Grandeurs et misères de l université québécoise : Souvenirs et réflexions d un recteur
226 pages
Français

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Grandeurs et misères de l'université québécoise : Souvenirs et réflexions d'un recteur , livre ebook

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Description

Autobiographique autant qu'historique, cet ouvrage pousse la réflexion bien au-delà de la simple anecdote sur le parcours somme toute unique de son auteur. Celui-ci fut recteur d'une des plus grandes universités de recherche du Canada pendant sept années et professeur de sciences économiques pendant 35 ans. Il témoigne de plusieurs questions primordiales sur la place de l'université dans notre société, outre celles de l'éducation, de la recherche ou du leadership. Ce faisant, il passe au crible le fonctionnement de cette organisation complexe en analysant ses liens nécessaires avec les partenaires externes et les fonctions souvent méconnues de chacun de ses acteurs. Il explore au détour les notions de philanthropie dans un contexte francophone, de syndicalisme ou d'engagement envers l'excellence.
Écrits sur un ton personnel, mais gardant une saine distance envers son sujet, ses souvenirs et ses réflexions viennent enrichir le patrimoine historique québécois en offrant un regard inédit sur l'une de ses institutions les plus fondamentales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760640788
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Robert Lacroix
GRANDEURS ET MISÈRES DE L’UNIVERSITÉ QUÉBÉCOISE
Souvenirs et réflexions d’un recteur
Les Presses de l’Université de Montréal


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Titre: Grandeurs et misères de l’université québécoise: souvenirs et réflexions d’un recteur Robert Lacroix. Noms: Lacroix, Robert, 1940- auteur. Description: Comprend des références bibliographiques et un index. Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20190018437 Canadiana (livre numérique) 20190018445 ISBN 9782760640771 ISBN 9782760640788 (EPUB) ISBN 9782760640795 (PDF) Vedettes-matière: RVM: Lacroix, Robert, 1940- RVM: Université de Montréal’Recteurs’Biographies. RVM: Présidents et recteurs d’université’Québec (Province)’Montréal’Biographies. Classification: LCC LE3.M717 L33 2019 CDD 378.714/28—dc23 Mise en pages: Folio infographie Dépôt légal: 3 e trimestre 2019 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2019 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal remercient de son soutien financier la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).



À la mémoire de Michel Trahan Un ami, un complice et un grand bâtisseur de l’Université de Montréal


Remerciements
On se sent bien seul lorsqu’on écrit un livre. C’est pourquoi le soutien, la compréhension et la complicité de ceux qui nous entourent sont si précieux. En première ligne de tous ceux qui m’ont encouragé se trouvent ma conjointe Ginette, ainsi que mes trois grands amis et collègues, Marcel Boyer, Claude Montmarquette et Guy Sauvageau. Ils ont été les lecteurs des premières moutures de ce livre, et sans leurs encouragements, leurs conseils, et leurs nombreuses critiques et commentaires pertinents, le manuscrit ne serait pas devenu un livre.
Les recherches sur l’institution et la diplomation universitaires, que j’ai réalisées avec mon collègue Louis Maheu, et les nombreuses discussions que j’ai eues avec ce dernier me furent très utiles pour alimenter mes réflexions et préciser ma pensée.
Michel Truchon, un collègue et ami de l’Université Laval, a révisé de façon extrêmement minutieuse une des dernières versions du manuscrit, et deux arbitres externes en ont fait tout autant. Leurs nombreux commentaires, toujours pertinents, m’ont forcé à me remettre au travail pour le plus grand bien du résultat final. Le docteur Patrick Harris a eu la gentillesse de consacrer une partie de son temps précieux à la lecture de la version finale du manuscrit, et sa réaction enthousiaste m’a confirmé son intérêt.
Patrick Poirier, le directeur général des Presses de l’Université de Montréal, et Sylvie Brousseau ont transformé, avec compétence et professionnalisme, ce manuscrit en livre.
Ce livre a été, en grande partie, écrit au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO). Depuis vingt-cinq ans déjà, ce centre fournit aux chercheurs affiliés un environnement de recherche, de discussions et de réflexions stimulant et enrichissant.
Mes sincères remerciements vont à tous ceux, et ils sont nombreux, qui m’ont aidé aux diverses étapes de la rédaction de ce livre, dont je demeure, bien sûr, seul responsable du contenu.


