Le pays de la terre perdue, tome 3 : La mer
225 pages
Français

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Description

L’idée de traverser l’océan amène Nadine à construire son premier radeau, celui qui lui fera découvrir la liberté, mais l’entraînera aussi à affronter des dangers et des désespoirs. Comme une lame de fond, la colère s’empare d'elle, la confrontant à sa témérité. Une lecture palpitante doublée d’une réflexion sociale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 mars 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782895710882
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
 
Pelletier, Suzie, 1954-
Le pays de la Terre perdue
L’ouvrage complet comprendra 6 v.
Sommaire : t. III. La mer.
ISBN 978-2-89 571-087-5 (v. 3)
I. Titre. II. Titre : La mer.
 
PS8631. E466P39 2013 C843’.6 C2012-942 845-0
PS9631. E466P39 2013
 
Révision : Patrice-Hans Perrier et Thérèse Trudel
Infographie : Marie-Eve Guillot
Photographie de l’auteure : Sylvie Poirier
Éditeurs :
Les Éditions Véritas Québec
2555, avenue Havre-des-Îles, suite 118
Laval, (QC) H7W 4R4
450-687-3826
www.leseditionsveritasquebec.com
 
© Copyright : Suzie Pelletier (2014)
 
Dépôt légal :
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
 
ISBN : 978-2-89 571-087-5 version imprimée
978-2-89 571-088-2 version numérique
À ma fille Caroline ;
ses rêves et sa joie de vivre
ont si souvent donné
un sens à mes rêves.
LA MER
L’humain a besoin d’explorer
De s’approprier le territoire
Pour mieux survivre
Jusqu’aux étoiles s’il le faut.
Chapitre 1
Jour 342 — 21 juin
L e soleil se lève et remplit lentement le ciel d’un bleuclair qui se reflète au même moment sur les flotsfoncés, les barbouillant de tons de violet d’abord, puisde bleu et de vert pastel. Alors que les étoiles s’éteignentune à une au-dessus de la tête de Nadine, la mer s’habillejoliment de cette généreuse lumière. Les lourdes vaguesmolles de ce début de journée captent les chauds rayonsqui, rebondissant, ajoutent encore plus d’éclat à l’ambiance féérique. On dirait que le vent est encore gêné defaire lever les moutons blancs, comme s’il voulait que lavie se réveille en douceur.
Sur l’eau, à mi-chemin entre le Pays de la Terre perdueet cette terre inconnue qui se profile à l’horizon, un radeaude bois, aux allures de voilier artisanal, tournoie sans butapparent. Comme à regret de quitter la nuit, le pont dunavire garde cette teinte rosée que lui donne encore lequartier de lune qui tarde à disparaître du firmament. Savoile abandonnée flotte librement dans le vent léger dumatin. Un énorme loup, âgé de 10 mois, les yeux à peineouverts sur le jour naissant, s’étire langoureusement surle pont.
Quelle belle journée !
Sous un auvent, à l’arrière de l’embarcation, Nadine dortprofondément. Ballottée par le mouvement des vagues,bercée par le son du clapotis incessant de l’eau se frottant sur les bords de l’embarcation, son corps recouvertd’une peau de cuir, l’humaine repose paisiblement dansla fraîcheur de l’aube. Son rêve apaisant, pour une fois, luiinspire un demi-sourire.
Un jet d’eau, comme une giclée sous pression, atterritsur la voyageuse ensommeillée. Le loup jappe, choqué parcette douche inattendue. Nadine sursaute et se redressebrusquement.
— Ah non ! Pas la pluie !
Elle regarde le magnifique ciel sans nuage. « Mais, d’oùvient cette eau ? ».
Elle porte sa main mouillée sous son nez.
— Ouache ! Ça sent le poisson mort.
L’embarcation subit une secousse. Heurté par un objetde grande taille, le radeau glisse lentement sur la mer entournoyant sur lui-même. À quatre pattes, Nadine cherchela cause du choc. Une immense baleine bleue nage le longdu navire. Mesurant quatre mètres sur deux mètres, levoilier artisanal paraît tout à coup fort petit et très fragileà côté de l’immense cétacé qui fait au moins cinq fois sataille. La femme reste immobile pendant un instant, figéeentre la peur instinctive que déclenche l’arrivée de ce grosmammifère et la curiosité enfantine de voir ce mastodontede si près. Ces deux émotions contradictoires sont si vivesque Nadine reste clouée sur place.
— Lou ! T’as vu ça ? Que va-t-il nous arriver encore ?
