À la défense de Maurice Duplessis
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À la défense de Maurice Duplessis , livre ebook

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Description

Si le Québec de l’ère Duplessis n’était pas le paradis, il n’était pas non plus l’enfer que l’on s’est trop souvent plu à décrire, soutient Martin Lemay. Il faut déboulonner le mythe de la Grande noirceur trop souvent associé aux années 1930, 1940 et 1950.
Aux yeux de l’auteur, Maurice Duplessis a été le plus grand premier ministre de l’histoire du Québec. Plus grand qu’Honoré Mercier, Louis-Alexandre Taschereau, Jean Lesage, Robert Bourassa et même René Lévesque. Or, la mémoire de Duplessis a été ternie, enfouie sous un amas de fabulations, déplore Martin Lemay. Voilà pourquoi il propose une autre lecture de l’histoire du Québec, un autre regard sur celui qui a si longtemps dirigé la province.
Farouche défenseur des Québécois, Maurice Duplessis a été élu premier ministre à cinq reprises, soit en 1936, puis en 1944, 1948, 1952 et 1956. Depuis, aucun chef de parti n’a pu accomplir pareil exploit. Comme les électeurs du temps n’étaient ni des idiots ni des ignorants, et comme ils l’ont élu et réélu si souvent, Duplessis devait bien posséder quelques qualités… Ce sont celles-ci que tente de retracer Martin Lemay. Sans verser dans le panégyrique, il analyse l’homme, son œuvre et son époque, dans l’espoir de le réhabiliter et de lui rendre enfin justice.
Bien qu’il reconnaisse d’emblée que Maurice Duplessis n’était pas un ange, l’auteur reste néanmoins d’avis que l’œuvre de l’homme politique et sa mémoire ont été injustement traitées. En politique comme en tant d’autres domaines, une médaille a deux côtés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764430712
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
L’union fatale , Éditions Accent Grave, 2014.
Lettres à un jeune gauchiste , Éditions Accent Grave, 2013.




Projet dirigé par Pierre Cayouette, éditeur et conseiller littéraire
Adjointe à l’édition : Raphaelle D’Amours
Conception graphique : Sara Tétreault
Mise en pages : Interscript inc.
Révision linguistique : Isabelle Rolland et Sabrina Raymond
En couverture : © Bibliothèque et Archives Canada
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Lemay, Martin
À la défense de Maurice Duplessis (Dossiers et documents) Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-7644-3069-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3070-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3071-2 (ePub)
1. Duplessis, Maurice, 1890-1959. 2. Québec (Province) - Politique et gouvernement - 1936-1960. 3. Premiers ministres - Québec (Province) - Biographies. I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
FC2924.1.D86L45 2016 971.4’04092 C2015-942587-5
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com



À mes grands-parents, Marie-Anne et Charles Carignan ; Alexina et Maurice Lemay.


La vérité est la fille du temps.
Francis Bacon
Ne penser qu’à recevoir, c’est oublier ce que l’on a reçu : le pire malheur de la cupidité, c’est son ingratitude.
Sénèque


