Éléonore : Une aventure moderne de chercheurs d’or , livre ebook

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L’or était là. Des milliards de dollars d’or enfoui, invisible, en pleine taïga, 200 kilomètres à l’est de la baie James. Un complexe minier grand comme un village s’y dresse aujourd’hui, construit au coût de deux milliards de dollars. Auparavant, il n’y avait rien : que des épinettes rabougries, du lichen et de l’eau. À perte de vue, de l’eau. Au milieu de nulle part, comme le veut l’expression consacrée? Non, c’était quelque part, très précisément quelque part. En mêlant vision, acharnement, entrepreneuriat, intuition, science… et un peu de chance aussi, une poignée d’hommes et de femmes se sont lancés en quête de ce trésor caché, et l’ont trouvé. Leur histoire est à la fois celle d’une chasse au trésor, d’une palpitante enquête et d’une aventure de survie au cœur de la nature impitoyable. Au gisement, ils ont donné le nom d’Éléonore, inspiré d’une chanson de Georges Brassens.
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Publié par

Date de parution

02 avril 2020

Nombre de lectures

10

EAN13

9782764440056

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

22 Mo

Des mêmes auteurs
Isabelle Massé et Hugo Fontaine, Passez au salon , Québec Amérique, Hors collection, 2014.
Hugo Fontaine, La Grenade verte , Éditions La Presse, 2011.



Projet dirigé par Éric St-Pierre, éditeur en collaboration avec Audrey Chapdelaine

Conception graphique et mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Isabelle Pauzé
En couverture : ontage fait à partir de la photographie de Roman Bodnarchuk / shutterstock.com et de la carte du réservoir Opinaca d’Annie Brisebois et d’Alain Cayer
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Éléonore : une aventure moderne de chercheurs d’or / Hugo Fontaine et Marc Tison.
Autres titres : Aventure moderne de chercheurs d’or
Noms : Fontaine, Hugo, auteur. | Tison, Marc, auteur.
Collections : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique)
Description : Mention de collection : Dossiers et documents | Comprend des références bibliographiques.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20200072420 | Canadiana (livre numérique) 20200074229 | ISBN 9782764440032 | ISBN 9782764440049 (PDF) | ISBN 9782764440056 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Or—Gisements—Québec (Province)—Opinaca, Région du réservoir. | RVM : Prospection—Québec (Province)—Eeyou Istchee Baie-James. | RVM : Opinaca, Région du réservoir (Québec)— Découvertes d’or. | RVM : Mine Éléonore (Québec)
Classification : LCC TN424.C32 O65 2020 | CDD 622/.184109714115—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com









À Isaac, Christophe et Éléonore (!), en souhaitant que vous manifestiez toujours la même curiosité que les chercheurs d’or.
Hugo
À ma Claudette, pour son soutien sans faille (géologique ou autre).
Marc


Introduction
QUELQUE PART, DE L’OR
L’or était là.
Des milliards de dollars d’or enfoui, invisible, en pleine taïga, 200 kilomètres à l’est de la baie James.
Un complexe minier grand comme un village s’y dresse aujourd’hui, construit au coût de deux milliards de dollars. On a buriné une piste d’atterrissage dans le roc du bouclier canadien afin d’en faciliter l’accès. Plus de 700 personnes y travaillent et y dorment. On y extrait, littéralement, des tonnes d’or chaque année.
En 2005, André Gaumond, le président de la petite société d’exploration minière Mines d’or Virginia, a vendu le gisement aujourd’hui exploité par le géant Newmont pour un demi-milliard de dollars.
Il y a 15 ans, il n’y avait rien : que des épinettes rabougries, du lichen, et de l’eau. À perte de vue, de l’eau.
Au milieu de nulle part, comme le veut l’expression consacrée ?
Non, c’était quelque part, très précisément quelque part.
André Gaumond cherchait ce « quelque part ». Pour le trouver, il lui fallait dénicher un indice à peine plus gros que la proverbiale aiguille, dans une botte de foin grande comme le quart de la France. Ce territoire délaissé des prospecteurs était plutôt, depuis des siècles, le royaume de générations de trappeurs cris.
En mêlant vision, acharnement, intuition, science… et un peu de chance aussi, une poignée d’hommes et de femmes se sont lancés en quête de cette aiguille, et l’ont trouvée.
Leur histoire est à la fois celle d’une chasse au trésor, d’une palpitante enquête et d’une aventure de survie au cœur de la nature impitoyable.
Au gisement, ils ont donné le nom d’Éléonore, inspiré d’une chanson de Georges Brassens.


