Octobre 1995 : Tous les espoirs, tous les chagrins
89 pages
Français

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Octobre 1995 : Tous les espoirs, tous les chagrins , livre ebook

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Description

Le référendum de 1995 hante la mémoire collective des Québécois. Ceux qui l’ont vécu en ont un souvenir vif, tantôt douloureux, tantôt grisant. Ceux qui n’avaient pas encore le droit de vote ou qui sont nés depuis sentent qu’ils ont manqué le dernier moment fort de notre histoire. Tous s’interrogent encore sur les dessous de cette étonnante campagne référendaire et se demandent ce qui se serait passé, vraiment, si le OUI l’avait emporté.
Jean-François Lisée est idéalement placé pour offrir des réponses. Conseiller de Jacques Parizeau, il fut l’un des acteurs principaux de ces événements. Analyste chevronné, il sait puiser aux meilleures sources pour éclairer les zones d’ombre, y compris celles de la campagne du NON.
Dans cet ouvrage, il met à jour les témoignages, recherches et analyses les plus pertinents qu’il a produits depuis vingt ans pour comprendre les dessous d’octobre 1995 et tirer des leçons pour la prochaine fois.
Il saisit aussi l’occasion de rendre hommage à M. Parizeau, sans qui il n’y aurait rien à célébrer, à souligner, à regretter, vingt ans après.
Jacques Parizeau avait l’assurance et l’audace qu’il fallait pour faire lever de terre les grands instruments de développement économique de la Révolution tranquille. Il avait la confiance qu’il fallait envers les siens pour les initier, à l’aube des années 1980, à la Bourse grâce au Régime d’épargne-actions, qui allait transformer les moyennes entreprises québécoises en géants mondiaux. Ce fut pour lui une grande fierté, dix ans plus tard, de constater qu’on désignait spontanément le lieu où se brassent les affaires à Montréal la « rue Saint-Jacques » plutôt que la rue « St. James ». Beaucoup plus qu’un symbole, c’était le marqueur d’une transformation dont il avait été l’architecte.
Ayant ainsi façonné l’histoire économique et participé à l’échec du référendum de 1980, Jacques Parizeau quitte Lévesque en 1984 puis prend le gouvernail du Parti québécois en 1988, avec la ferme intention de parler de souveraineté « avant, pendant et après les élections ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764430422
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Le Journal de Lisée – 18 mois de pouvoir, mes combats, mes passions , Éditions Rogers, 2014.
Des histoires du Québec selon Jean-François Lisée , Éditions Rogers, 2012 (livrel).
Le Petit Tricheur – Robert Bourassa derrière le masque , Éditions Québec Amérique, 2012.
Comment mettre la droite K.-O. en 15 arguments , Éditions Stanké, 2012.
Troisième millénaire – Bilan final , Éditions Stanké, 2011.
Imaginer l’après-crise – Pistes pour un monde plus juste, équitable, durable , Éditions du Boréal, 2009.
Pour une gauche efficace , Éditions du Boréal, 2008.
Nous , Éditions du Boréal, 2007.
Sortie de secours – Comment échapper au déclin du Québec , Éditions du Boréal, 2000.
Le Naufrageur , Éditions du Boréal, 1994.
Le Tricheur , Éditions du Boréal, 1994.
Les Prétendants , Éditions du Boréal, 1993.
Carrefours Amérique , Éditions du Boréal, 1990.
Dans l’œil de l’aigle , Éditions du Boréal, 1990.


Projet dirigé par Pierre Cayouette et Marie-Noëlle Gagnon, éditeurs

Conception graphique : Julie Villemaire
Mise en pages : Interscript
Révision linguistique : Martin Duclos et Isabelle Rolland
En couverture : © BlueRingMedia / shutterstock.com
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Lisée, Jean-François
Octobre 1995 : tous les espoirs, tous les chagrins
(Dossiers et documents)
ISBN 978-2-7644-3040-8 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3041-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3042-2 (ePub)
1. Québec (Province) - Histoire - 1995 (Référendum constitutionnel). 2. Québec (Province) - Histoire - Autonomie et mouvements indépendantistes. 3. Québec (Province) - Politique et gouvernement - 1994-2003. I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
FC2926.9.R4L57 2015 971.4’04 C2015-941677-9

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2015

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2015.
quebec-amerique.com




À Jean, pour la confiance
À Louis, Michel, Marie-Josée, Éric, pour l’énergie, l’esprit d’équipe, la camaraderie

