LES JOURNALISTES
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Description

Fermetures de quotidiens et de magazines, changements radicaux dans les habitudes de consommation de l’information, pertes d’emplois massives ou détérioration des conditions de travail des journalistes, révolution numérique : les médias traversent depuis dix ans une crise sans précédent. À tel point que le journalisme, longtemps considéré comme le plus beau métier du monde, risque même de disparaître.
Quel est l’état actuel du journalisme ? Quel sera le visage des médias de demain ? Et, surtout, comment s’annonce l’avenir de ce métier dont la difficile et délicate tâche consiste à témoigner de la marche de l’humanité ?
Vingt et un journalistes de métier et professeurs de journalisme – d’ici et d’ailleurs – ont accepté de se pencher sur ces questions. Certains d’entre eux dressent d’abord un bilan de santé de l’information journalistique en s’attardant sur quelques champs de couverture. D’autres se tournent ensuite vers le futur et réfléchissent à l’avenir de la profession. Dans la dernière partie de ce collectif, de jeunes journalistes livrent leur vision du métier. Le réputé professeur de journalisme Florian Sauvageau, président-­fondateur du Centre d’études sur les médias, signe le mot de la fin.
Aucun des auteurs n’entend assister, impuissant, au dépérissement du plus beau métier du monde. Tel est le fil conducteur de ce livre. Tous contribuent à faire de cet ouvrage un vibrant plaidoyer pour la survie du journalisme.
LE GRAND DÉRANGEMENT NUMÉRIQUE :
PLAIDOYER POUR UN JOURNALISME HACKER
JEAN-HUGUES ROY, Professeur à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM)

