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pages
Français
Ebooks
2017
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Publié par
Date de parution
24 janvier 2017
Nombre de lectures
3
EAN13
9782760633049
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
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24 janvier 2017
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EAN13
9782760633049
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Steven Huebner
LES OPÉRAS DE VERDI
Éléments d’un langage musico-dramatique
Les Presses de l’Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Huebner, Steven Les opéras de Verdi: éléments d’un langage musico-dramatique (PUM) Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-7606-3302-5 1. Verdi, Giuseppe, 1813-1901 - Critique et interprétation. 2. Verdi, Giuseppe, 1813-1901. Opéras. 3. Opéra - Italie - 19 e siècle. I. Titre. II. Collection: PUM. ML410.V4H83 2017 782.1092 C2016-942053-1 Mise en pages et ePub: Folio infographie ISBN (papier): 978-2-7606-3302-5 ISBN (pdf): 978-2-7606-3303-2 ISBN (ePub): 978-2-7606-3304-9 Dépôt légal: 1 er trimestre 2017 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2017 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération des sciences humaines de concert avec le Prix d’auteurs pour l’édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Table des matières
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
CHAPITRE 1
Versification et prosodie
L’effet
La métrique
Les versi lirici
Les vers variés
Les parisillabi
Les imparisillabi
Arrigo Boito
CHAPITRE 2
Les modalités d’écriture
La typologie
Le recitativo
Le parlante
CHAPITRE 3
La mélodie
La méthodologie
Le prototype lyrique: éléments de base
La hiérarchie et la continuité
Les variantes proches
Les compressions
Les phrases anapestiques
Les chaînes
Les fonctions dispersées
CHAPITRE 4
La forme
La terminologie
La solita forma de’ duetti: point de repère
La solita forma de’ duetti: approfondissement
L’aria
L’introduzione
Le finale avec concertato
Les débats
CHAPITRE 5
En guise de conclusion: unité et paradigme analytique
Les variétés de l’unité
Les notes privilégiées
Des tonalités systématiques
L’intertextualité, le style, l’analyse
BIBLIOGRAPHIE
à Emma, Charlotte, Ruby
REMERCIEMENTS
Bien que je m’intéresse depuis de nombreuses années à l’analyse musicale de l’opéra en général et à celle des opéras de Verdi en particulier, c’est un événement particulier qui a donné naissance à ce projet: l’invitation de Monsieur Jean-Jacques Nattiez à présenter la série annuelle des Conférences de prestige à la Faculté de musique de l’Université de Montréal à l’automne 2011. Je suis toujours reconnaissant de l’intérêt qu’il témoigne pour mes recherches ainsi que de son soutien à ce livre, dans lequel je développe les thèmes abordés dans les conférences. Je remercie également l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique de l’Université de Montréal, dirigé avec brio par Monsieur Michel Duchesneau, pour l’appui financier à ces conférences. Quelques générations d’étudiants de l’Université McGill m’ont aidé à raffiner mes idées sur les opéras de Verdi au cours de séminaires d’études supérieures consacrés à ce compositeur. Mes plus chaleureux remerciements vont à la petite équipe qui s’est rassemblée «autour du berceau» pour mettre le projet sur pied. Zoey Cochran a préparé les exemples musicaux avec soin et a manifesté un intérêt à long terme pour les sujets abordés que j’apprécie beaucoup. Elle a répondu avec une grande expertise à mes nombreuses questions sur l’accentuation italienne. Claudine Jacques et Liouba Bouscant ont été des relectrices formidables, aussi patientes que minutieuses dans la transformation de mes propos en tournures plus idiomatiques. Federico Lazzaro m’a aidé avec la préparation du manuscrit, toujours attentif aux détails linguistiques et formels. Merci également à l’équipe des Presses de l’Université de Montréal qui a porté une grande attention à ce manuscrit. Évidemment, je suis entièrement responsable des possibles erreurs de faits et de jugement.
INTRODUCTION
Ce livre est issu d’une série de quatre conférences que j’ai eu le privilège de prononcer à l’Université de Montréal en 2011 dans le cadre des Conférences de prestige organisées à la Faculté de musique depuis 2008. Cette série annuelle présente des spécialistes provenant des différentes branches de la musicologie qui donnent un aperçu complet de leur champ de recherche respectif. Son titre initial – proposé d’abord par Jean-Jacques Nattiez, fondateur et organisateur jusqu’en 2012 – n’était rien de moins que «Comment analyser l’opéra». Confronté au fait que le champ opératique est immense et qu’il s’étend à des répertoires que je ne connais pas nécessairement très bien, j’ai très vite réduit l’objet d’étude à l’analyse des opéras italiens. Bien qu’il ait été question d’un grand nombre d’œuvres allant du baroque jusqu’au XX e siècle, c’est le nom de Giuseppe Verdi qui fut tout naturellement cité le plus souvent. Avec un brin d’humour, on pourrait faire remarquer que ce n’est pas sans rapport avec le sujet plus vaste préalablement suggéré puisque, selon le site web operabase.com, Verdi demeure, année après année, le compositeur d’opéras le plus joué dans le monde. Durant la saison 2013-2014 (qui englobait certes partiellement le 200 e anniversaire de sa naissance) son rival immédiat, Puccini, avec ses 2 062 représentations, n’approcha pas le record de Verdi qui mena avec 3 009 représentations (2 012 pour Mozart, 1 131 pour Wagner). De tels chiffres font penser à l’omniprésence de Beethoven et de Brahms dans le répertoire symphonique, ou au prestige de Bach et de Haendel dans le répertoire baroque. Mais la recherche internationale sur Verdi est plus jeune que celle sur ces autres maîtres, et ce, pour des raisons enracinées dans l’histoire de la discipline.