Comment et pourquoi je suis devenu recteur
Arrivé en janvier 1970 comme professeur au Département des sciences économiques après des études doctorales à l’étranger, j’ai finalement fait toute ma carrière comme professeur à l’Université de Montréal. J’avais fait mes études de baccalauréat et de maîtrise à ce même département, dans les années 1960. Cette longue carrière, qui s’est formellement terminée en mai 2006, en fut une de professeur, de chercheur et d’administrateur universitaire. Toujours professeur, j’ai été successivement directeur du Département des sciences économiques, directeur du Centre de recherche et développement en économique (CRDE), doyen de la Faculté des arts et des sciences, président-directeur général et cofondateur du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) et, enfin, recteur.
J’aurais pu, comme la plupart de mes collègues, me limiter à être professeur avec de brefs épisodes de direction ou de recherche, ce que bon nombre de professeurs acceptent, à tour de rôle, pour le plus grand bien de leur unité. Devenir doyen de la Faculté des arts et des sciences, qui regroupe plus de 40% des étudiants et des professeurs de l’Université de Montréal, impliquait une réorientation importante de mon cheminement. Pour occuper cette fonction, je devais réduire considérablement mes activités de recherche et d’enseignement: une décision lourde de conséquences au moment où le train de l’avancement des connaissances s’accélère, et qui peut hypothéquer lourdement la suite d’une carrière de chercheur et de professeur… Pourquoi ai-je décidé de prendre ce risque?
Au retour d’une année sabbatique, en 1983, à l’Université de la Colombie- Britannique à la suite de mon mandat comme directeur du département, je pris la direction du Centre de recherche et de développement en économique (CRDE) tout en poursuivant ma carrière de professeur. Je siégeais aussi depuis quelques années à l’un des nombreux comités de l’université: celui de la planification. Le recteur de l’époque, Paul Lacoste, voulait un économiste sur ce comité. Toutefois, l’économiste que j’étais se plaignait régulièrement du manque de données probantes pour guider les décisions sur les grandes orientations de l’université. Avant de prendre des décisions, il fallait savoir où se situait l’Université de Montréal dans le monde des universités de recherche du Canada et d’ailleurs dans le monde, par la qualité de sa recherche, de son enseignement et de ses programmes.
Peut-être un peu agacé par la redondance de mes questions, le recteur me convoqua un jour pour me proposer de diriger une étude sur la position de l’Université de Montréal comparativement à celles des dix plus grandes universités de recherche au Canada – ce qui était peut-être la meilleure façon d’avoir des réponses à mes questions. Il était prêt à mettre à ma disposition les ressources humaines et matérielles requises pour cette étude, et financerait le détachement de mon département pendant un an à temps complet.
Après mûre réflexion, je décidai de relever ce défi. Appuyé par une équipe technique exceptionnelle et conseillé par un comité de pairs remarquable, j’ai déposé en 1985 mon rapport, intitulé La poursuite de l’excellence et que l’on dénomma par la suite le rapport Lacroix 1 . Ce rapport noircissait plus de 450 pages et incluait de nombreuses annexes statistiques. Il avait exigé un énorme travail de collecte et de traitement de données statistiques, des rencontres avec les directions des conseils subventionnaires du fédéral et du Québec et avec de nombreux chercheurs et administrateurs d’universités, ainsi que des discussions animées des membres du comité de rédaction. Il se divisait en trois grandes parties.
En première partie, le rapport situait l’Université de Montréal au Canada et au Québec quant à sa performance relative dans l’obtention de subventions de recherche, dans la diplomation aux études supérieures et dans l’activité de publication scientifique de ses professeurs. Une quatrième section portait sur les grandes caractéristiques du corps professoral selon l’âge, le niveau de qualification et le rang universitaire. La deuxième partie examinait, au sein même de l’Université de Montréal, les activités d’encadrement des étudiants aux études supérieures, de recherche, de publication et d’obtention de subventions de recherche, ainsi que la concentration de ces activités au sein de sous-groupes du corps professoral. Enfin, la troisième partie, conclusive, reprenait la position relative de chacun des grands secteurs disciplinaires de l’Université de Montréal au sein des dix grandes universités de recherche; on en évoquait les forces et les faiblesses et on soumettait une série de recommandations susceptibles d’accroître ses forces et de pallier ses faiblesses dans chacun des secteurs disciplinaires.
C’était une première pour l’Université de Montréal. Jamais n’avait-on ausculté aussi rigoureusement, aussi finement et sur une base comparative aussi large cette grande institution. C’était aussi une première au Canada. D’ailleurs, à l’époque, le vice-président à la planification de l’Université McGill, Paul Davenport, disait à qui voulait l’entendre que ce rapport était un cadeau pour lui et son institution. Il pouvait, en effet, y trouver des données inédites et un classement de son institution, qui faisait partie du groupe des dix grandes universités de recherche du Canada, à la base de nos analyses.
Le rapport Lacroix alimenta des discussions intenses au sein de l’Université de Montréal pendant une bonne année et en modifia, je pense, l’évolution, ainsi que celle de ma propre carrière. Une fois déposé, toutefois, je pus retourner à mes activités de professeur et de directeur du Centre de recherche et développement en économique. Cette parenthèse avait été pour moi une expérience brève, mais enrichissante. Je connaissais en profondeur mon institution et aussi le monde universitaire canadien dans toute sa diversité et sa complexité. J’avais aussi l’impression d’avoir donné ma contribution et je pouvais enfin me limiter à nouveau à être professeur. Ce fut le cas pour quelques années.
Le recteur Paul Lacoste, qui avait mis en œuvre la réalisation du rapport Lacroix, termina son deuxième mandat en mai 1985 et fut remplacé par Gilles Cloutier en juin de la même année. C’est donc ce nouveau recteur qui reçut, quelques semaines après sa nomination, le rapport. Il me convoqua et me dit qu’il ne pouvait recevoir un plus beau cadeau au moment de son entrée en fonction, dans lequel il trouvait non seuleme

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