Il y a des jours où je me demande si ce que j’enseigne est encore du
journalisme. Les étudiants de cette deuxième décennie du xxie siècle
sont des machines. Pas dans le sens robotique du terme mais dans
celui du prodige de polyvalence qu’on exige d’eux.
En trois ans, ils apprennent tous les métiers : la recherche, le
reportage, toutes plateformes confondues, les responsabilités de
l’affectation ou du pupitre. Ils doivent aussi devenir compétents sur
le plan technique : mise en pages d’un journal (oui, cela s’enseigne
encore), publication en ligne, calibrage des couleurs sur un caméscope
semi-professionnel, montage son et vidéo, entre autres. Et
voilà que s’ajoutent, depuis quelques années, des notions d’informatique.
En octobre 2014, une offre pour trois emplois à Radio-
Canada, à Montréal, indiquait que la compréhension du HTML,
des feuilles de style en cascade et du langage JavaScript constituait
un atout !
Et c’est sans compter tout ce qu’on ne leur montre pas mais
qu’on attend implicitement d’eux : avoir une solide culture générale
et écrire mieux que Pierre Foglia tout en sachant se servir d’un ordinateur,
d’un téléphone prétendument intelligent ou d’une tablette
pour intervenir dans quantité de médias dits sociaux. Pas facile non
plus pour leurs enseignants, qui doivent maintenir le cap sur l’information
au beau milieu d’un océan numérique en furie !
Pourtant, l’assaut numérique ne date pas d’hier. Cela fera bientôt
un demi-siècle que les ordinateurs bouleversent le journalisme.
Le premier acte remonte à 1966. Cette année-là, Philip Meyer,
journaliste dans la mi-trentaine, obtient une bourse de la Fondation
Nieman lui permettant de passer un an à Harvard pour étudier un
problème donné. Meyer s’intéresse à ces nouvelles machines dont
se servent déjà les politiciens pour sonder les Américains et gagner
des élections : les ordinateurs. Il a l’intuition que ces appareils pourraient
aussi être utiles en journalisme.
En juillet 1967, après sa bourse, on l’envoie couvrir des émeutes
à Détroit. Il réalise alors une enquête scientifique pour mesurer
l’opinion des gens touchés par les événements. Il se sert d’un
IBM 360, le nec plus ultra à l’époque avec ses seize kilo-octets de
mémoire, pour compiler les réponses et faciliter son analyse. Les
articles qu’il publie ensuite dans le Detroit Free Press lui vaudront
rien de moins qu’un prix Pulitzer l’année suivante !
Quelque temps plus tard, au début de la décennie 1970, Meyer
écrit Precision Journalism. Cet ouvrage déclenche, dans le monde
anglo-saxon, le mouvement du journalisme assisté par ordinateur
(computer-assisted reporting). Au Québec, cependant, c’est avec une
dizaine d’années de retard que la vague informatique déferle. Et là
encore, timidement : en 1978, le magazine Trente publie un dossier
illustré de photos de journalistes aux cheveux longs travaillant sur
des claviers tout droit sortis de l’émission Cosmos 1999. Le titre du
dossier témoigne du scepticisme qu’on éprouve à l’époque (et qu’on
cultive encore de nos jours) devant les innovations techniques qui
bousculent notre métier : « Le journalisme à pitons » !
L’auteur, Yves Leclerc, y décrit les prouesses de l’ordinateur,
qui peut – ô prodige – « fournir une copie imprimée d’un texte […] ;
stocker en mémoire jusqu’à une vingtaine de pages […] ; transmettre
le texte par téléphone à un rythme allant jusqu’à 120 caractères
ou deux lignes à la seconde62 ». Il écrit aussi, un peu plus
loin, que les journalistes peuvent dès à présent se procurer des
systèmes de traitement de texte « sur cassette ».
Si cet article fait sourire près de quarante ans après sa parution,
il faut lui reconnaître plusieurs passages prophétiques, dont celui-ci :
« L’avance de l’informatique et des communications […] peut entraîner
à moyen terme la quasi-disparition du journal imprimé63 », écrit
l’auteur tout en racontant, par exemple, que le quotidien La Presse
« étudie déjà la possibilité de transmettre le journal à une partie de
sa clientèle non plus sur papier mais sur un écran de télévision » !
Voilà qui préfigurait La Presse+.
Cependant, la prophétie la plus significative d’Yves Leclerc est
celle-ci : « Notre métier encore essentiellement artisanal risque de
devenir de plus en plus technique et, dans bien des cas, le “gros bon
sens” et le flair instinctif ne suffiront plus à [nous empêcher de]
nous faire manipuler par les techniciens de la propagande qui, eux,
auront une connaissance de plus en plus profonde des possibilités
et des effets des nouvelles techniques64. » En d’autres termes, les
journalistes n’ont pas le choix de plonger les deux mains dans le
cambouis technologique s’ils ne veulent pas devenir les dindons
de la farce numériques.
C’est en demander beaucoup à une profession qui a toujours
été méfiante à l’endroit des changements technologiques. La chercheure
en journalisme Barbie Zelizer a baptisé cela des « discours de
résistance65 ». Quand, à la fin du xixe siècle, la photographie a fait
apparaître les premiers photographes de presse, les vieux reporters
et les rédacteurs en chef ont résisté à ce qu’ils soient acceptés dans
leurs salles de rédaction. Impossible, disaient-ils, que la photo
puisse jouer un rôle journalistique !
Ainsi, bien des journalistes se sont moqués d’Internet lorsqu’on
a commencé à en parler dans les médias. « Internet, c’est le CB66 des
années 1990 », raillait mon rédacteur en chef, Richard Martineau,
en 1994.
On a collectivement assisté à des attitudes semblables quand
diverses percées technologiques facilitant la publication sur le Web
ont entraîné la prolifération des blogues, au début de la décennie
2000. La bulle techno venait d’éclater et on croyait qu’on en avait
fini avec Internet. Toutefois, en 2005, la donne a changé. De simples
citoyens pianotant sur leur clavier d’ordinateur (pour les tourner
en dérision, on ajoutait qu’ils étaient en pyjama dans leur sous-sol)
ont eu la peau d’un des journalistes les plus réputés à l’époque : le
chef d’antenne de CBS, Dan Rather.
Dans un reportage diffusé en septembre 2004 à l’émission
d’affaires publiques 60 Minutes, Rather remettait en cause les
états de service militaires du président George W. Bush durant les
années 1970. Ce reportage s’appuyait notamment sur des documents
datant de 1973. Mais lorsque les papiers en question ont été
rendus disponibles en ligne, des blogueurs ont remarqué quelque
chose d’étrange : les caractères n’avaient pas du tout l’air d’avoir
été tapés à la machine à écrire (les ordinateurs personnels n’existaient
pas encore en 1973). En y regardant de plus près, en fait, les
documents présentés par CBS semblaient plutôt avoir été produits
grâce au logiciel de traitement de texte Word, de Microsoft, avec
la police de caractères par défaut (Times New Roman), pour être
ensuite imprimés puis photocopiés plusieurs fois afin de leur
donner un aspect vieilli. Supercherie !
Après quelques semaines de controverse, CBS s’est excusé et a
mis à la porte la réalisatrice du reportage. Dan Rather, de son côté,
a pris sa retraite un an plus tôt que prévu. Ce triste épisode pour le
journalisme traditionnel a été l’une des premières et l’une des plus
spectaculaires manifestations d’un nouveau pouvoir : celui du journalisme
citoyen.
À ce moment-là, je l’admets, j’ai cru ma profession en danger
d’extinction, menacée d’être anéantie par des hordes d’amateurs.
Le premier média citoyen, OhmyNews, avait vu le jour en Corée du
Sud quelques années plus tôt et faisait sensation. Au Québec, on
voyait naître des initiatives citoyennes semblables : le Centre des
médias alternatifs du Québec ou encore Cent Papiers.
Au bout du compte, il ne reste rien, en 2015, de ces expériences
québécoises, sinon des archives. Et OhmyNews ne subsiste que dans
sa version coréenne, des moutures en anglais et en japonais ayant
fermé quelques années après leur lancement respectif. En dépit
de ces échecs, cependant, le citoyen n’est pas retourné s’écraser sur
son canapé pour autant. Son pouvoir s’exerce différemment, entre
autres par le truchement des médias socionumériques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 octobre 2015
Nombre de lectures 34
EAN13 9782764430156
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Projet dirigé par Pierre Cayouette, éditeur et conseiller littéraire

