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Description
Sujets
Informations
Publié par | Québec Amérique |
Date de parution | 20 octobre 2015 |
Nombre de lectures | 34 |
EAN13 | 9782764430156 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Projet dirigé par Pierre Cayouette, éditeur et conseiller littéraire
Adjointe à l’édition : Raphaelle D’Amours
Conception graphique : Julie Villemaire
Mise en pages : Pige communication
Révision linguistique : Martin Duclos et Line Nadeau
En couverture : Photographie © Craig Garner / unsplash.com
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Cayouette, Pierre
Les journalistes : pour la survie du journalisme
(Dossiers et documents)
Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-7644-2973-0 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3014-9 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3015-6 (ePub)
1. Journalisme - Orientation professionnelle. 2. Journalisme - Étude et enseignement. I. Maltais, Robert. II. Titre. III. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
PN4797.C39 2015 070.4023 C2015-941552-7
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2015
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2015.
quebec-amerique.com
AVANT-PROPOS
PIERRE CAYOUETTE
« Mon inquiétude unique devant le journalisme actuel, c’est l’état de surexcitation nerveuse dans lequel il tient la nation […] Aujourd’hui, remarquez quelle importance démesurée prend le moindre fait […] Quand une affaire est finie, une autre commence. Les journaux ne cessent de vivre dans cette existence de casse-cou. Si les sujets d’émotion manquent, ils en inventent. »
Non, ce n’est pas le plus récent coup de gueule d’un nostalgique qui désespère devant la superficialité et le rythme affolant de l’information qui circule dans les sites Internet des grands médias, dans le réseau Twitter ou dans les chaînes d’informations télévisées en continu. Il s’agit plutôt de la critique virulente de la presse que dressait un certain Émile Zola, dans Le Figaro du 24 novembre… 1888 ! Dans son sublime Dictionnaire amoureux du journalisme (Plon, 2015), le fondateur et ex-directeur du quotidien français Libération , Serge July, rappelle qu’il existe une tradition critique bien établie à l’égard des journalistes. Ce n’est pas d’hier qu’on les lynche ou du moins qu’on les prend pour cibles, et que leur travail suscite de vifs débats, apprend-on en remontant l’histoire.
C’est justement en jetant un œil dans le rétroviseur qu’est né le présent recueil. Il y a précisément trente-cinq ans, Québec Amérique publiait Les Journalistes – Dans les coulisses de l’information , un ouvrage collectif sous la direction de Florian Sauvageau, Jean de Bonville et Gilles Lesage. De grandes plumes du temps, journalistes et universitaires, dont Michel Roy et Jean-V. Dufresne, y proposaient un bilan de l’évolution de la profession. L’écrivain Jacques Godbout concluait l’ouvrage avec un regard prospectif – et d’une grande sagacité – sur le journalisme de l’an 2000…
Nous voilà donc au cœur de ce que nous appelions alors le futur, avec le cortège de révolutions que cela supposait. Le présent livre vient littéralement faire écho à celui paru en 1980. À mon arrivée aux Éditions Québec Amérique à titre d’éditeur, en 2012, l’idée m’est venue de refaire l’exercice, trente-cinq ans plus tard, c’est-à-dire de réunir des journalistes et universitaires et de leur proposer une réflexion sur la profession. Le directeur du programme d’enseignement du journalisme à l’Université de Montréal, le journaliste et éthicien Robert Maltais, a accepté avec enthousiasme de se joindre à moi pour piloter et mener à terme cette belle aventure.
Nous voulions non seulement faire le point sur l’état du journalisme, mais aussi nous interroger sur son avenir, dans le contexte de la révolution numérique, de la nouvelle donne économique et des autres spectaculaires chambardements des dernières années.
Nous entendions du coup transcender une certaine critique superficielle des médias, critique qui participe malgré elle au tintamarre ambiant qu’elle dénonce. Les grands accès d’autoflagellation et les analyses instantanées qui suivent inévitablement les dérapages médiatiques ou les fermetures d’entreprises de presse font souvent long feu. Et nous reprenons nos vieilles habitudes, englués dans le quotidien et dans ce présent dont nous sommes les historiens.
