L'Homosexualité masculine au québec

Serge Fisette

Description

L’objectif de cet ouvrage est de brosser un tableau de l’homosexualité masculine au Québec, des débuts de la colonie à aujourd’hui. Il y est question d’événements historiques déterminants, de mouvements sociaux et de morale publique, de descentes de police et d’organismes communautaires, de colloques et de conférences, des foudres de la censure, du Front de libération homosexuel et du bill Omnibus. Il y est question de cinéma, littérature, danse, bande dessinée, théâtre et arts visuels ; de réalisateurs, écrivains, artistes, danseurs et photographes dont les œuvres se sont avérées marquantes. Sans oublier des figures excentriques comme Armand Monroe et Mado Lamotte, personnificateurs féminins hauts en couleur s’il en est !
C’est à travers la parole écrite, notamment, que l’auteur retrace l’histoire de cette grande oubliée qu’est l’homosexualité : tantôt en citant la pensée même des historiens et des chercheurs, en rapportant les propos qu’ils ont tenus dans leurs essais, articles ou travaux universitaires ; tantôt en donnant à lire des extraits de romans et de poésies. La parole : telle une source intarissable et bienfaisante à laquelle puiser ; telle une manière de rendre hommage à tous ces précurseurs, à tous ces prédécesseurs qui, avec empathie, se sont penchés sur le sujet — ou la question, c’est selon !

Sujets

• LGBTQ+ Studies
• Social Science
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 12 octobre 2021
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782764444580
• Langue: Français

Extrait

Du même auteur
Mort à Venise-en-Québec , édition numérique, Éditions Textes Gais, 2017.
Espaces utopiques : projections et prospection , Centre de diffusion 3D (en collaboration avec Nycole Paquin et François Chalifour), 2013.
Un théâtre d’objets. Côté cour, côté jardin , Centre de diffusion 3D (en collaboration avec Édouard Lachapelle), 2012.
Sur le papier devenu miroir , Les Heures bleues, 2012.
Abécédaire en forme de mère , Les Heures bleues, 2011.
Un été par la suite , Les Heures bleues, 2010.
La sculpture et le vent. Femmes sculpteures au Québec , Les Heures bleues, 2004.
Symposiums de sculpture au Québec 1964-1997 , Centre de diffusion 3D, 1997.
Potiers québécois , Leméac, 1974.



Projet dirigé par Éric St-Pierre, éditeur

Conception graphique : Gabrielle Deblois
Mise en pages : Audrey Guardia
Révision linguistique : Isabelle Pauzé
Illustration en couverture : scoutori / shutterstock.com
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : L’homosexualité masculine au Québec : de la Nouvelle-France à nos jours / Serge Fisette.
Noms : Fisette, Serge, auteur.
Collections : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique)
Description : Mention de collection : Magellan | Édition originale : [2016].
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 2021005655X | Canadiana (livre numérique) 20210056568 | ISBN 9782764444566 | ISBN 9782764444573 (PDF) | ISBN 9782764444580 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Homosexualité masculine — Québec (Province) — Histoire. | RVM : Homosexuels masculins — Québec (Province) — Histoire.
Classification : LCC HQ76.2.C32 Q8 2021 | CDD 306.76/6209714—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2021

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2021.
quebec-amerique.com



En 2017, Denis Coderre, maire de Montréal, et le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, présentaient des excuses publiques officielles auprès des communautés LGBT+. « Nous avons collectivement honte, a déclaré ce dernier, que des Canadiens aient été traités injustement, congédiés, empêchés d’avoir accès à des promotions, surveillés, arrêtés, condamnés ou agressivement couverts de honte, à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. »
Ce livre est dédié à tous ces réprouvés ayant vécu dans le déshonneur et l’humiliation.
À ceux-là aussi qui, encore aujourd’hui dans plusieurs pays, sont dénoncés, emprisonnés, torturés ou sauvagement exécutés.