Prologue
L’INDICE
Le bloc rocheux se dressait comme un menhir, peut-être de la taille d’un gros réfrigérateur. D’autres rocs semblables parsemaient çà et là le sol dégagé, sur une superficie comparable à celle d’un terrain de banlieue, mais c’était de celui-là que s’était approché Pietro Costa, à 500 mètres au nord du lac Ell, au cœur du territoire de la Baie-James.
Il avait marché depuis le lever du soleil, cherchant des affleurements rocheux au milieu du lichen, au travers des bosquets de résineux, au bord des étendues d’eau qui zèbrent le territoire vaguement vallonné. Le sol moussu était baigné dans la lumière d’un soleil cuisant, en ce début juillet 2002.
Était-ce le flair ? Une teinte subtile qui avait attiré son regard ? Un prétexte pour reprendre son souffle ? L’exaspération de ne rien trouver, alors que la campagne de prospection de trois semaines tirait à sa fin ? Costa a saisi le marteau de prospecteur accroché à son sac à dos et, d’un coup sec avec la panne de l’outil, a prélevé un échantillon de pierre sur le bloc que rien ne semblait distinguer des autres monolithes.
Une très subtile odeur d’ail s’est dégagée de la fracture. Le bloc erratique, déposé par un glacier qui s’était retiré des milliers d’années plus tôt, contenait de l’arsénopyrite, dont la fine odeur aillée est la signature. Bon signe : sur le territoire de la Baie-James, la minéralisation aurifère est souvent associée à ce composé d’arsenic et de sulfure de fer. Costa a déposé l’échantillon dans un sac de plastique, en notant la date, la description du lieu et ses coordonnées approximatives. « Le bloc avait l’air de la chienne à Jacques, et personne d’autre ne l’aurait cassé », commenterait plus tard un éminent géologue.
En effet, Pietro Costa, tout juste trentenaire, était déjà un phénomène, et deviendrait bientôt une légende dans le milieu de la prospection. Avec les autres pièces recueillies par les quatre hommes durant la campagne de 2002, le petit morceau de pierre a été acheminé pour expertise à un laboratoire géologique de Rouyn-Noranda.
Quelques jours plus tard, le rapport tombait chez la petite société d’exploration qui faisait campagne dans cette région lointaine : l’échantillon montrait une teneur de 22 grammes d’or par tonne, une concentration qui, si elle se confirmait dans un volume suffisamment étendu, justifierait l’énorme investissement d’une exploitation minière. Il s’agissait, enfin, d’un indice concret de présence d’or, quelque part.
Mais où, exactement ? D’où provenait ce qu’on appellerait dorénavant « le bloc à Pietro » ? Sur quelle distance l’ancien glacier l’avait-il charrié ? De quel riche emplacement du bouclier canadien l’avait-il arraché ?
Pour la petite entreprise et ses chercheurs d’or, il y avait un trésor à la clé. Un trésor enfoui de plusieurs milliards de dollars. Mais ils n’en avaient encore aucune idée.


PARTIE I
LE CUIVRE


Chapitre 1
SHERLOCK HOLMES ET NAPOLÉON
Le 14 juillet 1996, un hélicoptère survole le réservoir Opinaca, qui s’étend à 150 kilomètres à l’est de la baie James. À son bord, les géologues Jean-François Ouellette et Michel Gauthier surveillent attentivement les affleurements rocheux, à travers une végétation qui s’accroche avec acharnement au sol peu hospitalier.
Le territoire de la Baie-James ressemble à un vieux trottoir après la pluie, dont les moindres lézardes et crevasses sont remplies d’eau. La rude surface du bouclier canadien a été rayée par le retrait des glaciers, dont les griffures parallèles ont formé autant de petits lacs et d’étangs d’un bleu profond qui tranche avec le camaïeu vert de la maigre végétation. Les plus grandes étendues d’eau sont les réservoirs qui alimentent les barrages hydroélectriques construits à l’est de la baie James depuis les années 1970.
Le réservoir Opinaca est du nombre.
Il est alimenté par la rivière Opinaca, dans sa partie nord, et la rivière Eastmain, dans sa section sud. La rivière Opinaca se jetait auparavant dans la rivière Eastmain, mais son cours, contraint par plusieurs digues et barrages, a été dévié vers la rivière La Grande pour alimenter les grandes centrales hydroélectriques de la Baie-James.
La montée des eaux a noyé les creux du relief et relié une série de lacs, pour former un labyrinthe aquatique qui étend ses corridors tortueux sur une superficie de 1040 km 2 .
Tôt ce matin-là, Ouellette et Gauthier ont décollé de la base d’Auclair, un petit camp d’exploration situé une centaine de kilomètres plus au sud, pour aller examiner le seul indice aurifère connu à l’époque sur le réservoir Opinaca.
Âgé de 33 ans, Jean-François Ouellette est le président de la petite firme de consultants Services Techniques Géonordic, qu’il a fondée trois ans plus tôt à Rouyn-Noranda. Il vend ses services d’exploration et prospection aux sociétés minières. Dans les faits, la société pour laquelle il vole actuellement avec Gauthier est son client quasi exclusif.
À ses côtés, dans le petit hydravion à flotteurs, est assis Michel Gauthier, son ancien professeur de géologie à l’Université du Québec à Montréal. Ils sont devenus collègues, puis amis, et enfin coéquipiers dans cette longue quête d’indices minéralogiques sur les terres désolées qui s’étendent à l’est de la baie James.
De taille légèrement au-dessus de la moyenne, Ouellette est solidement charpenté, le visage plein, les yeux marrons inquisiteurs. Il est originaire de Mont-Laurier, dans les Hautes-Laurentides : un pays fait d’arbres et de racines, où la forêt procure encore l’essentiel du travail. Son grand-père était bûcheron ; son père, médecin. La nature et la science se sont conjuguées chez lui.

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