Rapport d'information fait au nom de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes sur la proposition de loi (,,,) portant réforme du divorce

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Après l'évocation de la situation du divorce en Europe et des attentes et évolutions de la société française, la Délégation examine le dispositif de la proposition de loi soumise au Sénat et formule un certain nombre de recommandations concernant notamment le respect de l'équilibre économique du divorce, la lutte contre les violences conjugales. En annexes, la saisine du président de la Commission des lois, les auditions de Mme Françoise Dekeuwer-Défossez, professeur de droit à l'Université de Lille, et de Mme Brigitte Grésy, chef du service des droits des femmes et de l'égalité, et des tableaux statistiques sur les procédures gracieuses et contentieuses dans les 119698 divorces prononcés en 1996, les décisions du juge dans les divorces pour faute les plus conflictuels, les déroulements des procédures de divorce par consentement mutuel et pour faute.
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01 janvier 2002

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Français

 
3
  N° 183 
S É N A T
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 23 janvier 2002  
  R A P P O R T D ' I N F O R M A T I O N  FAIT   au nom de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes(1)sur la proposition de loi,ADOPTÉE PAR L’ASSEMBLÉE NATIONALE, portantréforme du divorce,   Par M. Serge LAGAUCHE,  Sénateur.   
 
(1) Cette délégation est composée de : Paulette Brisepierre, Gisèle Gautier, N , président, Mmes Françoise Henneron, Hélène Luc, Danièle Pourtaud, M. André Vallet, vice-présidents ; MM. Jean-Guy Branger, André Ferrand, Patrice Gélard, secrétaires ; Mme Maryse Bergé -Lavigne, Annick Bocandé, Mme Claire-Lise Campion, MM. Marcel-Pierre Cléach, Yvon Collin, Gérard Cornu, Xavier Darcos, Ro bert Del Picchia, Mme Sylvie Desmarescaux, M. Claude Domeizel, Mmes Josette Durrieu, Françoise Férat, MM. Yann Gaillard, Francis Giraud, Alain Gournac, Serge Lagauche, Serge Lepeltier, Mmes Valérie Létard, Josiane Mathon, M. Philippe Nachbar, Mme Anne-Marie Payet, M. Jean-François Picheral, Mmes Gisèle Printz, Janine Rozier, Odette Terrade, M. André Trillard. Voir le numéro :     Sénat : 17 (001-2002) 2
Divorce.  
 
 
 
4
 S O M M A I R E
Pages 
I. L’INFLATION GÉNÉRALE DU DIVORCE EN EUROPE ET LES ATTENTES DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE................................................................................................................ 9 
A. LES ENSEIGNEMENTS DU DROIT COMPARÉ.................................................................................. 9 1. L’inflation générale des divorces et le rapprochement des législations européennes................. 9 a) Une montée du divorce concomitante à celle de l’autonomie des femmes ............................... 9 b) Le déclin de la faute ................................................................................................................................ 10 (1) Un déclin général.................................................................................................................................... 10 (2) Le déclin de la faute n’est pas synonyme de sa disparition................................................................ 10 c) La « déjudiciarisation » ........................................................................................................................... 11 2. Les leçons à tirer........................................................................................................................................... 11 a) En dépit du maintien du divorce pour faute, la France n’a pas échappé à l’inflation générale des ruptures conjugales en Europe...................................................................................... 11 b) Dans les pays scandinaves, le souci de l’égalité des sexes va de pair avec le divorce sans faute..................................................................................................................................... 12 
B. UNE RÉFORME QUI DOIT RÉPONDRE AUX ATT ENTES AMBIVALENTES ET AUX ÉVOLUTIONS DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE .......................................................................... 13 1. Une opinion divisée, des comportements variés.................................................................................... 13 a) L’analyse de l’opinion et des comportements dans les années 1970 .......................................... 13 b) Une diversité aujourd’hui accrue ......................................................................................................... 13 2. Des attentes aujourd’hui ambivalentes : la simplification et la demande de droit...................... 13 3. l’incidence des conditions économiques : l’exemple de l’instabilité professionnelle.................. 14 a) le chômage et l’instabilité conjugale ................................................................................................... 14 b) La comparaison femmes/hommes ........................................................................................................ 15 
II. UNE RÉFORME NEUT RE DU POINT DE VUE D E L’ÉGALITÉ DE LA PART DES T DHEO GMEMSETSI/OFNE MPRMÉEVSI SQIUOI NANPEPLELLEL TE,O UT EN OFFRANT  ÉDPEOS UGXA, RUAN NETFIFESO R CONTRE LA TYRANNIE CONJUGALE............................................................................................. 16 
A. LE DROIT EN VIGUEUR : UNE LOGIQUE DE CONTENTIEUX IMPOSÉ EN DEPIT DE L’INTENTION INITIALE DU LEGISLA TEUR ................................................................ 16 1. L’esprit de la loi de 1975 : le « divorce à la carte »............................................................................ 16 a) Les règles de valeur législative ............................................................................................................. 16 b) Les compléments réglementaires......................................................................................................... 16 2. La pratique se résume à une alternative entre « l’accord sur tout », majoritaire à 52 %, et la recherche des fautes dans 42,8 % des procédures.......................................................... 17 a) Un consentement « mutuel » parfois extorqué aux femmes.......................................................... 17 b) En pratique, la législation canalise vers la faute une initiative principalement féminine ...................................................................................................................................................... 18 
B. LE TEXTE ADOPTÉ P AR L’ASSEMBLÉE NATIONALE ET LES RECOMMANDATIONS DE VOTRE DÉLÉGATION .......................................................................... 20 1. Les motifs affichés et l’esprit de la réforme : le droit à un divorce responsable.......................... 20 2. L’architecture générale de la réforme..................................................................................................... 20 a) La simplification du divorce par consentement mutuel .................................................................. 20 b) Le divorce pour rupture irrémédiable du lien conjugal.................................................................. 21 (1) La rupture irrémédiable du lien conjugal se substitue à la faute, à la demande acceptée et à la rupture de vie commune................................................................................................................. 21 (2) Les garanties offertes à l’époux défendeur et la médiation................................................................ 22 (a) La phase préalable à l’assignation................................................................................................ 22 (b) Le jugement de divorce..................................................................................................................... 23 
 