Adjointe à l’édition : Raphaelle D’Amours
Conception graphique : Julie Villemaire
Mise en pages : Pige communication
Révision linguistique : Martin Duclos et Line Nadeau
En couverture : Photographie © Craig Garner / unsplash.com
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Cayouette, Pierre
Les journalistes : pour la survie du journalisme
(Dossiers et documents)
Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-7644-2973-0 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3014-9 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3015-6 (ePub)
1. Journalisme - Orientation professionnelle. 2. Journalisme - Étude et enseignement. I. Maltais, Robert. II. Titre. III. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
PN4797.C39 2015 070.4023 C2015-941552-7

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2015

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2015.
quebec-amerique.com




AVANT-PROPOS
PIERRE CAYOUETTE

« Mon inquiétude unique devant le journalisme actuel, c’est l’état de surexcitation nerveuse dans lequel il tient la nation […] Aujourd’hui, remarquez quelle importance démesurée prend le moindre fait […] Quand une affaire est finie, une autre commence. Les journaux ne cessent de vivre dans cette existence de casse-cou. Si les sujets d’émotion manquent, ils en inventent. »
Non, ce n’est pas le plus récent coup de gueule d’un nostalgique qui désespère devant la superficialité et le rythme affolant de l’information qui circule dans les sites Internet des grands médias, dans le réseau Twitter ou dans les chaînes d’informations télévisées en continu. Il s’agit plutôt de la critique virulente de la presse que dressait un certain Émile Zola, dans Le Figaro du 24 novembre… 1888 ! Dans son sublime Dictionnaire amoureux du journalisme (Plon, 2015), le fondateur et ex-directeur du quotidien français Libération , Serge July, rappelle qu’il existe une tradition critique bien établie à l’égard des journalistes. Ce n’est pas d’hier qu’on les lynche ou du moins qu’on les prend pour cibles, et que leur travail suscite de vifs débats, apprend-on en remontant l’histoire.
C’est justement en jetant un œil dans le rétroviseur qu’est né le présent recueil. Il y a précisément trente-cinq ans, Québec Amérique publiait Les Journalistes – Dans les coulisses de l’information , un ouvrage collectif sous la direction de Florian Sauvageau, Jean de Bonville et Gilles Lesage. De grandes plumes du temps, journalistes et universitaires, dont Michel Roy et Jean-V. Dufresne, y proposaient un bilan de l’évolution de la profession. L’écrivain Jacques Godbout concluait l’ouvrage avec un regard prospectif – et d’une grande sagacité – sur le journalisme de l’an 2000…
Nous voilà donc au cœur de ce que nous appelions alors le futur, avec le cortège de révolutions que cela supposait. Le présent livre vient littéralement faire écho à celui paru en 1980. À mon arrivée aux Éditions Québec Amérique à titre d’éditeur, en 2012, l’idée m’est venue de refaire l’exercice, trente-cinq ans plus tard, c’est-à-dire de réunir des journalistes et universitaires et de leur proposer une réflexion sur la profession. Le directeur du programme d’enseignement du journalisme à l’Université de Montréal, le journaliste et éthicien Robert Maltais, a accepté avec enthousiasme de se joindre à moi pour piloter et mener à terme cette belle aventure.
Nous voulions non seulement faire le point sur l’état du journalisme, mais aussi nous interroger sur son avenir, dans le contexte de la révolution numérique, de la nouvelle donne économique et des autres spectaculaires chambardements des dernières années.
Nous entendions du coup transcender une certaine critique superficielle des médias, critique qui participe malgré elle au tintamarre ambiant qu’elle dénonce. Les grands accès d’autoflagellation et les analyses instantanées qui suivent inévitablement les dérapages médiatiques ou les fermetures d’entreprises de presse font souvent long feu. Et nous reprenons nos vieilles habitudes, englués dans le quotidien et dans ce présent dont nous sommes les historiens.
Nous voulions aller plus loin, miser sur la profondeur. Voilà pourquoi Robert Maltais et moi avons réuni des journalistes, universitaires, étudiants et patrons de presse du Québec et d’ailleurs. Il se dégage de leurs contributions non seulement un rigoureux état de la situation mais aussi – et surtout – un plaidoyer que nous souhaitons vibrant pour la survie du journalisme. Car ne nous y trompons pas, la profession même de journaliste est menacée. Le nombre de journalistes diminue d’année en année, tant en Amérique qu’en Europe, malgré l’arrivée de nouveaux médias. Or, sans journalistes, il n’y a pas de démocratie. Il en faut et il en faudra toujours pour « porter la plume dans la plaie », selon la formule souvent citée d’Albert Londres. Voilà le message urgent qu’envoient, chacun à sa façon, les auteurs de cet ouvrage collectif.


