LE Canada a la recherche d une identite internationale
155 pages
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Description

Écrits entre 2004 et 2020, les textes de ce livre se concentrent sur la politique étrangère des gouvernements canadiens de Paul Martin, de Stephen Harper et de Justin Trudeau confrontés chaque fois à de grands changements, que ce soit au lendemain de la guerre froide, après les attentats du 11 septembre 2001 ou, depuis quelques années, à la soudaine émergence de la Chine comme puissance mondiale.
À première vue, il semble difficile de faire un rapprochement entre les gouvernements libéraux de Martin et de Trudeau et le gouvernement conservateur de Harper. Pourtant, une trame commune les unit en ce qu’ils se sont, chacun à leur façon, détachés du consensus traditionnel libéral-conservateur sur les grandes orientations internationalistes de la politique étrangère canadienne, établies au lendemain de 1945. Petit à petit, ils se sont centrés sur la construction d’une forteresse nord-américaine. Dès lors, sur la scène internationale, le Canada voit sa forte identité de naguère s’étioler irrémédiablement, sans pour autant en façonner une nouvelle.
Témoin privilégié des transformations de la politique étrangère canadienne depuis plus de trente ans, l’auteur est à la fois un fin observateur, un analyste nuancé, mais aussi un praticien qui a participé à l’élaboration de la politique étrangère canadienne sous le gouvernement de Justin Trudeau.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 septembre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760644632
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jocelyn Coulon
Le Canada à la recherche d’une identité internationale
Les Presses de l’Université de Montréal



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Titre: Le Canada a la recherche d’une identité internationale / Jocelyn Coulon. Nom: Coulon, Jocelyn, 1957- auteur. Collection: Politique mondiale (Presses de l’Université de Montréal) Description: Mention de collection: Politique mondiale Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20210052910 Canadiana (livre numérique) 20210052929 ISBN 9782760644618 ISBN 9782760644625 (PDF) ISBN 9782760644632 (EPUB) Vedettes-matière: RVM: Canada—Relations extérieures—21e siècle. RVM: Canada—Politique et gouvernement—2006-2015. RVM: Canada—Politique et gouvernement—2015- Classification: LCC JZ1515.C68 2022 CDD 327.71— Mise en pages: Folio infographie Dépôt légal: 3 e trimestre 2021 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2021 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal remercient de son soutien financier la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).