Cependant, son expérience de onze mois au Pays de laTerre perdue a tôt fait d’effacer l’émerveillement naturelqui se reflète dans ses yeux bleus devant un spectacleaussi grandiose, pour le remplacer par une expressionparticulièrement dure. Si l’instinct choisit l’admiration,le cerveau, lui, passe en mode opérationnel en quelquesminutes, transformant l’émotion en matière réactive.Elle a rarement le temps de rêvasser au bonheur que lanature lui procure. Comme aujourd’hui. Elle doit vivreintensément en évaluant les risques que le moment présent lui fait courir. L’humaine serre les dents et crispe sesmuscles pour préparer l’action dont dépendra sa survie.Nadine est devenue une combattante, comme le loup quil’accompagne.
Elle n’a pas le temps de reprendre ses esprits qu’un autrecétacé pousse son long corps hors de l’eau. Un jet d’eaupuissant mouille le pont entier du radeau, projetant unevague appréciable. La poussée subite fait dériver à nouveau le bateau vers le nord. Le loup, déstabilisé par cesapparitions et les mouvements qu’elles provoquent surl’embarcation, se couche pour éviter de passer par-dessusbord, laissant échapper une petite plainte d’effroi.
Nadine s’approche de son protégé et s’assoit à l’avantde l’engin flottant pour mieux évaluer la situation. Bienqu’elle mesure le danger qui les menace, elle ne peutfaire autrement que d’admirer le magnifique tableaudigne d’un film de Walt Disney ; combien de fois a-t-elleécouté « la petite sirène » avec sa fille Anne quand elleétait enfant. Elle sourit en songeant à toutes les fois qu’elleet Alex ont entendu « Trouver Nemo » tout en regardantleur petite-fille Chloé s’émerveiller face à la féérie de l’histoire et de la beauté cinématographique. Le temps quel’image s’imprime dans son cerveau, la douleur causéepar l’absence des siens s’intensifie au point de lui couperle souffle. Ils sont si présents à sa mémoire que tout lui faitpenser à ses amours. Chaque parcelle de sa vie au Pays dela Terre perdue lui procure des souvenirs bouleversants.Reniflant, elle essuie les quelques larmes qu’elle n’a pasréussi à refouler.
— Je dois me concentrer sur le présent. C’est la seulefaçon d’avancer.
Elle tourne les yeux vers la scène émouvante ; les baleinesl’entourent complètement. En peu de temps, elle compteune quarantaine de cétacés au corps élancé, des adulteset des jeunes, qui projettent de puissants jets d’eau avantde replonger ; plusieurs mouillent complètement le ponten y laissant une odeur plutôt nauséabonde. Cet effluvelui lève le cœur, mais ses yeux se gavent de cette visionexceptionnelle.
De toute évidence, Nadine et Lou se retrouvent au beaumilieu d’un grand rassemblement de baleines bleues.Elle sait que ces cétacés ne sont pas agressifs de nature.Ces mammifères marins mangent généralement de petitspoissons, du krill et du calmar, qu’ils captent en siphonnant l’eau à travers les fanons de leur gueule. Ils sontimmenses, presque des monstres ! Que se passerait-il si,par inadvertance, un de ces mastodontes sortait de l’eausous le radeau ? Ne devrait-elle pas avoir peur ? Pourtant,elle en est incapable. Plutôt, elle laisse éclater sa joie depouvoir contempler le plus gros animal ayant jamais vécusur la Terre.
Tout à coup, son regard détecte une baleine dont le corpslongiligne pousse son immense nez vers le radeau. Elleva le frapper de plein fouet ! Face à cette anticipation, ellesent les battements de son cœur s’accélérer ; ses musclessoudainement tendus se préparent à la faire bondir pouréviter le danger. « Est-ce que je devrais sauter à l’eau ? Non,je ne peux pas faire ça… ». Du regard, elle cherche uneéchappatoire. « Rien à faire… je dois résister au coup ! ».Nadine saisit le loup à bras-le-corps, puis, avec ses jambes,elle s’accroche au mât. Coûte que coûte, pour leur survie,elle doit rester attachée à son îlot flottant.
L’immense cétacé, capable de se déplacer à 40 kilomètres à l’heure, fonce droit sur eux. Est-ce volontaire ?Considère-t-il l’embarcation comme une vulgaire piècede bois à la dérive ? Bref, le choc es

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