Nous voulions aller plus loin, miser sur la profondeur. Voilà pourquoi Robert Maltais et moi avons réuni des journalistes, universitaires, étudiants et patrons de presse du Québec et d’ailleurs. Il se dégage de leurs contributions non seulement un rigoureux état de la situation mais aussi – et surtout – un plaidoyer que nous souhaitons vibrant pour la survie du journalisme. Car ne nous y trompons pas, la profession même de journaliste est menacée. Le nombre de journalistes diminue d’année en année, tant en Amérique qu’en Europe, malgré l’arrivée de nouveaux médias. Or, sans journalistes, il n’y a pas de démocratie. Il en faut et il en faudra toujours pour « porter la plume dans la plaie », selon la formule souvent citée d’Albert Londres. Voilà le message urgent qu’envoient, chacun à sa façon, les auteurs de cet ouvrage collectif.
INTRODUCTION
ROBERT MALTAIS
Codirecteur de cet ouvrage collectif
La crise qui secoue les médias depuis près d’une décennie a provoqué une prise de conscience existentielle majeure chez les journalistes.
Le journalisme, longtemps considéré comme le plus beau métier du monde, pourrait-il être menacé de disparaître ? se demande-t-on avec étonnement et appréhension. Et, comble du paradoxe, comment les conditions de travail des journalistes ont-elles pu se détériorer de façon aussi draconienne en quelques années seulement, au point d’être maintenant considérées comme les pires parmi les professions et les métiers à exercer ?
Sans tomber dans un alarmisme inconsidéré, on peut néanmoins se demander s’il y a réellement péril en la demeure. Nul ne peut nier que la révolution numérique a passablement changé la donne en secouant les colonnes du temple médiatique, entraînant dans son sillage la disparition d’un grand nombre de médias, principalement des journaux et des magazines, et du même coup la perte de milliers d’emplois de journalistes sur toute la planète.
Mais tout n’a pas basculé pour autant dans le monde de l’information. Plusieurs médias traditionnels ont su résister jusqu’à maintenant à la tempête à la fois numérique et économique, tel le prestigieux New York Times , qui compte encore 800 journalistes dans sa rédaction, contre 1 300 avant 2008.
En réalité, ces médias dits traditionnels le sont de moins en moins. Ils se sont passablement transformés en jouant la carte du journalisme multi-plateforme. Certains se sont même pour ainsi dire réinventés. Le lancement réussi de l’application de La Presse+ illustre à lui seul cette transformation. Une flopée de nouveaux médias en ligne a par ailleurs fleuri sur le Web ; certains d’entre eux ont connu un succès remarquable, comme c’est le cas du journal en ligne Mediapart en France, qui se consacre au journalisme d’enquête et qui a fidélisé plus de 112 000 abonnés payants.
L’état de la profession
Quel est l’état actuel du journalisme dans le monde ? Quel sera le visage des médias de demain ? Et, surtout, comment s’annonce l’avenir de cette profession dont la difficile et délicate tâche consiste à témoigner de la marche de l’humanité ?
C’est sur ces grandes questions que vingt et un journalistes de métier et professeurs de journalisme – québécois, français et américain – ont été invités à se pencher dans le présent ouvrage collectif.
Voici donc le fruit de leurs réflexions. C’est un regard lucide et sans complaisance que tous posent sur l’évolution de leur métier. Mais c’est aussi et surtout un plaidoyer collectif pour la survie de la profession.
La première partie du livre est consacrée à l’état des lieux. Nous y dressons le bilan de santé de l’information journalistique par champs de couverture : information internationale, politique, judiciaire et scientifique, sans oublier le journalisme d’enquête, qui a connu ses heures de gloire au Québec ces dernières années.
L’information internationale tout d’abord : le journaliste Marc Laurendeau, de Radio-Canada, considère que ce domaine de couverture s’est appauvri au cours de la dernière décennie mais que le journalisme international est plus nécessaire que jamais pour la compréhension du monde à l’heure de la mondialisation. Dans son chapitre, M. Laurendeau revient brièvement, par ailleurs, sur l’affaire François Bugingo pour souligner l’importance de l’éthique professionnelle dans la pratique du métier.
Pour sa part, Alain Saulnier, professeur de journalisme à l’Université de Montréal, livre un vibrant plaidoyer en faveur de l’enquête journalistique, qu’il considère comme la quintessence du journalisme. Pour lui, l’avenir du métier passe par le traitement en profondeur des événements, par l’analyse et par l’enquête.
Dans le chapitre suivant, le chroniqueur politique Gilbert Lavoie, du journal Le Soleil , considère que l’arrivée des nouvelles technologies, notamment les médias sociaux, a suscité une accélération du temps qui constitue un dang