Préface de Robert Lepage
Un jour, un étudiant en cinéma de Toronto m’écrit pour me dire qu’il fait un travail scolaire sur mon œuvre, mais qu’il ne réussit pas en Ontario à trouver un seul exemplaire du DVD de La Face cachée de la Lune . N’en ayant pas sous la main, je me rends dans un club vidéo de l’avenue Cartier à Québec pour tenter de lui en procurer un. L’employé derrière le comptoir, qui de toute évidence n’a aucune idée de qui je suis, me dit : « Si c’est un film de Robert Lepage que vous cherchez, vous allez trouver ça dans la section des auteurs gays. » Bien que l’homosexualité n’ait jamais été le thème principal d’aucune de mes œuvres théâtrales ou cinématographiques, je me retrouvais à mon grand étonnement (mais non sans être honoré) aux côtés des Rainer Werner Fassbinder, Derek Jarman, Gus Van Sant et autres grands cinéastes gays qui, eux, ont consacré l’ensemble de leur œuvre à l’émancipation et la défense des droits des homosexuels. Moi qui n’ai pourtant jamais caché mon homosexualité, je me sentais tout à coup comme le dernier des imposteurs. Je me serais bien contenté d’être simplement rangé dans la section « cinéma québécois », mais mon inconfort venait surtout du fait qu’on me catégorisait non pas par les sujets ou les thèmes de mes films, mais bien par ce qui se passait dans ma chambre à coucher. J’ai voulu me rassurer en me disant que dans un établissement habituellement très ouvert d’esprit, cette étrange compartimentation avait sûrement des raisons pratiques et qu’elle était probablement pleine de bonnes intentions. Mais je suis tout de même sorti du club vidéo avec l’impression qu’on me disait poliment que je ne faisais pas partie de la norme.
Dans cet extraordinaire exercice de mémoire auquel s’est prêté Serge Fisette, on raconte avec moult détails les nombreux obstacles et les nombreuses tribulations que les homosexuels québécois ont dû traverser au cours des siècles, pour justement tenter de faire partie de cette « norme ». Bien plus qu’une énumération des luttes et des victoires politiques pour l’émancipation des droits des gays, cette anthologie devient au fil de la lecture un récit plein d’humanité.
Mais comme la passation des événements historiques tombe trop souvent dans les tréfonds ou les trous de mémoire collectifs, j’étais très curieux de faire lire cet ouvrage à ma nièce de seize ans qui, depuis un certain temps, s’interroge sur les questions d’identité et d’orientation sexuelle.
Naïvement, j’étais convaincu que si les nouvelles générations étaient libres aujourd’hui de s’afficher comme elles le veulent, sans peur du jugement et du regard des autres, c’était, sans contredit, parce qu’on avait tracé avant elles le chemin vers l’acceptation des différences. Mais en discutant avec ma nièce, j’ai réalisé à quel point il en restait beaucoup à faire.
D’après elle, pour les jeunes d’aujourd’hui, les notions d’orientation et d’identité sexuelle sont devenues plus fluides, mais beaucoup plus compliquées que celles de ma génération. Chez les adolescents, on parle beaucoup plus de nos jours de bisexualité, de relations polyamoureuses, et s’ajoute à cela la complexe notion du genre et de la non-binarité qui n’a souvent rien à voir avec les pratiques sexuelles. Selon elle, sa génération ne semble plus vouloir se définir uniquement par ce qu’elle désire, mais bien par ce qu’elle ressent.
Depuis que le Québec a déconfessionnalisé l’enseignement, ce n’est plus la religion qui porte à elle seule le blâme de la répression des sens. Pour les jeunes d’aujourd’hui qui vivent presque 24 heures sur 24 en ligne, ce sont plutôt les nombreux « chat rooms » et les influenceurs qui déterminent ce qui est « cool » et ce qui est « normal », et les épisodes de « gay bashing » prennent désormais la forme de micro-agressions qui ont souvent lieu en plein jour sur les médias sociaux.
Après avoir dévoré chaque chapitre de cette anthologie qui trace de façon exhaustive les différentes étapes de l’émancipation des homosexuels au Québec, je me réjouissais du chemin qui avait été parcouru jusqu’à ce jour. Pour sa part, ma nièce de seize ans ne découvrait dans ces injustices et ces douleurs du passé qu’un constat désespérant auquel il faut absolument s’opposer avec énergie et vigilance. Je crois donc qu’il est essentiel que cet ouvrage soit remis entre les mains des nouvelles générations non seulement pour faire prendre conscience des blessures du passé, mais pour qu’elles achèvent d’écrire son dénouement heureux. Car comme disait le sage mandrill Rafiki au lionceau Simba : « Et oui le passé c’est douloureux. Mais à mon sens, on peut soit le fuir, soit tout en apprendre. »
Robert Lepage


Préambule
J’étais pour toujours le lépreux de la famille, l’intouchable, le hors-la-loi …
André Béland, Orage sur mon corps * 1
L’objectif de cet ouvrage est de brosser un tableau général de l’homosexualité masculine au Québec, des débuts de la colonie à aujourd’hui. Vaste programme, assurément, qui permettra d’avoir une vue d’ensemble de la situation, de connaître le