 
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3. Les points jugés sensibles par la délégation.......................................................... ................................ a) Médiation préalable au dépôt d’une requête en divorce pour rupture irrémédiable du lien conjugal ......................................................................................................................................... b) Possibilité pour les époux de choisir un seul avocat d’un commun accord dans la procédure de divorce par consentement mutuel ............................................................................... c) Mesures urgentes de protection en faveur des victimes de violences conjugales .................... d) La sanction et la constatation des fautes............................................................................................ (1) La sanction des fautes.................................................... ........................................................................ (2) La constatation des violences conjugales dans le jugement de divorce............................ ................. e) Information du juge aux affaires familiales des procédures en cours .........................................
RECOMMANDATIONS ADOP TÉES PAR LA DÉLÉGATION........ ................................................
EXAMEN PAR LA DÉLÉGA TION............................................... ................................................................
ANNEXES................................................................................................................................................................ 
 
  
23 23 25 26 26 26 27 27 
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30 
34 
 
 
6
      Mesdames, Messieurs, A cours de sa séance du mardi 30 octobre 2001, la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale du Sénat a décidé de saisir, à sa demande, votre délégation de la proposition de loi n° 17 (2001-2002) portant réforme du divorce adoptée par l’Assemblée nationale le 10 octobre 2001.   *  
* *            
  Historiquement, en France, les grandes réformes du divorce ont accompagné les changements constitutionnels et politiques majeurs avec, notamment, le divorce très libéral, pour « simple incompatibilité d’humeur ou de caractère » adopté en 1792, la réaction en faveur de l’indissolubilité du mariage votée sous la restauration en 1816, à l’initiative de Louis de Bonald1 et la loi Alfred Naquet de 1884 qui rétablit le divorce sous la IIIèmeRépublique naissante. 
                                                 1  et 1816 : les deux conceptions extrêmes du divorce1792 .  Les Républicains de 1792, considérant le divorce comme un « corollaire de la Déclaration des droits », souhaitaient ainsi réduire, de la part des maris, le « despotisme de sultan envers leurs femmes » sans affaiblir le mariage : « à la vue du précipice » et « au moment d’être arrachés pour toujours l’un à l’autre », nul doute qu’ « un tendre raccommodement reportera les époux aux premiers instants de leurs amours » et qu’ils continueront leur route ensemble.  A cette vision, sans doute exagérément optimiste, s’oppose radicalement celle de Louis de Bonald qui, contre « ce monument de honte et de licence » prône, en 1816, l’indissolubilité en indiquant que dans le mariage « les mises ne sont pas égales : l’homme y place sa force, la femme sa faiblesse » .
 
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