INTRODUCTION
ROBERT MALTAIS
Codirecteur de cet ouvrage collectif
La crise qui secoue les médias depuis près d’une décennie a provoqué une prise de conscience existentielle majeure chez les journalistes.
Le journalisme, longtemps considéré comme le plus beau métier du monde, pourrait-il être menacé de disparaître ? se demande-t-on avec étonnement et appréhension. Et, comble du paradoxe, comment les conditions de travail des journalistes ont-elles pu se détériorer de façon aussi draconienne en quelques années seulement, au point d’être maintenant considérées comme les pires parmi les professions et les métiers à exercer ?
Sans tomber dans un alarmisme inconsidéré, on peut néanmoins se demander s’il y a réellement péril en la demeure. Nul ne peut nier que la révolution numérique a passablement changé la donne en secouant les colonnes du temple médiatique, entraînant dans son sillage la disparition d’un grand nombre de médias, principalement des journaux et des magazines, et du même coup la perte de milliers d’emplois de journalistes sur toute la planète.
Mais tout n’a pas basculé pour autant dans le monde de l’information. Plusieurs médias traditionnels ont su résister jusqu’à maintenant à la tempête à la fois numérique et économique, tel le prestigieux New York Times , qui compte encore 800 journalistes dans sa rédaction, contre 1 300 avant 2008.
En réalité, ces médias dits traditionnels le sont de moins en moins. Ils se sont passablement transformés en jouant la carte du journalisme multi-plateforme. Certains se sont même pour ainsi dire réinventés. Le lancement réussi de l’application de La Presse+ illustre à lui seul cette transformation. Une flopée de nouveaux médias en ligne a par ailleurs fleuri sur le Web ; certains d’entre eux ont connu un succès remarquable, comme c’est le cas du journal en ligne Mediapart en France, qui se consacre au journalisme d’enquête et qui a fidélisé plus de 112 000 abonnés payants.
L’état de la profession
Quel est l’état actuel du journalisme dans le monde ? Quel sera le visage des médias de demain ? Et, surtout, comment s’annonce l’avenir de cette profession dont la difficile et délicate tâche consiste à témoigner de la marche de l’humanité ?
C’est sur ces grandes questions que vingt et un journalistes de métier et professeurs de journalisme – québécois, français et américain – ont été invités à se pencher dans le présent ouvrage collectif.
Voici donc le fruit de leurs réflexions. C’est un regard lucide et sans complaisance que tous posent sur l’évolution de leur métier. Mais c’est aussi et surtout un plaidoyer collectif pour la survie de la profession.
La première partie du livre est consacrée à l’état des lieux. Nous y dressons le bilan de santé de l’information journalistique par champs de couverture : information internationale, politique, judiciaire et scientifique, sans oublier le journalisme d’enquête, qui a connu ses heures de gloire au Québec ces dernières années.
L’information internationale tout d’abord : le journaliste Marc Laurendeau, de Radio-Canada, considère que ce domaine de couverture s’est appauvri au cours de la dernière décennie mais que le journalisme international est plus nécessaire que jamais pour la compréhension du monde à l’heure de la mondialisation. Dans son chapitre, M. Laurendeau revient brièvement, par ailleurs, sur l’affaire François Bugingo pour souligner l’importance de l’éthique professionnelle dans la pratique du métier.
Pour sa part, Alain Saulnier, professeur de journalisme à l’Université de Montréal, livre un vibrant plaidoyer en faveur de l’enquête journalistique, qu’il considère comme la quintessence du journalisme. Pour lui, l’avenir du métier passe par le traitement en profondeur des événements, par l’analyse et par l’enquête.
Dans le chapitre suivant, le chroniqueur politique Gilbert Lavoie, du journal Le Soleil , considère que l’arrivée des nouvelles technologies, notamment les médias sociaux, a suscité une accélération du temps qui constitue un dang

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