, dans bien des cas, n’est mieux placé que lui pour mesurer l’écart entre la réalité et sa version médiatique.
Il faut évidemment accepter, lorsqu’on fait ce métier, que la presse a droit à sa lecture des choses. Les journalistes ne sont pas des courroies de transmission, loin s’en faut, mais ils sont nombreux à penser que c’est ainsi que les professionnels de la communication les imaginent. Au fil des années, j’ai dû maintes fois expliquer que si ce qu’on lit dans le journal est vrai, il faut apprendre à vivre avec. Quand on sème le vent, on récolte la tempête. En revanche, j’ai eu, et j’ai toujours, un message pour les journalistes : « Vous pouvez écrire ce que vous voulez. Pourvu que ce soit vrai. » Ce serait donc gravement dénaturer mon propos que de voir en lui le portrait d’une sorte de face à face des relations publiques et du journalisme. C’est bien davantage le citoyen que le communicateur qui s’exprime ici. Ma thèse principale est plutôt de dire que la liberté de la presse est une richesse, qu’elle n’appartient

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