Préface
Jocelyn Coulon est un représentant d’une espèce bien rare dans le paysage médiatique et intellectuel québécois, puisqu’il compte parmi la poignée de chroniqueurs à s’intéresser aux affaires internationales. Plus encore, il porte régulièrement son regard sur une politique étrangère dont encore trop peu de gens, au Québec et au Canada, se soucient; celle de leur propre pays. Si les grands événements internationaux se hissent parfois parmi les grands titres des médias, il est rare que ce soit le cas pour les activités internationales du gouvernement canadien.
Tour à tour responsable des pages internationales au quotidien Le Devoir , chroniqueur à La Presse , directeur de la branche francophone du Centre Lester B. Pearson pour le maintien de la paix, fondateur du Réseau francophone sur les opérations de paix au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM), et même conseiller du ministre des Affaires étrangères à Ottawa, Coulon mène une carrière remarquable, ponctuée d’audacieux changements de cap, mais toujours à l’intersection des univers des journalistes, des chercheurs universitaires et des praticiens des relations internationales. Suivre un tel parcours aurait été bien difficile sans une heureuse combinaison de qualités: une véritable passion pour les relations internationales, canalisée par un esprit analytique sobre et posé, et exprimée par une plume minutieuse, directe et parfois incisive.
Le recueil de textes présentés ici rend naturellement justice à ces qualités, si bien que le lecteur, même familier avec la pensée de l’auteur, se laisse prendre par les nombreux récits qui se tissent au fil des pages. Certes, la (re)lecture de ces textes fait l’effet d’un voyage dans le temps, qui ramène aux tentatives avortées du gouvernement de Paul Martin de se positionner sur la scène internationale, aux premiers pas de celui de Stephen Harper, ou encore à la myriade de promesses non tenues de Justin Trudeau, le tout dans des phrases écrites au présent, et non au passé. Elle donne aussi parfois l’impression d’assister à une pièce en plusieurs actes, alors que le spectateur se laisse porter par l’intrigue même s’il en connaît déjà le dénouement. Ainsi, on revoit les étapes de la croisade infructueuse de Paul Martin en faveur d’une intervention au Darfour, la lente agonie de Michaëlle Jean à titre de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, ou encore l’incertitude et les spéculations de plus en plus pessimistes suscitées par la mollesse de la promotion de la candidature du Canada pour un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies en 2010, puis en 2020. Naturellement, celles et ceux qui suivent régulièrement les publications de Coulon verront ressurgir les causes à l’égard desquelles il s’est résolument engagé, tant comme analyste que comme praticien, soit le réengagement du Canada dans les missions de paix des Nations Unies et la mise en œuvre, par Ottawa, d’une véritable politique destinée à raffermir les liens avec le continent africain.
Mais ce recueil offre bien plus. En premier lieu, il ne propose pas une histoire récente de la politique étrangère canadienne écrite avec cinq, dix ou quinze années de recul, mais bien une perspective contemporaine aux événements qui y sont décrits. Comment le discours, les décisions, les tergiversations ou la procrastination du gouvernement canadien face à tel ou tel événement international étaient-ils perçus à l’époque où ils ont été exprimés? Les observateurs étaient-ils conscients des enjeux que soulevaient ces événements? Le temps a-t-il donné raison aux observateurs de l’époque? Bien souvent, l’analyste familier avec le sujet s’étonnera, en parcourant ces chroniques, de découvrir que ces analyses rédigées à chaud ne diffèrent pas tellement de celles que le recul du temps permet aujourd’hui.
En second lieu, les chroniques et autres textes contenus dans cet ouvrage couvrent une période (2004-2020) particulièrement intéressante et, sous bien des aspects, troublante dans l’évolution de la politique étrangère canadienne. Cette période s’ouvre avec la formulation d’une alternative, portée par un Parti conservateur renouvelé sous la houlette de Stephen Harper, à la conception traditionnelle de la politique internationale du Canada (appelée «internationalisme libéral»). Dans un texte publié en juin 2004 («L’École de Calgary»), Coulon annonce un phénomène que peu de gens au Québec pouvaient percevoir, du moins en ce qui a trait à la politique étrangère, soit l’émergence d’une pensée, somme toute claire et cohérente à défaut d’être séduisante pour la majorité des Canadiens, qui remettait en question les dogmes d’une approche fondée sur les institutions internationales et le multilatéralisme. Les textes de la première partie permettent d’assister à la naissance, mais aussi au déclin du «néocontinentalisme» (parfois aussi appelé «néoconservatisme») et à son échec à constituer une alternative viable à l’internationalisme libéral.
Enfin, en troisième lieu, et c’est là où se situe sans doute la contribution la plus importante de cet ouvrage, la problématique qui se tisse en filigrane, mais de manière de plus en plus claire au cours de la lecture, est celle de l’incapacité des dirigeants canadiens à renouveler une politique étrangère qui, de toute évidence, est fort mal adaptée au contexte géopolitique du XXI e siècle. Ce n’est pas tant l’échec des conservateurs de Stephen Harper à faire accepter leur approche différente en cette matière qui est révélatrice, mais bien la désespérante incapacité du gouvernement de Justin Trudeau de jouer un quelconque rôle significatif sur la scène internationale, malgré le vibrant engagement en ce sens formulé en 2015. Alors que l’on assiste au déclin de l’ordre mondial d’après-guerre auquel avait tant contribué le Canada (et qui l’avait si bien servi), aux déchirements internes des États-Unis qui ne parviennent plus à assumer efficacement leur rôle de gardien de cet ordre, à la montée de puissances économiques et militaires rivales qui remettent en question les règles de fonctionnement de la société internationale (au premier rang desquelles figure la Chine), le gouvernement canadien semble bien incapable de déterminer où il se situe dans cet environnement.
Ainsi, on pourra refermer cet ouvrage en conservant l’impression, certainement justifiée sous bien des aspects, d’avoir parcouru les «chroniques d’un naufrage annoncé (de longue date)», celui de la politique étrangère du Canada. Face à un tel sentiment, il n’y a pas d’autre voie que celle d’entreprendre une nouvelle introspection collective non seulement sur ce que la société canadienne veut défendre ou promouvoir sur la scène internationale, mais aussi et surtout d’évaluer les contraintes et les risques posés par un environnement qui s’éloigne de plus en plus de celui qu’a connu le Canada au XX e siècle, et de s’y adapter.
Stéphane Roussel Professeur à l’École nationale d’administration publique


Avant-propos
Les textes qui forment ce livre ont été écrits entre 2004 et 2020. Certains sont inédits, les autres ont paru dans diverses publications imprimées ou en ligne. Ils portent sur les orientations de politique étrangère des gouvernements de Paul Martin, Stephen Harper et Justin Trudeau à un moment où chacun d’eux était confronté à un monde secoué par de profonds changements.
À première vue, il pourrait n’y avoir aucun rapprochement à faire entre les gouvernements libéraux de Martin et de Trudeau et le gouvernement très conservateur de Harper. Et pourtant, il existe une trame commune entre eux. Ils se sont détachés du consensus traditionnel sur les grands axes de la politique étrangère auquel adhéraient depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’au début des années 2000 les libéraux et les progressistes-conservateurs pour adopter une orientation centrée sur la construction d’une forteresse nord-américaine, ce que les spécialistes appellent le continentalisme 1 . Dès lors, et c’est la thèse que je défends dans ce livre, ils se sont trouvés à abandonner l’identité internationale forte que s’était forgée le Canada pendant plusieurs décennies, sans pour autant réussir à en façonner une nouvelle, susceptible d’établir un consensus parmi les Canadiens et d’intéresser le monde. D’où le titre en forme de question du texte de conclusion du livre: «De quoi le Canada est-il le nom sur la scène internationale?»
Cet ouvrage est composé de six parties regroupant la plupart des chroniques, discours et textes que j’ai écrits sur la politique étrangère canadienne au cours de la période mentionnée plus haut 2 . Les chroni

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