La musicologie a véritablement connu son essor après la Seconde Guerre mondiale. Au début, l’attention, dans tous les champs d’expertise – de l’étude des sources aux études de style –, s’est tournée vers les maîtres consacrés allemands et autrichiens et les grands musiciens du Moyen-Âge et de la Renaissance. Puis, lorsque les départements de musique sont devenus plus grands, les chercheurs plus nombreux, l’éventail des sujets acceptables plus large, et le regard vers les cultures non occidentales plus urgent, l’intérêt porté aux compositeurs d’opéra italien du XIX e siècle, teintés de populisme et de mercantilisme, a finalement connu un épanouissement remarquable, et notamment après 1970 avec une explosion de recherches sur Verdi réalisées entre autres par Philip Gossett, Pierluigi Petrobelli, Julian Budden, David Rosen, Martin Chusid, Marcello Conati, Lorenzo Bianconi et Anselm Gerhard parmi tant d’autres. Peu après, le jazz et la musique populaire ont franchi les portes de l’université, et cette évolution a accompagné l’accueil alors récent de l’opéra italien du XIX e siècle. La logique disciplinaire a d’abord privilégié une exploration du terrain documentaire, biographique et institutionnel avant de se pencher sur l’analyse musicale elle-même, surtout dans le cas des compositeurs ayant précédé Verdi, dont les œuvres sont parsemées de problèmes philologiques.
Durant la même période, la musicologie anglo-américaine a vu naître la music theory , un domaine de recherche à l’identité professionnelle plus indépendante que celle des traditions européennes continentales et dans lequel s’inscrit (entre beaucoup d’autres champs de recherche) l’analyse des éléments de syntaxe musicale sur les plans local et global de l’œuvre. La fondation de la Society for Music Theory en 1978 – une initiative faisant suite au constat que les institutions et les publications musicologiques traditionnelles ne répondaient plus aux besoins de ceux qui souhaitaient élargir les méthodes d’analyse – est un moment décisif de la musicologie anglo-américaine. Mais l’émergence de cette nouvelle discipline ne s’est pas produite sans un certain parti pris quant au répertoire. L’élargissement des méthodes semble avoir été jugé indispensable surtout pour les compositeurs de la tradition allemande, sans grande préoccupation pour le répertoire de l’opéra. De 1980 à nos jours, les quatre principales revues scientifiques vouées à la music theory ( Music Theory Spectrum , Journal of Music Theory , Music Theory Online , In Theory Only ) ont publié 91 articles sur le triumvirat viennois Schubert-Brahms-Schoenberg, mais pas plus de deux sur les compositeurs du groupe suivant: Rossini, Donizetti, Bellini, Verdi, Puccini, Meyerbeer, Gounod, Bizet et Massenet. Même les opéras de Mozart et de Wagner reçoivent peu d’attention des professionnels de la music theory : en fait, durant cette période, il n’y a aucun article sur les opéras de Mozart, et seulement six sur ceux de Wagner.
Parallèlement, l’analyse musicale a aussi réalisé de grandes avancées dans l’espace francophone. La revue Musurgia témoigne de cette richesse avec un éclectisme rafraîchissant qui dépasse de loin la variété des revues scientifiques anglo-américaines, y compris sur les études analytiques de la musique des autres cultures. Toutefois, jusqu’à présent, on y note très peu d’articles sur l’opéra et aucune étude sur Verdi ou les compositeurs du groupe mentionnés plus haut.
Comment expliquer ce manque d’intérêt des spécialistes pour l’analyse musicale opératique? L’attrait de la musique instrumentale allemande se fonde sans doute en partie sur le fait que, depuis longtemps, elle fournit un riche matériel pour l’enseignement de la syntaxe musicale dans les conservatoires de musique. En effet, le professeur d’analyse ou d’écriture apportera en classe une fugue de Bach ou une sonate de Beethoven plutôt qu’un air de Verdi. Le côté popularisant de l’opéra italien a un rôle à jouer dans cette discrimination, car son orientation privilégie l’ événement plutôt que l’ œuvre , pour employer une opp