PRÉFACE
DUPLESSIS EST-IL UN DIABLE ?
Mathieu Bock-Côté
Duplessis ! Il suffit normalement de prononcer ce nom et de l’associer à une idée pour dire que le fantôme d’un sale personnage hante le Québec. Tout récemment encore, à l’automne 2015, on accusait Philippe Couillard de duplessisme. On lui reprochait ses méthodes politiques douteuses et la manie de multiplier les promesses grossières pour gagner ses élections, en oubliant que de telles méthodes n’étaient en rien spécifiques à l’ancien premier ministre et caractérisaient peut-être encore plus le régime Taschereau qui l’avait précédé. Le duplessisme, dans l’histoire du Québec, serait ainsi réductible à la corruption politique. On s’en souviendra, plus de soixante ans après la mort du principal intéressé, à la manière d’une simple injure à jeter à la face de ses adversaires.
Il faut dire que ce n’était pas la première fois qu’on employait une telle rhétorique : au moment du débat sur la Charte des valeurs, de 2013 à 2014, ceux qui, à tort ou à raison, proposaient de retirer le crucifix de l’Assemblée nationale croyaient avancer un argument définitif en rappelant qu’il avait été accroché là sous le règne de Maurice Duplessis. Certains crurent bon de leur rappeler qu’on lui devait quand même aussi le drapeau québécois : fallait-il, pour se plier aux normes de l’ inclusivisme multiculturel, en retirer aussi la croix ? La proposition a déjà été faite par ceux qui s’imaginent que la référence à nos racines chrétiennes est une violence faite à la laïcité et aux nouveaux arrivants. Moins l’héritage pèsera lourd, plus les Québécois seront libres. Pour ceux-là, une identité collective se développe en s’épurant de ses contenus historiques. Un jour, il n’en restera plus rien, et il faudra dire hourra.
Ces deux exemples suffisent à nous rappeler une chose : dans la conscience historique québécoise, ou du moins, dans le discours officiel qui l’entretient, Maurice Duplessis passe encore pour un diable. Il demeure une tache noire dans l’histoire du Québec, une page honteuse. On l’évoque pour le maudire, on garde son souvenir intact à la manière d’un repoussoir exceptionnel. Il serait digne des heures les plus sombres de l’histoire universelle. Il faut dire que la société québécoise aime noircir son histoire et a tendance, depuis un bon moment, à en diaboliser de grands pans, surtout ceux qui ne cadrent pas avec l’idéologie du jour. On l’a vu plus récemment avec le sort réservé à la Nouvelle-France : elle avait disparu de la conscience collective, on la voit réapparaître dans les manuels scolaires, depuis un temps, à travers son association à l’esclavage, comme s’il s’agissait d’une de ses caractéristiques majeures.
Le régime Duplessis n’aurait pas seulement connu quelques dérives, ou même des dérives majeures, ce dont tous conviendront. Ce ne serait pas seulement un mauvais gouvernement, ayant globalement mal servi le Québec. Il représenterait en fait l’expression politique des pathologies profondes du Canada français. D’ailleurs, c’est seulement ainsi qu’on pourrait expliquer l’appui majoritaire qu’il recevait de la population : seul un peuple profondément aliéné pouvait réélire aussi régulièrement un tel tyran. De cette manière, on pardonne au bon peuple, qui ne savait pas ce qu’il faisait, ou du moins, on parvient à comprendre comment Duplessis s’est maintenu au pouvoir avec des majorités électorales chaque fois renouvelées. La Révolution tranquille nous aurait délivrés de la mentalité conservatrice et réactionnaire à laquelle s’alimentait le duplessisme.
C’est pour en finir avec cette légende noire que Martin Lemay s’est engagé dans la rédaction de cet ouvrage aussi inattendu que fracassant : non seulement il ne se contente pas de modérer les critiques qu’on adresse généralement à Duplessis, comme le font généralement les historiens de métier, mais va beaucoup plus loin : il prend sa défense. Il s’en fait l’avocat. Il fait un plaidoyer pour lui, en précisant qu’il aurait même voté pour lui, ce qui, dans l’état actuel de la conscience collective, est à peu près inimaginable. Il l’inscrit dans son temps et relativise certains des reproches à l’origine du récit de la Grande noirceur : les Québécois ont la fâcheuse tendance de s’être crus victimes de tares absolument singulièrement singulières alors qu’elles caractérisaient l’époque dans son ensemble. Martin Lemay mène cette critique avec d’autant plus d’ardeur qu’il a l’impression, bien fondée, de toucher à un dossier interdit et qu’on ne fait pas éclater un tabou avec de discrets coups de pinceau.
Et pourtant, il ne le fait pas à la manière d’un nostalgique du régime non plus qu’à la manière d’un provocateur réactionnaire en quête de sensations fortes idéologiques qui aimerait contester pour contester : il examine le dossier, il l’analyse, et il refuse de se faire peur avec un épouvantail. Ce livre n’est pas animé par une intention bêtement polémique. Il s’agit plutôt de rendre justice à un homme qui n’était pas le diable qu’on a dit et de revoir cette période de notre histoire sans nécessairement emprunter les lunettes de ceux qui ont combattu ardemment le fondateur de l’Union nationale. Nul besoin, en parlant de Martin Lemay, de chanter le charme iconoclaste de l’autodidacte : nous sommes seulement devant un homme honnête, et un honnête homme qui arrive dans le débat public, et qu’il faudra entendre.
Faut-il ajouter que Martin Lemay écrit aussi à la manière d’un patriote et d’un nationaliste québécois? Au début des années 1920, le Québec connaît une petite ébullition intellectuelle. Le nationalisme reprend vie à travers les pages de L’Action française de Montréal, qui deviendr

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