INTRODUCTION
L’HOMME PAR QUI LE RÉFÉRENDUM ARRIVE
Le résultat référendaire du 30 octobre 1995 fut à la fois spectaculaire et tragique.
Spectaculaire, car il a conduit le Québec à un cheveu de devenir un pays. Tragique, car ce résultat-tremplin n’a pas conduit, pendant les mois et les années qui l’ont suivi, à la souveraineté.
Vingt ans nous séparent du référendum de 1995. Pour éclairer cette période de forte intensité à laquelle je fus étroitement mêlé à titre de conseiller de Jacques Parizeau, je vous en présente des fragments. Pas un récit croustillant du déroulement quotidien des événements – cela viendra peut-être un jour – mais des pistes pour comprendre et tirer, qui sait ?, des leçons, pour la prochaine fois.
Le décès de Jacques Parizeau, en juin 2015, donne une actualité nouvelle à cet événement, dernier grand traumatisme politique québécois du XX e siècle.
Car c’est lui, qu’on appelait « Monsieur », qui domine non seulement le soir et les lendemains du référendum mais aussi toute la période qui le précède. Sans Jacques Parizeau, il y a fort à parier que ce référendum n’aurait simplement pas eu lieu. Car il était de la race des faiseurs d’histoire. De ceux qui voulaient forcer le destin et qui s’en croyaient capables.
Quelques mots, d’abord, sur l’homme.
À L’ENVERS DE L’AMBIVALENCE
De René Lévesque, Camille Laurin écrivit ceci :
Il me paraît comprendre et ressentir dans ses chairs ces contradictions de l’homme québécois qui, tout à la fois, lui imposent de se libérer et l’empêchent d’y parvenir. Il est pour chacun un signe de contradiction 1. .
Le bon D r Laurin aurait dû établir un diagnostic complètement opposé de l’autre incarnation du mouvement indépendantiste. Jacques Parizeau ne reflétait pas, comme Lévesque, les Québécois tels qu’ils étaient ; il les représentait tels qu’il voulait qu’ils deviennent : désinhibés, décomplexés, déjà indépendants dans leur tête et dans le monde.
C’est parce qu’il était né dans l’argent que Jacques Parizeau n’était pas intimidé par les forces de l’argent. C’est parce qu’il avait obtenu, premier Canadien français, disait-on alors, un doctorat de la London School of Economics qu’il ne s’en faisait pas imposer par les financiers anglo-montréalais de la colonie, lui qui avait été éduqué dans la métropole de l’empire. Ceux-là entendaient-ils bloquer, au début des années 1960, depuis ce qu’on appelait à l’époque la rue St. James, le financement de la nationalisation de l’hydroélectricité ? L’économiste Parizeau allait forcer le blocus en parlant directement aux vrais argentiers à Wall Street.
Jacques Parizeau avait l’assurance et l’audace qu’il fallait pour faire lever de terre les grands instruments de développement économique de la Révolution tranquille. Il avait la confiance qu’il fallait envers les siens pour les initier, à l’aube des années 1980, à la Bourse grâce au Régime d’épargne-actions, qui allait transformer les moyennes entreprises québécoises en géants mondiaux. Ce fut pour lui une grande fierté, dix ans plus tard, de constater qu’on désignait spontanément le lieu où se brassent les affaires à Montréal la « rue Saint-Jacques » plutôt que la rue « St. James ». Beaucoup plus qu’un symbole, c’était le marqueur d’une transformation dont il avait été l’architecte.
Ayant ainsi façonné l’histoire économique et participé à l’échec du référendum de 1980, Jacques Parizeau quitte Lévesque en 1984 puis prend le gouvernail du Parti québécois en 1988, avec la ferme intention de parler de souveraineté « avant, pendant et après les élections ».
L’INDISPENSABLE « BEAU RISQUE »
En fait, les choses ne seront pas si simples. Aux élections de 1989, la souveraineté est en si piteux état dans l’opinion que le mot n’apparaît pas dans les publicités télé du parti. Le PQ de Jacques Parizeau ne propose d’ailleurs pas la tenue d’un référendum, s’il était élu cette année-là, mais plutôt une série de référendums sectoriels pour faire la souveraineté « à la pièce ». Une proposition aussi bancale qu’irréaliste.
Ce n’est pas grave. La figure de Parizeau, l’indépendantiste, parle d’elle-même. Le larron est en place. Ne manque que l’occasion.
Par un curieux retour de l’histoire, c’est le « beau risque » qui va la lui donner.
René Lévesque avait utilisé cette expression en 1984 pour indiquer qu’il fallait tenter une réconciliation avec le Canada. Le nouveau premier ministre fédéral, Brian Mulroney, semblait nettement plus disposé que son prédécesseur Pierre Trudeau à livrer la marchandise. Jacques Parizeau et plusieurs de ses collègues, dont Camille Laurin, avaient quitté le gouvernement, incapables de cautionner le retournement de Lévesque, c’est-à-dire sa décision de conjuguer la souveraineté à l’imparfait plutôt qu’au futur. Le « beau risque » fut la cause du schisme.
C’est Robert Bourassa qui devait faire la tentative avec Mulroney, inscrivant dans l’accord du Lac Meech la reconnaissance du Québec comme « société distincte » à l’intérieur du Canada. C’était peu. Mais c’était déjà ça.
Les Québécois étaient prêts à s’en contenter. Toutefois, alors qu’on avait mis la bar

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